What's Michael ?

Who’s cat ? I’m cat !

 
 

Michael ? Un chat, oui…

 
Comme le titre du manga le laisse supposer, le rôle de Michael est prépondérant dans la mécanique comique. Il convient donc de cerner qui est ce personnage.
 


Michael apparait sous plusieurs formes. Ou plutôt dans plusieurs vies en parallèle. Il est tour à tour l’animal domestique d’une famille, d’un seul homme, d’une autre famille, d’un yakuza, d’une seule femme, d’une bourgeoise… Dans d’autres cas, il apparait sous la forme d’un animal anthropomorphe, et peut même mourir, occasionnellement, sans que ça ait une quelconque incidence sur la suite des gags. En prenant du recul, on se rend compte que ça fait sans doute plus que neuf vies. Mais c’est normal, la volonté de l’auteur est claire : Michael est un archétype, l’archétype du chat, c’est-à-dire que l’auteur a pour but de mettre en scène les principales caractéristiques de nos amis félins à travers lui. Ainsi, qu’importe le nombre de maîtres qu’il possède. La seule chose qui compte, c’est qu’on retrouve des situations comiques typiques de chat dans plusieurs cas de figure. Et d’ailleurs, quelque soit la vie dans laquelle il est mis en scène, Michael a toujours le même caractère. Il est donc maladroit, feignant, curieux, joueur, séducteur lorsqu’il s’agit de quémander sa pâtée, … Il effectue également les gestes que les chats ont l’habitude de faire : il s’approche timidement lorsqu’on lui tend le bout de l’index, il enseigne l’art de la chasse à ses enfants, il recouvre ses déjections dans sa litière, il simule ce même geste lorsqu’il renifle quelque chose qui pue, il essaie d’attraper des mouches… On retient également de lui une certaine nonchalance, cette nonchalance qu’on retrouve généralement chez les chats. Vous savez, cette sensation que ce ne sont pas de grands aventuriers, qu’ils préfèrent profiter de la vie en ne faisant rien, voire même, sont incapables de se concentrer sur un but précis. Et cet aspect de la personnalité de Michael, on la retrouve un peu partout, mais il est particulièrement notable dans les gags où Michael se tient sur deux pattes et porte des vêtements, comme les humains. Dans ces situations, l’auteur nous montre que le tempérament des chats ne les rendrait pas très malins s’ils devaient se comporter comme des êtres humains. Pour autant, les humains ont aussi des traits de caractères qui les montrent particulièrement allumés, nous y reviendront plus tard. Dans tous les cas, toutes ces caractéristiques rendent Michael très attachant, et c’est renforcé par la bonne bouille que lui a donnée Kobayashi, avec ses deux petits yeux ronds et sa tenue, qui est très bien imitée de la réalité.
   
 

…mais un chat qui danse !

 
Même s’il est très attachant ainsi, Kobayashi a souhaité lui apporter un élément de caractère qui le distingue du simple archétype. Ou plutôt, Kobayashi, à travers un gag récurrent autour d’une caractéristique de Michael, permet de faire ressortir encore mieux le tempérament des chats. Cette caractéristique, c’est le fait que Michael danse. Le premier gag où Michael exécute un pas gracieux, c’est pour masquer le fait qu’il n’ait pas réussi à chasser un oiseau. Alors qu’il s’était lancé pour l’attraper, l’oiseau s’envole, laissant Michael les deux pattes en l’air, les griffes sorties. Ne voulant pas perdre la face, il essaie de faire croire au lecteur qui le regarde que ce geste est en fait le début d’une danse. Ainsi, il continue son mouvement en faisant se balancer ses pattes avants, puis exécute un déhanché aussi majestueux qu’improbable pour une morphologie féline. Ce procédé utilisé par l’auteur joue un rôle très important dans le manga. En effet, il permet de mettre en relation deux traits de caractère de Michael : sa maladresse et sa fierté. L’auteur nous prouve ainsi, encore une fois, qu’il a tout compris aux chats, pour peu qu’on les observe ne serait-ce qu’un chouïa.
   
   
 
 
 

Animal Nature

 
Michael n’est pas le seul animal présent dans la série. Des congénères viennent lui tenir compagnie et l’accompagnent dans des gags basés sur le même type de comique, à savoir sur les réactions animales. Voici la présentation des plus importants d’entre eux.


Godzichat
 

 
Godzichat est une énorme femelle du quartier. Personne n’ose lui tenir tête. Michael se dit pourtant qu’il faudrait faire quelque chose pour remettre en cause son leadership… Qui sait, peut-être qu’un jour, elle pourrait se mettre à détruire la ville toute entière ! En fait, c’est ce qu’on dit, mais Godzichat est plus embêtant pour les humains qu’autre chose. Comme c’est une goinfre, elle s’introduit dans les maisons et pille les frigos. Mais elle ne semble pas, vue de l’extérieur, dotée d’intentions belliqueuses.
 
 
Poppo
 

 
La dulcinée de Michael. Lorsqu’elle n’avait que quelques mois, elle prenait Michael pour sa maman et essayait de le téter. Mais Michael n’avait qu’une chose en tête… et il a dû attendre qu’elle grandisse pour ça. Et une fois devenue une majestueuse adulte, Michael et elle eurent une jolie portée de chatons, dont Minichael, portrait craché de son père.
 
 
Minichael



Fils de Michael. Il apprend tout de ses parents, et surtout de son père. Michael essaie de se montrer fort pour lui, et le défend coûte que coûte contre les animaux qui l’embêtent. Michael, Poppo et Minichael forment une famille pleine d’amour. Mais comme tous les chats, ils passent les trois quarts du temps chacun de leur côté, à dormir, à manger ou à jouer.


Shinnosuke



Shinnosuke n’a pas de chance. C’est un chien, et il ne peut pas lutter contre l’affection qu’ont les humains pour les chats. Même lorsqu’il s’élance tout joyeusement sur ses maîtres, ces derniers ont peur et le repoussent. Il passe la plupart de son temps attaché dans le jardin, posé dans sa niche. Il rêve parfois d’un avenir meilleur, et pour y arriver, il essaie d’imiter les chats. Malheureusement, sa carrure de chien l’empêche d’être convaincant dans ce rôle.


Michael n’est évidemment pas le seul animal présent dans le manga. Il est accompagné de ses congénères. Poppo et Minichael servent principalement à prolonger la description du comportement des chats, avec l’aspect « séduction » et « transmission ». Kobayashi ne manque pas de faire interagir la famille de chats avec leurs maîtres. Godzichat, quant à elle, est l’archétype du chat trop nourri, un puits sans fond comme tous les chats peuvent le devenir si on n’arrête pas de les nourrir, imposant et effrayant par sa taille aux yeux des chats du manga, mais débonnaire aux yeux du lecteur. Et quand on parle de chat, difficile de ne pas parler de chien. Mine de rien, les gags autour de Shinnosuke interpellent pour une chose : la différence de vision entre Japonais et occidentaux dans la vision chien/chat. Clairement, Kobayashi montre dans What’s Michael ? que le chat a droit à plus d’attention que le chien, du fait son attitude qui le rend mignon, là où le chien peut paraitre plutôt balourd. Si l’on s’en réfère aux cartoons américains tels que les Looney Tunes ou Hanna Barbera, on note que le chat est souvent tourné en dérision par rapport au chien, voire perçu de manière négative. L’exemple le plus flagrant est Tom & Jerry, où la souris et le chien se liguent littéralement contre un Tom très balourd et idiot. Le cas Garfield est un peu à part. Malgré la ressemblance des deux personnages, les deux séries ne sont pas comparables, car si Garfield est effectivement plus intelligent que Odie le chien, il est également détestable, contrairement à Michael. L’humour n’est donc pas tout-à-fait le même.