Japan Expo Sud 2011

Conférence et Invités

En s'entourant d'invités de marque, la Japan Expo Sud ne manque pas d'évènements singuliers à retrouver en salle de conférence, malgré son aspect beaucoup moins accueillant cette année du fait de son emplacement, mais aussi de son aspect trop sobre comparé à son contenu. Néanmoins, le festival désire bien poser son empreinte en inventant ses propres rendez-vous annuels... mais le contrat est-il vraiment respecté ?

La sélection des Japan Expo Awards

Depuis sa première édition, la JE Sud démarre en fanfare avec l'annonce de la sélection des titres en lice pour les Japan Expo Awards, dont le palmarès sera dévoilé en juillet prochain. Au menu, cinq catégories : Manga, Anime, Films asiatiques (live ou animation), jeux vidéos et J-Music. La présentation des nominés s'est effectué au travers d'une conférence très sommaire et sans véritable énergie. Les titres défilaient dans une présentation entre la vidéo et les simples diapositives, tandis que le speaker les énumérait sans grande passion. Une nouvelle fois, la sélection, que vous avez découvert il y a quelques jours (ICI ), ne manque pas de faire parler d'elle, avec certaines erreurs de casting (Ascension, un seinen parmi les shonen ?) ou des titres présents d'avantage pour leur popularité que leurs qualités véritables (Blazer Drive, Monster Hunter Orage, Maid Sama,...).




Néanmoins, cette conférence était également attendue pour un autre aspect : celle de la révélation de l'invité principal de la prochaine JE. En effet, rappelons que c'est sur ce même évènement que la venue de Tsukasa Hojo fut dévoilé pour la première fois. Hélas, ce qui devait devenir un rendez-vous incontournable tourna vite à la frustration. Les seules révélations sur la Japan Expo 2011 nous ont appris l'identité du jury des Japan Expo Awards, qui aura comme président du Jury Mouloud Achour, chroniqueur au Grand Journal de Canal +. On aurait sans doute préféré un nom plus pertinent dans le monde de l'édition ou de l'animation, mais le choix semble s'être tourné vers un figure geek plus populaire. Autre information : le retour maintenant officialisé des Gamushara Oendan, le groupe de supporters qui avait créé la surprise et une ambiance de folie lors de la JE 2010. Mais devant un tel plébiscite, il n'est pas très surprenant de les voir à nouveau au sein du Parc des Expositions ! Bref, l'évènement qui s'annonçait comme immanquable s'est révélé bien fade et n'aura pas créé le buzz de l'an dernier.

Yusuke Kozaki et Osamu Kobayashi

Le premier invité à avoir été révélé a été Yusuke Kozaki. Mangaka que nous connaissons principalement pour son travail de dessinateur sur la série Kyoko Karasuma, Inspecteur à Asakusa, l'auteur a également collaboré sur les jeux No More Heroes 1 & 2 en tant que chara-designer, ainsi que sur la série animée Speed Grapher. Pour cette Japan Expo Sud, l'accent était d'avantage prononcé sur ces derniers travaux. En effet, Yusuke Kozaki a déjà invité par la SEFA au sein de la Chibi Japan Expo 2009, et il fallait bien axer les choses différemment pour donner un semblant d'inédit !
Autre invité dans le domaine de l'animation, Osamu Kobayashi était présent pour revenir sur l'ensemble de sa carrière de mangaka, chara-designer et réalisateur, allant du jeu vidéo Grandia à Panty & Stocking with Garterbelt, en passant par Paradisse Kiss ou Gurren Lagann. Cependant, l'invité était surtout mis en avant par ses travaux autour de l'adaptation de la série Beck en série animé. Fort heureusement, Osamu Kobayashi a eu souvent l'occasion de parler de l'étendue de sa carrière, au-delà de ce simple cantonnement assez réducteur.



Outre le sempiternel exercice des dédicaces et interviews, les deux auteurs ont également été sollicité au travers de deux conférences... pour chacun d'entre eux ! Les premières, intitulées "masterclass", étaient censé focaliser l'attention sur leurs techniques graphiques, tandis que les secondes, présentées comme des "sessions questions-réponses et cours de dessin", devaient être plus libre. Par exemple, pour la première, Yusuke Kozaki s'est illustré dans la création d'un personnage inédit à partir de trois thématiques, tandis que le dessin de la seconde représentait les héros phares du jeu No More Heroes. Cependant, il était bien difficile de faire la distinction entre les deux exercices : le public étant sollicité pour venir poser des questions aux auteurs, les discussions pouvaient partir dans toutes les thématiques, et sortir des cadres déjà très flou de ces conférences. Bref, l'exercice finissait par faire double emploi, et les questions ne tardèrent pas à se répéter d'une séance à l'autre. Dommage !

Autres conférences

Parmi les invités plus récurrents, on pouvait compter, une fois encore, sur les acteurs de la série Noob diffusée sur Nolife, comptant cette fois en guest star une autre figure de la chaine des box internet : Marcus, véritable icone médiatique pour les gamers ! Ces personnages toujours très allumés ont su mettre l'ambiance sur le festival, volant même la vedette parfois aux autres invités. Mais à la longue, on pourrait finir par se lasser de leur omniprésence sur tous les salons. Présents pour les dédicaces, les acteurs ont également présenté un show "Massivement multipublic" comme l'année dernière, et son restés très disponibles pour leur public.




Pour le reste, la salle de conférence était rentabilisé par des présentations culturelles de bien moins grande envergure, offertes par les stands d'activités faisant ainsi au passage leur promotion. Mais le manque de punch de ces démonstrations ne donnait pas vraiment envie de s'y intéresser, surtout une fois noyés par le bruit ambiant. Enfin, certains invités musicaux comme Headphones President, TarO&JirO ou Keisho Ohno assuraient le service après-vente de leurs prestations scène en s'affichant au travers de conférences publiques pour satisfaire leurs fans les plus assidus.





Au final, le côté évènementiel de cette troisième vague s'avère très mitigé, et bien moins pertinent que l'an dernier. Le très mauvais placement de la scène, dans un coin du hall 3 du Parc Chanot, l'engouement rapidement désamorcé sur les Japan Expo Awards et la redondance des prestations ont été tant de facteurs de cet échec, après tant de promesses lors de l'édition précédente. Espérons qu'à l'avenir, la SEFA revoit sa copie sur ce point !

La victoire de la musique

A côté de ces évènements tombant comme des coups d'épée dans l'eau, la scène fraichement allouée à la Japan Expo Sud fut rentabilisée d'une manière plus qu'optimale. Cette année, le festival semblait surtout s'axer autour d'une orientation musicale très prononcée, et surtout concentrée sur le Rock sous toutes ses formes ! La disposition des places était adapté pour permettre la mise en place d'une fosse, même s'il faut reconnaitre que peu de gens se sont véritablement pressés contre les grilles, hormis les fans purs et durs. Retour en image sur les prestations qui ont fait trembler les murs du Hall 2 sorti de sa tranquillité !

Rock'n roll attitude !

Gare à vos tympans ! Cette année, la JE Sud se rythmait au son des doubles pédales, des basses vrombissantes et des riffs de guitare endiablés ! Le rock n'a jamais été autant présent au sein de la Japan Expo Sud,...et peut-être même jamais ailleurs. Les groupes suivants ont d'ailleurs été sollicités au travers de deux représentations pour chacun, pour pouvoir satisfaire un public plus large, et en s'offrant même quelques variantes d'une session à l'autre. Accrochez-vous à vos fauteuils !

Ce sont tout d'abord les Head Phones President qui sont venus essuyer les plâtres de cette nouvelle scène, préchauffée par une démonstration de Koto et le concours de cosplay du vendredi. Adepte de métal mélodique qui n'est pas sans rappeler le groupe Evanescence pour nous autres européens, le quatuor a d'abord surpris avec un premier showcase en acoustique. Il est cependant dommage que la chanteuse Anza n'ait pas refreiné ses élans lyriques pour cette première prestation, même si cela ne l'a pas empêché de donner encore plus de voix le lendemain. En effet, bien que très posés la veille, le quatuor s'est ensuite déchainé lors de la session du lendemain, emportant le public au travers de ses sonorités percutantes et par leur énergie dévastatrice. On ne pouvait pas en ressortir indifférent !





De son vrai nom Daisuke Tsutsui, Galaxy7 est venu proposer ses compositions électro-rock accompagné de son seul bassiste et de son ordinateur pour assurer le reste de l'orchestration rythmique, rendant une prestation assez sobre, mais remplissant le contrat. Après avoir conquis les publics londoniens, madrilènes et même new-yorkais, il était normal que cet autodidacte, dont la voix nasillarde n'est pas sans rappeler celle de Brian Molko (Placebo), s'attaque à la France et aux conventions de renom, comme peut l'être la Japan Expo Sud !






Passons à des sonorités plus folks avec le duo TarO&JirO, composé de deux frères  âgés de 20 et 23 ans, mais qui assurent déjà sur scène comme de vieux routards ! Après s'être forgé une bonne réputation dans les pubs londoniens les plus prestigieux, les voilà qu'ils prennent d'assaut le reste de l'Europe. Leur rythmique endiablée mêlée à des solos vertigineux n'ont pas manqué de captiver l'attention du public marseillais. Et si on ajoute à ça leur joli minois laissant émaner des cris hystériques de la part des filles sur le salon, il y a toutes les raisons de jalouser leur talent !






Que dites-vous ? Les jeunes éphèbes et leur guitares sèches, de la musique pour fillettes ? Ok, revenons à du hard metal bien copieux, mais attention : du hard bien de chez nous... ou presque ! Composé de quatre musiciens français et d'un chanteur japonais, le groupe Retsugo est venu marquer son territoire le dimanche matin, en proposant un son à la frontière entre le vieux  rock de papa façon Led Zeppelin, et des sonorités beaucoup plus axées J-Rock. Un mélange détonnant qui n'aura pas manqué de surprendre, porté par l'énergie du leader, le chanteur Masaki. Voilà qui envoie du petit bois !






Les habitués
A côté de cette marée de guitares hurlantes, nous retrouvions aussi quelques têtes bien connues, comme par exemple la chanteuse Yuuki, déjà venue l'année précédente au sein du duo des Jelly Beans et qui depuis s'est lancé dans une carrière solo. Exit, la pop acidulée, et bonjour à des mélodies plus classiques, mais tout aussi entrainantes. Outre son unique showcase, l'artiste restait également disponible pour ses fans au travers de son stand dédié, afin d'offrir dédicaces et photos en sa compagnie. Je n'ai hélas pas pu assister à sa courte et unique prestation, mais rassurez-vous : Yuuki continue d'arpenter tous les salons de France depuis maintenant plus d'un an, vous avez donc toutes les chances de la croiser un jour ou l'autre !





Blind test symphonique

Enfin, la petite surprise de ce festival orienté rock fut amené par... de la musique classique ! Oui mais, tendez-bien l'oreille, car les morceaux interprétés par Yume Duo pourrait bien vous dire quelque chose... Composé par deux musiciens du conservatoire de Lyon, le violoniste Johan Veron et le pianiste Jean-Vianney Zenatti, ce duo s'est créé un répertoire plutôt original, composé de bandes originales de films, jeux vidéos, et même des génériques d'animes bien connus. Fort de leur expérience au Video Games Live, et après leur prestation à la Chibi Japan Expo, les voilà donc de passage à Marseille, pour offrir pas moins de trois prestations symphoniques, soit une par jour. Si au départ, la perplexité des auditeurs mêlée à quelques problèmes d'acoustique n'ont pas aidé à réchauffer l'ambiance, le public suivra finalement les deux musiciens lors de la redécouverte d'airs bien connus comme le générique de Neon Genesis Evangelion, le thème d'Harry Potter ou encore un medley consacré à Mario. De quoi faire chavirer les cœurs de plus d'un nostalgique !

Autre habitué du festival, Keisho Ohno avait créé la surprise en 2010 avec une prestation remplie d'énergie. Le jeune musicien continue de réinventer l'art du shamisen avec de nouvelles mélodies toujours plus originales et laissant apparaitre tout son talent sur cet instrument si particulier. En concert le samedi soir même, Keisho n'a hélas pas pu rester bien longtemps au sein du festival et n'a offert qu'une courte représentation d'un quart d'heure, mais s'est néanmoins révélé très proche de ses fans au travers d'une courte conférence. Quoiqu'il en soit, le public du sud était au rendez-vous pour présenter toute son affection à celui qui est devenu en quelques temps un de ses principaux chouchous !