Princess princess - Actualité manga
Dossier manga - Princess princess
Lecteurs
17.50/20

Un comique salutaire?

                 
Princess princess tire sa principale force de l’humour qui habite la série. Le titre joue notamment sur les quiproquos entre personnages, essentiellement à propos de l’homosexualité. La mangaka étant une adepte du Boy’s Love, elle s’amuse ici à truffer son titre de sous entendus, le tout souligné par un graphisme typiquement yaoiste, et un environnement propice aux débordements. Car tout laissait présager d’une histoire ayant pour centre d’intérêt le shonen-ai. Ainsi, la base même de l’histoire - un internat pour garçons – ouvrait la porte à de nombreuses situations cocasses. De fait, le rôle des beaux garçons accentuait le tout: des princesses, ayant pour but de soulager les étudiants du manque de présence féminine, en leur apportant fantasmes et petites satisfactions quotidiennes. Rajoutez à cela des physiques particulièrement longilignes, des yeux en amande et des cheveux souples, et toutes les caractéristiques d’un Boy's love seront réunies. Pourtant, du fait du caractère majoritairement shojo du magazine de parution, Princess princess est resté dans le thème. C’est ce qui a permis à l’auteur d’exploiter toutes les pistes du shonen-ai sans pour autant les concrétiser, d’où l’humour délicieusement décalé. Car il est amusant de voir les comportements des personnages face aux malentendus liés à leur statut provisoire de princesse. Le comique amenant le comique, la comédie permet de s’étendre sur les aspects susceptibles de plaire: ainsi, les vêtements des princesses sont réellement une source de rires, puisque les attitudes de Mikoto, Tôru et Shihodani sont explicites... Heureusement, cet aspect du rire est abordé avec parcimonie, ce qui évite la lourdeur non désirée.
                                
Toutefois, le manque d’originalité de ces situations ne fait que souligner les points faibles de la série. Si le boulot des princesses apporte son humour, elles sont souvent amusantes l’espace d’un court instant. Le gros défaut de la série est de ne pas pousser l’intrigue, de ne pas exploiter tout ce que l’auteur suggère. Certes, le contexte est restreint niveau approfondissement, car le comique prend une part importante. Mais les rares histoires développées ne donnent lieu à aucun aboutissement. Le complexe personnage / histoire donne lieu à beaucoup de paroles, mais peu de conversations ou situations vraiment abouties. C’est ainsi que les rares débuts d’intérêt ne sont pas exploités, et la série a beau être divertissante, elle manque de profondeur. Néanmoins, pour des lecteurs peu exigeants à ce niveau là, le plaisir de suivre le quotidien des étudiants est suffisant, malgré le manque de fil conducteur stable. La délicate mission de concilier vie amoureuse, études, famille et boulot se révèle un cocktail divertissant et très drôle. On peut noter, à l’inverse, la rupture totale du tome bonus: Princess Princess + s’axe beaucoup trop sur les sentiments des personnages, au risque de se répéter, de perdre en humour (le peu qu’il reste étant amené par les personnages du début de la série), et donc en intérêt. Quel dommage que Mikiyo Tsuda n’ait pas réussi à marier les deux dans son dernier volume. Ce qui se voulait être l’apogée d’un titre divertissant se veut décevant, et ne fait que donner une note un peu négative au manga …
                        
                             
                                                        
                                        

Graphismes et édition

                
Princess Princess permet de souligner l’inconstance de l’auteur. En effet, si l’on connaît Mikiyo Tsuda dans le flou artistique de ses Boy's love (Electric Hands, notamment), on remarque qu’une série suivie a un effet plus que bénéfique sur elle. En effet, si le trait reste proche de ce qui se fait dans ses autres œuvres, avec des personnages féminisés à outrance et des décors plutôt simplistes, les expressions et humeurs sont bien mieux retranscrites. La focalisation du dessin sur les visages permet l’exploitation des yeux en amande pour faire passer le ressenti instantané du personnage. De ce point de vue là, rien de bien nouveau cependant. Les protagonistes restent de magnifiques androgynes à la peau pâle, aux jambes longues et aux doigts fins. La véritable amélioration est au niveau des détails. D’ordinaire peu soucieuse de tant de futilité, Tsuda apporte ici un grand soin au dessin des costumes de princesses, ainsi qu’au dynamisme de son manga, dont l’intensité ressort d’un découpage actif et convaincant.
      
De plus, loin des stéréotypes habituels, la mangaka fait du graphisme de ses personnages leur personnalité. Le fait de lire plusieurs volumes et non quelques pages de l’histoire aide sans doute, mais il est indéniable que l’auteur a véritablement creusé la réalisation des protagonistes. Même les princesses en deviennent des personnes à part entière, et plus seulement un déguisement. Car la finesse des traits de Tôru, Shihodani et Mikoto permet à l’auteur de déguiser les jeunes gens avec adresse et brio: la déformation professionnelle des adolescents leur permet d’incarner leurs rôles plutôt que de le jouer, ce qui renforce l’impression féminine qui saute aux yeux en les voyant. Ainsi, même dans leur vie quotidienne, de nombreuses méprises sont faites quant à leur appartenance à un sexe ou à l’autre. Exagération, crédibilité? Les deux, sans doute. Car confondre un jeune homme avec une femme est preuve de démesure, mais également de cohérence dans l’intrigue du manga.
                   
Enfin, si l’univers particulier de Princess Princess plait, on ne peut qu’apprécier l’humour qui s’immisce même dans les graphismes. La déformation des personnages est en effet très appréciée de l’auteur, et cela permet de casser les moments un peu trop dramatiques ou sérieux, qui détruisent l’image du manga comique qu’est Princess princess. Cela permet non seulement de renforcer l’humour, mais également de souligner des sentiments et émotions qui ne passent que mieux par le canal du rire...
  
Du côté de l"édition, si cette dernière laisse parfois à désirer sur le découpage des pages (dessins et surtout dialogues régulièrement coupés), on peut néanmoins apprécier son application à retranscrire toutes les notes de l’auteur ainsi que la parodie de la série sur la couverture interne: « Prince Prince », et, en règle générale, tous les bonus dessinés (retour sur des passages du manga peu développés précédemment). 
    
                   
                  

© Mikiyo Tsuda 2002 Originally published in Japan in 2005 by SHINSHOKAN CO., LTD. TOKYO.

Commentaires

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erotaku

De erotaku, le 09 Octobre 2013 à 23h46

j'ai adoré l'anime

katty

De katty [90 Pts], le 22 Avril 2012 à 02h23

j'ai adoré l'annimé tellement que j'ai tout dévoré.lol.

Shihôdani

De Shihôdani, le 22 Mai 2009 à 12h16

20/20

Ouais ,,, vive Princess Princess !! <"33

Yumico

De Yumico, le 22 Mai 2009 à 12h15

20/20

Sublime manga !!! ,,, je cherche maintenant ses Yaoi chez Asuka !

Minkunette

De Minkunette [6811 Pts], le 13 Mai 2009 à 10h20

13/20

j'ai regarder l'anime un pote ma preter les DVDs et au debut ça ma souler mais finalement j'aime bien.

meer63

De meer63 [226 Pts], le 13 Mars 2009 à 22h42

j'ai souvant hesiter a m'acheter cette serie mais je crois que je vais l'acheter.

 

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