Les limites de l'oeuvre
Des événements parfois trop lisses...
Si la lecture de Magdala - Alchemist Path reste clairement agréable, car bien dessinée et limpide dans sa narration, on peut rester un brin déçu par certaines évolutions trop rapides.
Ici, on pense notamment au passage où Kûsla, qui est amené à s'interroger et à devoir choisir la route qu'il doit prendre, évolue quand même un peu trop vite pour convaincre dans sa manière de considérer Fenesis, en la plaçant soudainement sur un piédestal, un peu comme une princesse.
On pense aussi à l'affaire de la mort de Thomas, qui se résout étonnamment vite et facilement, sans créer de grosses surprises ni de rebondissements haletants. On a un peu trop l'impression qu'il ne s'agissait que d'une partie d'introduction assez convenue...
… et une fin qui peut laisser un goût amer
Dans la dernière ligne droite du manga, c'est principalement la relation renforcée entre Kûsla et Ul qui est mise à l'honneur. Nos héros devront faire face à une dernière tâche ardue, et au programme on a une intrigue prometteuse concernant une légende sur de mystérieux dragons... qui trouvera une conclusion expéditive.
Car comme on le craignait, Magdala - Alchemist Path s'offre une fin qui n'en est pas vraiment une, l'éditeur japonais ayant visiblement choisi d'avorter la série par manque de succès.
On reste alors en grande partie frustré par cette conclusion très rapide qui ne finit rien de façon concrète, à commencer par la quête du Magdala.
Et pourtant, une lueur de satisfaction apparaît clairement dans le final accordé à cette relation entre Kûsla et Fenesis. Au fil du manga, les auteurs ont sur mettre en valeur l'évolution de cette relation, la consolidation du lien entre les deux partenaires. Ce point s'accentue encore dans le dernier volume, jusqu'à trouver une conclusion certes ouverte, mais ne laissant plus aucun doute sur cette relation devenue forte.
Est-ce que la fin de Magdala est satisfaisante ? Comme on pouvait s'y attendre, la réponse est donc plutôt non.
Alors, faut-il bouder la série ?
Hé bien, certainement pas, car elle a su, tout au long de ses quatre volumes, être vraiment plaisante à suivre et développer des choses très intéressantes autour de son univers, de l'alchimie et, surtout, de la relation entre ses deux héros.
Pour approfondir ce manga injustement avorté, il n'y a plus qu'à espérer voir un jour en langue française le light novel original d'Isuna Hasekura !
Le style visuel du manga
Aco Arisaka, qui signe ici son premier manga professionnel, offre un résultat très plaisant.
En plus de tout exposer avec clarté, la jeune artiste croque avec finesse et précision des personnages non dénués de charme, entre le faussement rustre Weyland, l'ambivalent Kûsla, et une Fénésis dont l'aspect mignon et candide cache bien des choses.
Les décors extérieurs et intérieurs s'avèrent, dans l'ensemble, assez fournis. Ils sont souvent présents et contribuent grandement à l'immersion dans cet univers aux accents médiévaux.
Généralement, hormis dans les quelques passages qui paraissent un peu rushés/faciles dans leurs avancées, le récit prend plutôt son temps, les choses se veulent très posées et peu mouvementées, ce qui permet d'autant mieux de retranscrire avec clarté les différentes étapes des quêtes de Kûsla, d'Ul et des autres personnages.
L'ambiance sait également se faire assez détendue, notamment avec quelques moments qui laissent le loisir à notre petit groupe de héros de renforcer un peu leur liens dans des petites scènes classiques mais amusantes (comme celle d'Ul et Irène au onsen).
MAGDALA DE NEMURE © Isuna HASEKURA / Aco ARISAKA / Tetsuhiro NABESHIMA by KADOKAWA SHOTEN
De TheSpy22 [2002 Pts], le 25 Février 2018 à 19h19
J'ai eu un gros coup de coeur pour le premier tome du manga mais la serie se finit beaucoup trop vite, je m'attendais à une dizaine de tome voir plus (Comme Spice & Wolf).
Le coup de crayon de Aco Arisaka est juste splendide.
Merci pour le dossier au passage.