My Hero Academia : Two Heroes - Actualité manga
Dossier manga - My Hero Academia : Two Heroes

Autour du film


Plus que jamais, la dimension cross-media est exploitée du côté de la pop-culture japonaise. Les œuvres à forte notoriété n'en font pas exception, ce qui est le cas de My Hero Academia. La saga inventée par Kôhei Horikoshi n'a pas attendu le premier film pour cela, puisqu'avant même sa sortie le manga a donné lieu à des spin-offs, un anime et une série de light novel. Et concernant Two Heros, le premier long-métrage a bien eu droit à son lot de titres dérivés, sur lesquels nous allons nous pencher.

All Might : Les origines

Lors de la sortie du film dans les cinémas japonais, le 3 août 2018, un volume annexe est tiré à un million de copies, pour être offert aux premiers spectateurs allant voir le métrage en salle obscure. Intitulé My Hero Academia volume 0 – Origin – Futari no Hero, il n'est réellement lié au film que par sa couverture qui présentent les jeunes héros de Yûhei dans leurs élégantes tenues de gala, ainsi que le nouveau personnage de Melissa. A noter que ce supplément fut rendu disponible pour les américains via l'éditeur Viz Media, en numérique uniquement via son site internet. Petite exclusivité chez nous : Ki-oon a pu imprimer l'opus en quantités limités, afin d’étoffer la collection des lecteurs. Épais d'une vingtaine de pages environ, ce tome 0 comprend d'une part une interview croisée entre Kôhei Horikoshi et l'un des auteurs l'ayant le plus inspiré : Eiichirô Oda, papa de One Piece. Dans un second temps, c'est un court récit de 9 pages, dessinées par l'auteur à l'occasion de la sortie du film, qui clôt l'ouvrage. Un chapitre numéroté zéro, qui revient brièvement sur la jeunesse d'All Might.


L'anime My Hero Academia adaptant le manga, la boucle fut bouclée grâce à la courte adaptation de ce chapitre en un épisode spécial de 3 minutes environ, proposé en bonus de l'édition physique du film le 13 février 2019. Une adaptation animée écrite et réalisée par Kenji Nagasaki, directeur du film et de la série animée, qui ne fut malheureusement pas proposé en France. Chose étonnante puisque, d'une manière générale, les éditions de Kazé s'appuient sur le matériel japonais déjà existant.

Portant le titre "All Might Rises", le chapitre revêt un intérieur bien supérieur au contenu du film, en ce qui concerne la jeunesse du Symbole de la Paix. Ou plutôt, les deux visions sont complémentaires, et la scène du futur numéro 1 mondial qui ouvre le long-métrage prend plus de sens après lecture de ce chapitre (ou visionnage de sa version animée). Sur moins de 10 pages, Kôhei Horikoshi explore la perte de Toshinori Yuga de son mentor, Nana Shimura, qui marquera sa détermination à devenir le plus grand héros du monde. Résolument sombre, cette histoire montre un aspect peu vu d'All Might, celui d'un apprenti héros encore balbutiant et maladroit, dont la psychologie sera profondément marquée par les atrocités perpétrée par All For One. Le chapitre se paie aussi le luxe de justifier la fin de formation d'All Might aux États-Unis, et la raison qui le pousse à arborer un sourire permanent. Alors, apprécier ses exploits aux début de Two Heroes après lecture du chapitre donne un sens différent à cette séquence : Toshinori n'est alors pas ce héros a priori déjà parfait, mais un All Might fraichement né, déterminé à endosser cette image de Symbole de la Paix, et éviter que les drames qu'il a vécu se reproduisent.

On pourra aussi évoquer les intentions de mise en scène de Kôhei Horikoshi, parfaitement reprises par Kenji Nagasaki dans sa réalisation. Le parallèle entre le duo Toshinori/Nana et All Might/Izuku est évident, cristallisant l'idée de l'héritage générationnel si cher au mangaka. Certaines mises en scène d'All Might devenues classiques dans le manga et dans l'anime sont ainsi reprises et montrées sous un jour différent, celui d'un jeune détenteur du One For All alors impuissant et désespéré face à une mentor qui le montre du doigt comme Toshinori le fera plus tard, lors de son combat à mort contre son ennemi juré, pour confier la relève à Izuku. En très peu de temps, All Might Rises réussit l'exploit d'être un court épisode fort, poignant et lourd de sens, aussi bien scénaristiquement qu'artistiquement.



L'anime comics

Comme c'est régulièrement le cas pour des œuvres populaires (et notamment les œuvres Shûeisha), un anime comics est mis en chantier pour un film d'animation tel que My Hero Academia : Two Heroes. Pour les néophytes de ce type d'ouvrage, le concept est simple : Faire du long-métrage une bande-dessinée grâce à des captures d'écran remaniées et mises en page, auxquelles s'ajoutent des onomatopées et des bulles de textes, afin de créer une véritable narration. Un procédé pour lequel chacun est juge puisque ce type d'ouvrage ne peut en aucun cas substituer la version audiovisuelle. Reste que le support est apprécié par beaucoup, notamment au Japon, les animateurs et réalisateurs s'en servant parfois comme points d'appui et d'analyse.

L'anime comics du film Two Heroes paraît au Japon le 2 mai 2019, soit neuf mois après la sortie cinéma du métrage. Un délais évident puisqu'un tel ouvrage demande certainement un travail minutieux, qui ne se limite pas à des captures d'écran prises à l’aveuglette et replacées arbitrairement. En France, Ki-oon a suivi sur sa lancée d'étoffer son catalogue MHA en y intégrant cet anime comics le 1er octobre 2020.


Sur un peu plus de 350 pages, l'intrigue de Two Heroes est donc revisitée, de manière complète et sans réelle coupure. L'idée n'est pas de remanier le film mais de le retranscrire de A à Z, pour en proposer un équivalent au format papier. Chose intéressante par rapport au film que nous connaissons dans nos contrées : Le texte. Si la version japonaise de l'ouvrage reprend évidemment le script initial, notre mouture implique un nouveau travail de traduction par David Le Quéré. Il peut donc être amusant de comparer les différentes adaptations, et distinguer les subtilités de traduction ci et là.

Chose un poil dommage : L'absence de bonus de ce manga. Là où l'anime comics du film Dragon Ball Super Broly proposait une très intéressante interview du réalisateur Tatsuya Nagamine, et même d'Akira Toriyama en personne, l'ouvrage dédiée à My Hero Academia : Two Heroes est totalement avare en suppléments, exception faite d'une présentation des personnages en début de lecture. C'est fort dommage, notamment parce que Kôhei Horikoshi a aussi été impliqué dans la création du film, et avait sans doute de nouveaux éléments à communiquer. Il faut donc se tourner vers l'édition physique française, incluant un livret riche en interviews (entrevues sur lesquelles nous nous sommes d'ailleurs appuyé pour l'écriture de ce dossier) pour en découvrir davantage sur la production et sur les points de vue de créateurs.

Les romans


Au Japon, la sortie de Two Heroes fut accompagné par la parution de deux novélisations, autrement dit des romans à l'écriture simple permettant aux lecteurs ciblés (adolescents et enfants, en général) de redécouvrir l'histoire via un format différent. On peut les considérer comme des light novel du fait de leur forme simple et épurée, et par la présence de screenshots du métrage pour appuyer le texte ponctuellement.

Les deux romans sont parus le 3 août 2018 au Japon, soit le jour de la sortie du film dans les cinémas de l'Archippel. Le premier d'entre-eux est écrit par Anri Yoshi, aussi auteur des light novel liés au manga, que nous pouvons découvrir en France aux éditions Ki-oon. Autrement dit, c'est un écrivain déjà familier à l'univers qui s'est chargé de cette version roman, soit un choix parfaitement cohérent. Son œuvre est finalement la plus grand public en terme de support littéraire, le tout s'agençant comme un pur roman adolescent, et s'appuyant finalement sur assez peu de captures d'écran du film.


Le parti-pris du second light novel est un peu différent. Celui-ci est écrit par Suisui Oga, avec l'appui de Yosuke Kuroda, le scénariste du film. Il s'ancre dans une collection précise, celle des "Novelize Mirai Bunko", une collection de la maison Shûeisha visant à rendre accessible au format littéraire, aux plus jeunes, des œuvres liées à l'éditeur. C'est le cas des films My Hero Academia mais aussi de Dragon Ball Super Broly, de One Piece Stampede, de Demon Slayer : Le train de l'infini, ainsi que de certaines productions live.
Le roman de Suisui Oga donne le ton assez vite : Plusieurs pages couleur de teasing et de présentation de personnages ouvrent le bal, un côté très « Dorothée Mag » qui confirme que l'ouvrage s'adresse à un lectorat plus jeune que la novélisation précédente. Pour honorer ce contrat, la mise en page se veut plus épurée, et plus souvent accompagnée de captures d'écran du métrage pour donner des repères visuels au jeune lecteur. Plus qu'un reformatage du précédent roman, il s'agit d'un autre texte, par un romancier différent plus acclimaté à son lectorat, qui s'adapte à une autre tranche d'âge.

En France, ces deux romans demeurent inédits, et il serait assez étonnant que Ki-oon se penche dessus sachant qu'ils ont djéà édité l'anime comics du film. Notons aussi qu'Anri Yoshi et Suisui Oga, les auteurs respectifs de ces deux versions romans, ont signé les adaptations du film suivant : Heroes Rising.
  

©2018 My Hero Academia The Movie Project ©K. Horikoshi /Shueisha

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