Love so life - Actualité manga
Dossier manga - Love so life

Lorsque les cœurs brisés se réchauffent entre eux


Plusieurs cœurs brisés seront ainsi amenés à se rencontrer. Ils sont encore loin d’imaginer que leurs cœurs meurtris sont destinés à se réchauffer mutuellement. Ils se réchaufferont tant qu’ils vont, à eux seuls, créer quelque chose d’unique et d’inespéré, une famille. Mais, avant de brûler les étapes, commençons par le début.

Tel l’antidote providentiel brandi au dernier instant pour contrecarrer un poison venu d’on ne sait où, Shiharu apparaît pour la première fois devant les yeux de ce cher Monsieur Matsunaga. Voilà qu’une jeune fille frêle et naïve semble avoir gagné l’affection de ses deux neveux tyranniques et méchants. Comment est-ce possible ? L’homme se dit qu’il a pourtant usé de tous les moyens et les tactiques possibles pour mater ces indomptables graines de dragons en puissance. Est-ce une dragonne comme eux qui se cache sous une autre apparence ? Non, on ne dirait pas. Elle a l’air bien trop gentille et mignonne. Des pensées imaginées par l’auteure du dossier, mais qui semblent refléter la réalité lorsque l’on peut voir la tête ahurie de M. Matsunaga. Il n’en faut pas plus pour convaincre celui-ci d’engager la jeune lycéenne comme baby-sitter des deux minis-ogres. Et il n’en faut pas plus pour que le jeune oncle dépassé y trouve la solution à tous ses problèmes. Du jour au lendemain, la maison des Matsunaga s’anime du bon côté. La mystérieuse jeune fille instaure d’emblée une atmosphère saine et joyeuse, qui a tôt fait de stabiliser les deux matous sauvages.





Rires, sourires, jeux, câlins, siestes, petites bêtises, rythment et rythmeront pendant très longtemps le nouveau quotidien des Matsunaga. De manière étrange et pourtant naturelle, une famille atypique et recomposée se construit. Kaede Kouchi ne mettra donc pas longtemps pour mettre en place une telle base. Une fois cela fait, l’auteure se complaira à nous proposer de suivre la vie quotidienne du clan Matsunaga par l’intermédiaire d’histoires indépendantes et suivies. Très vite, tout le monde y trouve ses marques. Shiharu a plaisir à s’occuper régulièrement de ses bouts de chou qu’elle verra à tout jamais comme d’adorables petits moutons inoffensifs. Il n’y a pas à dire, la jeune fille a ce don unique pour apprivoiser l’enfant le plus isolé et terne. Les jumeaux, de leur côté, pourront enfin goûter à ce mot que l’on nomme famille. M. Matsunaga, pour sa part, pourra enfin retourner à une vie plus normale et gérable. Ainsi, tout le monde y gagne. Alors que les jumeaux auraient pu souffrir de l’absence de leurs parents, ils ont eu la chance d’être très bien entourés, d’être entourés de personnes qui ont fait office de parents et qui leur ont donné tout l’amour nécessaire. Shiharu leur a donné la stabilité et l’affection. M. Matsunaga, quant à lui, leur a donné les moyens de subsistance et de protection les plus vitaux. Cette situation familiale, bien qu’atypique, a permis aux jumeaux de devenir des enfants pleins de joie de vivre et de maturité. Vu comme cela, on pourrait se dire que tout est réglé et que l’on peut terminer la série en deux volumes. Mais c’est mal connaître les déboires de cette vie, digne des plus grands alcooliques imprévisibles qui soient.

Shiharu sort de sa solitude et de la mélancolie de ses souvenirs maternels. En étant avec les jumeaux, elle découvre une autre facette de ses souvenirs. Elle fait d’eux une véritable leçon de vie et d’enseignement. Avec eux, elle redécouvre les joies de la vie de famille et prend plaisir à leur faire partager les expériences de son enfance. Au départ timide, elle trouve au fur et à mesure ses marques et sa place auprès des Matsunaga. Peut-être même trop, d’ailleurs...

A force d’être à l’aise dans une famille qui n’est pas la nôtre, comment ne pas dépasser les limites que nous impose notre rôle ? Comment ne pas remettre en cause la place que l’on avait jusqu’ici trouvé ? L’héroïne n’aura de cesse à se poser de telles questions, tandis qu’elle continue à assumer le rôle qu’on lui a attribué. Mais plus le temps passe, plus la réalité est amenée à changer, d’une certaine façon. Elle est la baby-sitter de la maison. C’est vrai. D’un autre côté, elle est plus que cela. Après tout, c’est elle qui s’occupera et éduquera les jumeaux pratiquement tous les jours. Elle va occuper une place qui était jusqu’ici laissée vacante, celle de la mère. Cette réflexion peut être la même pour ce qui est de Seiji Matsunaga, l’oncle des deux orphelins. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne pourront jamais réellement remplacer les deux parents originels. Alors quoi ? Où en est-on ? A un entre-deux sans doute. Qu’on le veuille ou non, on est bel et bien face à une famille. Atypique, certes, mais une famille quand même. Une famille qui semble prendre des allures de réalité, lorsque l’on sait que les deux parents figurants s’auto-attirent...





Faisant face à des difficultés propres mais fédératrices, les personnages de Love so life ont été amenés à trouver et à former ce que l’on pourrait qualifier de « famille ». Toutefois, plutôt que de se limiter à en reprendre la définition connue, ils ont été explorés l’essence-même de cette notion en faisant fi de son enveloppe habituelle. Ainsi, jamais Love so life n’aura véhiculé autant de modernisme et de traditionalisme dans un récit qui se veut pourtant léger et idéaliste. Elle nous démontre qu’elle est bien plus profonde et réaliste qu’on ne pourrait le penser. Après tout, la vie de tout un chacun est faite de tranches de vie, aussi monotones que parfois bouleversantes.
  
  
  


© 2009 by Kaede Kouchi / HAKUSENSHA Inc., Tokyo

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