Lou et l'île aux Sirènes - Actualité manga
Dossier manga - Lou et l'île aux Sirènes

Le propos du film


S'ouvrir aux autres, et s'ouvrir de nouveaux horizons


Au-delà de sa forme très riche, Lou et l'île aux sirènes est également un film qui souhaite aborder avec une certaine profondeur le mal-être qui peut habiter des adolescents comme Kai, jeune garçon monotone et qui se renferme sur lui-même depuis le divorce de ses parents. Même avec ses amis, il apparaît souvent taciturne, et ce n'est pas son grand-père qui le fera changer. Il a tout simplement du mal à ouvrir son cœur, et il est le premier à en souffrir, car il aimerait aller vers les autres mais n'y arrive pas.

C'est précisément en ça que Lou va bouleverser son existence, car cette petite sirène, avec sa vivacité, sa générosité, ses danses sa joie de vivre, est un parfait modèle d'extériorisation. En faisant vivre à Kai voire à ses deux amis des choses parfois folles et dépassant complètement l'entendement, elle va, le plus naturellement du monde, lui montrer de nouvelles choses et ouvrir petit à petit son monde.

Certaines scènes en particulier montrent bien tout le changement qui s'opère peu à peu chez l'adolescent, on pense par exemple au moment où il apprend à nager, où il se frotte enfin aux obstacles invisibles qui le retenaient et qu'il atteint son objectif sans se soucier de craintes futiles.
  
  

La musique pour s'adoucir et se révéler


Omniprésente, la musique a une importance capitale dans le film.

Au début, elle est même la seule chose qui sauve Kai. Etouffé par les autres (ses parents, son grand-père, l'école, la ville elle-même...), ne pouvant suivre sa propre voie, il a alors pour seul exutoire cette musique électronique qu'il part exercer avec ses deux amis à l'écart de la ville (comme pour s'en échapper...). Un exutoire qui sera aussi ce qui va attirer près de lui Lou, enchantée par sa musique.

La musique est ensuite symbole de joie, de bonheur, de fête : chacun se met à danse en roue libre dès que Lou s'y met en l'entendant, elle va permettre à nombre d'habitant de « s'échapper » aussi, d'être moins ternes et de rayonner, et pour ça il faut saluer l'excellente bande originale qui est vraiment emballante.
  
  

Des oppositions classiques


L'un des risques du film était qu'il joue un peu trop sur des dualités devenues tellement présentes dans les fictions qu'elles peuvent commencer à lasser. Ici, elles sont au nombre de deux.

Tout d'abord, l'opposition entre les humains et les créatures marines, deux peuples qui, à la base, ne se côtoient et se craignent sans vraiment se connaître. L'un des messages du film viendra évidemment des ces craintes parfois infondées, et du besoin de dépasser ses angoisses et ses préjugés pour découvrir l'autre. Dans le film, cet aspect apporte un joli message de tolérance qui s'écoule avec naturel car il n'est jamais appuyé. C'est un élément parmi d'autres, qui invite avant tout chacun de nous à ne pas avoir un esprit « étriqué » face à ce qu'on connaît mal. En ce sens, le film développe un joli regard sur le notion de communauté.

Ensuite, l'opposition entre ville et campagne, qui aurait pur être un gros piège. En effet, la petite ville provinciale de Hinashi semble trop repliée sur elle-même et ennuyeuse quand on voit ses habitants, Kai a quitté Tokyo pour y venir... Et il y a surtout les deux amis de Kai, Kunio et Yuho : l'un est déjà voué à prendre la relève de son père au temple de Hinashi, tandis que l'autre a des rêves de gloire à Tokyo est rêve donc de quitter sa petite ville pour gagner la capitale. C'est que la ville semble alors bien attirante à certains égards, mais c'est mal connaître certaines de ses dérives... Un certains que libre se crée alors entre ces deux facettes que sont la province et la ville, et Yuasa n'en fait jamais trop. Il vite les pièges de cette dualité, même si à quelques brèves reprises il n'est pas loin de tomber dedans.
  
  
  

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