L'auteur
Shingo Honda (本田 真吾) est un mangaka japonais qui est né en 1978.
Sa carrière a démarré quand il a remporté le premier prix des jeunes talents organisé par l’écurie Champion des éditions Akita Shoten.
C’est en 2005 qu’il a démarré sa première série au sein du magazine Gekkan Shônen Champion : Ping Pong Dash !!, série barrée et fun mêlant sport, comédie et furyô, où un loubard se lance dans le ping pong par amour. Riche de 15 volumes au total, la série a tiré sa révérence fin 2009. En France, elle fut proposée par les éditions Doki-Doki entre 2008 et 2012, mais est aujourd’hui en arrêt de commercialisation. Côté histoire, on suit Tendô Haruku, un loubard de campagne, pas très futé mais doué à la bagarre, son loisir favori jusqu’à ce qu’arrive dans son horizon... l’amour ! En la personne de Ichinose Sawa, championne de ping-pong venue tout droit de la capitale, et qui ne s’intéresse qu’aux garçons susceptibles de la surpasser dans ce sport. Bien décidé à relever le défi, Haruku décide donc de se mettre à la raquette pour conquérir le coeur de Sawa... mais pas facile de se refaire, surtout quand on est courtisé par un chef de bande prêt à tout pour faire de vous son bras droit !
Remarqué pour son dessin intense et dynamique, Honda récidiva ensuite dans le sport pour sa deuxième série, Nounai Kakutou Akiba Shoot, une série bouclée en 4 tomes qui fut prépubliée de 2007 à 2009 dans le magazine Manga Action de l’éditeur Futabasha. Inédite en France, cette série sur le free fight nous fait suivre Akiba Shûto, 21 ans. Il ne souhaite perdre contre personne, et souhaite devenir le plus fort.
Démarrée en 2010 dans le magazine Gekkan Shônen Champion d'Akita Shôten, sa série suivante, Hakaijû, est à ce jour la plus longue oeuvre de sa carrière puisqu'il en dessinera les deux grandes parties jusqu'en 2017, pour un total de 21 volumes. Série horrifique mettant en scène des monstres géants (des kaijûs) particulièrement cauchemardesques sous le trait dense du mangaka, l’oeuvre fut partiellement publiée en France aux éditions Tonkam entre 2011 et 2016. L’éditeur n’est malheureusement pas allé au bout en préférant s’arrêter à la fin de la première grande partie de la série, au tome 13, en prétextant un manque de succès. Aujourd’hui, Hakaijû est aussi en arrêt de commercialisation dans notre pays. L’histoire est très simple au départ : on y suit Akira, un lycéen qui était dans la réserve du gymnase lorsque le séisme le plus violent qu’il ait jamais vécu survint. Il ne se réveilla que plusieurs heures après, avec quelques contusions. Mais alors qu’il sortait rejoindre son meilleur ami Eiji, il vit une chose qui lui glaça le sang. Durant ces quelques heures, le monde avait changé et était désormais peuplé de monstres gigantesques… Désormais, son avenir se résumait à un seul mot : survivre !
En 2013, Shingo Honda collabora avec les auteurs des mangas Magical Girl of the End et VS Earth pour publier sur le site Champion Tap !, le temps de 4 chapitres, un récit crossover entre ces deux séries et Hakaijû, les trois œuvres ayant pour point commun un univers post-apocalyptique à la fois assez sombre et barré.
C’est parallèlement à la publication de Hakaiju que Shingo Honda dessina en 2014-2015, pour le magazine Bessatsu Manga Goraku de Nihon Bungeisha, Kiriko, one-shot horrifique reprenant sensiblement la recette du slasher et dans lequel, bien des années après avoir quitté l'école, un certain "K" donne rendez-vous à un groupe d'anciens collégiens d’une même classe. La lettre qu’ils reçoivent leur propose de marquer le seizième anniversaire de la mort mystérieuse de leur ex-camarade Setsuko Okumura. Voilà une occasion parfaite pour reparler de cet événement, partager des souvenirs et déterrer la capsule temporelle de l’époque. Si le début de la rencontre se déroule bien, ils se rendent rapidement compte que quelque chose cloche… Bruits étranges et disparitions laissent présager qu’un tueur s’est introduit avec eux dans l’établissement.
Puis à la fin de Hakaijû en 2017, il enchaîna dès septembre de la même année et jusqu’au printemps 2018 sur un nouveau court projet horrifique pour le magazine Shônen Champion : le diptyque Saiko Kuro/Saiko Shiro, composé de deux one-shot. Au programme de cette œuvre, Saiko, une application très populaire chez les lycéennes, véritable intelligence artificielle avec laquelle les adolescentes peuvent parler, notamment de leurs problèmes de jeunes filles : maquillage, conseils d'amour... Si tout se passe bien au départ, des événements dramatiques vont vite avoir lieu.
Après ça, l’auteur enchaîna sur la "suite" de Kiriko, Kiriko Kill, jusqu’en fin d’année 2018, toujorus pour le compte du Bessatsu Manga Goraku. Dans ce deuxième récit, on suit la jeune Minami qui vient d’arriver à Tokyo où elle vient de décrocher son véritable premier job dans une grande entreprise : la Smile Corporation. Alors que son premier jour se passe à merveille, un chef de service se montre un peu trop “gentil” avec elle. Très vite, la joie et l’excitation de ce nouveau travail se transforment en stress et angoisse. Minami est harcelée par sa supérieure qui la traite de tous les noms et le chef de service essaie d’abuser d’elle. Mais Kiriko veille dans l’ombre et les coupables vont payer très cher leurs mauvaises actions.
Puis Honda dessina de juillet 2019 jusqu’à début 2020, pour le Shônen Magazine de Kôdansha, la série en 3 volumes Kyoryû Senki. Les grosse bébêtes monstrueuses sont à nouveau de la partie dans cette histoire basée sur la légende de Yamata-no-Orochi, un monstre de la mythologie japonaise ayant la forme d'un dragon à huit têtes et huit queues.
Arrive ensuite, en 2020-2021, la série qui nous intéresse, à savoir Shûenshi/Happy Land.
Depuis fin 2021 - début 2022, l'auteur planche sur deux séries en parallèle. L'une est Pierrot-Man, en cours dans le magazine Manga Goraku des éditions Nihon Bungeisha avec 3 tomes sortis actuellement, où il n'est qu'au scénario tandis que le dessin a été confié à Shinsuke Takahashi (Shonan Seven), et où il est question d'un mangaka à succès et de sa femme qui sont enlevés par un clown violent et qui se retrouvent alors dans un vrai cauchemar.
L'autre est Psycho x Past: Ryôki Satsujin Sennyû Sôsa, une oeuvre comptant 5 volumes à l'heure où ces lignes sont écrites, et qui est proposée au japon dans le magazine Bessatsu Shônen Champion d'Akita Shoten. On y suit Godai, un policier qui a été démis de ses fonctions de la division des enquêtes de la police en raison de violences envers des criminels. Il fait alors équipe avec Hidaka, un homme autoproclamé "enquêteur de police paranormal" qui prétend avoir la capacité d'envoyer Godai dans le passé pour empêcher tous les crimes horribles qui se sont produits. Mais est-ce vraiment possible ? Et si oui, quelles en seront les conséquences ?
Notons, enfin, que le mangaka a eu l’occasion de participer au projet Crows Respect, une anthologie collective lancée en novembre 2015 par l'éditeur Akita Shoten afin de célébrer le 25e anniversaire du manga de furyô culte (mais honteusement toujours inédit en France) Crows de Hiroshi Takahashi.
Mais vous aurez compris qu’au fil des années, Shingo Honda est un auteur qui s’est essentiellement spécialisé dans les histoires d’horreur, généralement assez gores ou avec des monstres pas franchement sympathiques. Au vu de son dessin capable d’être très intense et doté de designs monstrueux travaillés, le revoir un jour en langue française avec l’un de ces travaux (ou avec une réédition complète de Hakaijû...) nous ferait assurément plaisir.