Dossier Japan Expo 2013 - Première partie - - Présentation

Présentation

Chaque année, la revoilà. Chaque année, impossible d'y résister. La plus grande réunion européenne des fans de manga et d'anime, rejoints depuis quelques temps par les adeptes de geekeries plus générales, ouvrait de nouveau ses portes en ce début juillet pour accueillir plus de deux cent mille visiteurs. Combien de fois avons-nous déjà assisté à cette scène ? Nous avons arrêté de compter, tant la routine de ce pèlerinage s'est inscrite en nous. Cette routine, déjà observée au fil des années précédentes, a pris pour cette édition 2013 un aspect plus approfondi encore. Elle s'accroche, sans cesse, reste sur ses acquis, ne tient pas compte de ce qui pourrait se passer autour d'elle. Réussirons-nous tout de même à être de nouveau surpris ? Qu'as-tu encore à nous montrer de neuf, Japan Expo ?

Pour la première fois, l'arrivée jusqu'au festival s'est faite en traînant des pieds. Il faut dire qu'après un début d'année très florissant en invités japonais aux quatre coins de la Francophonie, qu'il s'agisse de maîtres comme Go Nagai, de talents bruts comme Kengo Hanazawa ou de dieux vivants comme Takehiko Inoue, la Japan Expo se devait de présenter une palmarès d'invités dantesque pour rester une référence. Et malgré deux têtes d'affiches importantes, à savoir Tetsuo Hara et Shôji Kawamori, le festival est loin d'avoir rempli sa mission. Et ce ne sont pas les derniers noms jetés à peine une semaine avant l'ouverture qui auront pu changer l'impression d'une SEFA se reposant sur ses lauriers. Mais une fois à l'intérieur, cela ne nous mit pas à l'abri des nombreuses surprises, bonnes comme mauvaises...

N'oubliez pas votre ticket !

Comme toujours, avant le choc du Parc des Expositions, il aura fallu composer avec la foule émergeant du RER B. Les progrès de la RATP sont palpables d'année en année, via la mobilisation d'un personnel toujours plus nombreux pour guider les foules, et de quelques annonces vocales tenant du bon sens. Cela n'aura pas empêché certains d'oublier plus ou moins sciemment de prendre leur ticket de retour, mais la fraude était vivement contrôlée. Au niveau du festival en lui-même, l'entrée a été décalée mais son système reste encore relativement fluide, malgré une affluence toujours plus impressionnante. Les visiteurs arrivent de plus en plus tôt, et la population se montre très massive dès le premier jour. Cette journée du jeudi, jusqu'alors très timide, s'est décomplexée depuis l'an dernier avec l'arrivée du pass 4 jours. Quitte à payer pour toute la durée du festival, autant en profiter ! On notera d'ailleurs la timidité du programme de cette première journée, sans doute pour permettre aux visiteurs de faire leur tournée des achats, tant que les lots les plus rares ne sont pas encore partis.

Au prochain stand, tournez à gauche

Ainsi, l'affluence est restée relativement constante au fil des quatre journées, exception faite évidemment des gros rushs des samedi et dimanche après-midi. Si les exposants restent relativement espacés pour offrir une certaine fluidité, cela n'aura pas empêché quelques embouteillages aux heures de pointe. A ce titre, le point le plus problématique reste le goulot d'étranglement entre les deux parties du salon (Japan Expo et Comic Con'), où l'on retrouvait une fois encore des stands fédérateurs comme celui de la Toei ou de Namco Bandai.

Au niveau de la disposition toujours, la belle surprise du salon fut le déplacement de la scène Japan Expo dans une extension encore inutilisée, le Hall 4, non loin des stands de merchandising. Isolée du reste du festival, cette scène pouvait enfin proposer moult conférences sans être gênée par les bruits alentours ! Le déménagement de cette scène fut également profitable à la partie culturelle du salon, dont les activités de jeu traditionnels comme le go ou le shogi avaient tout loisir de s'étendre. Au registre des nouveautés, signalons également la timide apparition d'un espace "Ateliers et Masterclass", ainsi que d'un "Espace Enfants" pour que les parents puissent laisser leurs bambins entre de bonnes mains, au niveau de l'entrée du Comic Con'. Le Comic Con' qui, de son côté, a connu quelques changements, en déplaçant une nouvelle fois les fanzineux (cinquième roue du carrosse pour ce festival) pour laisser place à un espace de merchandising plus étendu. La scène dédiée a également changé d'emplacement, pour un réagencement général un peu plus logique qu'avant. Mais certaines parties du Hall 6 seront restées inoccupées, laissant un étrange sentiment de vide.

On ne change pas une équipe qui... gagne ?

Au niveau du planning, il fallut une fois encore déplorer de nombreux retards, en particulier sur la scène Japan Expo qui accusa une bonne heure de décalage horaire le samedi matin. Différents couacs auront également été au rendez-vous, gérés avec plus ou moins de réussite. Enfin, du côté de la Presse, malgré un staff sympathique, l'accueil reste minime et, cette année encore, les médias spécialisés n'étaient pas à la fête. Au vu de l'annonce tardive de certains invités, les créneaux d'interviews correspondant semblent avoir été improvisés sur le tard, générant quelques malentendus et autres tables rondes de fortune.

Cette Japan Expo aura également été marquée par l'absence de certains rendez-vous tels les Japan Expo Awards (en refonte complète pour l'année prochaine) ou de certaines figures fédératrices. Le Joueur du Grenier, par exemple, ne participera plus à la fête, ne souhaitant plus infliger à ses fans une attente pouvant dépasser six heures pour une simple dédicace. A cela, il faut ajouter la mésentente avec l'équipe organisatrice, depuis que notre véhément youtubeur a déballé son sac sur les coulisses de l'édition marseillaise. Il n'est d'ailleurs que le représentant le plus visible de ceux qui ont fait l'impasse sur ce quatorzième impact, de gré ou de force. Entre certains désaccords et la montée faramineuse de certains tarifs, certaines équipes comme le podcast Badgeek ou le webcomic Dragon Ball Multiverse ont clairement manifesté leur mécontentement, sans parler de la tiédeur régnant parmi les stands éditeurs. Mais tout cela ne semble pas déranger la SEFA, qui reste sur sa ligne de conduite et enfonce le clou d'année en année. Car ces quelques aléas ne sont rien face à l'inexorable avancée du rouleau compresseur qu'est devenu Japan Expo...