Conclusion
Pour ceux qui ne l'ont pas encore deviné, les trois citations : "La vie avant la mort, la force avant la faiblesse, le voyage avant la destination" sont les premières Idéal des Radieux dans la saga de Brandon Sanderson "Les archives de Roshar". C'est une saga de fantasy incroyable, qui fut une véritable révélation pour moi. N'ayant jamais réussi à passer de mes lectures ados de fantasy à celle du rayon "adulte", je n'ai eu que quelques expériences pas terrible, notamment une tentative assez infructueuse de lire "Game of Thrones" qui est... Une véritable purge. Le style est vraiment, vraiment austère et quasi illisible. Si c'est devenu un succès, c'est bien grâce à la série, ne nous mentons pas. (je vais me faire détester pour ce que je viens de dire, je le sens...).
Et puis, vient Brandon Sanderson. Et là, on peut dire ce qu'on veut sur son univers, son écriture est en tout cas un véritable délice. L'univers est fourni, l'histoire est incroyable... Mais c'est long. Chaque tome fait dans les 700-800 pages au moins, donc soyez prêts à vous lancer là dedans !
"La vie avant la mort" : l'arc de Kaladin dans les deux premiers tomes, où ce dernier tente de trouver un sens à sa vie, malgré ses tendances dépressives et suicidaires.
"La force avant la faiblesse" : l'arc de Shallan dans les deux tomes suivants, qui s'émancipe de l'ombre de sa famille et de Jasnah Kholin, l'érudite l'ayant prise sous son aile, tout en faisant face à son passé douloureux.
"Le voyage avant la destination" : l'arc de Dalinar Kholin, celui qui est vu comme le "sauveur" de Roshar, mais qui doit faire face à son passé extrêmement violent et à tous ses regrets.
J'aurais bien fait un dossier sur cette série de romans, mais nous sommes ici sur un site parlant de manga et de culture asiatique en général. Alors, ces citations m'auront permis de tricher un peu. Elles m'auront servi de prétexte pour parler d'actualités, d'oeuvres dont je n'avais pas forcément déjà parlés, où alors certains d'un point de vue différents. J'espère que cette série de dossiers vous aura plu, et aura piqué votre curiosité, que ce soit sur les oeuvres de Brandon Sanderson ou tout simplement les oeuvres dont j'aurais parlé tout au long de ces trois dossiers.
Dossier réalisé par kayukichan
De Yakin, le 09 Septembre 2022 à 11h47
vous ne parlez pas de Bastard!! qui ne finira jamais non plus puisque l'auteur est complètement perdu dans sa propre histoire et qu'il préfère tout refaire pour une nouvelle édition.
la pire fin que j'ai lu c'est celle de NoriTaka.
De kayukichan [650 Pts], le 21 Août 2022 à 12h56
Ah d'accord, j'avais loupé cette info, merci de l'avoir rappelé.
Aprè, ça appuie d'autant plus ce que je dis à la fin : changer le rythme de travail des mangakas. le nombre d'entre eux qui ont des problèmes de santé est assez hallucinant.
De Voq [735 Pts], le 21 Août 2022 à 12h55
« Game of Thrones qui est... Une véritable purge. Le style est vraiment, vraiment austère et quasi illisible. Si c'est devenu un succès, c'est bien grâce à la série, ne nous mentons pas. (je vais me faire détester pour ce que je viens de dire, je le sens...). »
Ah oui, je confirme... la partie entre parenthèses. D'ailleurs je me casse de ce site qui ose étaler une faute de goût aussi flagrante.
Bon, je plaisante, mais je ne suis vraiment pas d'accord avec ça. Le style est assez particulier et je comprends qu'il puisse rebuter, mais de là à le qualifier de quasi illisible, ça me paraît franchement exagéré. Pour ma part j'ai trouvé qu'il fonctionnait pas mal du tout (du moins en VF, à l'époque ça ne faisait pas si longtemps que je lisais en anglais et je dois reconnaître que la VO était encore un peu dense pour moi... enfin, ça ne m'a pas empêché de me jeter sur le tome 5 à sa sortie américaine). Il ne m'a pas fallu plus de 100 ou 200 pages pour être complètement happé. C'est simple, c'est devenu une de mes séries de romans Fantasy favorites. Et c'était avant la série télé. Si la série est devenue un succès, c'est parce qu'elle se base sur d'excellents romans, ne nous mentons pas ;-) À titre personnel, j'en ai arrêté le visionnage en cours de route car je ne voulais pas voir la suite avant de lire la suite.
Soit dit en passant, A Song Of Ice And Fire / Le Trône de Fer était un succès bien avant la série Game of Thrones... mais peut-être de façon plus modeste en France, à cause notamment d'un éditeur aux pratiques peu scrupuleuses, du genre découper les tomes originaux en deux à QUATRE parties vendues 20€ pièce. Après, il n'y a pas que l'éditeur, le marché a pas mal évolué aussi : il y a 10-15 ans, la Fantasy était encore parfois considérée comme une espèce de sous-genre qu'on retrouvait perdu dans un recoin du rayon jeunesse (oui, Le Trône de Fer au rayon jeunesse, normal).
Enfin bref, ça me rappelle une fois de plus que A Dance With Dragons date de 2011, ça commence à faire vraiment long... J'ai envie de croire que The Winds Of Winter finira bien par sortir (après tout, ça fait des années que George R.R. Martin affirme bien progresser dessus), mais après ça il doit encore y avoir A Dream Of Spring, et ça me paraît déjà plus mal barré.
Mais bon, histoire de rejoindre le dossier, même dans l'éventualité où l'œuvre resterait inachevée, je ne considérerais pas pour autant que ça ne valait pas la peine d'en lire le début :-D
Et rien à voir avec Martin, mais puisque je commence par la conclusion, j'ai eu un petit moment d'incompréhension devant le faible nombre de pages indiqué et la répartition des arcs en deux tomes pour les Archives de Roshar... Puis je suis allé me renseigner sur l'édition française pour découvrir que comme souvent avec les gros pavés Fantasy, les tomes ont été coupés en deux à la traduction. (Pas que Fantasy d'ailleurs, même Stephen King y a eu droit une paire de fois. Après tout, pourquoi risquer de rebuter le client avec un gros livre vendu plus cher à cause de son épaisseur quand on peut lui faire payer deux fois un prix standard ?)
Si on veut voir le bon côté des choses, en lisant en anglais je n'en suis qu'au tome 4, alors qu'en lisant en français j'en serais déjà au tome 8 :p
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Mais sinon, en dehors de la Fantasy américaine...
Le voyage avant la destination.
Tiens, je me serais attendu à ce que le sujet soit traité plus sur le plan scénaristique (outre la partie sur la rédemption) que sur celui de la publication ou de la qualité sur la durée. Que ce soit au sens littéral (le voyage ou plus généralement la grande quête dont l'achèvement ne prend son sens qu'à travers le chemin parcouru) ou plus métaphorique (les efforts fournis ont plus de valeur que le résultat obtenu, la fin ne justifie pas toujours les moyens, ce genre de choses). Mais encore une fois, c'est un point de départ qui peut nous emmener dans tout un tas de directions différentes :-)
Concernant les œuvres inachevées, je rejoins l'idée que malgré la frustration, ça n'enlève pas le plaisir qu'on a pu prendre avec ce qui est paru. Je suis heureux que Berserk se poursuive, de savoir qu'on aura une fin même si fatalement différente de ce qu'elle aurait été sous la plume de Miura. Mais même si on m'avait annoncé son arrêt définitif, ça n'en resterait pas moins un titre que j'ai adoré, c'est même le manga qui m'a fait aimer les mangas quand les shonens davantage mis en avant (Naruto ou One Piece, pour ne pas les nommer) ne m'attiraient pas du tout.
Mais parlant de la reprise d'une œuvre inachevée, l'exemple qui me vient tout de suite à l'esprit n'est pas cinématographique mais s'éloigne tout autant du Japon... tout en rejoignant le dossier d'une autre manière : je veux parler de la titanesque saga de La Roue du Temps de Robert Jordan (ou plutôt The Wheel of Time, vu que je suis vite passé à la version originale quand j'ai découvert la merveilleuse traduction à laquelle on avait droit à l'époque... et avec ça, je reviens déjà à la Fantasy américaine). Jordan, sachant qu'il n'aurait pas le temps de tout écrire, a laissé suffisamment de notes pour que la fin puisse voir le jour après son décès... et c'est un à un certain Brandon Sanderson (que j'ai découvert pour l'occasion) qu'a été confiée cette tâche délicate.
Alors ça a sans conteste été écrit différemment de ce qu'aurait fait Jordan, et rien que pour ça les trois tomes de Sanderson ont eu leurs détracteurs. Il y a même eu quelques maladresses (pour le dire crûment : contrairement à Jordan, Sanderson n'a pas pour habitude de gaver le lecteur de détails sans intérêt, alors quand il le fait pour respecter la vision originale, ça ne paraît pas naturel). Mais il a réussi à insuffler un tel dynamisme à l'histoire, là où l'auteur d'origine s'enlisait dans des longueurs de plus en plus décourageantes (réussir à écrire tout un tome de 600 pages où il ne se passe absolument RIEN, juste un état des lieux à ce moment de l'histoire, c'est une forme de génie maléfique) que j'ai eu envie de m'intéresser de plus près à ce que pouvait bien écrire ce Sanderson. J'ai commencé avec Mistborn, puis j'ai continué, jusqu'à arriver à ce qui était alors sa nouvelle série : The Stormlight Archive (autrement dit Les Archives de Roshar en VF). Petite coïncidence, j'ai lu The Way Of Kings il y a précisément 10 ans, en août 2012.
Et je continue de suivre ses sorties de près. En attendant le tome 5 de The Stormlight Archive (et dernier... du premier cycle) qui n'arrivera pas avant fin 2023, on devrait déjà avoir The Lost Metal (fin du deuxième cycle Mistborn) d'ici la fin de l'année.
Bref, je ne prétends pas que c'est comparable avec Berserk, ni que le résultat est toujours convaincant (*tousse*Millenium*tousse*), mais disons qu'avec cette expérience de lecture, je suis beaucoup plus favorable à l'idée d'une œuvre poursuivie par quelqu'un d'autre que je ne l'aurais probablement été sinon.
Pour revenir au sujet des mangas inachevés, pour ma part j'aurais tendance à faire une distinction entre une œuvre originale et une adaptation. Dans le premier cas, quelles que soient les circonstances (la santé, l'éditeur, le manque d'inspiration...), je vais plus facilement me faire une raison, on n'y peut rien. Pour une adaptation inachevée... bon, on n'y peut rien non plus, mais d'une, ça m'énerve un peu, et de deux, je trouve ça assez futile de commencer si c'est pour s'arrêter en cours de route.
C'est surtout aux adaptations de light novels que je pense. Si un éditeur japonais choisit de publier l'adaptation d'un LN en x tomes, il sait que c'est voué à être long, mais l'œuvre a déjà fait ses preuves, et en plus il sait comment l'histoire est écrite et évolue. Et pourtant, on ne compte plus le nombre de mangas qui se bornent à adapter une première partie avant de voir leur publication interrompue, alors que l'histoire ne fait que commencer. Ce n'est pas le carton dont on rêvait ? Allez, on arrête tout et on passe à autre chose. Et puis derrière, les éditeurs français suivent quand même, de toute façon c'est moins risqué de publier une série qui tourne court qu'une série qui risque de s'éterniser. Bilan, le lecteur se retrouve avec une série courte qui ne représente au final qu'un aperçu d'une œuvre beaucoup plus vaste, et en prime le LN n'est même pas disponible chez nous, dans l'immense majorité des cas.
Mais traduisez-nous les romans, plutôt que de nous publier des adaptions pas finies !
Oui, je sais, ce n'est pas dans l'état actuel du marché que ça risque d'arriver (sauf exception), alors disons que c'était mon coup de gueule en l'air. J'ai toujours certains titres en travers de la gorge, comme Alderamin In The Sky arrêté au bout de sept tomes du manga quand l'adaptation de Moi, quand je me réincarne en slime par le même mangaka se poursuit sereinement alors que c'est sympa mais tellement moins prenant / attachant / percutant / insérez-le-qualificatif-de-votre-choix (et ça, en plus, on nous a même traduit le LN... enfin, seulement le début, mais c'est censé reprendre un de ces jours).
Et je parle d'adaptations manga de LN plutôt que d'adaptations animées parce que j'en regarde très peu, mais c'est pareil, à moins d'un plantage monumental, je n'arrive pas à comprendre ce principe de faire une première saison et puis de voir plus tard si on fait la suite ou non. En général, si je sais qu'un manga n'a pas (ou pas encore) été adapté en entier, je ne vais même pas chercher à voir l'anime. Pour dire, je n'ai même pas commencé à regarder L'Attaque des Titans. Et j'ai été tellement déçu quand j'ai découvert que l'« intégrale » blu ray de Bloom Into You ne contenait en fait que la moitié de l'histoire... (Oui, d'accord, j'aurais pu me renseigner un minimum avant achat, mais il ne m'est même pas venu à l'esprit qu'une intégrale pouvait ne pas désigner une adaptation complète.)
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Pour ce qui est des œuvres dont la fin est décevante ou qui deviennent décevantes en cours de route, pas d'avis sur Naruto/Bleach/One Piece, je ne les ai ni lus, ni vus en anime, et je ne vais pas dire jamais, mais je n'ai aucune intention de m'y mettre dans un avenir envisageable.
Cela dit, je doute que quiconque ait besoin de réfléchir longtemps avant de trouver un titre dont la fin déçoit. Et effectivement, ça n'empêche pas d'avoir aimé, et ça n'empêche pas forcément d'y revenir et d'y prendre plaisir une nouvelle fois. Les trois derniers tomes d'Area D ont beau ressembler à une mauvaise imitation de ce qu'était le manga jusque-là, le reste continue de valoir le détour. Le dénouement de Route End qui verse dans le fantastique a beau faire tache vis-à-vis du reste de l'intrigue, les développements auxquels on avait assisté n'en restent pas moins pertinents et intéressants.
Mais l'idée de pouvoir se limiter à une partie de l'œuvre, que l'on peut aimer sans forcément aimer la fin, ou même sans la connaître, fonctionne particulièrement bien dans le registre action/aventure, surtout quand les titres en question ont des arcs bien délimités. Ça peut rester vrai dans d'autres genres, mais ce n'est pas aussi évident.
Certaines fins ont ceci de particulier qu'en plus d'être décevantes, elles projettent une ombre sur le reste de l'œuvre. Ça peut être le genre de fin moisie qui n'arrive même pas à rester cohérente par rapport aux événements qui précèdent (si la pièce manquante qu'on nous donne à la fin d'un roman policier ne s'emboîte pas avec le reste, toute la construction s'effondre), ou qui leur fait perdre tout leur sens (du genre « en fait, tout ça n'était qu'un rêve »).
Ou alors ça peut être une fin, aussi travaillée qu'elle soit, qui ne colle tellement pas avec tout ce qui a été construit jusque-là que le seul fait de la connaître viendrait gâcher une éventuelle relecture. Tout le monde ne sera pas d'accord, mais c'est ce que j'ai ressenti avec Nisekoi, notamment : la fin m'a paru complètement aberrante. Si le but était d'arriver à cette conclusion... alors quelque part, tout ce qui précède est un échec. Enfin, tout, j'exagère, l'humour ne cesse pas de fonctionner à cause de la fin, mais je sais que je ne pourrais pas le relire et apprécier de nouveau l'aspect romance en ayant à l'esprit la façon dont ça se termine. Comme si dans un shojo tout mignon avec un couple évident qui se tourne autour tout du long, l'un des deux changeait subitement d'avis et allait voir ailleurs à la fin : toute l'histoire serait remise en cause.
Dans le fond, certaines fins apportent juste une conclusion (certaines œuvres s'accommodent même très bien d'une fin ouverte), quand d'autres font porter un regard différent sur les événements qui y ont mené... Et ce deuxième type de fin peut venir sublimer une œuvre, ou alors tout gâcher, selon sa pertinence.
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Enfin bref.
À retenir :
Il faut lire Brandon Sanderson.
Et si vous n'avez pas envie d'une longue série de romans qui n'est même pas encore finie, Elantris est très bien aussi.
De Audrey4588 [1332 Pts], le 21 Août 2022 à 09h30
Dans le cas de Hunter x Hunter, il s'agit bien d'un problème de santé. Togashi souffre depuis des années de maux de dos qui l'empêche même de s'asseoir et de tenir un crayon plus que quelques minutes de suite. S'il est en effet connu pour y aller à son rythme, ces soucis médicaux sont bel et bien en cause dans les nombreux hiatus de la série.