Bilan Manga-News 2011 - Partie 3

Welcome to the jungle

 
 
Un seul nouvel éditeur d'envergure est arrivé en 2011 dans la jungle déjà très florissante des éditeurs.

Booken

Une arrivée remarquée : des titres efficaces, de belles éditions (ça nous change de ce que nous servent les autres éditeurs de manhwa). Des séries qui s'installent tranquillement, voire qui s'imposent, notamment grâce à la venue des auteurs en France (The Breaker, The Swordsman). 2012 devrait continuer cette belle installation, avec déjà l'annonce d'un premier manga dans le catalogue de l'éditeur, et la venue de l'auteur d'Ares à Paris Manga. Toutefois, on notera que le site internet de l'éditeur a mis du temps pour débarquer et est encore un peu à la masse.
Quoi qu'il en soit, Booken est la preuve que le manhwa peut marcher en France. Il suffit de savoir le vendre.
  
  
  
  
  

Bye bye !

Si l'on a des doutes sur la poursuite dans le manga de certains éditeurs, comme les Humanos ou Vertige Graphic, seulement trois tirent officiellement leur révérence.

12 bis

En tout et pour tout, 12 bis a sorti début 2011 3 volumes (Ogenki Clinic 3, Detroit Metal City 9 et 10 histoire de finir la série), et basta. Signalons tout de même la sortie en octobre du livre Akira Toriyama, le dieu vivant du manga.
Pendant quelques mois, les rumeurs d'arrêt des manga chez l'éditeur se sont répandues, celles-ci n'ayant été confirmées qu'à demi-mot. Mais quand on voit que rien n'est sorti depuis début 2011 et que certaines séries ont déjà disparu du catalogue de l'éditeur sur leur site, il n'y a plus d'espoir à avoir. Les lecteurs de Clover, Ogenki Clinic, la Corde d'or ou autre Arakure Princesse Yakuza, séries laissées en plan, peuvent se mordre les doigts.
  
  
  
  
  

Samji

Fondé fin 2008 par René Park, ancien directeur de collection chez feu SeeBD, Samji affichait clairement son envie de satisfaire les fans, notamment en reprenant les séries arrêtées par SeeBD, à l'image, entre beaucoup d'autres, d'Unbalance x Unbalance, Demon King ou Trois sœurs jumelles mais également en faisant parvenir des séries attendues, comme Summit ou Totally Captivated.
Mais les belles motivations ne suffisent malheureusement pas, et Samji s'est doucement dirigé, de manière assez prévisible, vers la porte de sortie. La majorité des reprises de SeeBD n'ont jamais décollé ou trouvé un nouveau souffle, à l'image d'un Demon King dont les ventes ont été divisées par 4, et les nouveautés de l'année, parfois décevantes (Sweet Blood) ou peinant à décoller (Yegrina, Space China Dress, Recette Castella), n'ont pas su trouver leur public, peut-être aussi à cause d'une communication très laborieuse.

Au final, seulement une vingtaine de nouveaux tomes ont débarqué jusqu'en juillet, puis plus rien. Pendant de longs mois, le forum fut déserté par René Park, et les nouveautés prévue furent sans cesse repoussées. Fin 2011, le site de Samji disparut, puis, peu de temps après, l'annonce de la fin de l'éditeur arriva.
Ghost Face et le Monde de Maliang, sortis chez Kantik, label BD de l'éditeur, sont entraînés dans la chute de ce dernier.
Quand on voit l'arrivée réussie de Booken sur le marché du manhwa, on se dit qu'avec une meilleure communication, Samji aurait peut-être pu faire mieux.
  
  
  
  
  

Xiao Pan

 
Après avoir explosé en 2006-2007 avec près d'une trentaine de sorties pour chacune de ces années, Xiao Pan, maison d'édition fondée par Patrick Abry et axée sur la bande dessinée chinoise, a vu son nombre de sorties chuter à partir de 2008. En 2011, une seule nouveauté est arrivée : Coco en Angleterre, en juin. Après Japan Expo, la fin s'amorce : le site n'est plus mis à jour, puis, quelques mois plus tard, l'annonce de la fin de l'éditeur tombe.
Après nous avoir fait découvrir un nombre incalculable d'auteurs engagés de la nouvelle génération chinoise, avec en tête de lice Benjamin, ou encore Song Yang qui était de la partie au Salon du livre 2011, l'éditeur se voit donc obligé de mettre fin à une superbe et enrichissante aventure humaine, laissant derrière lui le projet inachevé de Monaco, plus quelques séries encore en cours comme My Way, mais laissant aussi et surtout une impression de vide en ce qui concerne la représentation de la bande dessinée chinoise en France.
  
  
  
  
  

Auto-publication, publications amatrices et confidentielles

Des systèmes de publication qui font de nouveaux adeptes. Voici les exemples les plus marquants.

Amilova

 
Certains d'entre vous ont peut être remarqué à Japan Expo la présence d'un stand plutôt grand, estampillé Amilova, sur lequel étaient vendues plusieurs séries originales. Derrière le nom Amilova se cache en fait un site communautaire dédié à la BD et aux jeux vidéo, qui a récemment diversifié son activité pour se lancer dans l'édition. Ainsi plusieurs ouvrages ainsi qu'un magazine ont été commercialisés en exclusivité sur le stand de l'éditeur à Japan Expo. Ainsi, vous pouviez découvrir Amilova Bump, Amilova, Borders Black Hole, et Hémisphères.
  
  
  
  
  

Babylon Com

Après Josh fin 2010, l'auteur Dimitri Lam continue de s'auto-publier, avec l'arrivée en juillet 2011 du premier volume de Delirium.
  
  
   
   
   

ED Edition

 
ED édition, c'est un peu un pari de la part des fondateurs, E. et D., qui décident en 2011 d'auto-éditer leur propre manga après le succès fulgurant rencontré via la publication gratuite sur internet. C'est ainsi que débarquent en 2011 les trois premiers volumes reliés du manga à la française Head Trick, disponibles uniquement sur les salons et sur le site du manga.
Mais pour 2012, E. Et D. affichent leurs ambitions, embauchant un commercial chargé de répandre la série dans les librairies françaises. Gageons que le succès de Head Trick ne fait que commencer.
  
  
  
   
   

Eidola

Il y a quelques années était publiée chez les Humanoïdes associés la série Lolita HR. Aucun nouveau tome ne fut publié depuis le second opus, sorti en août 2007. En 2011, les éditions Eidola nous annoncent la reprise de ce titre qui, rappelons-le, avait été nommé en 2007 pour le prix du meilleur manga étranger par le ministère des affaires étrangères japonais. Eidola est une maison fondée par Delphine Rieu, qui n'est autre que la scénariste de Lolita HR.
  
  
  
  
  

Kehjia

Kejhia est un autre bel exemple d'auto-publication ou de publication amatrice. Cette association loi 1901 a pour but d'aider les jeunes dessinateurs amateurs dans leur parcours à travers le milieu du dessin et de promouvoir les plus expérimentés en passe de devenir professionnels. Entre autres, cet éditeur poursuit depuis 2009 la parution de Chocolat Noisette, et publie en octobre 2011 le one-shot Bewitched.
  
  
  
  
  

Kotoji

Ayant fait parler de lui pour la première fois en janvier 2011, l'éditeur Kotoji a pour vocation de faire découvrir des BD d'inspiration manga. Une arrivée annoncée en compagnie de trois premiers tires français : Team Handball, Au service de Dr. B, et Un Air de fantaisie.
Par la suite, c'est un peu le néant, mais ce petit éditeur lorrain fait toutefois parler de lui par le biais de quelques manifestations, comme une exposition en soutien au Japon en mai à Nancy, ou une exposition Team Handball en septembre à la bibliothèque de Vitry-le-François. L'éditeur semble donc plutôt actif dans sa région natale, et l'on ne peut que lui souhaiter de bonnes continuations.
  
  
  
   
   

Omake Books

Maison d’édition indépendante fondée à la fin de l’été 2010 par Florent Gorges, auteur/traducteur anciennement gérant et cofondateur des Editions Pix’n Love, Omake Books voit paraître en 2011 deux ouvrages de son fondateur : l'amusante Anthologie du franponais, et l'album illustré Les Cent Sushis, illustré par son épouse.
  
  
  
  
  
Sources:
Bilan annuel de Livre Hebdo.


Dossier mis en ligne le 10/02/2012.
 
 
Bilan Manga-News 2011 - Partie 1: Le manga en 2011 au Japon
Bilan Manga-News 2011 - Partie 2: Le manga en 2011 en France
 
 

Dossier réalisé par Koiwai