Like a little star - Actualité manga
Dossier manga - Like a little star

La patte Kaori Hoshiya


Pour deux séries publiées chez nous, Kaori Hoshiya a vu ses œuvres décrites comme "feel good" par l'éditeur Akata. Et c'est en effet toute la saveur de Don't worry, be happy, sa première œuvre que nous avons pu lire. La semaine avant publication de ce dossier, c'est un retour complet sur la série que nous vous proposions, et que vous pouvez retrouver à cette adresse. Un coup d'autopromotion qui n'a rien d'anodin puisqu'on peut se questionner sur la fameuse patte de la mangaka, et de quelle manière ses titres se font écho dans leurs styles, dans leurs schémas et dans leurs genres.

Et si on est tenté de comparer Don't worry, be happy à Like a little star, ce n'est pas simplement parce qu'il s'agit de deux comédies sentimentales se déroulant en milieu lycéen. En minimisant ainsi, des milliers de séries pourraient être mises en parallèle, et cela aurait autant de sens que les éternels débats de communautés nekketsu à la subtilité souvent rare. Non, ce sont d'autres aspects de ces deux mangas qui poussent à la comparaison, via des critères qui sautent en yeux au fil des deux lectures. L'autrice a un registre a elle et aime utiliser des éléments de scénarios de manière personnelle, aussi il est intéressant d'aborder les similitudes pour en dégager a "patte Kaori Hoshiya".

D'abord, tout comme Don't worry, be happy, Like a little star narre une relation teintée de romance entre une héroïne et un garçon, tous deux ayant des particularités distinctes plus que d'avoir simplement des caractères opposés. Dans la série qui nous intéresse dans ce dossier, Mirai est une adolescente qui s'est volontairement fermée aux yeux, là où Rin jouit d'une popularité dont il se fiche un peu. Les protagonistes de la série précédente étaient séparés par leurs milieux sociaux, et ceux de la présente œuvre le sont dans leurs rapports à autrui. Pourtant, les écritures des deux binômes a quelque chose de similaire : Il sera forcément question de romance à un moment donné, et tous deux vont grandement évoluer humainement par l'impact de l'autre. Il ne s'agit donc pas que d'une histoire d'amour mais de progressions personnelles, Mirai et Rin s'apportant mutuellement comme Anzu et Seiji se sont fait réciproquement évoluer dans Don't worry, be happy. Et quitte à jouer les superpositions d'éléments, le club d'astronomie de Like a little star remplace le Bureau Des Élèves du titre antérieur. Sans aller jusqu'à dire que ces lieux sont des personnages à part entière, ils servent à unir les protagonistes et donner une direction à leurs rapports. Aussi Mirai et Rin ne sont pas que des lycéens qui se fréquentent par amitié, mais des camarades de clubs qui interagissent dans un intérêt commun.


UCHU NO HATE NO MANNAKA NO © 2017 by Kaori Hoshiya / SHUEISHA Inc.

Dans sa manière de faire sienne un archétype d'histoire adolescente, Kaori Hoshiya a dressé une toile de fond commune aux deux œuvres : Les dilemmes familiaux. A chaque fois, il est questions d'enjeux liés à la lignée qui viennent apporter un sérieux inattendu au scénario, et même une forte émotion dans le cas de Like a little star. Nous reviendrons sur cet élément en tant que pur instant de scénario par la suite, en troisième partie de notre dossier, mais il semble intéressant de constater que l'artiste aime enrichir ses œuvres de dimensions plus dramatiques (sans pour autant virer dans le pathos) en revenant sur l'opposition entre la jeunesse saine et bienveillante à des adultes corrompus ou égoïstes. Nous n'irons pas jusqu'à dire qu'il y un véritable discours derrière ces intentions d'écriture puisqu'elles demeurent assez brèves dans leurs récits respectifs, mais cette manière d'introduire des disparités entres parents et enfants chez la mangaka est intéressante à souligner.

Puis, c'est un jeu des codes qu'on retrouve dans Like a little star, comme ce fut le cas dans Don't worry, be happy (chose que nous développons dans notre précédent dossier). Ces ficelles sont toutefois moins présentes ici, du fait de la courte durée de la série. Mais on peut les observer à quelques reprises, toujours dans une optique de manipuler les grands instants d'émotions amoureuses pour ne pas les ancrer dans des registres sentimentalement excessifs. L'idée est de garder une authenticité avec un peu d'humour ou de surprise, aussi chaque déclaration se fera de manière surprenante, tout comme les réponses des intéressés qui seront posées. Difficile d'en dire davantage sans révéler d'éléments de l'intrigue, mais cette manière de faire a le chic pour donner au récit une certaine fraîcheur.

Enfin, il est impossible de ne pas évoquer de nouveau l'ambiance feel good des mangas de Kaori Hoshiya. Don't worry, be happy brillait par sa bonne humeur générale et par l'optimisme de ses personnages... Ce qui est le cas aussi dans Like a little star. Toujours dans une générosité humaine, la mangaka vient toujours montrer de la positivité, par exemple avec la manière dont Mirai passera de la solitude à un entourage bien affirmé. Malgré sa courte durée, la série met du baume au cœur. Elle se présente comme une lecture printanière idéale et charme sans mal par une ambiance minutieusement travaillée et toujours voulue.
  
  

UCHU NO HATE NO MANNAKA NO © 2017 by Kaori Hoshiya / SHUEISHA Inc.

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