Graphisme et édition
Pour s’immiscer dans l’atmosphère de Love so life, rien de tel qu’un trait fin et léger. Ca tombe bien, ce sont justement deux des caractéristiques du coup de crayon de la mangaka. D’emblée, elle aura la faculté de séduire en proposant des planches qui ne souffrent d’aucune lourdeur. Au contraire, de par la finesse de son trait, elle peut même se permettre de charger ses pages, voir même d’user d’une complexité parfois un peu superflue dans sa mise en page, sans que cela ne soit dommageable ou qu’elle donne l’impression d’étouffer ses cases. En outre, la légèreté de ses compositions ajoute à la fluidité de la lecture sans pour autant rendre moins marquants ou pertinents les moments plus importants ou sérieux qui parsèment l’œuvre. De même, Kaede Kouchi parvient à rendre sur le papier et à communiquer avec aisance les émotions de ses personnages au lecteur. Ses créations sont expressives, empreintes de vie. Comme cela a été brièvement évoqué précédemment, cela se ressent aussi dans la mise en page qui se veut dynamique et pleine d’énergie. S’il y a une chose qu’on ne pourra pas reprocher à la mangaka, c’est le peps qui se dégage de ce qu’elle produit. De temps à autre cela peut amener à quelques maladresses mais elles se pardonnent sans peine.
Et bien entendu, pour ce qui est de l’aspect mignon inhérent à la présence, notamment, des jumeaux, il n’y a là non plus rien à redire. La mangaka sait y faire et même les plus gros durs d’entre nous ne pourront s’empêcher d’esquisser de nombreux sourires face aux facéties dont nous gratifient régulièrement ces deux petits bouts de choux pas toujours sages comme des images. En dehors de cela, l’auteure use de façon assez classique de trames sans trop en faire pour autant, ainsi que de quelques et habituelles décorations classiques du genre. Quelques petits motifs floraux par-ci par-là, etc… Rien d’exagéré cependant, bien au contraire. Dès lors, sans être renversant pour autant, l’aspect graphique de Love so life met bien en valeur la série et nous permet de s’immiscer sans la moindre peine dans son univers coloré.
En outre, au-delà d’un graphisme des plus avenants, on notera également que l’édition proposée par Delcourt se révèle tout à fait à la hauteur de la qualité globale de la série. En effet, on a droit à des volumes de bonne facture, avec un produit similaire à ce qu’à l’habitude de nous proposer l’éditeur. On remarque avec plaisir les petits mots de l’auteur en fin d’opus mais aussi et surtout le soin tout particulier qui a été apporté aux couvertures. Effectivement, si ce que nous propose l’édition japonaise était satisfaisant, Delcourt a pris le parti de retravailler en grande partie les chacune des couvertures, notamment au niveau des arrière-plans, pour un résultat qui s’avère en définitive excellent. Le travail fourni par l’éditeur donne indéniablement un cachet supplémentaire aux illustrations de chaque tome et l’on ne peut que saluer cette initiative qui est, dans le cas présent, fort à-propos.
... So life
Il n’y a pas de présent sans passé. Et il n’y pas de futur sans présent. Tout comme il n’y a pas de vie sans amour. Love so life essaie de nous inculquer ces simples petits éléments par l’intermédiaire d’une tranche de vie divinement contée avec justesse. Dans une vie, il n’y a jamais d’exagérations, seulement des redondances, des habitudes, des bouleversements. Cela, la série nous le retranscrit à merveille. Elle nous montre également que la notion de bonheur est parfois une question de perception et d’acceptation. Pour les déprimés de la vie ou pour les bienheureux, Love so life sera apte à plaire à tout un chacun. Il suffit d’être léger et profond, tout à la fois. En tentant la lecture de l’œuvre, c’est essayer d’aimer la vie d’une certaine façon.
La fiche de la série
La fiche vo de la série
La fiche de l'autrice
Mise en ligne le 04/03/2016.
Dossier réalisé par titali
© 2009 by Kaede Kouchi / HAKUSENSHA Inc., Tokyo
