Le scénario : L'Universal Century, des décennies plus tard
UC.0123. Trente ans se sont écoulés depuis la révolte de Char Aznable qui semble loin de la mémoire collective. Toujours sous l’hégémonie de la Fédération, le monde connaît un semblant de paix. C'est le cas pour le jeune Seabook Arno et son amie Cecily Fairchild, deux jeunes gens profitant des festivités locales de leur colonie spatiale, Frontier 4. La quiétude est brisée lors de l'attaque d'une milice équipée de mobile suits : Crossbone Vanguard. Armée commandée par la famille aristocratique Ronah, celle-ci prend contrôle de la colonie afin d'en faire le point de départ de Cosmo Babylone, mouvement dans la lignée des actions de feu Char Aznable, visant à combattre la Fédération et pousser l'humain à l'immigration spatiale.
Dans ce tumulte, Seabook cherchent à s'enfuir. Alors qu'ils sont séparés, Cecily est récupérée par la famille Ronah, dont elle est originaire. Persuadée que ses amis sont morts dans l'assaut, elle se plie aux us et coutumes des Ronah, la plaçant dans le camp opposé de Seabook. Le héros et ses camarades, dont sa petite sœur, ont réussi à s'enfuir et se trouvent propulsés aux côtés d'un équipage de la Fédération. Il découvre alors le projet sur lequel travaillait sa mère, le Gundam F91, un mobile suit redoutable qui pourrait bien être la meilleure arme contre Crossbone Vanguard... à condition que Seabook parvienne à achever la conception de l'engin.
F91, héritage et renouveau
Gundam F91 se voulait être un nouveau départ, un fait qui ne tient pas de l'hypothèse mais de la logique, puisque Yoshiyuki Tomino avait achevé l'histoire d'Amuro Ray et de Char Aznable avec son Char contre-attaque, en 1988. L'idée de planter l'action trois décennie plus tard à donc du sens, même si elle impose ses limite au vu du scénario qui n'évoque jamais les conflits passés ou les grandes figures des guerres d'antan. Une histoire nouvelle commence, aussi le scénario cherche à s'éloigner avec les premières histoires de l'Universal Century, même si le manque de référence peut parfois paraître étrange.
Mais cette nouvelle amorce ne cherche pourtant pas à s'éloigner des standards de Gundam, tels que les fans les connaissaient. Au contraire, le point de départ ayant de grandes similarités avec la toute première œuvre. Ainsi, une colonie spatiale est assaillie par la faction armée ennemie, tandis que le protagoniste se retrouve précipité malgré lui dans cette opposition, aux commandes d'un robot à la pointe de la technologie, via un maniement pour lequel il montrera certaines prédispositions. Et du côté de ce fameux antagoniste, Crossbone Vanguard, le spectre de Char Aznable n'est jamais loin, les objectifs de cette milice aristocrate renvoyant sans cesse aux enjeux qui existaient déjà jusque là.
Un héritage, certes, mais on apprécie que Gundam F91 sache trouver des pistes nouvelles, à commencer par cette histoire de deux amis dans des camps opposés, que Gundam SEED n'a pas inventé. L'idée est appréciable, bien que le rythme du film nous empêche d'en profiter comme il se doit (nous y reviendrons). A ceci s'ajoute un antagoniste qui a pour originalité sa forme et son antagoniste, l'homme masqué Carozzo Ronah, rappelant même un certain empire d'une saga cinématographique de space opera à succès. Bien que le film reste sur les acquis de la saga, il adopte ainsi sa propre ambiance. Il s'en dégagera même, parfois, une douceur assez particulière par cette histoire d'amitié/amour (la chanson Eternal Wind de hiroko Moriguchi contribuant souvent à cette jolie atmosphère), mais aussi des moments de représentations de la guerre cruelle, bien plus que ce qui a parfois été proposé jusqu'à présent. Cela passe aussi bien par l'imagerie sans scrupule de certaines scènes amenant des morts brutales que dans la conception de certains éléments de mecha-design, innovants à l'égard de la licence.
De Jalunard, le 21 Septembre 2021 à 15h34
Très bon dossier, plaisant à lire et riche en informations. Bravo, et merci de mettre ainsi en lumière cette franchise culte de la SF restée injustement dans l'ombre par chez nous !