Utamaro - Actualité manga
Dossier manga - Utamaro

Présentation


Le pitch


Dans le Japon de l'ère Edo, le peintre Utamaro Kitagawa aime plus que tout la vraie beauté, et la dépeindre dans ses oeuvres.

Amené à rencontrer Guren, sublime oiran du quartier de Yoshiwara dont la popularité commence à grimper, il est subjugué par sa beauté sans égale, et accepte de faire son portrait.

L'artiste considère l'oeuvre comme sa plus grande réussite, et elle satisfait tout autant Guren, tant ce portrait semble la représenter à la perfection jusqu'à son âme.

Mais par la suite, tandis qu'Utamaro poursuit l'exercice de ses talents jusqu'à même se faire repérer par des hommes du shôgun qui pensent qu'il pourrait leur être utile, la belle oiran, elle, finit par penser que le portrait est maudit, tandis qu'elle sombre petit à petit dans certains travers...


Le genèse du projet: l'émergence de l'idée chez Gô Nagai


C'est en 2007 que naît l'idée du manga Utamaro dans l'esprit de Gô Nagai, à partir d'une proposition faite à son égard lors d'un banquet dans un restaurant de sushi par deux employés du magazine Afternoon des éditions Kôdansha. Tous deux lui ont suggéré l'idée de créer une œuvre à partir d'un classique de la littérature, et Gô Nagai, dans l'ambiance de la soirée, a tout de suite accepté.

Toutefois, hors de question pour le mangaka de s'inspirer de récits littéraires ayant déjà été adaptés maintes fois, ne serait-ce qu'au cinéma, et pendant toute la soirée lui et les deux éditeurs de Kôdansha ont alors réfléchi à ce qu'il pourrait bien faire, sans trouver de solution à même de satisfaire Nagai.

Le mangaka continua de réfléchir plusieurs jours chez lui sans trouver, jusqu'à ce que sa femme, ayant fait des études de littérature anglaise, s'en mêle, en l'aidant à analyser ses idées: Oliver Twist était déjà trop connu, le Conte de deux cités ne lui correspondait pas... et c'est finalement alors qu'ils étaient en voiture que son épouse trouva : Oscar Wilde, et son Portrait de Dorian Gray.

Gô Nagai ne connaissait alors cette œuvre que dans les grandes lignes, via le récit qu'il en avait entendu à la radio et via son grand frère qui lui avait déjà dit qu'il s'agissait d'une histoire très intéressante. Et sa femme de rajouter qu'avec un peu de démoniaque et de fantastique, ça lui correspondait parfaitement.

Gô Nagai put alors s'atteler à un scénario à présenter à l'éditeur, et commença par lire le roman d'origine d'Oscar Wilde, qu'il trouva un peu monotone, chose dont il s'étonna lui-même. Alors qu'il se disait qu'il serait facile d'adapter ce récit en manga, il ne voyait toujours pas l'intérêt de faire une simple adaptation entièrement fidèle, et décida donc, dans un premier temps, de transposer l'histoire au Japon, en cherchant un peintre nippon qui pourrait remplacer le héros du Portrait de Dorian Gray.

Se focalisant sur l'art de l'ukiyo-e car on y trouve beaucoup de portraits, il décida, après réflexion, de s'arrêter sur Utamaro Kitagawa. Dès lors, l'idée lui vint de faire du Dorian Gray originel une femme, idée qu'il proposa à son éditeur et qui fut acceptée.

Gô Nagai ayant trouvé ses deux grandes sources d'inspiration, il ne lui restait plus qu'à dessiner ce qu'il avait en tête...
  
  

La publication japonaise


La publication dans le magazine Afternoon débuta finalement en 2008, et s'étira sur 5 chapitres pour s'achever en 2009. Cette prépublication en magazine se fit sous le simple nom d'Utamaro, mais pour la sortie en volume relié Gô Nagai eut l'idée et le désir de nommé le livre Mugen Utamaro, ce qui signifie « Utamaro l'idéaliste ».

L'unique volume broché, riche d'environ 23 pages, est finalement sorti dans son pays d'origine le 23 avril 2010.


La sortie en France


En France, ce sont les éditions Black Box qui ont jeté leur dévolu sur le one-shot, afin de continuer à fournir leur déjà riche collection Gô Nagai.

L'acquisition du titre fut annoncée en juin 2017, puis l'éditeur, comme à son habitude, lança un projet de financement participatif concernant ce titre mais aussi deux autres œuvres de Nagai : Guerrilla High, et Steel Jeeg. Etiré du 29 août au 15 octobre 2017, ce financement couronné de succès donna ensuite lieu à la sortie des trois œuvres l'année suivante.
  
Ainsi, Utamaro parut dans notre langue fin mars 2018, dans une édition limitée à 500 exemplaires vendue 15,99€. Celle-ci est, à l'heure actuelle, toujours disponible sur le site de l'éditeur.
  
  

Une édition française exigeante


Concernant l'édition française, hormis 2-3 petites coquilles d'inattention (un "Utamro" au lieu d'"Utamaro" par exemple), il n'y a rien à redire.

Le grand format est très appréciable ici pour profiter notamment de plusieurs planches denses, le papier allie souplesse, blancheur et épaisseur, l'impression est satisfaisante, la traduction de Mélissa Millithaler est vive et assez naturelle, le travail de lettrage de Cindy Bertet est très honnête...

Surtout, à défaut d'avoir des pages couleurs (vu qu'il n'y en a pas non plus dans la version japonaise), l'édition brille pour ses suppléments en fin de volume. On trouve une postface très intéressante de Gô Nagai lui-même, où il présente les origines du projet et la manière dont il l'a envisagé, et d'où est donc tirée la partie genèse de ce dossier. Mais surtout, il faut saluer le travail effectué par Erell : une petite postface, une annexe présentant Utamaro, Le Portrait de Dorian Gray (avec même un petit comparatif entre des événements du roman d'origine et ceux du manga de Nagai !) et les quartiers de plaisir, et une trentaine de clés de compréhension présentant de façon suffisamment détaillée nombre de termes spécifiques croisés dans le tome, notamment autour de plusieurs personnages, de lieux, et de termes liés à l'ukiyo-e. C'est un excellent et passionnant travail !
  
  

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