Le sport comme mode de vie
Si l'on pouvait croire que le sport serait mis au second plan dans Weightlifting Fairy Kim Bok Joo, au profit de la romance, on se rend rapidement compte que l'on s'était trompé. Entre querelles intestines entre les clubs, entraînements intensifs, compétitions stressantes et sacrifice de soi, nos jeunes sportifs ont bien peu de temps pour espérer avoir une vie personnelle à côté.
Chaque sportif aura le droit dans la série à ses moments de doutes, de remise en question. Par exemple, Sun-Ok, l'une des meilleures amies de Bok Joo, n'est pas du tout soutenue par sa famille dans sa passion. Pour sa famille, alors qu'elle a peu de chance de gagner décemment sa vie dans ce domaine, il serait plus profitable d'arrêter les études, de récupérer les frais de scolarités et de travailler dans le motel familial. Une situation assez opposée à celle de Bok Joo, soutenue corps et âme par sa famille.
Etudions maintenant le cas d'un autre des personnages clés de la série pour qui le sport est une véritable problématique : Song Shi-Ho. Si de prime abord, elle nous paraît assez antipathique, c'est en réalité l'un des personnages les plus intéressants et les plus touchants de la série.
Shi-Ho est une gymnaste qui a été jusque dans l'équipe nationale, avant de revenir au sein de l'université de Bok Joo. Elle va partager sa chambre avec cette dernière, et si au début, leur relation sont aux beaux fixes, elles vont rapidement se dégrader.
En effet, Shi-Ho va prendre assez mal le fait que Bok Joo soit aussi proches de Joon-Hyung, son ancien petit-ami. En parallèle de ça, elle va souffrir du fait de reprendre les cours avec son ancienne coach et ses anciennes camarades d'entraînements, surtout quand certaines la surpasserai presque. Elle subit de plus en plus de pression, et elle n'arrive pas à retrouver son ancien niveau, ce qui l'emmène dans une spirale négative sans fin. Son inconscient finit même par la trahir.
La gymnastique rythmique montrée dans la série impose de nombreuses restrictions, notamment au niveau du poids. Les gymnastes doivent respecter un certain poids, et elles sont soumises constamment à des régimes et des restrictions alimentaires. C'est d'ailleurs amusant de les voir comparé à l'équipe d'haltérophilie, qui eut n'ont pas de limite alimentaire, au contraire, Bok Joo devra même prendre du poids. Alors est-ce si étonnant de voir l'inconscient de Shi-Ho prendre le dessus dans son sommeil et l'amener jusqu'au frigo pour se goinfrer ?
La conclusion de l'histoire de Shi-Ho est magnifiquement amené. Elle participe à une compétition, poussée comme toujours par sa coach, qui n'hésite plus à soudoyer le jury pour faire percer sa jeune protégée. Et là, on n'arrive à un point de non-retour pour la jeune fille. Alors qu'elle réussit magistralement l'épreuve du ruban, sa spécialité, à la fin de sa chorégraphie, elle lance son ruban, et ne le rattrape pas. Toutes ses années de souffrances, de sacrifice lui reviennent en mémoire. Cela en valait-il vraiment la peine ? Déformer son corps, l'épuiser, utiliser tout l'argent de sa famille déjà pauvre, sacrifier sa vie amoureuse, en tomber malade... Pour quoi au fond ? Quelques moments de gloire ?

La question se posera aussi pour notre chère Kim Bok Joo, et c'est intéressant qu'il nous ait mis en parallèle ces deux personnages, chacune ayant ses difficultés dans le sport qu'elles pratiquent, apportant chacune une réponse différente à leurs soucis.
Le sport, comme toute passion, amène son lot de joie mais aussi de désillusions. Si le sport implique en plus des sacrifices physiques plus ou moins importants selon les disciplines, il ne faut pas non plus négliger l'important investissement psychologique derrière. Au moment qui concerne nos protagonistes, alors qu'ils effleurent tout juste le monde des adultes, qu'ils peuvent boire, sortir et aimer, ils sont d'autant plus fragiles.