Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 02 Juillet 2025
Sous la direction d’Iokibe, nouveau directeur éditorial du magazine, Vibes a besoin de sang neuf ! Kurosawa cherche alors à débusquer Kazu Noguchi, une autrice d’un éditeur concurrent qui possède un style indéniable, mais dont la dernière série en date s’est vue annulée. Seulement, la mangaka traverse une phase difficile et manque cruellement de confiance. L’insistance et les conseils de Kurosawa suffiront-ils à créer le sursaut chez elle ?
Le magazine Vibes entre dans une nouvelle ère, ce que Naoko Mazda cherche à nous faire ressentir via le premier arc de ce tome dans lequel nous faisons la rencontre de Noguchi, nouveau personnage mangaka qui permet au récit d’aborder moult thèmes liés au métier : la difficulté à trouver un équilibre quand la vie personnelle se trouve chamboulée ou encore le fait de rebondir après un précédent échec. Avec l’accompagnement de l’acharnée Kurosawa, cet épisode se révèle touchant par sa facette intimiste, et prouve de nouveau que l’artiste a encore bien des idées en tête pour renouveler ses discours sur son métier.
Dans un second temps, Réimp’ ! en vient à nous parler d’un segment éditorial encore inédit : les beaux livres ! Prenant comme point de départ le franc succès du spin-off de La princesse à cornes, ce qui nous rend d’abord fiers de ce bon vieux Takahata, l’arc parvient à condenser moult informations concernant les spécificités de tels ouvrages tout en faisant un état des lieux du secteur au Japon, et en gravitant autour d’un chargé d’édition sévère de son perfectionnisme, mais touchant par son amour du support. C’est en ce sens que les éditions Glénat ont donné la parole à trois éditrices de beaux livres en guise d’interview bonus, ce qui nous permet de saluer une fois encore ce type de suppléments enrichissants, des bonus jamais interrompus en dépit du succès commercial relatif de la série chez nous. À l’heure où les restrictions éditoriales mercantiles gangrènent toujours plus le marché entre parutions interrompues sous couvert de fausses excuses ou retour miracles après des mois de silence sans excuse aucune envers le lectorat, c’est un effort qui mérite d’être salué.
Enfin, n’oublions pas le cas Nakata, véritable fil rouge de la série. Après un passage houleux, le génie en herbe semble capable de rebondir. Via cette phase plus positive et en développant la rupture entre le personnage et son environnement social, en l’accoutumant justement à celui-ci, Naoko Mazda le rend plus attachant et le fait évoluer dans le bon sens, même si quelques démons demeurent en lui… Il ne reste que quatre tomes à la série pour lui fournir une belle issue, puisque Réimp’ ! s’achèvera avec son 20e opus. Une belle durée, mais on redoute déjà les adieux tant la série reste passionnante et son casting attachant.