Pokémon - La Grande Aventure - Actualité manga
Dossier manga - Pokémon - La Grande Aventure
Lecteurs
19/20

Bienvenue dans le monde des Pokémon !



Un univers vaste, propice au voyage


Selon le support par lequel nous connaissons Pokémon, notre approche de ce monde imaginaire sur le plan géographique sera différente. Prenez par exemple les lieux visités par Sacha le long de la série animée, des endroits aux décors variant sans cesse et se démarquant par conséquent des map du jeu vidéo dans lequel une mégalopole comporte une quinzaine de bâtiments, retranscrire une véritable ville étant évidemment absurde pour un RPG sur console portable. Comme l’anime l’a fait, « La Grande Aventure » va chercher à reprendre les lieux des œuvres vidéoludiques en les enrichissant et en les transformant en véritables villes. Le monde de ce manga devient alors un univers d’une grande richesse, car divisé en différentes régions comportant elles-mêmes des reliefs très variés. La recette du manga étant ce qu’elle est, à savoir une succession d’arcs dans ces régions, l’ensemble du manga nous invite alors à un grand voyage qui nous permet d’aborder de manière différente les composantes du grand monde de Pokémon. Chose intéressante, les différentes parties se limitent au développement des lieux des jeux vidéo et n’invente presque jamais des destinations nouvelles, comme l’anime fleuve a pu le faire pour enrichir son propre univers. Au contraire, chaque fragment des cartes des différents soft devient le moyen de développer un élément, rajouter du piment au voyage du héros et apporter une vision nouvelle à ce qui pouvait être, pour le joueur, une simple route à parcourir afin d’affronter quelques dresseurs et capturer de nouvelles créatures. En lisant « La Grande Aventure », on s’attend à voir un Continent s’enrichir tout en se demander quelle aventure extraordinaire le héros vivra à tel endroit. Le voyage est alors un thème majeur du plus long manga de la saga Pokémon, et il est abordé de manière différente et complémentaire que l’anime.


Réinventer le monde du jeu vidéo


Nous venons de le dire, la géographie du manga prend pour matériau d’origine le jeu vidéo et le jeu seul, sans chercher à enrichir l’univers par des destinations inédites. Après tout, chaque version propre son lot d’environnement à parcourir et pour Hidenori Kusaka, le scénariste, une simple plongée dans les œuvres vidéoludiques suffisent à nourrir son inspiration. La principale question qui se pose alors est la suivante : comment utiliser les petites map des jeux afin de créer des périples extraordinaires ? Plusieurs outils s’offrent alors aux auteurs, le premier est de développer chaque destination pour donner un rendu plus vaste que les quelques mètres carrés qu’elles semblent avoir dans les œuvres sur consoles portables, chose essentielle pour donner une crédibilité à l’univers. Puis afin de faire de ces environnements des véritables destinations essentielles aux parcours des héros, il convient de prendre chaque élément qui pourrait créer une intrigue afin d’élaborer une nouvelle aventure ou alors un segment important des voyages dépeints. Dans cette optique, « La Grande Aventure » ne cherche pas toujours à copier purement et simplement les jeux vidéo puisque le manga offre des séquences totalement originales qui lui donnent une identité propre. Prenons par exemple l’Oceane, navire correspondant à la première génération de jeux dans lequel le joueur affronte quelques dresseurs ainsi que son rival afin de récupérer la technique Coupe qui est essentielle dans la progression de l’aventure. Une reproduction exacte de ce schéma n’aurait eu aucun intérêt dans un manga, aussi le bateau devient un repaire pour que la Team Rocket exerce ses trafics de pokémon, un lieu où Rouge, héros de cet arc, affronte l’un de ses ennemis : le Major Bob. Avec un peu d’imagination, Hidenori Kusaka associe donc différents éléments de l’univers du jeu pour nourrir une intrigue plus globale et justifier le récit d’aventure qu’est la saga manga. Le joueur n’est pas perdu puisqu’il reconnaît aisément les différents axes de l’univers vidéoludique, et le non-connaisseur des monstres de poche n’a pas forcément besoin des jeux pour saisir le monde qui lui est présenté. Les choix forgent un scénario et chaque lecteur y trouve son compte, la recette idéale pour adapter un monde imaginaire aussi riche que celui de Pokémon.
  
  
  
  
  

« Nous vivons dans un monde pokémon »


Pokémon a la particularité d’offrir un monde sans ambiguïté où tout tourne autour des monstres de poche, que ce soir les professions, le commerce, l’éducation ou le divertissement. C’est le cas dans le jeu vidéo et dans l’anime, et ça ne manque pas de frapper le lecteur dans le manga. Nous retrouvons alors avec amusement le monde presque unifié des œuvres vidéoludiques où chacun doit forger son quotidien selon les monstres de poche, une caractéristique qui a valu à la franchise bien des plaisanteries. Le manga ne dérive jamais de cette perspective et s’appuie bien entendu sur des éléments variés du jeu vidéo pour démontrer un univers où le pokémon est roi. Cette mécanique est cependant primordiale, car si les monstres de poches ne représentaient qu’un fragment de l’univers parmi tant d’autres, nombre d’évènements n’auraient pas lieu et les héros n’auraient pas à devoir vivre des aventures si extraordinaires. En somme, le parti-pris de l’univers de Pokémon est essentiel pour lui donner sa raison d’être. L’exemple rappelle d’ailleurs le manga Yu-Gi-Oh ! auquel il est reproché la stupidité de décider du sort du monde à travers une partie de cartes, ce qui est ici un peu la même chose par le biais des combats de pokémon. Si on devait se soucier d’une crédibilité complète pour ajuster ces univers, il serait difficile d’élaborer des péripéties si inventives et propices à l’évasion, et tout se résoudra à coup de bigo aux autorités policières… Il faut donc savoir accepter ces quelques caractéristiques pour se plonger dans des aventures aux côtés de Rouge, Jaune, Rubis, Noir ou Xavier, car une fois que le voyage dans ce monde frais et haut en couleur est lancé, difficile de s’arrêter en chemin !


Les monstres de poche ont aussi leur nekketsu



Une aventure avec un grand A


Le manga d’aventure a connu de belles heures par le biais de titre phares comme Dragon Ball, Hunter X Hunter, One Piece ou Naruto pour ne citer qu’eux. « La Grande Aventure » est du même acabit, loin du périple lisse et répétitif de Sacha dans la longue série animée. Il ne faut pas penser que le manga propose de manière répétée la visite de différentes villes pour la conquête des badges d’arènes, chose qui nourrit pourtant les différentes versions, mais qui, dans le cadre d’une œuvre vidéoludique, est amplement justifiée par rapport au gameplay. Chaque arc de « La Grande Aventure » va prendre certaines bases qui formeront de grands axes des récits qui sont constamment étoffés par de nouvelles mécaniques d’aventure. Les challenges des arènes ainsi que la lutte contre une Team ennemie sont en effet des éléments que nous retrouvons dans chaque arc, mais rien n’empêche les auteurs d’aborder ces éléments sous des optiques différentes afin que chaque partie du manga soit différente de la précédente. Par exemple, si l’arc de la première génération se contente de reprendre les évènements du jeu en cherchant à rendre épique chaque lutte grâce à l’intervention récurrente des deux rivaux du héros à ses côtés, Pokémon – La Grande Aventure : Rubis et Saphir dose différemment son récit et réinvente complètement l’épopée des versions éponyme par le biais des chemins croisés des deux héros. Ainsi, l’aventure de Pokémon n’est jamais la même d’une partie à une autre, ce qui nous permet alors de plonger volontiers dans chaque nouveau récit afin de découvrir ces régions qui nous sembleraient presque inconnues, et ce même si on est des afficionados des softs de Nintendo et Game Freaks.

L’aventure de « La Grande Aventure » est truffée de qualités : Elle est dense, belle et se renouvelle en permanence comme si nous voyagions à travers des contrées complètement différentes. Sauf que dans le cas présent, ce sont les enjeux, les périples et les batailles qui diffèrent, et l’adaptation manga des monstres de poche peut se vanter haut et fort d’être un très bon récit d’aventures à destination de petits et grands.
  
  
  
  
  

Des mécaniques propices au récit d’action


Dans le manga d’aventure et d’action, on pense forcément à des éléments classiques qui formeront le scénario. Un rival, quelques alliés de poids, un ou plusieurs ennemis, des batailles truffées de rebondissement… C’est bien tout ce que propre à chacune de ses parties « La Grande Aventure », les auteurs cherchant à faire de leur titre une sorte de nekketsu grand public. D’abord, chaque arc nous présente un héros, des individus aux caractères qui diffèrent d’un arc à un autre, mais qui évolueront durant leur aventure. Ces personnages sont généralement tous bien entourés, comme le héros de shônen peut se lier à quelques compagnons de route. Pour Rouge, ses alliés seront Bleu et Verte tandis que Noir verra en Blanche, Tcheren et Bianca des amis qui n’hésiteront pas à l’aider lors de situations inextricables. A cela, ajoutons des ennemis voir un antagoniste qui tirera les ficelles de chaque complot. Ces individus, ce sont généralement les leaders de chaque Team, celles que nous affrontons dans les jeux et qui deviennent des clans semant la discorde dans chaque région de l’univers Pokémon, leurs ambitions menant évidemment à des situations gagnant en gravité au fil des volumes.

Afin de combattre ces adversaires, nourrir l’intrigue de rebondissements et apporter une grande intensité aux combats, quoi de mieux que le concept des évolutions de pokémon ? Les monstres de poches grandissent, se transforment et apprennent des attaques, de quoi changer la donne durant un combat par la simple pirouette scénaristique de la montée en puissance soudaine et, dans le cas présent, complètement crédible puisque le gain d’expérience est souvent l’élément phare de l’évolution. Et quand le scénario cherche à renouveler l’expérience de lecture, alors de nouveaux biais d’évolution font leur apparition… Tout comme le jeu vidéo au fil des générations.

En réalité, la dimension action de la série et son appartenance au genre nekketsu vient principalement des différents choix d’adaptation du scénariste Hideori Kusaka et son travail pour transposer les éléments du jeu au format papier. C’est bien de ça que nous allons parler maintenant afin de justifier notre propos.
  
  
 
  
   

De judicieux choix d’adaptation


L’une des divergences flagrantes entre « La Grande Aventure » et les différentes versions vidéoludiques de Pokémon, c’est le nombre de personnages au cœur de l’action. Les jeux donnent le rôle au joueur par le biais d’un héros anonyme, et lui et seul lui est directeur de l’aventure. Ce même joueur devient lecteur lorsqu’il s’attaque au manga, on le dissocie alors complètement du protagoniste et, dans l’optique de rendre l’épopée plus vivante, plusieurs figures principales obtiennent un grand rôle dans chaque arc de la série. Si nous prenons l’exemple du cycle de la première génération, on peut même compter quatre personnages principaux : Rouge, Bleu, Verte et Jaune. L’un est d’ailleurs complètement inédit au manga tandis que Bleu n’est que la représentation du rival dans les jeux-vidéo.  De la même manière et pour tous les arcs de la série, les champions d’arène apprennent à sortir de leur bâtisse et ne se contentent pas d’attendre un nouveau challenger des heures durant. Il est d’ailleurs récurrent de retrouver ces leaders obtenir une autorité presque politique et mener le front face aux mafias ennemies. Forcément, le développement de personnages se ressent et ces dresseurs se dotent de bien plus de personnalité que dans le jeu vidéo… Où ils sont limités à quelques phrases de dialogue.

En parallèle aux humains, il arrive aussi à « La Grande Aventure » de revisiter les mythologies entourant les pokémon légendaires. Du moins, les bases restent les mêmes, mais le rôle de ces créatures dans le scénario change régulièrement. L’un des exemples les plus typiques est celui de Mewtwo, monstre génétiquement créé à partir de l’ADN de Mew qui ne se contente pas d’être un bestiau surpuissant à attraper. Son rôle est bien différent, ce qui permet aussi d’approfondir son intrigue et de l’enrichir comme la série animée a pu le faire par le biais d’un film et d’un téléfilm. La cinquième génération marquée par le manga Pokémon : Noir et Blanc assume lui aussi certains choix d’adaptation. Plus ingénieux encore, il parvient à introduire nombre de pokémon légendaires alors que cette cinquième génération en comporte un grand nombre. Il est ainsi intéressant de noter qu’en analysant correctement l’univers des jeux, les auteurs se les approprient et arrivent à créer un récit d’aventures différent des softs, mais qui en retracent les grandes lignes. Tel est le challenge de « La Grande Aventure ».

Les choix d’adaptation concernent aussi les combats. L’action domine dans le manga, par le biais des affrontements de pokémon, ce qui incluait certaines décisions par rapport aux créatures et leurs capacités. Dès le premier arc, le constat est formel : Les combats sont avant tout tactiques, ceci grâce aux attaques des pokémon. Bien sûr, ceux qui connaissent bien ces techniques pourront saisir plus justement l’action tant il n’est pas systématique qu’un coup soit expliqué. Mais cela rend les combats captivant et astucieux, mais permettent aussi aux dresseurs de voir leur titre entièrement justifié. Le dresseur de pokémon est ainsi un fin stratège et ne se contente pas de s’entraîner des heures durant. A ce titre, les concepts de niveaux et les évolutions de créatures sont présents, mais la montée en puissance est assez discrète. En réalité, apprécier le niveau des bestioles du héros se fait à chaque début de tome (ou à ce qui correspond à chaque début de tome japonais dans nos gros volumes français), ce qu’on peut associer à un simple bonus permettant de constater la progression des créatures en plus de faire lien avec l’univers vidéoludique.

A partir de l’arc Rubis & Saphir, autrement dit la troisième génération et conformément aux nouveaux développements présentés par les jeux, entre en scène le concept de « talent », une capacité innée chez certains pokémon qui lui attribuent un avantage et étendent la dimension stratégique des joutes. Cet élément est souvent utilisé dès son introduction, permettant de varier de nouveau les combats et leur apporter un intérêt, bien que cette fois aussi la mécanique soit pertinente surtout aux yeux du joueur bien initié aux monstres de poche. La série cherche ainsi à éviter quelques facilités narratives et fait dominer les combats intéressants trouvant une issue logique, le passage de l’écran de Gameboy / Nintendo DS au manga est donc un pari honoré.
  
  
  

© 2014 Pokémon. ©1995-2014 Nintendo/Creatures Inc./GAME FREAK inc. TM, ®, et les noms des personnages sont des marques de Nintendo. POCKET MONSTERS SPECIAL © 1997 Hidenori KUSAKA, MATO / SHOGAKUKAN

Commentaires

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Schouf

De Schouf [608 Pts], le 15 Avril 2016 à 13h52

19/20

Un très bon dossier super à lire !

J'ai acheté les séries Pokémon à mon petit frère (histoire qu'il mette les pieds dans le manga) mais ce dossier m'a beaucoup donné envie de m'acheter les tomes pour moi aussi !

J'apprécie beaucoup le travail de Kurokawa, depuis leurs débuts avec FMA, donc ça donne aussi envie de ce lancer dans cette collection ^^

Takato

De Takato [1921 Pts], le 20 Mars 2015 à 22h13

Pour les 80 jours, j'ai en effet fait une faute d'innatention mais ce sera corrigé au plus vite. Quant à Jaune, on apprend bien ce qui est dit dans la description assez vite, bien qu'un suspense soit ensuite entretenu. ;)

JuneScarlet

De JuneScarlet [1024 Pts], le 20 Mars 2015 à 22h10

Super dossier, j'ai eu beaucoup de plaisir a le lire (malgré quelques petites erreurs) ^_^ 

En tout cas j'ai vraiment envie que tous les arcs de la série soient édités et puis Kurokawa fait tellement du bon travail la dessus ^_^ 

Marron

De Marron [704 Pts], le 20 Mars 2015 à 21h53

Très bon dossier, même s'il y a quelques erreurs (j'ai tiqué sur la description de Jaune, c'est vers la fin de l'aventure qu'on apprend une partie des infos divulguées ici, et c'est pas en 90 jours mais 80 jours que Rubis et Saphir doivent atteindre leur objectif).
En tout cas cette série est un indispensable si on est fan de Pokémon. Meilleur que l'animé (qui finit par tourner assez vite en rond avec toujours la même rengaine), des personnages plus intéressants, une évolution des dresseurs en plus des Pokémon...
Puis Kurokawa fait un excellent travail, il n'y a quasiment aucune erreur, puis avoir les tomes en français, ça n'a pas de pris.

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