Amnesia - Actualité manga
Dossier manga - Amnesia

Noa tout puissant, et dans l’ère du temps


A la lecture du premier tome de la série (et même des suivants), nombre de lecteurs se sont fait la même idée par rapport aux ressemblances entre Amnesia et une certaine œuvre d’animation. Cette série, c’est Code Geass qui présente un tacticien hors pair en guise de héros qui joue dans le camp des terroristes pour libérer un Japon victime d’un fort impérialisme occidentale. Dans le cas présent, Noa remplace Lelouch et s’il ne possède pas le pouvoir du Geass, ses méninges lui permettent bien de mettre ses plans à exécution contre le pouvoir en place afin de libérer le peuple des KID’z brimé au sein du Japon. Code Geass a très certainement été une source d’influence pour Yoichiro Ono, mais il serait naïf de caractériser le manga de plagiat ou de ne pas voir l’inspiration dans un sens plus large. Car finalement, Amnesia ne fait qu’utiliser de nombreux ingrédients très actuels dans les séries d’animation moderne dont Code Geass est l’un des plus illustres représentants. Il est maintenant fréquent de découvrir un Japon futuriste marqué par le malheur d’une manière ou d’une autre. Cela peut être à cause d’un envahisseur inconnu comme dans Evangelion, d’une catastrophe naturelle comme nous le montre Prisonnier Riku de Shinobu Seguchi, et maintenant à cause d’une exécution terroriste dans Amnesia. On pourrait peut-être faire le rapprochement avec les faits de la Seconde Guerre Mondiale à la suite de laquelle le peuple japonais s’est senti brimé, anéanti, voir déposséder, ce qui a fortement marqué le manga et plus largement la fiction nippone. Les traces post-guerre se font ressentir et présenter un Japon centre de désastre n’est pas un fait rare, l’idée permettant aux créateurs de montrer de quelle manière le peuple japonais peut en sortir grandi ou, au contraire, comment le monde peut avoir raison de lui. Et ce n’est là qu’un exemple parmi les thèmes de la série qui, s’ils renvoient à des anime célèbres de ces dernières années, ne font que proposer un traitement parmi tant d’autres de la part de Yoichiro Ono, la question du terrorisme décortiquée précédemment étant l’une des idées principales.

D’autres développements ont permis d’assimiler Amnesia à des séries comme Code Geass, notamment un héros aux capacités intellectuelles surdéveloppées ou le fait que ce dernier n’aille de l’avant qu’après rencontre avec un personnage féminin dont la présence n’est pas liée au hasard et qui, par la suite, s’immiscera dans le quotidien du héros. Certes, mais tels sont les ingrédients d’un nombre important de production, aussi Noa n’est qu’un successeur parmi tant d’autres de Light Yagami et Death Note, tous possédants des caractéristiques essentielles pour créer une fiction prenante et emplie de rebondissements. Et difficile de ne pas envisager de présence féminine à leur côté, ne serait-ce pour l’aspect romantique de l’histoire qu’Amnesia parvient à assumer, même si cela aurait mérité d’aller encore plus loin. Ainsi, Yoichiro Ono ne se contente pas de plagier, ce dernier ne faisant qu’utiliser les ingrédients efficaces dans le manga et l’animation japonaise actuels mais à sa sauce, avec ses propres traitements et son propre style, son titre n’étant finalement qu’une œuvre parmi dans d’autres dans cette époque post années 2000.





On ne reviendra donc pas sur la manière du manga de se distinguer des autres productions, ses atouts étant très certainement son univers, son rythme et ses thématiques. Pourtant, si ce type de récit marque surtout l’animation japonaise, c’est bien un manga qu’a choisi de dessiner Yoichiro Ono, un support qui donne un cachet indéniable à l’œuvre. La parution hebdomadaire dans un magazine permet ainsi au mangaka de ne pas être bridé par un format prédéfini et de s’imposer son propre rythme pour son histoire, à condition que celle-ci plaise et ne soit pas annulée. Ce dernier choisi alors un rythme effréné, une action incessante alors que le titre enchaîne ses événements avec fluidité, le tout pour former une lecture continue sans trop d’incohérences et qui trouve la finalité voulue aux débuts de l’œuvre, chose finalement rare dans un manga aussi court. Et s’il y a bien une autre qualité qui permet à Amnesia de tirer son épingle du lot, c’est bien sur sa facette artistique, à savoir le dessin et la mise en scène de l’auteur.
  
  
  

© 2009 by Yoichiro ONO / SHINCHOSHA Publishing Co.

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