Japan Expo Sud 2011

Les Stands

Cette année, plus de 130 stands de ventes s'étendaient sur une surface correspondant aux deux tiers du hall 3, comprenant majoritairement des stands professionnels (environ 80 exposants), les amateurs et fanzines (40), et le village des jeunes créateurs (20). L'espace commercial était disposé comme d'habitude de manière assez logique, malgré quelques petites incohérences bénignes. On arrivait ainsi rapidement à s'orienter dans les axes principaux, malgré un affichage du plan un peu trop discret. Au fur et à mesure des années, de plus en plus de professionnels font le déplacement vers ce nouveau public potentiel.

Mangas et anime

Eparpillés aux quatre coins du festival l'an dernier, les éditeurs étaient cette fois réunis de manière beaucoup plus censée autour d'un pôle manga. Commençons par Taïfu Comics, présent depuis la première édition du festival et revenant avec un stand toujours plus étendu. La maison d'édition maintenant habituée aux lieux a marqué le coup en proposant ses titres du mois de mars en avant-première : le lancement du shojo Rendez-vous sous la pluie, le troisième tome de Merry Nightmare, ainsi que quelques yaois :  Pure Heart - Junjou 1, The Tyrant who fall in love 5 et Tendre Voyou 6. Le titre Kyoko Karasuma était bien évidemment mis en évidence du fait de la présence de son dessinateur sur le salon, mais c'est évidemment la communauté yaoïste qui a fait les beaux jours de l'éditeur sur la convention, malgré la relative timidité de ce public l'an dernier. Le bilan est donc plutôt satisfaisant pour l'éditeur que nous devrions revoir l'an prochain !




Seconde prestation pour l'éditeur Kana, qui cette année misait très fortement sur sa nouvelle parution : Nura, le seigneur des yokais, paru le vendredi même après quelques semaines de report. Comme le hasard fait bien les choses ! L'éditeur a également mis en avant son label Made In en disposant gratuitement un livret découverte proposant de longs extraits de cinq titres phares du label, comme Le sommet des Dieux, Undercurent ou Le Pays des Cerisiers.
Est-ce que cela aura suffi à intriguer les lecteurs curieux ? Quoiqu'il en soit, son titre le plus populaire en cette année 2011 reste avant tout Black Butler, dont on pouvait obtenir  la pochette exclusive dès l'achat de deux mangas, normalement réservée aux magasins Virgin, ainsi que des réglettes pour l'achat de deux shojos. L'auteur Naoki Urasawa n'était pas en reste avec la mise en avant de Pluto, maintes fois récompensé depuis son lancement il y a un an presque jour pour jour, et de l'édition Deluxe de Monster. Ainsi, l'éditeur mettait en avant toute sa diversité, dans un stand très large bien que manquant un peu de fantaisie.




Déjà au rendez-vous les années précédentes, Xiao Pan est revenu mais un avec un stand beaucoup plus modeste. Il faut dire que cette année, l'éditeur spécialisé dans la bande-dessinée chinoise ne disposait d'aucun auteur en dédicace, semblant réserver les invitations pour le prochain Salon du Livre de Paris. Néanmoins, le stand proposait une loterie pour obtenir un tirage exclusif de Benjamin, et proposait quelques bonnes affaires en cédant ses fins de catalogue à prix d'or. Mais comparé à l'effervescence des années précédentes, on ne peut qu'exprimer un certain regret.




Cette année, saluons également la présence de deux nouveaux venus. Clair de Lune, spécialisé dans le manwha et la BD (mais qui lancera bientot une collection manga) venait présenter ses différents titres comme Mabinogi, Un baiser pour mon prince, L'épouse du Dieu de l'eau, et bien d'autres. L'éditeur proposait même une offre découverte avec 5 manhwas pour 20 euros, de quoi inciter les curieux à franchir le pas sur quelques séries !




Première prestation également pour Booken Manga au sein de Japan Expo Sud, et deuxième présence en salon pour cette jeune maison d'édition après Paris Manga. Muni d'un stand aux allures de boutique antique, l'éditeur proposait ses quatre premières licences : The Breaker, Gui, ainsi que les titres The Swordsman et Ping en exclusivité sur le salon. Les moyens sont encore modestes, mais l'envie est là, et espérons que l'éditeur sorte grandi de cette expérience !




Du côté des absents, signalons la disparition de l'éditeur Ankama, qui était passé d'un des stands les plus imposants de 2009 à un espace bien moins conséquent l'année suivante. L'éditeur Paquet-Bao s'est également retiré de l'évènement, sans doute refroidi du très mauvais emplacement de l'an dernier. Néanmoins, la cohérence de ce nouveau "village" des éditeurs devrait favoriser la venue de nouvelles maisons d'édition dans les années à venir. Pour trouver des mangas d'autres éditeurs, on pouvait également se rabattre sur des stands plus généralistes : le Manga Café proposait, comme à Villepinte, un espace de vente de titres en neuf associé à un coin lecture. Le site Discount Manga proposait quant à lui les nombreux produits présents sur son site (manga, anime, goodies, artbooks, cd,...) et bénéficiait comme l'an dernier de la présence de Noob  pour organiser des séances de dédicaces.




Du côté de l'animation, on pouvait compter sur le distributeur Manga Distribution mettant toujours en avant ses coffrets Gold et Nostalgie, en proposant le tarif de 14,95€ (normalement réservé aux abonnés). Le stand Asian Quest proposait essentiellement des coffrets issus des éditeurs Dybex, Anima ou Beez, mais s'étendait également aux figurines et aux mangas d'occasion.



Le marché de l'occasion était d'ailleurs très florissant sur de nombreux stands (comme Objectif Bulle ou Happy Manga), mais trop souvent sans l'afficher ouvertement. Ainsi, le visiteur novice aura pu être facilement attiré par des mangas proposés dans une échelle de prix entre 2 et 6 euros, sans être garanti de la qualité du produit. Néanmoins, les lots proposés étaient généralement de bonne facture. S'il était très difficile, voire impossible, de trouver des perles rares, l'initiative était surtout intéressante pour les titres indépendants et/ou à édition luxueuse. Il fallait se lever de bonne heure et avoir l'œil vif pour pouvoir saisir les bonnes affaires le plus rapidement possible !

Figurines et goodies divers

Notez que le conseil précédent fonctionne aussi lorsqu'il s'agit de figurines. Mais ici, il faut être encore plus vigilant aux différences de prix sur un même article d'un stand à l'autre. Par exemple, la figurine Portraits of Pirates de Luffy en édition Strong World (un des produits les plus fréquents du salon) pouvait passer de 60 à 85 euros selon les vendeurs, sans parler des rabais éventuels en fin de convention.



Certes, on pouvait également la trouver à 35 euros, mais avec un aspect beaucoup plus louche... Eh oui, la contrefaçon rode toujours ! Néanmoins, les stands de HK étaient bien moins nombreux cette année, sans doute refroidis par quelques affaires récentes. Cela n'empêchait pas de voir de nombreuses peluches à l'allure très douteuse. Dans le grand bal des défigurés, Tony-Tony Chopper et Totoro furent sans doute les principales victimes ! Néanmoins, pour contrer le phénomène, de nombreuses boutiques affichaient un label 100% officiel afin de garantir aux visiteurs un choix certifié.




Vous voulez de l'officiel, du vrai ? Alors c'est sans doute vers la boutique Square Enix Products qu'il fallait se tourner ! En effet, suite à la grande vague des éditeurs nippons lors de la dernière Japan Expo, la maison d'édition japonaise est venu présenter un stand sur Marseille, dédié uniquement à son label de figurines. Au menu :  Final Fantasy (essentiellement le XIII) , Kingdom Hearts, Metal Gear Solid mais aussi Bleach. Le concept était simple : les produits étaient présentées sous vitrine, sous la forme d'une exposition, mais il était possible ensuite de repartir avec chacun d'entre eux, tandis que le fond du stand cachait une impressionnante réserve. Le public ne semble pas s'être trompé, tant les sacs de l'éditeur se baladaient sur la convention !




Pour le reste, la diversité n'était pas vraiment de mise. Outre One Piece et Dragon Ball, les stands semblaient miser sur de nombreuses figurines de jeunes héroïnes courtement vêtues, et quelques-uns tentaient la fibre nostalgique avec du Goldorak ou même du Ulysse 31. Le choix était bien plus large en ce qui concerne les peluches, posters ou autres T-shirts aux couleurs de nos héros favoris, comme par exemple avec le stand de la licence Nekowear. Notons également quelques étals destinés à la culture des dramas japonais et coréens, avec posters ou même coussins à l'effigie de tant de beaux éphèbes...




En quelques années, les katanas de décoration sont également devenu l'objet incontournable de tout salon, devenant alors le produit phare des objets à connotation culturelle. Néanmoins, il était toujours possible de transformer sa maison en décor traditionnel grâce à quelques stands très bien fournis, et aux prix parfois très abordables ! Et si le relooking de la maison ne vous suffit pas, pourquoi pas passer dans une cabine d'essayage et enfiler un yukata ou une robe chinoise ?

La Mode

Qu'il s'agisse des éditions Parisiennes ou Marseillaises, la Japan Expo laisse toujours pignon sur rue à la mode et aux nouveaux talents avec son village des jeunes créateurs. Un village qui a certes des allures de hameau ou de bourg par rapport à son homologue de juillet, mais qui défend honorablement les honneurs des tendances nipponnes, malgré le grignotage par quelques intrus promouvant la culture traditionnelle ou des dessinateurs amateurs. Il y avait pourtant de quoi faire quelques trouvailles sympathiques, notamment au niveau des accessoires.






Si la mode du goth-loli reste prioritaire, on assiste néanmoins cette année à l'émergence très forte du courant des sweet, avec de nombreux bijoux en forme de macarons, cupcakes et autres douceurs sucrées aux coloris pastels. La tendance pousse même la régression jusqu'au retour des figures de l'enfance comme Hello Kitty ou Mon Petit Poney ! Nous nous retrouvions donc dans un univers principalement bicolore, oscillant entre rose et noir, mais aux multiples facettes à mieux y regarder. Notons aussi la présence montante d'une tendance victorienne, allanrt de pair avec la récente mouvance des séries de majordomes. Le phénomène des Pullip était également représenté et disposait même de stand pour égayer la garde robe de ces poupées si intrigantes. Que l'on adhère ou non à la mode japonaise et à toutes ses déviances, il était toujours intéressant de visiter cette petite bulle pour se rendre compte que l'influence des nouveaux courants ne se fait pas qu'au travers de la fiction !

Amateurs/Fanzines

L'espace des dessinateurs amateurs semble s'être considérablement étoffé cette année. La plupart d'entre eux proposaient aux curieux quelques représentations des personnages de nos séries favorites, au travers d'illustrations simples (cartes postales, marque-pages, posters,...), mais aussi via de nombreux fanzines pour réécrire leur histoire. Si certains se cantonnaient à une seule série, comme Dragon Ball revisité dans un tournoi (original...) ou Kingdom Hearts en se concentrant sur le jeu des relations (et plus si affinités...), d'autres jouaient la carte du crossover. Cependant, de nombreux auteurs ont franchi le pas en proposant leurs propres créations originales, comme sur le stand Raxxon par exemple. Si l'aspect toujours très austère et concentré de cet espace n'offre pas une invitation très accueillante, la communauté des fanzineux attire toujours plus de curieux, et pourrait bien créer quelques surprises...