Loveless - Actualité manga
Dossier manga - Loveless
Lecteurs
19/20

Graphismes, édition, adaptations

 
Graphismes
Un des points forts, c’est clairement et indubitablement le coup de crayon de Kouga Yun. A la fois classique et détonnant, le dessin percute par son soin et son aspect brouillon. Evidemment, les décors sont le plus souvent passés aux oubliettes, dans une impulsion de faire épuré et de se concentrer sur les personnages, ce qui n’est pas si mal en situation de combat, où l’important prend déjà beaucoup de place. Ce que l’on retient assez rapidement des premiers tomes, c’est la poésie des graphismes. Les personnages sont charismatiques, leurs émotions bien mises en avant pour peu que l’on apprécie la base même de l’histoire : En effet, chaque geste tendre entre Sôbi et Ritsuka est un véritable ballet de satisfaction pour les amateurs du genre. Reste pourtant, outre le crayonné qui peut paraître incertain, une réelle assurance dans les dessins qui s’imposent d’eux même comme étant adoucis et, il faut bien le dire, souvent sensuels. Pourtant l’auteur alterne entre pages splendides et certaines autres trop simples … C’est sans doute le seul défaut de ce point de vue, l’inégalité dans l’attention accordée aux personnages (bien évidemment, Ritsuka et Sôbi sont particulièrement soignés, mais leurs compagnons plus secondaires …)
Peu à peu, pourtant, la qualité graphique suit celle du scénario et se détériore, malgré les progrès que l’on pourrait être en droit d’attendre. Tout devient anarchique, sans doute dans un désir d’en faire trop. Et dans un même temps, l’ensemble a perdu sa spontanéité, son assurance maladroite d’où naissait la douce poésie du trait de la mangaka. Bref, un trait qui avait merveilleusement bien démarré, avec beaucoup d’émotion et de pertinence, et qui aura le malheur de se perdre quelque part en route. R.I.P., poétique trait de Kouga Yun. On a maintenant à faire à quelque chose de plus académique et délimité, comme si la liberté du trait s’était évanouie, Ritsuka se métamorphosant d’ailleurs complètement, dans le mauvais sens du terme.


Édition
Le travail de Soleil sur ce titre reste dans l’ensemble assez décevant. Les en-têtes de chapitres sont extrêmement sombres et difficiles à regarder, les pages un peu fines et pas tout à fait blanches, même si comparé au travail récent des éditeurs, cela passe comme monnaie courante. Mais c’est sur la traduction que l’on relève le plus de déceptions : des raccourcis pour faire plus « jeune » ou familier et des mauvaises expressions incorrectes grammaticalement … Sans oublier, justement, l’omission de certaines lettres ou le mauvais ajustement de « cœur » qui devient «  co eur » … Niveau orthographe, la liste s’arrête peut être là … Mais pas la traduction. Il est assez peu fluide de garder ou non les inversions noms - prénoms, selon les envies de la traductrice, ou de laisser les marques de respect à la japonaise, qui n’apportent ici pas de grand intérêt, étant donné que l’on pourrait trouver un équivalent français ! Enfin, et comme dans la plupart des mangas, il reste de nombreuses onomatopées non adaptées et pire, parfois non traduites ! Extrêmement désagréable à la lecture, donc, de tomber sur des signes qui gâchent l’image et dont, en plus, on ne connait pas la signification ! Sans compter les nombreuses pages de pub de l’édition et les ombrages parfois trop uniformes.
Ceci dit, Soleil se rattrape sur le gros format accordé à la série, qui met en valeur le côté agréable de la lecture par une préhension souple et bien adaptée. De plus, les attaques durant les combats sont souvent (du moins étaient, dans les premiers volumes) accompagnés des kanji déterminant les attaques et leurs noms. Cela permet de visualiser leur aspect ritualisé et significatif.
 

Adaptations
La série animée Loveless comporte 12 épisodes de 25 minutes, et a été diffusée du 6 avril au 29 juin 2005 par le studio J.C. Staff, sur la chaine TV Asahi. Elle n’est pas licenciée en France, et a pourtant été la source première de l’engouement pour l’histoire de Ritsuka et de Sobi…
La série bénéficie également d’un artbook, Your eyes only, et d’un roman en deux volumes par Aya Natsui, édité chez Ichijinsha.
   
 
   
    
    

Conclusion

 
Dans un univers fantastique et romancé, Kouga Yun se targue de nous proposer des êtres à oreilles animales, contraints de se battre les uns contre les autres en utilisant des mots pour blesser et entraver. Original, le scénario est surtout rempli d’une grande tendresse, qui unit les protagonistes entre eux dans un ensemble assez particulier. La force de la série est clairement de faire s’emballer les cœurs … Et ça marche. Entre la compassion, l’empathie et l’aversion que l’on pourra éprouver avec force pour chaque personnage, le lecteur en a pour sn argent … Du moins au début de la série. Celle-ci souffre donc malheureusement d’un grand ralentissement actuel, mais au final Loveless reste une petite perle dans le genre, avec sa narration très poétique et légère … Mais pas toujours claire!
 
 
Mise en ligne le 24/09/2010.
Mise à jour le 13/09/2012.
    
    
    
Fiche de la série: Loveless
Fiche de la série VO: Loveless vo
Fiche de l'auteur: Yun Kouga

Dossier réalisé par NiDNiM


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Commentaires

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manga78

De manga78 [2146 Pts], le 02 Octobre 2010 à 13h36

Très bon dossier, qui m'a donné envie de me replonger dans le manga ^^

Gabi2109

De Gabi2109 [176 Pts], le 01 Octobre 2010 à 22h24

Après ce dossier sa me donne envie de lire ce manga. Merci de faire des dossiers d'aussi bonne qualitée!

Zyukkyu

De Zyukkyu, le 28 Septembre 2010 à 09h13

17/20

Merci pour les infos! Ca me permettra de retrouver ses manga V.O. (en occase)

Bien que grand amateur de "Hokuto no Ken" et "Berserk", je conseille vivement Earthian & Gestalt en version Américaine. La langue de Shakespeare s'avère plus lirique et mieux adaptée à ce genre d'histoire et à ce genre de manga en général.

lenalee34750

De lenalee34750, le 26 Septembre 2010 à 00h26

20/20

Tu as parfaitement résumer mes pensées ! Mis à part peu être pour le dessin, que je trouve, même après le 9ème tome, toujours aussi soigner et justement dosé. Effectivement, comme beaucoup de lecteurs à mon avis le penses, ce manga reste assez "trouble", et on à parfois l'impression qu'il se disperse quelque peu... Mais bon, peut être que tout ça va nous amener à un véritable final, et une suite d'aventure pleine de rebondissement. Espérons... Dans tous les cas, c'est toujours avec autant de plaisir que je lis loveless.

misae

De misae [1083 Pts], le 25 Septembre 2010 à 18h29

Il aurait fallu mentionner que l'auteur s'était occupée du chara-design de la série Gundam 00.

OscarFrancois

De OscarFrancois [111 Pts], le 25 Septembre 2010 à 16h16

20/20

Félicitations pour ton article, Nid !

Encore une fois, je suis d'accord avec toi (tu as TOUJOURS raison, owi !!)

Pour répondre à une des questions que tu poses (par rapport à cette ambiance poétique qui s'efface un peu, au fil des tomes) :

"Au final, ce manque de sérieux dans l’opposition malgré l’importance des combats n’est-elle pas préjudiciable au manga ?"

C'est vrai que plus on avance et plus (contrairement à ce "qu'il devrait se faire") on nage en plein brouillard. Les 7 Lunes, les combats... tout semble devenir prétexte à... A quoi ? On suit les persos dans leur vie quotidienne, au point d'oublier la "trame principale"

Mais justement, quelle est-elle, au juste ? Seimei est plus joueur que vilain; le gang lunaire aussi... J'apprécie cette absence de manichéisme, mais trouve qu'il y a trop de flou^^

Et enfin, petite exclamation... pourquoi Ristuka est-il si jeune ? On veut nous faire croire qu'il n'a que 12 ans, alors qu'il raisonne comme un trentenaire ! C'est comme Ciel, de Black butler : faudra qu'on m'explique pourquoi certain(e)s auteur(e)s aiment foutre des pré-pubères dans les bras de grands fous (Sôbi est comblétement maso, et Sebastian n'est même pas humain, lol !)

N'ayant aucun penchant shota, j'apprécie moyennement ce genre de suggestions... bien sûr, on ne dit pas clairement ce qu'il se trame entre Sôbi et Ritsu, mais on montre assez pour laisser imaginer... (des trucs !)

Je continue tout de même à suivre cette série, malgré les faiblesses (scénaristiques et graphiques) des derniers tomes^^

C'était Oscar, le pavé @_@ (oh là là !)

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