Podium Manga-News 2015 - Partie 1- Actus manga
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Manga Podium Manga-News 2015 - Partie 1

Vendredi, 25 Décembre 2015 à 13h00

Qui dit fin d'années dit... réveillon, Noël, Saint-Sylvestre,... mais aussi le retour des Podium Manga-News !
  
Rappelons le principe : chacun de nos chroniqueurs a sélectionné trois titres coups de cœur, ayant eu au moins un volume sorti dans l'année. De plus, chacun précise aussi ses attentes pour l'année 2016.
  
Pour cette première semaine, nous découvrons les choix de Kimi, Mokochan, NiDNiM, Takato et Tianjun. Dans quel podium vous reconnaîtrez-vous ?
  
   

Podium de Kimi

  
  
  
Où comment commencer l'année 2015 sur les chapeaux de roues ! Dire que cette seconde saison de Jojo's Bizarre Adventure m'a transporté serait un doux euphémisme. Je prends toujours mon pied en lisant les nouveaux tomes de Steel Ball Run et de Diamond is Unbreakable mais ceux de Battle Tendency ont ce petit plus qui fait toute la différence. L'ambiance change radicalement avec ce second arc, oubliez l'aspect horrifique de Phantom Blood et plongez dans un road movie mené de main de maître par Hirohiko Araki. Les protagonistes sont très charismatiques (Joseph en tête), la lecture est très plaisante, le rythme est on ne peut soutenu et les événements s'enchaînent à cent à l'heure. Aucun temps mort ni aucune lassitude ne sont à déplorer ! Par ailleurs, le style de l'auteur gagne en finesse ainsi qu'en précision et il s'avère être très agréable pour nos pupilles. Le seul reproche que je pourrais soulever ne serait pas au niveau de l'œuvre en elle-même mais plutôt du côté de l'édition (quelques coquilles dans la traduction) mais sinon c'est du tout bon ! Jetez vous sur Battle Tendency, Jospeh Joestar n'attend plus que vous !
  
Je ne vais pas m'éterniser sur ce manga, mon collègue Koiwai l'ayant déjà décortiqué en long en large et en travers par le biais de deux chroniques très complètes. Allons à l'essentiel : Inio Asano m'a ébloui encore une fois. Je ne m'étais pas encore remis de ce bijou qu'était Bonne nuit Punpun et la Fille de la Plage m'a littéralement achevé sur place. L'intrigue de cette série tourne autour de Koume, une collégienne parmi tant d'autres qui vient de vivre une déception amoureuse. Une nouvelle relation va naître entre cette jeune fille et Kosuke, un autre collégien. Le hic se pose sur la nature de cette relation, à savoir un flirt à sens unique si le lecteur se positionne du côté de Koume. Pourtant, cette dernière commencera à s'attacher à Kosuke. L'aspect sexuel a déjà été évoqué par le biais de scènes suggérées dans le Champ de l'Arc-en-ciel et dans Bonne nuit Punpun mais l'auteur repousse ses propres limites avec cette série. Il s'en dégage une ambiance très crue mais en même temps très sincère. Inio Asano arrive à trouver le juste équilibre entre la sensualité et la brutalité. Il ne tombe jamais dans la vulgarité et ça c'est fort, très fort même. Inio Asano dépeint avec brio le quotidien de cette nouvelle génération et dresse, une fois de plus, un portrait très réaliste de la société actuelle. La Fille de la Plage n'est pas forcément la meilleure œuvre pour découvrir l'univers ô combien particulier d' Inio Asano (Solanin serait un choix plus judicieux) car elle est très déroutante mais en même temps très saisissante. Un grand moment de lecture ainsi qu'un gros coup de coeur en ce qui me concerne.
   
La série de Q-Hayashida continue son cours après plus de 12 ans de parution et, mine de rien, nous voyons le bout du tunnel se rapprocher inexorablement, la série arrivant petit à petit à son terme avec les deux derniers tomes qui sortiront l'année prochaine. En attendant, chaque nouvel opus se savoure pleinement... Et quels opus justement ! Un régal ! Le charme présent au début de la série continue et continuera de perdurer jusqu'au dernier volume. Tout y est : la saleté, l'ambiance creepy et malsaine, le style graphique inimitable de la mangaka qui impressionne encore et toujours, les retournements de situation, les protagonistes suant de charisme par tous leurs orifices... Les protagonistes... Que dire ! Dorohedoro doit être l'une des rares séries dans laquelle chaque personnage (mineur ou non) à son importance. Q-Hayashida pense à tout et à toujours une longueur d'avance sur nous. Elle brouille les pistes, s'amuse à jouer avec nos nerfs et à nous laisser en plan avec de gros climax insoutenables (coucou la fin du 18ème tome). L'attente de l'avant dernier tome se fait déjà ressentir ! Monstrueux, colossal, mystique, chaotique, fantasmatique... Les adjectifs me manquent pour décrire Dorohedoro. La merveille des merveilles. Un must absolu.
  
Attentes :
Comme beaucoup de monde, j'attends la sortie de One-Punch Man prévue pour la mi-janvier prochain. Hormis ce gros titre, il n'y a pas vraiment de grosse attente pour 2016. Étant fan de l'univers de Jojo's Bizarre Adventure, j'achèterai à coup sûr le one-shot sur Rohan Kishibe et je continuerai d'acheter au compte-gouttes les nouveaux volumes des saisons en cours. Sinon, je sauterai sur Gate - Au-delà delà de la porte programmé pour la fin mars chez Ototo. Il faut également que je rattrape mon retard sur certaines de mes séries fétiches (Prisonnier Riku, Magical Girl of the End, Alice in Borderland...). Du côté des séries que j'aimerai voir apparaître chez nos libraires prochainement je pourrai citer pêle-mêle Sugarless, QP Soul of Violence ainsi que ses dérivés. Il en va de même pour Crows. Enfin, j'espère que Me and the devil blues reviendra sur le devant de la scène avec son cinquième tome tant attendu !
  
  

Podium de Mokochan

  
  
  
Autant je me suis creusée la cervelle pour me décider sur mes deux autres titres, autant celui-ci fut désigné d’office ! The Ancient Magus Bride c’est un voyage en terre inconnue, où rien n’est ce qu’il semble être. On est transporté par la magie du récit, mais surtout par le couple de héros. Attachants séparément, ils forment un duo réellement captivant une fois réunis et on adore voir leur relation se construire petit à petit. Et c’est sans parler du trait de Kore Yamazaki, fin et détaillé, qui donne un ton unique au récit. Je me délecte de chaque page et je me plonge dans cette histoire onirique et pleine de mystères avec délice à chaque nouveau tome ! Mon coup de cœur de l’année et de loin !
  
Soyons honnêtes, quand j’ai commencé à lire Bimbogami, j’ai vraiment eu du mal avec le style graphique ! Mais ça ne me m’a pas empêché d’accrocher au pitch de base totalement déjanté et de continuer l’aventure jusqu’au aujourd’hui ! Nous ne sommes plus qu’à 3 tomes de la fin, et déjà, mon petit cœur se serre à l’idée de dire au revoir à Ichiko et sa bande. Effectivement, Bimbogami Ga ! me fait rire, m’a fait m’attacher à sa large galerie de personnages hauts en couleur et m’a fait prendre mon pied avec des combats survoltés ! Et c’est bourré de références géniales ! (Puis c’est devenu vraiment beau, fini les mentons pointus). Avec tout ça, j’en viendrais presque à souhaiter avoir une déesse de la poisse dans ma vie ! 
   
J’ai direct été attirée par Last Hero Inuyashiki. Déjà parce que c’est un titre Ki-oon, et que Ki-oon tape très souvent juste. Ou du moins je n’ai jamais été déçue. Puis parce que le visuel de couverture du tome 1, avec ce vieillard qui nous regarde franchement et nous sourit, dégageant un bonheur communicatif. Alors quelle surprise quand j’ai lu le manga pour la première fois. On apprend à connaitre un Monsieur Inuyashiki, qui veut sincèrement donner le meilleur de lui-même, mais qui est rejeté par sa famille et par une société sans pitié. Le premier tome m’a sincèrement serré le cœur, tant on se prend d’affection pour ce héros pas comme les autres qui, disons-le clairement, fait pitié.
Puis vient la transformation et petit à petit ce que ces nouveaux pouvoirs vont emmener comme changement. L’opposition avec le jeune Hiro qui est son exact opposé. En plus, j’ai pu découvrir l’art de Hiroya Oku (n’ayant jamais lu Gantz forcément !) et je suis à chaque page impressionnée, par toute cette énergie et ces détails qui se dégagent de chaque case. Avec 2 tomes de sortis, il est encore difficile de savoir vers quoi va se diriger l’histoire, mais j’ai plus que hâte ! Les éléments mis en place sont déjà prometteurs, il ne reste maintenant plus qu’à tenir la promesse qui se dessine : Last Hero Inuyashiki, un indispensable. 
  
Attentes :
Je vais un peu me répéter par rapport à mes attentes de l’année dernière : je veux d’autres séries de Akiko Higashimura !! Sinon la nouvelle série de Kaori Yuki, accompagné de la suite de Ludwig Fantasy. Je serais heureuse de mettre enfin la main sur le dernier tome de Pilou apprenti Gigolo et sur la suite du plus que sympathique Chiisakobé. Et alors même que j’écris mon top, Kurokawa a annoncé l’arc Or et Argent de Pokémon, je suis déjà une lectrice comblée !
Au niveau des publications japonaises, mon œil a été attiré par Dungeon Meshi, qui arrive premier au classement du "Kono Manga ga Sugoi !" de 2016. Oh et bien sur, je prie à genoux pour que la nouvelle série de Kei Sasuga, la géniale auteure du non moins géniale GE – Good Ending, débarque en France ! Et ce sera bien tout, car j’ai pris pour résolution de laisser venir. Moins on en attend, moins on risque d’être déçu : je ne pourrais donc que me réjouir de tout ce qui sera annoncé/sortira cette année du coup ! 
  
  

Podium de NiDNiM

  
  
   
Aaaah, les mangas de sport. J'ai plutôt une bonne habitude et une certaine tendresse pour ce genre. Malgré tout, les shonen de ce style ont rapidement tendance à tomber dans le déballage de techniques totalement exagérées (Kuroko's Basket actuellement) au lieu de se concentrer sur le sport en lui-même. Évidemment, il y a des exceptions et certains savent rester suffisamment réalistes pour me plaire sur le long terme. Crimson Hero, donc, parce que c'est un shojo sportif. Et que même s'il n'échappe pas aux clichés du genre, il me séduit de tomes en tomes (malgré la parution très lente). Je m'explique : l'héroïne est plutôt douée avec un talent naturel mais inexploité. Elle va rencontrer des débutants qu'elle parvient à motiver mais également un ou deux génies naturels plus posés et plus expérimentés qu'elle. L'équipe se forme, on suit également les prouesses de la section masculine (dans les shonen, on voit souvent la section féminine en filigrane), etc... L'avantage du shojo, c'est que le sport est au centre de l'intrigue mais que les personnages seront davantage creusés dans leurs relations aux autres. Nobara va en effet tomber amoureuse, et cela va déclencher des problèmes au sein des deux clubs de volley que l'on suit avec attention. De plus, le club masculin a une réelle identité, on connaît tous les joueurs qui ont leur place dans le quotidien du manga. On suit leurs victoires, leurs défaites, au même titre que l'équipe de Nobara. Cette dernière est une héroïne de shojo particulièrement attachante, puisqu'elle n'est ni pleurnicharde ni dépendante des hommes ni fragile. C'est un garçon manqué, une femme en devenir qui malgré ses faiblesses sait où sont ses priorités. En plus d'en apprendre davantage sur le sport, la série va réellement exploiter des capacités narratives intéressantes et hors du commun des histoires d'amour lycéennes. On se passionne pour tous les protagonistes et la série réussit l'exploit d'être un parfait équilibre entre romance, sport, sentiments et tranche de vie.
  
Déjà présent l'an dernier et n'étant pourtant pas un yaoi nécessitant une énième publicité, je ne pouvais malgré tout pas ne pas le citer. In these words est clairement une révélation, même si ce n'est absolument pas à mettre dans toutes les mains, et pas uniquement pour le côté très cru des scènes de sexe. Katsuya Asano est un profiler, psychiatre aguerri formé aux États-Unis. Il se voit confier une mission pour la police de Tokyo. Son aide est requise pour capturer un tueur en série psychopathe qui sévit depuis de trop nombreuses années. Son apport et ses compétences sur la psychologie des meurtriers vont permettre à la police d’arrêter le criminel. Shinohara Keiji est donc arrêté, mais n’accepte de livrer ses aveux qu’à Katsuya. La confrontation se fait à la manière d’un « Silence des agneaux », durant laquelle le meurtrier confie ses pensées les plus intimes, ses pulsions, à un aide de la police, à celui qui l’a arrêté. Cette complicité, cette solitude entre eux nous rappelle celle entre Hannibal Lecter et Clarice Starling. C’est clairement le but du manga, de créer cette ambiance glauque, pesante, sourde. A la lecture, on a parfois l’impression d’étouffer, de se noyer. Shinohara est magnifique de superbe, de morgue et d’assurance. La relation entre les deux personnages est malsaine, incertaine puisque l’on avance en aveugle sans savoir ce qui motive quoi. De plus, la magie de la narration permet de se prendre une splendide claque à la lecture du deuxième opus paru. Les certitudes ou bien les doutes établis à la fin du premier tome volent en éclat, se dispersent pour créer un autre décor, une toute autre réalité. Il est difficile de lâcher nos certitudes en route, surtout dans une enquête aussi intense que celle-ci. Et pourtant, magistralement, les auteurs parviennent à nous surprendre. Nous ne sommes plus vraiment dans le yaoi ou le boy's love, mais plus dans une histoire à part entière. Au même tire que "Le jeu du chat et la souris" est une histoire incluant de l'homo-romance, on a ici affaire à un splendide thriller utilisant le sexe entre hommes comme une arme redoutable. Graphismes impeccables, histoire réussie, les clés de la réussite sont là et je brûle d'impatience à l'idée de lire la suite !
  
En seulement deux tomes, la petite série passant sans doute inaperçue dans les librairies finit dans mon podium de l'année. Ce n'est probablement plus une surprise pour tout le monde, j'aime les personnages féminins réalistes, combatifs, qui ont une réelle personnalité. Dans la mesure où j'avais apprécié "Gisèle Alain", je ne pouvais qu'aimer Arte. Arte, jeune fille à une époque où son existence devrait se résumer à être une bonne épouse parfaitement accomplie. Arte, qui rêve de faire du dessin une priorité dans sa vie. Arte, qui a la mort de son père n'a d'autre choix que de fuir la maison afin de pouvoir continuer à exercer sa passion. Se couper les cheveux et se retrousser les manches ne sera toutefois pas suffisant pour convaincre un atelier de l'engager, et il a fallu qu'un homme lui fasse enfin confiance pour lui permettre d'avancer. Pour l'instant, en deux tomes, nous avons déjà pu admirer un réel personnage féminin qui tient la route en lumière principale, mais également un rôle secondaire qui a tout son intérêt. L'auteur sait révéler les personnalités, respecter les femmes de l'époque jusque dans les courtisanes qui peuvent avoir une vision très éclairée de la vie et de la société. On apprend rapidement, et pourtant au fil des pages et non dans une morale assommante, qu'il y a bien des moyens pour prendre sa vie en main et ne pas dépendre des autres. Arte est une leçon de vie, un message féministe qui n'oublie pas pourtant la logique des mœurs d'une jeune femme n'ayant jamais connu les hommes. Une logique implacable, voilà ce qui ressort essentiellement du récit intelligent et sensible qu'est Arte. 
  
Attentes
L'an dernier je vous avais fait part de mon envie d'être surprise, séduite. Certes, deux des séries publiées dans mon podium ne datent pas de 2015 même si j'ai commencé la lecture de Crimson Hero tardivement. Pourtant, Arte a été un coup de coeur évident sans aucun à priori sur la série, sans rien connaître des avis de mes collègues. J'ai également été agréablement séduite par Six Half, cité cette année par une autre chroniqueuse. En matière de yaoi, peu de grosses découvertes puisqu'il est difficile de passer après une telle pointure du genre. Le récent Sangsues m'a récemment plu et j'attends beaucoup de la suite de cette série, noire comme je les aime. J'ai pu me plonger plus sérieusement dans des titres incontournables que je n'avais pas encore lu, et je me rends compte que de plus en plus ma perspective de lectures mangas se tourne vers le passé plus que vers les prochaines sorties. Pour autant, je suis toujours à l'affût d'une merveille de thriller à la Monster, d'une série aussi captivante que Banana Fish, d'un shojo aussi profond que Mars ou qu'un manga aussi particulier mais génialissime que The Top Secret. Par exemple, j'ai récemment (enfin !) commencé l'Attaque des Titans, et sur les six premiers tomes déjà lus je suis pour l'instant sous le charme de l'idée de base. Voilà. J'attends du surprenant, de l'original, et des titres qui n'ont pas peur de choquer, de montrer les parts les plus noires de la société (à la Ushijima, Sangsues...) ou des shojo qui sortent de l'ordinaire (par exemple Telle que tu es, à sortir chez Kana début 2016 que j'ai hâte de tester). Pourquoi pas encore des comédies plus légères comme Kiss him, not me à paraître chez Tonkam.
   
  

Podium de Takato

  
  
   
Si on m’avait dit un jour que je succomberai à un manga musical, je ne l’aurais jamais cru tant la musique classique me berce difficilement malgré quelques morceaux qui restent chers à mon cœur. C’est par l’anime que j’ai découvert l’histoire de Naoshi Arakawa et plus qu’une série sur le quatrième art, j’y ai vu un mélange entre la tranche-de-vie et le shônen de compétition (pour ne pas dire de combat), ce qui m’a immédiatement orienté vers le manga.
 
Plus que le scénario, ce sont les personnages et l’atmosphère du titre qui m’ont plu dans Your Lie in April. La construction du duo formé par Kôsei et Kaori forme une alchimie détonante, à la fois drôle et émouvante. Tous deux évoluent dans le domaine de la musique, leur épopée mélomane est portée par une ambiance à mi-chemin entre l’optimisme et la mélancolie, sensation renforcée par le dessin arrondi, clair et parfois épuré de Naoshi Arakawa. Certains le trouvent simpliste, mais il n’y avait pas meilleur trait pour dépeindre l’aura de la série.
 
A travers un message d’espoir qui parlera sans mal à la jeunesse, Your Lie in April nous parle d’amour, de quotidien et de passion. La musique est là comme pourrait l’être n’importe quelle pratique pour quelqu’un qui s’y exerce, elle est néanmoins le message d’une certaine harmonie et justifie des compétitions musicales qui remplacent les bons vieux tournois de shônen de baston. Mais ici, s’il y a en effet une volonté pour les personnages de se surpasser, c’est pour les introspections des artistes que ces phases nous bousculent. Rythmées et riches en rebondissement, elles sont d’autant plus fortes que Naoshi Arakawa entretient constamment une intensité associée à des métaphores pour parler des personnages eux-mêmes.
 
Il ne faut donc pas voir Your Lie in April comme un simple manga sur la musique mais bien une œuvre humaine porteuse de message et qui développe des personnages attachants et passionnants à suivre. Tranche-de-vie, comédie sentimentale, combats à l’aide de partitions… On peut voir la série de bien des manières, ce qui la rend d’autant plus riche et envoutante !
  
Fan des monstres de poche depuis leur sortie en France, j'ai toujours eu un regard sur les différents manga de la franchise paraissant chez nous. En attendant davantage des premières générations de la fresque "Pokémon - La grande aventure" à cause de la nostalgie, quelle ne fut pas ma surprise en découvrant ce qui me semble être, sur ce qui est sorti dans les contrées francophones à ce jour, le meilleur arc de la série. Pokémon - Rubis et Saphir, c'est une aventure en soi très classique, un shônen d'action somme toute efficace mais qui prend parfois à contre-courant son genre. Les chemins croisés des deux protagonistes aboutissent à une épopée au rythme effréné qui, en plus, bénéficie d'une écriture qui ferait facilement pâlir de jalousie certains mastodontes du Jump, ne serait-ce dans la relation que Rubis entretient avec son père, le charismatique Norman. Pokémon - Rubis et Saphir est une lecture efficace et accessible aux grands enfants comme aux très jeunes, un divertissement qui a pour mérite de ne pas prendre la jeunesse pour des imbéciles.
 
Le titre qui a le plus attiré mon attention cette année est ce qu’Akata nous vendait avant sa sortie comme un shônen sortant du moule, à forte valeur sociale. Etant donné que les œuvres calibrées pour ce public peinent à innover, il y avait de quoi être sceptique et pourtant, après douze volumes, l’œuvre de Shinobu Seguchi figure parmi celles dont je me jette sur un nouveau volume à sa sortie. Derrière une banale histoire carcérale se cache un titre qui traite intelligemment ses valeurs et développe différents messages de paix et d’égalité, le tout en présentant quelques personnages luttant contre un système corrompu de bien des manières. L’évasion de Riku a beau être le sujet phare, la série prend soin de développer différentes idées actuelles de manière juste, sans jamais chercher à trop en faire. Le tout est porté par des personnages très attachants et si Riku apparaît comme un héros très archétypé, difficile de ne pas succomber au charisme de Rénoma qui oscille entre un égoïsme bourrin et sa volonté de s’orienter vers des sentiments plus humains. N’oublions pas non plus l’écriture du mangaka, véritable géniale puisque ce dernier parvient à distiller différents éléments de son intrigue ci et là pour mieux les relier et propulser son histoire au-delà de ce qu’on avait prédit.
 
On entend beaucoup de bien de Prisonnier Riku qui n’a rien d’un titre surestimé. A partir d’un pitch basique et de quelques figures bien classiques et manichéennes, l’œuvre développe une aura, un univers, présente des orientations différentes pour son scénario, décortique des personnages attachants et démontre que Shinobu Seguchi est un véritable artiste qui opère d’excellents choix de mise en scène pour généralement mieux dépeindre l’ambiance de l’œuvre et créer chez le lecteur de fortes émotions. Comme quoi, il ne suffit pas de sortir du Jump pour se situer dans le haut du panier des titres d’action !
   
Attentes
Ce n’est un mystère pour personne, le marché français du manga est confronté à une saturation. Les nouveaux titres se multiplient dans les rayons des librairies, et pourtant peut d’œuvres apportent quelque chose de réellement nouveau. Dans cette optique, les titres à me séduire véritablement sont finalement assez rares, mais mes espoirs se liment à des manga qui parviennent ni plus ni moins à raconter une histoire aboutie tout en développant des personnages intéressants et si quelque chose d’innovant est apporté, tant scénaristiquement que sur l’esthétique, alors tant mieux. Dans cette optique, j'attends comme beaucoup de monde les deux nouvelles pointures du shônen que sont One Punch Man et My Hero Academia. Pour ce dernier, il faut dire que Crazy Zoo, du même auteur, m’a beaucoup séduit bien que l’œuvre soit inachevée.
  
Mes attentes sont donc très limitées et plus que me plonger dans une multitude de nouvelles séries, j’aimerais trouver le temps (et le budget) pour terminer certains récits comme Ascension ou Gintama, ou découvrir des valeurs sûres que mon budget ne m’a pas permis de savourer comme il se doit.
  
Enfin, je suis aussi collectionneur et les éditions deluxe m’attirent de plus en plus. J’espère que certains titres oubliés referont surface sous ce format notamment un certain Ranma… Les éditions doubles sont aussi de bonnes initiatives pour ressortir quelques titres à moindres coûts, ces lignes sont ainsi l’occasion pour un fan désireux de découvrir enfin Sôten no Ken d’émettre un souhait à l’égard de l’éditeur. Dans ce marché où des titres parfois banales se multiplient, redonner une jeunesse à des œuvres cultes et riches n’est pas une bête idée car étant donné la richesse du marché, chacun n’a pas forcément pu les découvrir en temps et en heure.
  
  

Podium de Tianjun

  
  
  
Mon histoire avec Rin est assez particulière, car symptomatique de ma consommation de mangas aujourd'hui : après avoir acheté son premier tome, que j'avais trouvé juste sympathique, j'ai tout simplement oublié de l'intégrer dans ma collection, et de mettre les suivants en liste d'achat. De fait, j'ai fini par oublier l'existence même de ce titre... jusqu'à ce qu'il se rappelle à moi il y a quelques semaines en librairie. J'ai donc acheté les trois suivants, que j'ai lu d'un bloc, et je suis alors plongé dans une oeuvre dont je ne soupçonnais même pas le potentiel...
Car sous couvert d'un récit initiatique, certes bien narré, mais relativement banal, d'un lycéen voulant devenir mangaka professionnel, croisé avec une jeune fille medium, Rin distille au fil de ses volumes une intrigue beaucoup plus complexe. Que ce soit par ses personnages hauts en couleurs, par son aspect gentiment surnaturel ou ses prophéties sous-jacentes, Harold Sakuishi semble en garder encore beaucoup sous le coude. Quand on sait que l'auteur a arrêté 7 Shakespeares, tout aussi ambitieux, pour se concentrer sur ce récit-là, c'est qu'il y a sans doute plus à voir qu'une ascension de débutant ! Pour dire les choses plus simplement, Rin me déroute autant qu'un certain 20th Century Boys, et quand on connait mon respect pour Urasawa, ce n'est pas une comparaison à la légère !
   
Dans un registre de thriller un peu plus sombre, Erased est là encore un titre dont je n'espérais pas grand-chose. Sorti un peu perplexe de L'île d'Hozuki, et n'ayant porté qu'un regard lointain au Berceau des Esprits, je pensais que ce nouveau Kei Sanbe serait encore un récit tout juste divertissant avec un brin de soufre. Quelle erreur ! Avec ce titre, le mangaka est passé maître dans l'art du suspens, en installant une ambiance inquiétante à chaque volume, pour mieux la faire voler en éclat à chaque final. Mais surtout, le principe fantastique au centre de l'oeuvre permet de multiplier à loisir les réécritures, rappelant Un jour sans fin ou l'Effet papillon, mais sur du plus long terme. En revivant plusieurs fois le même cycle et par un seul regard, on vit l'histoire à la place du héros, et ses camarades nous deviennent même familiers. Si ses rebondissements peuvent être prévisibles pour un lecteur aguerri, Erased révolutionne la narration manga, et là encore, impossible d'en connaître la destination !
  
Bien sur, le désormais trentenaire que je suis ne pouvait pas remplir son podium sans y inclure une vieillerie. Pleurant la mort programmé de la collection Vintage de Glénat, et devant les éditions d'Isan Manga bien trop luxueuses pour mon pauvre porte-monnaie, je me suis cependant octroyé un petit plaisir en découvrant la réédition de Devilman chez Black Box Editions. Un titre qui a fait date dans l'histoire du manga, et que j'espérais comme j'espérais Ashita no Joe en son temps. Dans un contexte très différent, Devilman dépeint une noirceur encore plus féroce, encore plus glauque, encore plus impitoyable. Impossible d'imaginer qu'un tel titre, et surtout son climax final, passerait dans le contexte actuel trop propret, surtout pour un shônen ! Si la narration souffre un peu du poids des années, le titre de Gô Nagai était un chaînon manquant qu'il convenait de rajouter au marché du manga français, pour parachever l'histoire de la bd japonaise. Mais le mieux est encore de ne pas trop en dire, d'autant que quelqu'un d'autre s'en chargera pour moi aujourd'hui !
 
Attentes
Au risque de me répéter d'années en années, en 2016 je me laisserai une nouvelle fois porter par le courant. Bien sur, impossible de passer à côté de One-Punch Man, dont j'ai délecté chaque épisode de la série animée. Côté shojo, après une année où je ne me suis intéressé à aucune nouveauté (si ce n'est Double Je), j'observerai peut-être le duel entre Telle que tu es et Ugly Princess, qui promettent un traitement bien différent d'une même thématique. Mais la chose que j'espère le plus en 2016... c'est de terminer des séries, afin d'alléger mon planning mensuel ! Et certaines se font attendre depuis bien longtemps, comme Nodame Cantabile. Côté Japon, mes attentes sont encore moindre, ne suivant pas les nouveaux titres en préparation. Je me contenterais donc de prier une nouvelle fois pour l'arrivée de Yawara!, ainsi que la (vraie) deluxe de 20th Century Boys. Mais aussi la troisième partie de Gunnm, dédiée aux chroniques martiennes de Gally, et pour finir sur le domaine de l'impossible, Ginga Eiyû Densetsu, la dernière série en date de Ryû Fujisaki.
  
  

commentaires

nolhane

De nolhane [6559 Pts], le 06 Janvier 2016 à 17h14

Beaucoup de sorties qui m'interessent comme Prisonnier Riku  Erased Jojo 2- battle tendency et pourquoi pas Arte. 

Et je suis d'accord concernant la fille de la plage Dorohedoro Last Hero Inuyashiki et Devilman!

Djem

De Djem [165 Pts], le 28 Décembre 2015 à 18h07

beaucoup de series à commencer. Whoo il y a du boulot à faire

Minkunette

De Minkunette [6811 Pts], le 28 Décembre 2015 à 11h24

Il faudrais que je commence les series the ancient magus bride et arte.

 

Morphina

De Morphina [1009 Pts], le 27 Décembre 2015 à 11h15

Ca fait du bien ces podium diversifiés mais surtout sans les blockbusters chiants dont on parle tout le temps ^^ Pas beaucoup de mangas que j'ai lu dans cette liste mine de rien, mais elle me conforte dans mes projets de lire Dorohedoro et Your Lie in April une fois que mon planning de sortie se sera un peu allégé. 

Nintenn

De Nintenn [1559 Pts], le 27 Décembre 2015 à 09h21

Pour Last Hero, pas pour le moment, ça reste une série vide qui manque de profondeur, trop de violence gratuite pour rien. Sinon cette année j'ai surtout aimé Riku, Arte, Ancient Magnus Bride, Erased, Chisakobe et je vais suivre avec attention l'évolution de Q Mysteries

 

tsubasadow

De tsubasadow [4300 Pts], le 26 Décembre 2015 à 16h55

Des podiums très diversifié :) Je retrouve des séries que j'aime dans chacun d'entre eux: Jojo's, Bimbogami Ga, Pokemon, Devilman,... et beaucoup de séries qui m'intéressent comme Erased, Arte, Prisonnier Riku, The Ancient Magus Bride,... Un excellent podium qui résume bien l'année 2015 :)

Rukia05

De Rukia05 [1807 Pts], le 26 Décembre 2015 à 11h45

Vos podiums sont vraiment diversifiés. Je ne peux qu'approuver In These Words soit dit en passant, les auteures sachant véritablement nous surprendre. 

Même avis concernant Your Lie In April, qui doit bien être l'une des rares séries parlant de musique que j'aime. Tout simplement parce que ce manga est beaucoup plus que ça. 

Et enfin, je dois admettre que je ne connaissais pas Dorohedoro mais la critique de Kimi m'intrigue vraiment beaucoup, je pense me pencher sur ce titre à l'occasion ;) 

 

Bref bonnes fêtes à tous ^^. 

Fenris

De Fenris [2844 Pts], le 25 Décembre 2015 à 20h14

Bimbougami Ga ! Une série qui m'aura fait passé de bon moments de rigolade, c'est dommage que ca se termine d'ici 3 tomes.

lilianneterre

De lilianneterre [1651 Pts], le 25 Décembre 2015 à 19h11

Et, bien, des .. goûts ....très divers ^^

Plutôt d'accord, pour le podium de Mokochan ; surtout, bien sûr, pour : The Ancien Magus Bride (ne serait-ce que, seulement, pour les magnifiques couvertures : AAAAAAh!).

Puis, Tianjun : Erased m'intéresse (le sujet : si on pouvait revenir dans le/notre passé...) j'hésite, juste, parce que l'auteur a (avait?) des problèmes avec la fin. Question fin, c'est ce qui est le plus marquant dans  : Devilman (!!!).

Bobmorlet

De Bobmorlet [5527 Pts], le 25 Décembre 2015 à 19h06

Erased, j'ai adoré! Et last hero inuyashiki, c'est top!

cicipouce

De cicipouce [3179 Pts], le 25 Décembre 2015 à 19h05

Pas mal de séries qui ne m'intéresse pas ..... en fait la seule qui m'intéresse vraiment c'est ERASED !!

 

akiko

De akiko [5480 Pts], le 25 Décembre 2015 à 18h19

Je n'ai lu aucun des mangas present sur ces podiums MAIS The Ancient Magus Bride etait sous le sapin donc il ne reste plus qu'a voir ce que ca donne ;) 

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