Magic Knight Rayheart - Actualité manga
Dossier manga - Magic Knight Rayheart
Lecteurs
15.50/20

Un récit pas si enfantin

 
 
Déjà, il est intéressant de voir l’âge des différents protagonistes. Nos magic knight ont quatorze ans et sont encore collégiennes. Ce qui fait un peu jeune pour sauver le monde, et pourtant les mangakas marquent un point d’honneur à ne jamais les vieillir trop vite, nous ramenant éternellement à leur simplicité et leur naïveté. Même Clef ou Ascot paraissent très jeunes, tout comme la princesse Emeraude. C’est comme si Cephiro était un monde miniature, un monde d’enfants qui grandissent trop vite. Une vision d’un esprit d’une jeune fille qui imagine les autres en fonction de la vision qu’elle a d’elle-même. Un univers enfantin pour un récit de plus en plus adulte…

En effet, dans la seconde partie du manga, le sérieux et la dimension profonde de l’œuvre prennent tout leur sens, la première se déroulant simplement pour construire le contexte et les personnages. Nos trois héroïnes de retour à Tokyo se sentent accablées de leur dernier combat. Il faut dire que détruire Zagat et la princesse Emeraude n’ont pas été de tout repos, car les jeunes guerrières ont compris beaucoup de chose. Par exemple, que la frontière entre le bien et le mal n’est pas si claire qu’elle n’en a l’air. Les ennemis ont aussi des raisons d’agir ainsi et pour eux, même des gentils restent des ennemis qui veulent contredire leurs buts, parfois emprunts d’intelligence malgré les apparences. Les trois amies souffrent beaucoup, mais cela les a fait grandir, à présent elles perçoivent totalement différemment les combats et se promettent de ne plus jamais frapper à l’aveugle et sans raison ceux qui semblent assaillir Cephiro ! Lors de leur retour sur cette étrange dimension parallèle, les « méchants » de la trilogie essayent d’assaillir le monde. Pourtant, elles ne vont pas les combattre bêtement et se fier à leurs premières impressions. La leçon de Zagat a été claire. Rien n’est aussi simple qu’il n’y parait. Le temps presse, l’urgence se fait sentir et pourtant les jeunes filles ne peuvent qu’attendre les envahisseurs et comprendre leurs motivations, voire si elles sont bonnes pour Cephiro. Il n’y a désormais plus que cela à faire pour sauver ce monde. Mais entre temps, et dans une construction bien moins ridicule et poussive que les trois premiers tomes, les jeunes filles vont également découvrir des personnes importantes, autres que leurs meilleurs amies, qui feront battre leur cœur. Dans un décor de fin du monde et de désespoir, les sentiments résistent et les trois amies sont plus décidées que jamais, cette fois-ci en toute connaissance de cause, à sauver Cephiro de la destruction. Leur volonté est forte, mais le sera-t-elle assez pour vaincre les prétendants au poste de pilier et pour assurer la sécurité du monde ? En tous les cas, le fait de découvrir les sentiments des envahisseurs ou personnages jugés mauvais au premier abord apporte une réelle dimension au manga qui écrase même certains récits plus modernes qui n’ont toujours pas compris que le manichéisme n’est pas une idée originale ou plaisante.
 
 

 
 
En effet, sur la fin de l’histoire, on se retrouve face à une situation des plus inattendues. Au bout d’un affrontement sans pitié qui engage tout le monde sur le sort de Cephiro, tous les personnages de la série sont confrontés à une grande révélation, et surtout découvrent l’ouverture de la voie du pilier par l’intermédiaire précieux de ... Mokona. Et oui, c’est cette petite boule de poils que l’on connait dans tant d’autres séries des CLAMP qui révèle ici son véritable rôle, celui pour lequel il a été créé. Il s’impose alors comme le créateur de toute chose, de la Terre comme de Cephiro. Cette dernière serait d’ailleurs le résultat de son insatisfaction quant à l’évolution de la Terre, avec ses guerres et ses souffrances. Si la volonté de tous conduit au chaos alors la volonté d’un unifie et rend l’existence plus simple. C’est un coup pour le lectorat, qui a croisé cette petite boule de poil dans Tsubasa Reservoir Chronicles ou XXX Holic. Une mascotte bien connue qui a finalement une origine bien plus sérieuse que prévu. Le combat pour le pilier commence donc ! Seulement, Hikaru et Eagle refusent de voir quelqu’un se sacrifier aussi bêtement, puisque le pilier devra être éternellement seul et totalement abandonné des émotions humaines. Ces deux personnages majeurs vont alors entrer dans une lutte contre eux même, un combat de volonté et de détermination pour parvenir jusqu’au bout de la voie du pilier et s’emparer alors du pouvoir de Cephiro. Mais qui dit détenir le pouvoir dit capacité à changer les choses ...

Pour faire tenir tout cela, les auteurs sont obligées de faire preuve de beaucoup d’action et de combats incessants, et bien plus sérieux et prenants que dans les débuts de la série. C’est surprenant de voir un shojo manga autant dévoué à l’action ! Celle-ci a une place prédominante dans le récit, et ce dès le premier tome de la seconde partie. Tout d’abord, on en apprend plus sur les pays qui comptent envahir Cephiro pour prendre possession de la route du pilier et ainsi devenir le pilier de ce monde qui part en ruines. Chizerta et ses djins, Farlène et sa princesse aux illusions, les deux ennemis semblent déterminés mais les magic knights ne le sont pas moins ! C’est donc combat sur combat, mais on s’attache rapidement aux différents participants qui, cette fois-ci, ne sont pas le moins du monde représentés comme les gros méchants par les auteurs. On a alors bien compris que la première trilogie ne s’intéressait pas à cet aspect de l’histoire, et cette fois-ci c’est tout le contraire ! On ne doute pas que les jeunes filles prendront le temps de comprendre leurs opposants avant de les anéantir, pour l’instant elles ne font d’ailleurs que les repousser pour protéger Cephiro. Dans un deuxième temps, l’histoire prend le parti de revenir sur ce qu’il s’est passé, naviguant entre plusieurs souvenirs pour expliquer plus en détail la relation entre Emeraude et Zagat, l’implication des personnages secondaires dans ce bonheur déchu ... Ainsi nous fait-on vaguement réfléchir sur la condition du monde, alors qu’au début de la série cela semblait acquis et évident.

Il nous avait manqué cette dose de psychologie et d’interrogations sur la nature même de Cephiro pour nous sentir réellement à l’aise avec la lecture, c’est chose faite. Et cela a l’avantage de nous faire partager un très bon moment avec une narration plus fluide et intéressante qu’auparavant. Au-delà de l’action, les auteurs prennent le parti de mêler une action parfois dure, une réflexion sur les motivations des ennemis en les transformant en d’autres héros, ce qui est une vision très mature, et en donnant une place privilégiée à la psychologie.
 
 

MAGIC KNIGHT RAYEARTH © 1994 CLAMP / KODANSHA Ltd.

Commentaires

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AngelMercury

De AngelMercury [1732 Pts], le 09 Avril 2014 à 11h25

16/20

Une série que j'apprécie même si ce n'est pas ma préférée de Clamp.

Et j'ai trouvé le dossier  bien écrit et bien mené !

kaihentai

De kaihentai [120 Pts], le 28 Mars 2014 à 15h22

15/20
tres bonne série de clamp

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