Un Pokémon différent ?
Tenya Yabuno proposé donc un récit dynamique et rythmé, qui assure le divertissement, c'est un fait. Mais comment juger cet épisode « Horizon » en tant que Pokémon ?
Car c'est bien un Pokémon classique dans la forme que nous propose le mangaka, le temps de seulement deux volumes. Le pitch est le même que dans les jeux vidéos : le héros est un novice partant à l'aventure avec son propre compagnon, afin d'accomplir la quête de sa région, et se frottera à une team criminelle locale durant son périple. Rien de nouveau sous le soleil (d'Alola, ça va de soi), d'autant plus que le récit nous propose un autre élément propre à la quête iniatique, notamment vu et revu dans les séries animées et autres manga Pokémon : les compagnons du héros. De ce côté là, une petite originalité est marquée par le personnage d'Akio qui diffère des camarades basiques du héros. Akio n'est pas un bon bougre de prime abord, dévoilera une facette plus enjolivée par la suite, mais réservera quand même quelques surprises au final. Clairement, ce n'est pas le genre de bougre, enfant surtout, que nous avons l'habitude de voir dans Pokémon, qu'il s'agisse des jeux, des mangas ou des anime. C'est peut-être l'un des éléments les moins marqués par l'atmosphère Pokémon, mais aussi ce qui contribue à donner une petite identité à l’œuvre de Tenya Yabuno.
Et si on exclu le fait que la quête basique d'Akira, celle du Tour des Îles, soit purement occultée, c'est peut-être la seule différence avec les éléments classiques d'un pokémon, tout le résulte résultant de mécaniques déjà vues. Le premier tome marque ainsi l'arrivée des premiers rivaux et adversaire, marquant l'introduction des mécaniques principales de la série, tandis que le second tome est un climax digne de ceux des jeux-vidéos. Car dans Pokémon, toute Team ennemie a des objectifs grandiloquents qui s'appuient sur des pokémon légendaires, et ce depuis la troisième génération, à savoir Rubis, Saphir et Émeraude. Solgaleo et Lunala sont dont de mise (de quoi faire apprécier ces deux belles créatures aux jeunes lecteurices), et leurs pouvoirs permettront ou non aux antagonistes d'accomplir leurs desseins. Des desseins grossiers et clichés, pas très poussés et s'appuyant sur un background qui n'a guère le temps d'être développé, mais qui donnent l'impression de se retrouver dans du Pokémon. Le plan de Mejiya est-il plus censé que celui de la Team Galaxie ? Pas spécialement, mais c'est aussi ça la formule Pokémon, cette présence d'antagoniste aux ambitions surréalistes, créant une démesure dans des climax qui en ont parfois besoin.
©2017 Tenya YABUNO ©2019 The Pokémon Company International. ©1995-2019 Nintendo/Creatures Inc./GAME FREAK inc. TM, ® et les noms des personnages sont des marques de Nintendo. Tous droits réservés.
Ce qui peut se révéler intéressant, c'est de s'intéresser à la manière dont Tenya Yabuno s'est approprié la formule Pokémon, tout en sachant qu'il serait étonnant qu'il ait eu carte entièrement blanche. Tout mangaka aguerri qu'il ait, sans doute devait-il répondre à des critères de la part de Game Freak ou The Pokémon Company, voire à un cahier des charges précis. Toutefois, cela ne l'empêche pas de montrer son identité au sein de ce court récit, l'une d'entre-elles venant peut-être de l'influence de l'auteur par rapport à son manga Digimon Adventure V-Tamer 01. Car si la formule de Pokémon est de permettre à ses personnages de posséder plusieurs compagnons, la plupart des figures principales de Pokémon Horizon se limite à une seule créature, un moyen d'appuyer la relation entre le personnage et son pokémon, tout comme le fait Digimon en général. L'idée du Rocabot particulier met aussi la puce (et pas celle du toutou) à l'oreille, mais attentions aux spoilers.
Car Rocabot est l'un des éléments les plus inventifs du manga. Il cache un secret, est un pokémon particulier (presque un pokémon fabuleux), peut jongler entre deux formes tout en reprenant son apparence classique après combat, et sera même à évoluer négativement après coup d'un forcing peu préparer. Il est indéniable que l'auteur, très attaché à Digimon, a puisé certaines de ses mécaniques pour nourrir son œuvre. Néanmoins, cela reste finalement discret, et celui qui ne connait pas ou peu les monstres digitaux apprécieront une petite prise de risque de ce côté, et des mécaniques qui sortent des sentiers battus du côté des monstres de poche.
Alors non, Pokémon Horizon n'est pas forcément un Pokémon différent. Cependant, cela n'empêche pas l'auteur de s'approprier une structure et des codes, tout en apportant une pointe d'innovation. En ce sens, Pokémon Horizon peut représenter une petite lecture rafraichissante.
©2019 The Pokémon Company International. ©1995-2019 Nintendo/Creatures Inc./GAME FREAK inc
De Déçu, le 26 Décembre 2019 à 00h49
C'est assez médiocre. L'histoire est bâclée. Le héros n'a aucun objectif, le rival est méchant parce qu'il a été malmené enfant, la sidekick est une faire valoir. L'histoire du Rocabot est d'un classique (histoire du loup garou) mais en même temps inconsistant avec Pokémon (évolution rétrograde, changement de forme pour la diurne une fois l'amitié comprise). Aucun Pokémon sauvage est attrapé. La team est écrite spécialement pour ce manga et se permet d'avoir moins d'action que la team yell et moins d'émotion que le vendeur de bicyclette.
N'espérez pas voir le toko le tour des îles ou la fondation AEther. L'histoire ne suis rien, ne va vers rien et finit sur rien.
Pour information, je suis allé jusqu'à la fin du tome 2. Vu la qualité du dessin, ça semble être une fin de série. Mais vu la vacuité de l'histoire, ça ne choquerait pas un tome 3.
Ce manga est mauvais.