Être soi, jusqu'au bout
Attention, cette partie est susceptible de laisser deviner la fin de la série !
La réponse à cette question, on la sent arriver petit à petit au fil de la lecture, tant Reika semble totalement épanouie dans cet univers aux possibilités infinies, et où elle peut enfin s'exprimer.
Tandis que Yôko aimerait surtout retrouver le monde réel et Akira, sa comparse, elle, semble se plaire toujours plus dans cet univers où elle peut pleinement exprimer toutes ses facultés d'adaptation, d'analyse de la situation, et son profond désir de liberté. Elle qui se sentait à l'étroit dans le monde réel, souffrait d'un manque de possibilités, et était devenue débuggeuse pour explorer ce que le monde réel ne lui permettait pas de faire, trouve en cet univers étrange chaussure à son pied, se fond totalement dans celui-ci, le comprend. Portée par son don pour inventer de nouvelles possibilités, de nouvelles issues, elle va jusqu'au bout, armée de son indéfectible enthousiasme qui est une véritable marque de fabrique de la série. Et si bien qu'avec logique, on ne peut que comprendre ce qui se dessinait comme le meilleur choix final possible pour elle.
Dans ce genre de récit, la norme de beaucoup d'oeuvres est de prendre parti pour la resociabilisation du héros inadapté, en se trouvant des amis fidèles, des points de rattache pour pouvoir retrouver une place dans la société... Takamichi prend un parti inverse : même si Reika se trouve une amie en Yôko, elle ne trahira pas ce qu'elle est, et restera fidèle à elle-même et à ce qu'elle a toujours désiré. Et puis après tout, une personne sera là pour vivre dans le monde réel et entretenir son souvenir : son amie Yôko.

Du survival... sous un nouveau jour
Deux filles aussi différentes que complémentaires tentent de survivre et de trouver comment s'échapper d'un monde défiant la logique et répondant à bien des égards à des critères de jeu vidéo. Le résultat, forcément, se rapproche de la lignée si populaire des survivals. Clairement, Takamichi emprunte plusieurs codes propres à ce genre si populaire ces dernières années.
Mais Dédale n'est clairement pas un "survival" comme les autres, car la série a pour elle un univers d'une intelligence et d'une créativité hors-norme, et une ambiance fraîche et positive qui s'éloigne fortement de quasiment tout ce qu'on voit dans le genre, dans les King's Game, Btooom !, Doubt, Judge et autre Revenge Classroom où l'ambiance pensante et sanglante est omniprésente et où les morts sont légion. Et il n'y a d'ailleurs aucun mort dans Dédale, et ça, ça fait du bien dans un survival !
L'univers visuel foisonnant de Takamichi
Osons dire que pour servir ce récit, le coup de crayon de Takamichi est parfait.
Dans un récit où le monde, les pièces, les objets ont une telle importance et avec lesquels les héroïnes doivent constamment interagir, il était primordial d'offrir des décors omniprésents et immersifs et des angles de vue saisissants. Et c'est le cas. Takamichi s'en donne à coeur joie en offrant des architectures inventives, des recoins cachant nombre de secrets et d'idées, et des cadrages très souvent ingénieux tant ils parviennent à faire ressortir l'exubérance de ce monde labyrinthique.

Il faut aussi souligner l'utilisation exemplaire des trames, ne serait-ce que pour les jeux d'ombre sur les bâtiments, les objets et les personnages. A chaque page sa trouvaille, son angle de vue...
A cela, il faut ajouter un design de personnages réussi, que ce soit pour les quelques créatures croisées, ou pour nos deux héroïnes : la bouille mignonne, joyeuse, carrément lumineuse de Reika lui va à merveille, tout comme celle un peu plus renfrognée de Yôko.
Enfin, notons que Takamichi, sans doute porté par ses travaux d'illustrateur d'eroge et de magazine hentai, démontre un certain goût pour érotiser légèrement Reika, demoiselle décidément séduisante. Rassurez-vous, absolument rien de graveleux, mais simplement de jolies mises en valeur, assez naturelles, de son joli minois, de son corps svelte via des tenues parfois un peu légères... On ressent une pointe d'érotisme mais cela n'est jamais trop insistant, y compris lors d'une scène de bain qui aurait pur « déraper » mais qui reste finalement très sage et là aussi naturelle.

© Takamichi / Shônen Gahôsha
De Koiwai [13073 Pts], le 20 Décembre 2016 à 19h49
Merci pour vos commentaires !
karakuri, ça fait plaisir de savoir que ce dossier t'a fait découvrir la série :-)
De Karakuri [3516 Pts], le 28 Août 2016 à 12h07
Sans ce dossier je serais sûrement passé à côté de cette petite perle en deux tomes !
Encore du bon boulot merci MN !
Je recommande chaudement cette série.
De damian [4646 Pts], le 13 Août 2016 à 15h02
excellent dossier comme d'habitude j'ai achete dedale sur un coup de tete et je ne le regrette pas le dessin est vraiment magnifique tres agreable a la vue et une paire d'heroine tres attachante et une reika qu'on a parfois envie d'envie d'etrangler. si vous hesitez encore a l'acheter foncez c'est le conseil que je vous donne moi qui deteste en donnez en matiere de mangas