Kaneyoshi Izumi - Actualité manga
Dossier manga - Kaneyoshi Izumi
Lecteurs
17/20

100% Doubt : la revanche des moches !

  
 

Personnages


Ai Maekawa



Avant, Ai était une fille banale, même plutôt moche et totalement inintéressante. Une Jimmy, en somme, et n’était entourée que par des amies du même type, ne parlait jamais à un garçon et passait ses étés à la piscine municipale à regarder des gamins se soulager dans l’eau chaude et chlorée. Maintenant, c’est une splendide lycéenne qui attire bien des regards, et notamment ceux des deux garçons les plus populaires de l’école, Sô et Yûchirô. Sous son assurance évidente qu’elle cultive avec attention, pour ne pas ruiner tous les efforts esthétiques entrepris jusque là, Ai est toujours une Jimmy. Elle se pâme devant Sô, ne sait pas vraiment comment réagir dans certaines situations, et a toujours cette sensation gênante de non confiance en elle-même. Ses réactions de pauvre fille font rire tout le monde et inconsciemment elle attire grâce à cette différence, à cette authenticité qui la caractérise. Ai reste très naïve, surtout en ce qui concerne les relations amoureuses, et n’arrive pas vraiment à comprendre ceux qui l’entourent, à son plus grand désarroi. Mais à côté de ce défaut, elle est persévérante, investie dans tout ce qu’elle fait et extrêmement motivée pour aller au bout de ce qu’elle entreprend et au fond des choses. C’est finalement une jeune fille attachante et amusante, qui manque un peu de maturité parfois, à notre plus grand regret. Fidèle et entière, elle ne renonce pas à conquérir Sô malgré la difficulté que celui-ci lui pose constamment.


Sô Ichinose



C’est le beau gosse par excellence. Charmeur, grand, sportif, connaissant toutes les techniques qui font chavirer le cœur des adolescentes, c’est un héros bien léger que l’on croit découvrir. Sortant avec plusieurs filles (ou femmes) en même temps, il se fiche bien du regard des autres et s’exprime d’ailleurs sans complexe, parfois sans aucun tact. Mais étrangement il change peu à peu au contact d’Ai, se mettant à sortir sérieusement avec elle, à rougir parfois devant sa candeur. Au-delà de cette soudaine faiblesse, c’est un garçon un peu étrange. Il sourit tout le temps, même quand ses yeux sont mortellement sérieux et conseillent de reculer prudemment. Il peut se montrer terrifiant rien qu’en riant, et un seul de ses gestes peut se transformer en tentative de faire mal. Très mal. Ses mots également, sont coupants à souhaits et savent être blessants. Mais cette jovialité affichée et masquant ses réels sentiments a peut être une explication tout à fait logique : la famille de Sô ne semble pas aussi simple qu’il veut bien le dire, et sa mère parait lui porter un amour assez limité comparé à son père, qui l’adore. Alors quelles sont vraiment les pensées de ce grand gaillard cachant bien son jeu ? C’est ce que Ai essaie de découvrir tout le long de leur histoire ...


Yûchirô Katô



La roue de secours, le traditionnel meilleur ami fou d’amour pour l’héroïne, le mec qui comble un vide, c’est Yû. Il est gentil, attentionné, très gentlemen et agit à l’instinct. Quelque chose qui le choque, il s’énerve, même quand c’est contre Sô. Yû ne mâche pas ses mots mais a du mal à avouer ses sentiments, assez peu confiant en lui après avoir vécu tout ce temps dans l’ombre de son meilleur ami si brillant, si rayonnant. Il tombe rapidement amoureux d’Ai, même si malheureusement on ne suit que peu cette démarche. C’est là qu’il se révèle un peu, prêt à tout faire pour attirer l’attention de sa belle. Cogner son meilleur ami qui ne prend pas Ai au sérieux, rester à son écoute et essayer de lui montrer ses bons côtés tout en la poussant malgré tout dans les bras de Sô, telle est la nature du candide, bien élevé et extrêmement touchant Yûchiro. Une bonne poire, en somme, qui ne prend pas énormément de relief surtout au début. Il passe son temps à repousser Mina qui le harcèle, la jeune fille étant légèrement trop entreprenante pour lui, alors qu’il préfère le calme et la candeur de sa camarade ancienne Jimmy. Toujours là au bon moment, oreille attentive, Yû est un cliché ambulant mais on ne peut s’empêcher de l’aimer, même si l’envie est forte de lui taper sur le crâne jusqu’à ce qu’il se décide à réellement se battre pour la fille qu’il aime.


Mina Satô



Le crapaud noir. C’est ainsi que Mina est surnommée par ceux qui la connaissent mal. Et il y a de quoi ! Avec son style de Kogaru, elle et son bronzage se font facilement remarquer. Elle en a le caractère aussi, puisqu’elle parle haut et fort de sexe, ne se gênant pas pour affirmer son statut de femme d’expérience et ses qualités en la matière. En premier lieu, une fille que l’on pourrait croire facile. Pourtant Mina l’est beaucoup moins que ce que l’on peut croire. Amoureuse depuis longtemps de Yûchiro, elle lui est dévouée et fait des efforts constants pour lui plaire, même s’il en regarde une autre. Diabolique quand il s’agit de protéger ses intérêts, elle a même commencé par détester Ai-Ai à son entrée au lycée, pensant qu’elle lui volait son Yû adoré. Et si ce dernier la repousse constamment, Mina continue. En se faisant belle, en étant à l’écoute et serviable, en adoptant un de ses oisillons de perruche, bref ... elle se bat réellement pour son amour et cela lui donne un relief qu’il n’est pas évident de déceler. Car à côté de ça, elle reste superficielle et semble créée pour l’humour du manga : elle nous fait rire par sa simplicité et ses réactions exagérées, par son look bien particulier et son franc parler. Un peu trop, parfois, pour que l’on s’intéresse vraiment à elle. 
 
 
 
 
 

Développement


Le conte de fée ne serait pas forcément qu’un mythe étrange et sombre que l’on oublie au fur et à mesure des désillusions de la vie. Peut être, oui peut être qu’un crapaud peut se transformer en princesse et épouser le prince charmant. C’est du moins la promesse que nous fait 100% Doubt, et ce dès le début. L’héroïne est une fille plus que banale, voire carrément moche et proche du néant en termes d’attirance et de séduction. Elle a l’esprit aussi soumis que son apparence physique lui ordonne d’être, et passe son temps à cracher sur les autres pour se donner un semblant d’importance dans sa vie minable. Le crapaud par excellence, que personne ne remarque, que tout le monde écrase avec plus ou moins d’amusement. Mais comme elle a tout de même une qualité prégnante, Ai va tout mettre en œuvre pour changer. Tout. Si elle n’a aucune confiance en elle, la jeune fille se construit un masque de beauté pure, embellit sa plastique et se transforme en fille parfaite. Sauf que lorsque l’on a vécu la plupart de sa vie en tant que parasite immonde aux yeux des autres, c’est loin d’être évident de se comporter comme une femme fatale ! Ai est tellement attachée à l’apparence qu’elle en fait un leitmotiv, convaincue que si elle a ça alors elle sera heureuse, entourée de beaux garçons, populaire. Ce qui est vrai. Toutefois, son obsession pour l’apparence va la conduire à des attitudes bien étranges, retours de ses réflexes passés, quand elle n’était encore qu’un point dans le mur aux yeux de ses camarades. D’ailleurs, cette idée de la beauté est ce qui guide le manga, d’un ton amusant et plaisant, et remplace même l’amour sur le podium de l’intérêt. C’est comme une ligne de conduite, et tous s’expriment avec facilité et désinvolture sur la question. Ai est la plus spectaculaire, assénant des vérités à ses camarades dont elles se souviennent longtemps. Ce n’est pas tout d’être jalouses, il faut encore prétendre essayer de l’égaler ! La jeune fille, portée par un passé qui lui a demandé beaucoup d’efforts et de sacrifices, sème la bonne parole en ce qui concerne la volonté personnelle et le pouvoir de celle-ci. Qu’on ne vienne pas lui dire qu’elle a de la chance d’avoir son apparence ! Sô agit de la même manière, sanctionnant durement les propos du style « je peux bien être grosse il m’aimera pour ce que je suis vraiment ». Et au fond, il n’a pas tord. Ça ne fait pas toujours plaisir à lire pour les plus complexées des lectrices, mais c’est une réalité.

Entre une beauté intérieure couplée à une apparence physique agréable et juste un caractère magnifique et conciliant, c’est vite vu. Le manga met alors le doigt sur cet incontournable, ce point si crucial de l’apparence dans la société. Et les personnages l’abordent sans hypocrisie, avec une franchise incroyable et qui souvent tombe juste. Cela les rend parfois détestables tant ils paraissent arrogants et sûrs d’eux, mais en gardant à l’esprit que tout n’est qu’une affaire d’efforts et de persévérance, on arrive mieux à comprendre leur véhémence et la dureté de leurs propos. On trouve d’autres gros clichés, comme le prince charmant Sô. Le garçon à l’allure magnifique, sourire charmeur et répartie à toute épreuve. Mais finalement, pas si charmant que ça. Il parle de façon grossière, semble se foutre de tout, est capable de frapper quelqu’un sans hésiter, s’adresse parfois de façon plus que glaciale à qui l’a énervé, ne voit rien, s’amuse avec les filles qui sortent avec lui ... Bref, bourré de défauts et totalement insouciant. Détestable, et pourtant c’est bien le héros du manga, celui qui séduit Ai dès le début, sans lui laisser le moindre temps de résister. C’est d’ailleurs presque hilarant la manière qu’a Ai de tomber amoureuse de cet imbécile et de le suivre au bout du monde suite à un bête coup de foudre. Mais cela nous apprend une chose : malgré les apparences, Kaneyoshi Izumi ne s’intéresse pas vraiment aux émotions entre les deux jeunes gens. C’est bien sûr son thème de départ, mais on voit bien qu’elle se soucie peu de leur évolution puisqu’ils restent plus d’un an ensemble sans qu’il ne se passe rien de bien mémorable entre eux. Une preuve supplémentaire, ajoutée à la ridicule façon dont Ai succombe, pour nous montrer qu’il y a bien plus qu’une romance derrière 100% Doubt. L’amour, c’est très surfait et on le voit encore plus avec les tristes destins de Mina et Yû : la première aime le second mais n’aura droit à aucun moment romantique, ni même à aucun espoir. Rien, nada, elle est juste là pour le comique. Et ça nous permet avant tout de nous libérer d’un marasme de bons sentiments qui n’aurait alors pas manqué de nous alpaguer. Le second, Yû, est amoureux d’Ai mais mise à part une pauvre tentative en début de série puis des regrets éternels, rien non plus. Pas de lot de consolation, ni pour la kogaru vulgaire ni pour le meilleur ami qui n’est là que comme faire valoir de Sô. Ils jouent pourtant un rôle primordial dans la bonne humeur de la série et au final, on l’aura bien compris, c’est ce qui prime dans le manga et ce qui nous plait réellement.

Il existe malgré tout un paradoxe de taille dans la série. La narration suit en effet un rythme endiablé, avec de nouveaux rebondissements, des nouvelles adversaires pour Ai, des chapitres un peu à part pour certains axes à développer, des secrets, des jalousies, des ... Bref, beaucoup beaucoup de choses dans chaque volume pour nous amener peu à peu vers la fin. Et une constatation un peu amère : les protagonistes stagnent. Leurs caractères ne se développent pas, sauf pour Sô qui évolue un peu au milieu de toutes ces filles en furie qui le veulent juste pour elle. Ai reste la même qu’au début, combattante, un peu bête et terriblement amoureuse, et il en est de même pour tous les autres. Les ennemies restent des ennemies jusqu’au bout, le connard de service de même ... Bref on s’ennuie presque de ce manque d’évolution, parfois, d’autant plus qu’il tranche horriblement avec un scénario dans lequel il se passe toujours quelque chose. Enfin, notons que si la série séduit rapidement et durant de nombreux volumes, le dernier déçoit passablement avec une fin digne des pires clichés du cinéma à l’eau de rose, une rivale supplémentaire qui sort de nulle part et dont personne n’explique les souffrances qui la pousse à vouloir s’approprier Sô ... Bref,  une déception amère qui reste en travers de la gorge des lecteurs malgré un développement très satisfaisant en amont. Cette série est donc plus simple et à la fois plus complexe qu’il n’y parait, puisqu’elle se centre avant tout sur l’humour, le côté un peu décalé et les énormes stéréotypes que l’on reprendra plus tard puisque c’est une constante dans l’œuvre de l’auteur.



© KANEYOSHI IZUMI / SHOGAKUKAN Inc. Ltd.

Commentaires

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Museumanga

De Museumanga [5963 Pts], le 26 Novembre 2011 à 14h24

16/20

OMG ça me donne envie de commencer 100%Doubt moi .<

mangashojo

De mangashojo [2558 Pts], le 26 Novembre 2011 à 11h47

18/20

j'ai lu ton dossier et j'ai appris  kaneyoshi izumi . je noté 18/20

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