Coeurs à coeurs - Actualité manga
Dossier manga - Coeurs à coeurs

L’orchestre des cœurs


Pourquoi se limiter à une ou quelques têtes d’affiche quand on peut faire beaucoup plus ? On pourrait également se demander pourquoi se borner à viser une seule et unique proie lorsque l’on est en chasse d’une demoiselle ou d’un jeune homme bien fringuant avec qui flirter durant l’année et plus si affinités. Cœurs à cœurs aborde les choses différemment. Plutôt que d’opter pour un personnage central sur lequel se base toute l’intrigue, Mayu Minase prend le parti risqué d’opter pour un panel bien plus large de protagonistes. Ici, le principe est simple.

A chaque chapitre, on change de point de vue. A chaque chapitre, on change aussi de personnage. Le principe est aussi audacieux qu’il est intéressant, à plusieurs niveaux. Tout d’abord, bien entendu, il offre une fraicheur constante au récit. Après tout, on peut facilement arguer du fait que s’il est des plus intéressants de suivre un joli petit couple au travers d’un long et périlleux cheminement jusqu’à l’ultime déclaration (ou l’audacieux baiser pour les moins frileux). Le fait est qu’il est tout aussi appréciable de passer d’une relation à l’autre et de voir chacune d’entre elles avancer à son rythme, avec ses petits rebondissements et tout ce qui s’en suit. La manière de procéder n’est pas pleinement novatrice car on l’a déjà rencontrée au détour de certaines séries (Hatsukoi Limited pour citer un exemple très proche), mais elle possède son lot d’avantages.





De manière évidente, cette structure offre la possibilité à la mangaka de traiter un grand nombre d’individus et, par la même occasion, de caractères différents sans pour autant avoir à donner plus d’importance à l’un ou à l’autre. Cela permet aussi à l’auteur de se faire plaisir sans avoir à intégrer de manière un peu trop forcée l’un ou l’autre personnage qui aurait autrement dû se contenter d’un rôle plus secondaire. On se rendra vite compte en découvrant que la série ne traine pas pour aborder des thématiques très différentes les unes d’autres. Nous reviendrons plus en détail sur ce point dans la prochaine partie du dossier, mais ce qu’il est ici intéressant de noter c’est que cela contribue à rendre chaque protagoniste véritablement unique et à le démarquer de ses congénères. C’est tant, évidemment. Après tout, il en faut pour tous les gouts ! On notera cependant que Mayu Minase a plus de facilité à marquer ces différences au niveau de ses créations féminines que masculines. En effet, même si ce n’est pas entièrement vrai, on a de temps à autre l’impression que si chaque demoiselle possède ses caractéristiques propres (et non, on ne parle pas seulement ici de leur mensurations), les garçons, eux, ont tendance à être quelque peu coulés dans le même moule. Très énergiques, ouverts, et un peu bêtes sur les bords. Cette constatation est sans aucun doute amplifiée de manière involontaire  de par l’atmosphère légère et les petits gags qui parsèment la majorité des récits entrecoupés qui composent la série.

Au-delà de ça, une telle architecture du récit évite tout étirement en longueur inutile et pourtant presque indispensable à toute bonne histoire du genre qui se respecte. Et si étirement il y a, il a l’avantage d’être dilué de manière efficace aux travers des différentes intrigues que la mangaka entremêle avec suffisamment de dynamisme et de savoir-faire pour que l’on n’en vienne jamais à se lasser. A contrario, le problème qui apparaitra de temps à autres au détour de quelques chapitres est tout simplement un intérêt moindre pour les évènements qui s’y déroulent. En effet, avec autant de personnages qui occupent le devant de la scène, il est presque inévitable que certains d’entre eux se montrent de temps à autre moins primordiaux. Parfois c’est à cause du protagoniste en lui-même, parfois simplement à cause du développement du scenario qui lui est lié. Mais en définitive, ce n’est là qu’une tare éphémère qui s’efface aussi rapidement qu’elle apparait. Et puis, de toute façon, c’est en allant voir plus au fond des choses que la série trouve tout son intérêt. Car comme tout le monde le sait, c’est avant tout l’intérieur qui compte, n’est-ce pas ?
  
  
  


© MINASE Mayu / Mag Garden

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