Underwater - Le village immergé - Actualité manga
Dossier manga - Underwater - Le village immergé

La patte unique d'Urushibara


Underwater - Le village immergé tire l'une de ses plus grandes qualités de son rendu graphique, dont le grand format de la collection Latitude nous permet de profiter dans les meilleures conditions.





Il faut dire de Yûki Urushibara qu'elle a pour elle cette patte visuelle aussi fascinante que ravissante, tout comme dans sa précédente oeuvre Mushishi.

Son trait fin, ses nuances de gris, son utilisation intelligente des trames, son souci du détail sur les décors... sont autant d'éléments qui accrochent le lecteur pour mieux le plonger à la découverte de ce village, de son environnement, et de son histoire.

On retrouve le goût de la mangaka pour les détails à l'atmosphère à la fois mystérieuse et paisible, voire relaxante, comme les dessins de l'herbe ou des feuilles bruissant au gré du vent, de l'eau de la rivière et de la cascade qui attirent irrémédiablement, de ce village typique avec son vieux pont... Les lieux emblématiques, comme cette cascade qui semble cacher bien des secrets et des légendes, ou ce vieux pont, ressortent parfaitement et semblent constamment attirer les personnages et les lecteurs.





Exactement comme dans Mushishi, Urushibara se fait presque naturaliste dans sa manière de dépeindre tout l'univers qui entoure ses personnages, et dans sa façon dont ce cadre naturel possède une influence forte sur les hommes qu'il accueille. Il s'agit d'un style qui rappelle notamment les oeuvres de l'un des grands maîtres du manga naturaliste, Daisuke Igarashi, dont Urushibara semble avoir été très imprégnée. Sous le style de cette mangaka, on ressent les éléments, l'eau, la terre, le vent.

Et ici, un élément naturel, plus que tous les autres, témoigne parfaitement de cette impression : l'eau, évidemment. A une époque où notre héroïne connaît de fortes restrictions d'eau au point de ne pas pouvoir prendre de bain comme elle le veut, son arrivée au bord de la rivière est salvatrice et nous rappelle à quel point cette eau a de la valeur pour la vie. L'eau sera ensuite omniprésente, notamment via la cascade, théâtre de nombre d'événements. Mais bien qu'elle soit source de vie, cette eau peut être aussi source de disparition, que ce soit concernant les hommes, ou concernant le village lui-même...





Aérien, vaporeux, nourri d'un design fin et expressif sans en faire trop et de décors captivants, le coup de crayon d'Urushibara est, en somme, une merveille pour un manga de ce genre. Certaines planches laissent même admiratifs par leur justesse, notamment les deux doubles-pages vers la fin du volume 2, centrées sur le lac et sur le village, et traduisant tout naturellement toute l'histoire du lieu.
  
  


SUIIKI © Yuki Urushibara / Kodansha Ltd.

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