Par-delà les étoiles - Actualité manga
Dossier manga - Par-delà les étoiles

Les premiers pas de Rie Aruga


C'est une chose dont on a brièvement parlé dans les premières parties du dossier, mais sur laquelle il semble intéressant de revenir, notamment parce que Rie Aruga est particulièrement appréciée en France. A l'heure où ces lignes sont écrites, les deux premiers mangas édités professionnellement de l'autrice sont disponibles chez nous, la France étant même le seul pays à avoir eu droit à Par-delà les étoiles en version physique. Fort du succès de Perfect World, tranche de vie romantique aux fortes thématiques sociales, Rie Aruga s'impose comme une grande autrice des éditions Akata, si bien que l'artiste sera l'invitée de l'éditeur à Japan Expo 2019.

Comme dit précédemment, Par-delà les étoiles et son première mangas publié en feuilletons dans un magazine, et il est difficile d'affirmer que ce court format de l'oeuvre est une volonté conjointe de l'autrice et du magazine, ou s'il s'agit d'une annulation de l'oeuvre à cause d'un manque de succès. Dans tous les cas, la parution du one-shot chez nous permet d'apprécier le style qu'avait la mangaka, qui n'est pas si éloigné que celui qu'on connait dans Perfect World. Rien d'anormal d'ailleurs, une seule année séparant la prépublication des deux histoires.


Ainsi, on retrouve des similitudes entre les deux œuvres au niveau de la manière de dessiner les personnages. C'est même assez déconcertant dans un premier temps, Hana et Izumi ressemblant énormément à Tsugumi et Hayukawa. Une similarité pas dérangeante et même compréhensible, tant il semble logique que l'autrice ait repris certaines mimiques de designs sur une œuvre entamée un an après, sachant que la précédente n'a pas duré sur le long terme.
Mais, surtout, c'est cette impression des expressions qu'on retrouve dans le one-shot. On retient facilement de l'artiste les mines inquietes de ses personnages, lors des moments de doutes. Perfect World, série qui réserve de durs moments à ses personnages, en regorge. Une mécanique visuelle simple mais très parlante puisqu'à plusieurs moments, les dessins et la mise en scène en disent beaucoup plus que les dialogues eux même. Nous parlions précédemment du cas de Narita, aussi l'exemple autour de ce personnage très secondaire est particulièrement parlant. Car pour comprendre le dilemme amoureux qu'il vit, il convient de s'arrêter sur l'expression du personnage, son contraste par rapport à la séquence où il parle de sa vie amoureuse stable à Hana, le jeune adulte affichant finalement une mine plus perturbée en lisant les messages de sa conjointe. Et puisque les moments de douceur au sein de cette bande d'étudiants sont importants, la manière qu'a la mangaka de les représenter est aussi charmante. On retient notamment quelques plans larges, des doubles pages parfois, sur des instants contemplatifs, des petits moments d'évasions vécus, ensemble, par les personnages. La narration colle aux intentions du récit, et servent quelque chose de marquant, au moins le temps de la lecture. Pour une toute prremière œuvre publiée en tant que professionnelles, Rie Aruga présente donc un certain talent de conteuse d'histoires, talent qu'on retrouve évidemment sur Perfect World.


Les éditions japonaises et françaises


Il serait difficile de parler d'une édition japonaise de Par-delà les étoiles, puisque le court récit de Rie Aruga n'a connue qu'une physique via sa prépublication. Il est néanmoins possible, via certaines plateformes, d'acquérir les 6 chapitres en numérique, séparément. A titre d'exemple, un chapitre est vendu sur Amazon.jp 108 yens, soit approximativement 89 centimes d'euros.

En France, nous avons la chance d'être les seuls à bénéficier d'une édition physique. Celle-ci se présente comme un one-shot au format shôjo habituel des éditions Akata, à savoir un petit pavé assez fin. Les qualités éditoriales sont donc celles que nous connaissons de l'éditeur : un papier plutôt fin mais de qualité, celui-ci ne laissant jamais de transparence. Comme souvent, Akata a opté pour un papier mât pour la couverture, un choix toujours judicieux puisque c'est celui qui fait le mieux ressortir l'illustration d'une jaquette.


Côté texte, on doit la traduction à Chiharu Chûjo et l'adaptation à Nathalie Bougon. Le résultat est tout à fait réussi, notamment parce que le texte fait parfaitement ressentir les liens entre cette bande de jeunes adultes, et appuie régulièrement l'atmosphère légère du récit. On saluera notamment le travail effectué par rapport à toutes les explications d'astronomie présentes, ce qui a dû demandé un boulot non négligeable.

Le seul petit regret viendra de l'absence de page couleur. Mais pour le coup, on ne peut même pas dire que c'est de la faute de l'édition japonaise, puisqu'il n'y en a pas. Le seul visuel couleur semble être celui de la couverture, une illustration aussi utilisée pour l'ensemble des chapitres japonais en numérique.
  
  

© by ARUGA Rie / Kôdansha

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