Lollipop

Des courbes arrondies relevées par un humour piquant

 
C’est un fait : Lollipop est un shôjo amusant, drôle, divertissant. La première partie de la série, qui s’étend du premier au cinquième volume, plonge le lecteur dans une ambiance de folie. Ricaco Iketani n’use pas de romantisme, d’amour à fleur de peau, de larmes, pour nous attendrir. Elle préfère nous faire sourire, nous surprendre, pour plus nous charmer. L’héroïne, Madoka, est tournée en bourrique maintes et maintes fois. Elle n’est élégante qu’à de rares moments, s’habille de façon étrange (ce qui fait son charme), n’hésite pas à crier quand elle en a envie, à s’exprimer pour dire haut et fort ce qu’elle pense. Madoka est loin des héroïnes fleur bleues, qui cherchent l’amour coûte que coûte. Malgré tout, elle tombe amoureuse ! Mais sa maladresse lui vaut bien des tourments, révélés et romancés dans la seconde partie de la série.
Les yeux globuleux, les cheveux filasses, les lèvres grossies, voilà à quoi ressemble l’héroïne, mais aussi tous les personnages de Lollipop. Pourtant, ce graphisme qu’on reconnaît de loin, on s’y attache, on finit même par l’apprécier. La façon de dessiner de Ricaco Iketani s’éloigne des shôjos traditionnels, mais en même temps, s’en rapproche beaucoup. Les yeux sont les éléments du corps les plus repoussants. Pourtant, ils ne devraient pas, puisqu’ils participent activement à l’expression des sentiments, indispensable dans les mangas pour filles. Eh bien si ! Finalement, on se rend compte que les personnages mis en scène ont un large panel d’expressions, surenchéri par le trait caractéristique de l’auteure. Celui-ci participe activement à l’humour, ce qui rend certaines impressionnantes, surtout lors des premières pages, le temps de s’habituer au style graphique. Madame Shizuru, et Madame Asagi, sont certainement, les personnages les plus éloignées graphiquement : l’une fine, semble parfaite en tous points, et l’autre, dessinée avec davantage de disproportions, ne ressemble plus du tout à une japonaise, mais à une africaine. Ses lèvres, démesurément grosses, ses yeux globuleux, ses cheveux frisés à souhait, font d’elle une figure comique, mais également, très attachante de la série. Enfin, le petit plus qui rapproche graphiquement Lollipop des shôjos classiques est l’utilisation des fleurs. Très présentes, celles-ci couvrent les vêtements de l’héroïne, jusqu’à ses collants parfois, et ceux de Madame Shizuru. Les illustrations de chapitres, bien qu’elles soient en noir et blanc, nous semblent malgré tout pleines de vivacité, de couleurs, et d’élégance : un vrai plaisir.
     
 
 
  
 

Dossier réalisé par LoveHina