Au coeur du labyrinthe
Quand l'inexplicable devient tangible
La première chose qui saute aux yeux dans Dédale, c'est évidemment son univers, ce monde étrange qui offre à la série son titre japonais. Un endroit labyrinthique qui semble ne répondre à aucune logique : il paraît s'étendre à l'infini, arbore des architectures complètement folles et illogiques, et dévoile des choses étranges à chaque coin, à l'image des portes et autres pièces pouvant se cacher sous les tatamis, des arbres construits sur le même modèle, des tables reproduisant ce qu'on pose sur elles, des lieux où les filles peuvent se voir de dos comme s'il y avait une faille spatiale, d'une baignoire sur le toit d'un immeuble... et de mystérieux ennemis, que ce soit les "braconniers" traquant les intrus et pouvant les isoler dans une pièce, ou le "room-shark" dévorant des pièces pour ne laisser qu'un trou noir à la place...
Prises dans le... jeu ?
Cet univers, Reika et Yôko ont vite fait de cerner qu'il s'apparente par bien des aspects à un jeu vidéo.
Ne serait-ce que par la présence d'ennemis étranges à éviter et ayant chacun leurs propres spécificités, leurs propres capacités. Entre les « braconniers » et le « room shark », les demoiselles vont devoir se méfier, ruser pour échapper au regard avisé des « braconniers (dans ce cadre, on est parfois proche de l'infiltration), et pour trouver un moyen de neutraliser le « room shark » que l'on pourrait considérer comme une sorte de boss intermédiaire.
Evoqué plus haut, le système des tables dupliquant ce qu'on pose sur elles (comprendre par là : si l'on laisse un objet sur une table, dès qu'on croisera le même type de table plus loin on y retrouvera le même objet) fait penser à un système de sauvegarde d'inventaire, et il ne s'agit là que d'un seul exemple d'objets rappelant des spécificités des jeux vidéo. On pourrait évoquer aussi ces arbres tous construits sur le même modèle, ou le parcours de nos héroïnes très souvent teinté d'exploration,
Il y a, enfin, la façon dont elles vont progresser petit à petit dans ce monde, dénichant les unes après les autres des choses qui pourront leur être utiles, et suivant les ordres de Tagami. Ce Tagami, que l'on pourrait comparer à une voix off de jeux vidéo, à quelqu'un donnant les consignes à Reika et Yôko, aura évidemment une importance capitale. Et les missions qu'il confie aux deux filles (comme retrouver quelque part une console et une manette) a quelque chose d'assez typique de nombre de jeux : pousser à parcourir le monde, d'un environnement à l'autre, d'une pièce à l'autre, d'un couloir à l'autre. Leurs avancées au gré des recommandations de Tagami finiront également par leur permettre d'acquérir de nouvelles « armes », à l'image des portails qu'elles finissent par obtenir... et qui ne manquent pas de rappeler ce jeu vidéo si inventif qu'est Portal.
Entre univers original, objets rappelant des éléments vidéoludiques typiques, ou progression entre infiltration, exploration et énigmes, l'influence des spécificités du jeu vidéo sur Takamichi se ressent beaucoup.
Expliquer l'irrationnel
Un univers ressemblant par bien des aspects à un jeu vidéo, oui... mais un jeu vidéo qui serait buggé de partout ! Au point que tout ceci paraît évidemment complètement irrationnel, et que nos héroïnes vont devoir rester soudées pour découvrir la vérité sur ce monde. Car il y a une vérité tout à fait logique à tout ça.
C'est ainsi que, seules dans ce monde qui semble infini, les deux demoiselles avancent peu à peu, tentent de comprendre ce qui les entoure pour en tirer le meilleur parti, cherchent à éviter le danger, et à communiquer avec Tagami, la seule autre présence humaine qu'elles parviennent à capter via un faible réseau wifi.
A forcer d'errer et d'expérimenter les spécificités de cet étrange territoire, elles finissent évidemment par en cerner petit à petit certaines choses, aidées par l'énigmatique Tagami qui leur apporte certains conseils tout en se gardant de tout révéler, pour des raisons mystérieuses.
Si bien qu'elles finissent par découvrir peu à peu le fin mot de l'histoire, dès lors qu'apparâit sous leurs yeux l'autre face de ce monde, qui ressemble étrangement à leur réalité. Yôko y retrouve même Akira, son petit ami... Mais est-ce bien le monde réel ? Que cache tout ceci ? Quant les choses commencent à s'expliquer, Takamichi relance de plus belle les interrogations. Mais arrivé au bout de la lecture, on constate que tout s'explique, et qu'il y a une logique dans toute cette aventure illogique.
C'est au fil des nouvelles "expériences" de Reika et Yôko que l'histoire évoluer, elle celle-ci avance vite et bien, restant claire et sachant distiller avec parcimonie ses informations et rebondissements. Toujours bien rythmée, l'oeuvre, une fois qu'on est arrivé au bout, démontre qu'elle s'avère finement pensée d'un bout à l'autre, tant les différentes pistes ne sont pas oubliées. Et l'on appréciera que certaines interrogations plus secondaires (comme la raison faisant que Tagami se refusait à tout révéler franchement) trouvent elles aussi leur explication.
Expliquer un monde irrationnel et lui offrir une logique, une vraie raison d'être, ce n'est pas forcément évident. Takamichi s'en sort très bien.
© Takamichi / Shônen Gahôsha
De Koiwai [12693 Pts], le 20 Décembre 2016 à 19h49
Merci pour vos commentaires !
karakuri, ça fait plaisir de savoir que ce dossier t'a fait découvrir la série :-)
De Karakuri [3196 Pts], le 28 Août 2016 à 12h07
Sans ce dossier je serais sûrement passé à côté de cette petite perle en deux tomes !
Encore du bon boulot merci MN !
Je recommande chaudement cette série.
De damian [4646 Pts], le 13 Août 2016 à 15h02
excellent dossier comme d'habitude j'ai achete dedale sur un coup de tete et je ne le regrette pas le dessin est vraiment magnifique tres agreable a la vue et une paire d'heroine tres attachante et une reika qu'on a parfois envie d'envie d'etrangler. si vous hesitez encore a l'acheter foncez c'est le conseil que je vous donne moi qui deteste en donnez en matiere de mangas