Beyond the Boundary - Actualité manga
Dossier manga - Beyond the Boundary

Un univers fantastique riche, cohérent et pertinent


L'une des autres grandes réussites de Beyond the Boundary, c'est son univers visuel, totalement maîtrisé et tout à fait fascinant.

Au départ, on rapproche bien sûr les Yômus des Yôkais, créatures fantastiques du folklore japonais, et certains Yômu s'en rapprocheront par l'aspect (Ayaka et sa forme de Yômu rappelle les kitsune, des esprits renard). Pourtant, Beyond the Boundary prend le parti de se détacher de ce folklore et prend la peine de renommer les principaux acteurs de l'histoire ( Yômu et Ikaishis au lieu des traditionnels Onmyôji et Yôkais), des patronymes qui se rapprochent des noms d'origine de ce dont il s’inspire (Yôkai > Yômu).

Visuellement, par contre, on se détache assez rapidement de ce folklore. Tout de suite, Beyond the Boundary nous plonge dans des ambiances colorées très tranchées, allant du rose au bleu dès que ce monde "spirituel" est mis en avant. On le remarque tout de suite en observant les ciels et les lumières choisies. La série animée s'ouvre sur la rencontre entre Akihito et Mirai, sur le toi du lycée. Le ciel est celui d'un soleil couchant, aux tons virant très fortement sur le rose. Et ce n'est pas un hasard si, pour Mirai, il a été décidé de l'affubler de cheveux et d'habits dans les tons roses-violets. En effet, alors que l'on poursuivra la série, l'antagoniste principal de nos héros augmentera en puissance, or son pouvoir se manifeste par des sortes de tentacules rosés. Le rose prend alors la couleur de la menace, et n'est-ce pas comme ça que se considère continuellement Mirai ? Comme un danger pour son entourage ?





Les combats contre les Yômus se déroulent le plus souvent de nuit, ce qui nous amène à une majorité d'ambiances dans les tons bleus et violacés. Cela accentue l'aspect surnaturel des scènes mais aussi marque visuellement. Les ambiances colorées aussi tranchées et aussi bien maîtrisées ne sont pas monnaie courante dans l'animation, surtout japonaise. Avec l'abondance de production de série, ce genre de choix est souvent relégué au rang de simple détail, alors qu'il devrait être primordiale. Le chara-design et les personnages ne font pas tout, si le visuel n'est pas cohérent de bout en bout, ou n'a pas d'identité forte, il sera d'ores et déjà plus compliqué de convaincre le spectateur de la véracité d'un univers, surtout si celui-ci est fantastique. Au final, on retrouvera plus ce genre de parti pris dans les films d'animations, qui prennent plus le temps de considérer ces questions là, au grand dam des consommateurs de séries d'animation.





Si les ambiances colorées nous plongent tout de suite dans l'univers, l'animation, elle, nous embarque immédiatement, et tout particulièrement au niveau des scènes d'actions.





Celles-ci sont très fluides et nous apporte des changements de rythme assez bienvenue. Les déplacements de Mirai, qui est une Ikaishi extrêmement puissante, grâce à son pouvoir du clan au sang maudit, sont toujours magnifiquement représentés et très rapides en comparaison des autres personnages présents dans la scène (Akihito, les Yômus qu'elle affronte...) ce qui la rend tout de suite beaucoup plus impressionnante à nos yeux.





Ses scènes de combats avec les Yômus sont dantesques. Son pouvoir est d'ailleurs très intéressant à explorer, visuellement parlant. Elle peut solidifier son sang pour le transformer en arme, ici une épée. Or, le sang est un liquide avant tout et toutes les fois où elle fait passer son sang d'un stade à l'autre, pour en envoyer des gouttes sur son adversaire ou bien simplement changer son épée de direction, cela sera toujours montré à l'écran avec une rapidité qui nous donne une impression de maniabilité et d'efficacité incroyable de son arme. Au fond, Beyond the Boundary nous prouve que l'on a pas forcément besoin d'explosions et de gores en tout genre pour montrer des scènes d'actions bien réalisées et efficaces. Au contraire, elles en deviennent d'autant plus crédible.

Enfin, Mirai n'est pas la seule Ikaishi représentée dans cette série, surtout que son pouvoir est assez particulier. Prenons le cas des Nase. Leur spécialité est de créer des barrières. Hors, ces barrières sont de couleur majoritairement bleue. D'ailleurs, on remarquera que le pouvoir des Ikaishis, toujours montré comme étant « lumineux », en contraste avec les Yômus souvent affublés de couleurs ternes. D'ailleurs, prenons l'exemple de l'image ci-dessus : le mouvement de l'épée de Mirai trace une traînée bleue sur son passage, ce bleu qu'on retrouvera dans les barrières des Nase ci-dessous, démontrant que, malgré son sang maudit, Mirai est avant une Ikaishi au même titre que les Nase. Là encore des détails paraissant anodins mais qui participe à une cohérence générale qui est la bienvenue.





Une autre des différences visuelles entre les Yômus et les Ikaishis : leur forme. Les Yômus sont souvent représentés comme des êtres sans forme précise, des formes assez flous, surtout quand ils sont puissants (l'Ombre Vide est là encore un bon exemple).





Pourtant, il n'y a pas que par le visuel que cet univers se démarque. Et oui, en plus d'être une série fantastique, réfléchie et dramatique, Beyond the Boundary est également une série comique. L'humour y est clairsemé par plus ou moins petites touches et nous permet de nous attacher tout de suite aux personnages. Par exemple : Akihito et Hiroomi sont tous les deux des fanatiques absolus, l'un des lunettes, l'autre de sa petite sœur adorée Mitsuki. On voit régulièrement les deux jeunes gens partirent dans leurs fantasmes, souvent ramené par une Mitsuki et ses répliques acerbes ou encore un « C'est vexant » de Mirai, une phrase qui deviendra son gimmick et que vous finirez par connaître par cœur aussi en japonais, à force de l'entendre (bien que l'utilité de cette phrase soit limitée si jamais vous essayez à parler avec un japonais...). Un épisode entier sera d'ailleurs consacré à cet humour, un épisode où un Yômu un peu particulier sera mieux à contribution pour malmener notre petit groupe de lycéens, respectivement Ikaishi, Yômu et Hanyô. Un épisode de légèreté qui sera une transition entre les deux arcs narratifs principaux de la série, et qui nous permet donc de souffler.





Mais, nous ne pouvons pas parler de l'identité d'un animé sans parler de son opening et de son ending. Ceux de Beyond the Boundary sont extrêmement réussi, autant par le choix des chansons et des interprètes que par les visuels. Pour l'opening, nous avons la chanson « Kyoukai no Kanata » (titre japonais de la série, d'ailleurs) avec comme interprète Chihara Minori, la seiyu de Mitsuki. Visuellement, l'opening exploite l'idée de nous présenter les personnages principaux avant l'arrivée de Kuriyama Mirai dans le lycée d'Akihito. Une très bonne idée qui prouve encore le talent de  narration des créateurs de cette série : ils profitent du moindre petit « espace » disponible pour nous raconter l'histoire des personnages, sans nous dévoiler la suite de la série (qui ne s'est jamais plaint d'un opening qui spoile la série qu'on regarde ?).

Pour l'ending, on retrouve le groupe Stereo Dive Foundation avec « Daisy ». La musique est plus douce que l'opening mais très bonne et colle parfaitement à l'univers. Visuellement, on a quelque chose de plus lent et poétique que dans l'opening, ce qui conclut parfaitement l'épisode.
  
  
  


© Nagomu Torii · Kyoto Animation / Kyokai no Kanata Committee

Commentaires

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Dracnard

De Dracnard, le 21 Août 2017 à 11h07

Belle animation pour l'époque accompagnée d'un scénario soporifique (toujours pané chez Kyoto Animation, s'en est devenu une habitude à force) expressément servis pour le fanservice animé.

 

:D

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