L'histoire du film
Lupin III The First démarre en France, quelque part dans la banlieue parisienne, au sein du manoir Bresson, en pleine Deuxième guerre mondiale alors que le pays est déjà sous domination nazie.
Archéologue vétéran à la grande réputation, le dénommé Bresson a tout juste le temps de dire adieu à la famille de son enfant avant que ceux-ci ne s'enfuient avec leur tout jeune bébé et que des soldats allemands ne débarquent chez lui. Tandis que l'éminent archéologue est froidement abattu par les nazis après avoir refusé de leur donner un mystérieux médaillon qu'ils sont venus chercher, une autre voiture ennemie s'est élancée à la poursuite de la famille fuyarde. Une course-poursuite et un carambolage plus loin, la famille Bresson perd la vie, laissant derrière elle le bébé que sa mère a tâché de protéger du choc, tandis qu'un homme allié aux nazis s'empare enfin du médaillon convoité...
Plusieurs années plus tard, sans doute dans les années 1960, un musée parisien est fier de mettre en avant une pièce de collection essentielle, le journal de Bresson... Mais la situation ne manque pas de s'affoler quand arrive une lettre de Lupin III, affirmant qu'il va voler le jour-même ce précieux journal !
Le journal de Bresson est un des rares objets que même l'illustre grand-père de Lupin III n'a jamais réussi à voler, donc notre héros cambrioleur en fait forcément un larcin de choix. Mais ce qu'il n'avait pas forcément prévu, c'est qu'il retrouverait sur sa route la voleuse de son coeur, Fujiko (Magali, si vous êtes restés à l'ancienne vf)... et, surtout, une policière bien trop perspicace pour être honnête.
La jeune Laetitia, puisque c'est son nom, convoite elle aussi le Journal de Bresson pour des raisons bien précises qui ne sont pas forcément de son gré. Et en acceptant, sur sa proposition, de s'allier à cette demoiselle pour récupérer le journal et déchiffrer son impressionnante protection, notre cambrioleur préféré ne sait pas encore qu'il vient de faire le premier pas dans une folle machination nazie menaçant le monde entier...

The First, la facette "tout public" de Lupin
L'histoire de la saga Lupin III en animation peut, grosso modo, se diviser en deux catégories.
D'un côté, il y a le Lupin plus adulte, mature et sombre, qui est celui du manga d'origine de Monkey Punch, des premiers épisodes de la saison 1, puis plus récemment du spin-off Une femme nommée Fujiko Mine et de la trilogie de films de Takeshi Koike.
De l'autre, il y a le Lupin le plus connu (en tout cas en France), celui initié par des certains Hayao Miyazaki et Isao Takahata à l'écran sur la 2e partie de la saison 1 (dont ils ont réalisé les épisodes) puis sur le film Le Château de Cagliostro, qui s'est poursuivi sur la majeure partie des animes de la licence, et où les aventures du détective cambrioleur se veulent plus grand public, Lupin y montrant bien souvent un certain grand coeur et une personnalité bien plus truculente et drôle.
Sans grande surprise, Lupin III The First s'ancre essentiellement dans la deuxième catégorie... mais le fait à sa manière, dans la mesure où, bien loin de nous conter une simple histoire de vol, le récit finit assez vite par s'engager dans quelque chose de plus riche en rebondissements, où le voleur s'improvise notamment archéologue aux côtés de Laetitia, en quête de déchiffrage d'écrits anciens, d'exploration de dangereux lieux bâtis par une civilisation antique très avancée, et de confrontation à des technologies insoupçonnées... le tout en vue de contrer une sombre machination orchestrée par ce qui reste du nazisme, qui emmènera nos héros de Paris à l'Amérique du Sud en passant par le Mexique !

Un film aux nombreuses inspirations
De l'archéologie, des écrits anciens à décrypter et aboutissant à la découverte de technologies anciennes et pourtant très avancées mais oubliées depuis, un complot nazi à affronter pour empêcher le monde de sombrer dans le chaos... Cela ne vous rappelle rien ?
Ce ne serait pas étonnant, car au fil de l'aventure, il semble difficile de ne pas se remémorer les films d'Indiana Jones (et plus encore le film Indiana Jones et La Dernière Croisade, tant le schéma des épreuves au Mexique rappelle à plusieurs égards la dernière ligne droite de ce film, sans oublier la lutte contre les nazis).
Celles et ceux connaissant un peu la carrière de Takashi Yamazaki savent peut-être que le cinéaste apprécie pas mal le cinéma de Spielberg et plus particulièrement ses films d'aventures, et il n'est donc pas forcément étonnant de retrouver ce genre d'influence ici.
Mais plus que ça, Yamazaki est un fan de cinéma de longue date, et ça se ressent à différentes reprises, même brièvement. Ainsi, que ce soit volontaire de la part du réalisateur ou alors complètement inconscient, difficile de ne pas ressentir aussi une influence de Mission Impossible pour certaines scènes (d'autant que Mission Impossible avait déjà inspiré le cinéaste pour son film Returner), de La Mort aux Trousses d'Hitchcock via une scène de chasse à l'homme en avion dans un paysage désert, de la scène de mort de Hans Gruber dans le premier Die Hard en voyant la petite chute au ralenti à la fin du film... ou bien sûr, au Château de Cagliostro de Miyazaki à différents petits moments, comme les instants où Zenigata et ses troupes policières coursent Lupin.
Si certaines de ces inspirations sont peut-être inconscientes de la part de Takashi Yamazaki, d'autres sont clairement avérées, le cinéaste ayant eu l'occasion de revendiquer, dans différentes interviews, les influences du Château de Cagliostro ou d'Indiana Jones.
