Shi Ki

Umbrage

Une œuvre au scénario abouti et passionnant mérite d’être représentée de la plus belle des manières. Une chance, c’est ici le cas.
Nous connaissions déjà Ryu Fujisaki et ses graphismes atypiques avec Hoshin, et si l’œuvre est relativement ancienne, les dessins de l’auteur n’ont rien perdu de leur superbe, au contraire. Le trait est d’une extrême finesse et les corps sont fins et anguleux, les cheveux des personnages sont particulièrement improbables et originaux, et les vêtements comme les décors sont détaillés au possible. Les cases sont souvent littéralement saturées d’informations visuelles, et ce dans le bon sens du terme, tant c’est un plaisir de décortiquer cet univers fouillé. Le plus marquant et le plus beau, réside dans le contraste particulièrement marqué  des dessins. Ici, pas de dégradés de noir et blanc passant par une multitude de teintes grises, mais quasi exclusivement du noir profond et du blanc immaculé, le tout séparé de façon très nette. En parallèle, Fujisaki fournit des couvertures souvent très colorées, choisissant une couleur qui prédominera sur l’ensemble de la jaquette, et le résultat est toujours une réussite.
Enfin, le découpage du manga est très libre et les cases assez petites, renforçant ainsi l’impression d’oppression et d’enfermement.
    
  
 
    
    

The Devil's daughter

Il n’est pas rare qu’une adaptation animée d’un manga déçoive. La plupart du temps on reproche à l’adaptation d’avoir dénaturé l’œuvre originale, l’ayant rendue commerciale et grand public. Fort heureusement, l’adaptation en anime de Shi Ki est loin d’être une déception, au contraire : elle sublime le support d’origine.
Bien entendu, il est plus facile de susciter l’émotion lorsque l’on a pour soi la couleur (encore que), mais surtout le mouvement et le son. Alors oui, cette adaptation triche un peu, mais elle le fait à la perfection. L’animation rend hommage au trait de Fujisaki en le singeant de fort belle manière, et là où l'on perd le contraste de noir et blanc qui caractérisait les graphismes, on gagne une couleur qui donne littéralement vie aux dessins. L’OST quant à lui est tout simplement sublime, intensifiant le récit par ses mélodies apaisantes, mélancoliques, lyriques ou effrayantes, mais toujours en adéquation avec l’action, et toujours d’une beauté sans nom.
Un bel exemple d’adaptation qui aura su devenir un chef d’œuvre à part entière.