Shi Ki

Curse of the vampire

 
 
Disons-le clairement : un Shi Ki est un vampire. Il existe de nombreux mythes autour du vampire, et les Shi Ki empruntent leurs critères à la culture la plus populaire et la plus répandue, à quelques exceptions près.
Pour clarifier la chose, voici une liste des caractéristiques des Shi Ki :
-Ils ont la peau pâle et les yeux sombres.
-Ils n’ont pas de pouls et aucune chaleur corporelle, puisqu’ils sont cliniquement morts.
-Leur corps ne présente pas de signes de putréfaction malgré leur état de mort clinique.
-Ils ne peuvent pas sortir en plein jour, et brûlent s’ils sont touchés par les rayons du soleil.
-Ils se nourrissent de sang humain, et meurent s’ils s’y refusent.
-Ils ne meurent pas à moins d’avoir le cœur transpercé d’un pieu, la tête décapitée/broyée, ou le corps brûlé par le soleil.
-Ils craignent les crucifix, le soleil, les pieux en bois.
-Ils ne peuvent rentrer chez quelqu’un que s'ils y sont invités.
-Un Homme qui décède des suites des morsures d’un Shi Ki peut revenir à la vie sous forme de vampire, mais ça n’est pas une constante. Une fois revenu à la vie, le Shi Ki garde sa personnalité d’avant sa mort.

Le manga met également en scène des « Loups garous ». Ceux-ci n’ont de loups garous que le nom, et sont en fait des vampires rares et améliorés, capables de sortir en plein jour et possesseurs d’une force physique hors du commun. On suppose que ces derniers sont en réalité des Shi Ki aboutis, les autres étant des échecs de l’évolution.
  
  
  
  
     

30 jours de nuit

 
 
Comme vous l’aurez compris, l’histoire prend place à Sotoba, un petit village isolé à la population vieillissante. Cet élément contribue en grande partie à l’ambiance de la série. Imaginez un bourg arriéré qui vit au rythme des décès et des ragots, où le quotidien est immuable, où le temps est comme resté suspendu la veille de la marche du progrès social et architectural. Lorsque les morts se multiplient et que les Kirishiki emménagent au château Kanemasa, le quotidien se retrouve bouleversé, dans un premier temps de façon presque imperceptible. On se retrouve alors avec une ambiance qui paraît presque surnaturelle, et ce avant même qu’elle ne survienne réellement.

Le travail sur l’atmosphère du titre est réellement remarquable. Le climat mis en place au début du manga, alors que les morts restent bien à leur place, prépare le terrain pour la suite des événements, et le moment où l’existence des Shi Ki devient avérée se fait sans véritable transition, mais au contraire de façon naturelle, comme allant de soi, comme étant la suite logique d’une réalité cohérente dans le fond, mais déjà plus dans la forme.

Bien entendu, même le lecteur le moins aguerri aura deviné bien en amont des révélations officielles que nous avons ici affaire à des vampires, mais il n’empêche que la fluidité avec laquelle les événements s’enchaînent est maîtrisée d’une main de maître. On tient ici le mélange parfaitement dosé entre le contemplatif et l’action.

Les auteurs jouent également sur cette ambiance surréaliste pour instiller un climat de peur et de tension. Les moments calmes et sereins ont toujours l’air de vouloir exploser dans une gerbe de sang, une instabilité que l’on ressent alors même que la probabilité qu’il se passe quoi que ce soit est quasi nulle. Le lecteur ne sait jamais à quoi s’attendre et se retrouvera parfois à stresser sans vraiment savoir pourquoi, procédé que l’on retrouve notamment dans les films horrifiques (on pense aux réalisations d’Hitchcock ou à Shining). Bien entendu, les graphismes et le découpage contribuent grandement à cette sensation, mais nous y reviendrons.