Lupin III the First - Actualité manga
Dossier manga - Lupin III the First

Une aventure généreuse


Tout ceci traduit peut-être surtout une chose: le réalisateur se réapproprie, consciemment ou inconsciemment, des éléments cultes d'autres films pour chercher à offrir ici un long-métrage très généreux, et c'est bien ce que Lupin III The First est.

Concrètement, le film offre un scénario assez convenu mais bien campé. Impossible, quand on est spectateur adulte, de ne pas deviner à l'avance la vraie identité de Laetitia ou même le mot de passe déverrouillant le livre: le film ne cherche pas à faire de gros mystère là-dessus, et tout au plus cela pourra-t-il surtout stimuler le plus jeune public, ce long-métrage ayant précisément le don de pouvoir satisfaire autant les enfants que les adultes.

Mais tout ceci répond très bien à une logique du scénario, épaulant les personnages dans leur évolution. Dans cette optique, difficile de ne pas s'attacher à la jeune Laetitia, en grande partie véritable héroïne de ce métrage, au fur et à mesure qu'elle démontre ses talents d'archéologue, sa passion pour ce domaine, sa compréhension de qui elle est réellement, sa réaction en comprenant qu'elle a longtemps été dupée par un "grand-père" bien campé dans son genre...

Et autour d'elle, les héros emblématiques de Lupin III s'agitent à merveille pour la porter en avant. Que ce soit bien sûr notre cher Lupin, toujours aussi guilleret, propice à l'action, et ayant toujours un coup d'avance même quand on le croit fichu. Ce brave inspecteur Zenigata qui sait aussi faire la part des choses et s'associer à son meilleur ennemi quand il faut faire face à une menace plus grande (sans oublier pour autant de repartir à l'assaut de notre éros dès que la situation l'exige !). Jigen et Goemon qui sont toujours là pour tirer avec une précision folle ou tout trancher. Ou l'indispensable Fujiko, qui régale autant pour ses élans de séduction ou sa cupidité que pour ses instants les plus badass rappelant bien qu'elle peut être fatale sur tous les points et très bien se débrouiller par elle-même.

Et c'est en prenant soin de toute ce développement que le long-métrage file tambour battant, en laissant rarement le temps de respirer, puisque même dans les rares moments un peu plus posés Lupin est là pour effectuer quelques-unes de ses facéties. Au gré d'évasions abracadabrantes ou de courses-poursuites effrénées bien aidées par l'indispensable Fiat 500 de nos héros, d'envolées aériennes, d'explorations de lieux anciens piégés, d'explosions de technologies avancées et inconnues... Lupin III The First enchaîne les moments d'aventure à bon rythme, tout en restant fidèle à l'esprit Lupin III via des moments casse-cou joyeusement too much, ne serait-ce que la chute depuis l'engin aérien de Lupin et Laetitia et leur récupération insolite par l'avion de Fujiko. L'esprit bon enfant est là, et le métrage livre une succession de rebondissements rocambolesques enlevés, jusqu'à sa dernière ligne droite se payant avec une malice délectable le Führer lui-même.





La claque technique attendue


Lupin III the First est donc un film pourvu d'une grande générosité... y compris dans son rendu visuel, comme espéré. Car quasiment chaque moment de Lupin III The First témoigne d'une réalisation très soignée.

Cela passe par des moments d'action fluides et toujours rythmés, mais aussi par des "effets de caméra" constants témoignant bien des héritages acquis par Yamazaki via ses réalisations live.

Surtout, le goût du cinéaste pour les effets techniques se ressent bien souvent, et le long-métrage est ainsi traversé d'un bout à l'autre d'un soin méticuleux sur tous les détails: l'effet cuir de la veste de Lupin, les mouvements des cheveux, l'aspect translucide des yeux, le côté métallique des carrosseries, les jeux de lumière, les nuages, les mécanismes, les vues (notamment du Paris de l'époque) reproduites avec soin, le rendu parfois hallucinant de l'eau (un élément réputé pour être souvent difficile à bien rendre en 3D)... sans oublier, bien sûr, le passage très réussi des designs typiques de nos héros de la 2D à la 3D.

Tout respire le travail bien fait, ainsi que l'expérience de Yamazaki pour les effets numériques. Qui plus est, l'ensemble est bien appuyé par des musiques toujours aussi soignées de Yuji Ohno, dont certains morceaux à commencer par le mythique générique/thème principal ont été habilement modernisés sans être trahis. De quoi créer quelques bonnes sensations aux fans de longue date !





Des doublages à la hauteur


Pour finir, il convient de souligner le bon travail effectué sur les doublages, autant en français qu'en japonais.

Etant moi-même, très, très loin d'être friand des vf en temps normal (hormis des exceptions comme pour Cowboy Bebop, Samurai Champloo ou Gurren Lagann, je trouve les vf généralement très fades, avec toujours les mêmes voix qui reviennent, et des intonations souvent aux fraises) il faut bien avouer que la qualité du doublage français est ici tout à fait honorable. Les intonations sont quasiment toujours bonnes et ne nous sortent jamais du film. Il ne faut malheureusement pas compter retrouver les comédiens de doublage historiques de Lupin III en France, notamment parce que le regretté comédien incontournable Philippe Ogouz, qui incarnait Lupin/Edgar, s'est éteint en juillet 2019. Mais la relève semble assurée, chacun étant bien dans son rôle (on regrettera juste quelques rires trop forcés pour le personnage de Lambert, mais rien de méchant). Maxime Donnay campe un Lupin facétieux à souhait tout en essayant de s'approcher du timbre de voix typique du personnage en vf. Quant à Adeline Chetail, bien connue pour ses rôles de Kiki dans Kiki la petite sorcière, d'Amalia dans Wakfu ou encore de Zia dans les nouvelles saisons des Mystérieuses Cités d'Or (parmi de nombreux autres), elle campe une Laetitia impeccable. Et puis, étant donné que les droits d'auteurs des romans initiaux d'Arsène Lupin sont retombés dans le domaine public ces dernières années, on a évidemment droit à un Lupin bel et bien appelé Lupin, comme ce fut le cas pour tous les animes de la saga de ces dernières années.

Quant au doublage japonais, il est véritablement excellent, chaque seiyû étant parfaitement dans son rôle, toujours avec des intonations bien dans le ton et collant efficacement à la personnalité des personnages. Ce n'est pas trop surprenant de la part des seiyûs Kanichi Kurita, Daisuke Namikawa, Kiyoshi Kobayashi, Miyuki Sawashiro et Kôichi Yamadera, qui campent respectivement les rôles de Lupin, Goemon, Jigen, Fujiko et Zenigata depuis plusieurs années. Et il faut d'ailleurs donner une mention spéciale au vétéran Kiyoshi Kobayashi qui, à l'âge de 88 ans, a fait ses adieux au personnage de Jigen il y a seulement quelques mois, après l'avoir campé pendant 52 ans, littéralement depuis les tout débuts de Lupin III en animation avec l'épisode pilote de la saison 1 en 1969. Enfin, concernant la jeune actrice, mannequin et seiyû de Suzu Hirose (notamment vue en actrice dans le film Notre petite sœur de Hirokazu Kore-eda ou dans le drama de Chihayafuru), elle campe avec soin et attachement le personnage inédit de Laetitia.



  
  


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