Kaneyoshi Izumi - Actualité manga
Dossier manga - Kaneyoshi Izumi
Lecteurs
17/20

Seiho men’s school: le monde des hommes, des vrais !

 
 

Personnages


Chihara Maki



S’il n’y a pas vraiment de héros dans cette histoire, c’est tout de même Maki que l’on découvre en premier et que l’on approfondit le plus, sur la petite bande des quatre personnages principaux de l’histoire. C’est un jeune homme, pas très grand pour son âge, au visage d’ange et à l’air inoffensif. Mais quand Maki s’énerve, il active un mode berseker très légèrement effrayant et se retrouve investi d’une force assez impressionnante, capable de mettre nombres de ses adversaires au tapis grâce à son agilité et à sa rapidité, sa fine stature aidant. Aussi, mieux vaut éviter de le contrarier et les rares s’y étant risqués ne feront plus l’erreur de recommencer. C’est, de tous, celui qui a le passé le plus sombre. L’amour ne lui est pas inconnu, contrairement à d’autres, mais il ne le recherche plus spécialement, ayant perdu quelqu’un de cher à ses yeux en venant ici. Très fragile à ce sujet, il va découvrir la paix du cœur avec Takano, qui le bouleverse autant qu’elle l’attire. Maki est un ami au caractère changeant mais son respect est une chose précieuse, qu’il ne donne qu’une fois. Un peu simplet sur les bords, il a du mal à décrypter les sentiments de sa copine et c’est un véritable parcours du combattant qui s’annonce pour lui ...


Rui Kamiki



L’adolescent parfait. Sportif, intelligent, grand, beau, serviable, souriant, dévoué et investi. Il sait tout faire, répond à toutes les demandes, est partout à la fois et ça sans se lasser. Pas étonnant que Miyagi tombe immédiatement sous son charme. Pourtant, Kamiki est un vrai désastre en amour ! Déjà, son cœur semble pris par une histoire compliquée qu’il faudra rapidement mettre au clair pour apaiser sa peine, ensuite il ne saisit pas ce que pourrait attendre une fille de sa part. Miyagi va tout faire pour sortir avec lui, et quand elle réussit il lui faudra encore gérer l’apparente nonchalance dont il fait preuve tout le temps. Kamiki est si irréprochable que quand une faiblesse le prend, c’est tout le lycée qui est remué par les conséquences. C’est toutefois quelqu’un d’apprécié, et on peut évidemment compter sur lui et sur son don naturel pour apaiser les gens. En quelques mots, une grande ombre placide qui fait partie du décor, tellement qu’on ne se rend même plus compte à quel point il fait des efforts pour répondre aux attentes que l’on place en lui.


Mamoru Hanai



Bien qu’il puisse passer pour un personnage secondaire, Hanai fait malgré tout partie de la bande principale de nos quatre joyeux lycéens. Il est ... particulier. Alors que tous les jeunes hommes de cette école ne rêvent que d’évasion et de jolies formes féminines, lui aime beaucoup son sort et n’échangerait sa place pour rien au monde. Il en fallait un, dans cette école pour garçon, afin de rajouter en comique à la situation. C’est lui. Hanai est joyeux, simple et prend la vie comme elle vient. Il est ravi d’être entouré de ses camarades, mais ne tente pas vraiment plus. Il porte pourtant sur tout ce petit monde un regard juste et aiguisé, et ses conseils sont souvent précieux. Il fait parfois un lien très amusant entre ses camarades et les filles, notamment entre Kamiki et Miyagi qui sont incapables de se comprendre. Et ce malgré le fait qu’il vénère Kamiki. En somme, c’est un bon ami et un précieux conseiller, malgré ses goûts bizarres et ses réflexions qui semblent parfois le faire rentrer dans un tout autre monde que personne ne comprend.


Hidetoshi Nogami



Sous ses airs de garçon sérieux à lunettes, Nogami est bien plus qu’un simple intellectuel. C’est sans doute celui des quatre qui est le plus difficile à cerner. S’il fait indiscutablement partie des meilleurs élèves de l’école, en matière de relations humaines il a encore tout à apprendre. Même avec ses amis, ça bloque souvent et il n’est pas rare que la voix s’élève rapidement, surtout avec Maki. Il est pourtant d’un grand secours quand des problèmes d’ordres pratiques se présentent, tant qu’il ne s’agit pas d’amour sur quoi il a une idée toute faite ... et pas vraiment réaliste. Il va entreprendre une histoire d’amour avec un professeur, histoire de compliquer encore plus la chose, et cette dernière qui attache beaucoup d’importance aux attentions qu’on lui porte n’a pas fini de trembler d’incompréhension devant celui qui, malgré tout, l’aime. Touchant parfois, Nogami est surtout là pour l’humour et le côté déconne du manga, puisque ses moments sérieux n’ont pas de réel impact émotionnel.


Erika Takano



Une jeune fille bien mystérieuse que Takano. Impassible et froide, le visage dur et des phrases cinglantes à la bouche. Cette demoiselle n’a jamais été tendre, parce que personne ne l’a été avec elle. Franche, directe et même parfois dépourvue du moindre tact c’est à se demander comment elle peut bien s’entendre avec sa meilleure amie, Miyagi. Insupportable quand on ne la connait pas, ce n’est pas beaucoup mieux après. Pourtant Maki va tomber sous son charme lointain, un jour qu’il la rencontre alors qu’elle surfait sur les vagues. Sa distance l’attire car il a l’impression d’être en sécurité, loin de l’amour, mais il va découvrir la fragilité de celle qui semble être sa punition, portant le même prénom de la fille qu’il a aimé. Comme si elle semblait lui tendre une perche pour être heureux, l’affolant complètement et le rendant plus distant dans ses sentiments. Mais la fragilité ténue de Takano va finalement avoir raison de leurs difficultés, pour former un couple bien plus solide qu’il n’y paraissait.


Fuyuka Miyagi



La candeur même, parfois la bêtise, Miyagi est une jeune fille qui déborde d’énergie. Trop, tout le temps, voilà qui la résume bien. C’est la meilleure amie de Takano et pourtant elles ne pourraient pas se ressembler moins : Miyagi est excentrique, tête en l’air, changeante, lunatique, impulsive et susceptible. De plus, elle manque cruellement de confiance en elle et son rapport aux garçons est un peu particulier : en rencontrant Kamiki elle décide de sortir avec lui, à tout prix. Et pourtant elle ne cesse de faire des erreurs, de ne pas savoir quoi faire, d’essayer à tord ... Bref, aucune expérience avec les garçons et elle se retrouve souvent triste en se montant la tête ou en se confrontant à la réelle nature de Kamiki : froid, sous ses airs attentionnés. Elle a un rôle indéniablement comique dans la série, et par sa fraicheur et sa naïveté elle permet au récit de ne pas paraitre trop lourd après un chapitre un peu plus sérieux. Il est toutefois dommage qu’elle manque parfois un peu de consistance, s’effaçant derrière sa meilleure amie comme c’est d’ailleurs réellement le cas dans la narration.
 
 
   
 
 

Développement

 
Les hommes, dans le shojo, ce n’est pourtant pas un sujet que l’on a l’habitude de développer. Du moins, pas de cette manière et définitivement pas en tant que cercle de héros. Et pourtant, dans Seiho men’s school, les jeunes gens sont à l’honneur et on leur réserve entièrement la part belle, même si leurs routes ne pourront pas manquer celles de leurs camarades féminines. Mais c’est avant tout un univers très fermé que l’on apprend à découvrir. Cet internat n’offre en effet pas beaucoup de distraction, puisque les alentours de l’école sont peu variés, et le petit village qui abrite l’établissement est bien calme au jour le jour. Ce cadre permet alors, en théorie, à nos héros d’étudier sérieusement. Ils sont promis à un bel avenir dans ce lycée de haut niveau, seulement en attendant leur adolescence leur échappe ... En tout cas aucun doute quant à la nature des habitants : les chambres sont parfois sales, les magazines pornos côtoient de près les cafards et les engueulades avec bagarres à mains nues ne sont pas rares. Dans les couloirs on voit parfois Maki péter un câble et agresser celui qui a eu le malheur de le déranger. Ce cocktail explosif est à la fois réaliste et amusant. On sent bien que le monde féminin leur est inconnu et incompréhensible, à partir de multiples situations on en a la preuve. L’esprit d’une femme est un terrain miné qu’il leur tarderait d’apprivoiser, sans réel succès. Les chapitres qui nous expliquent cet état d’esprit sont souvent drôles, désopilants et remplis d’un humour autour de la proximité masculine qui, si elle est parfois exagérée, est plutôt pertinente. La vie en communauté n’a rien d’un parcours de santé et Kaneyoshi Izumi nous le montre avec fraicheur et simplicité. Autant de garçons ensembles, ce n’est pas vraiment un monde merveilleux pour toute jeune fille mais plutôt un repaire d’adolescents frustrés, enfermés dans leur routine et qui s’ennuient sérieusement.

Mais étonnamment, sous leurs airs machos et leurs regards imposants, ces petits hommes se font totalement gouverner par les rares femmes qui dirigent leur vie. On en connait surtout deux, et elles représentent parfaitement l’influence qu’une femme peut avoir sans même parfois le vouloir. Takano, c’est par sa rigidité, son côté froid et inabordable qu’elle oblige les autres à faire des efforts pour lui parler, et cela marche bien mieux avec les garçons, attirés par ses charmes, qu’avec ses camarades qui la détestent justement pour ça. Miyagi, sous ses dehors naïfs et totalement inoffensifs, n’est pas en reste. Elle est tête en l’air, elle parait toujours en retard de tout, ne comprend pas tout, fait de bêtes efforts pour contenter celui qu’elle aime ... et c’est justement ça qui marche. Elle dirige, inconsciemment et dans l’ombre, la rigueur de Kamiki. En faisant des crises pour un rien, malgré ses efforts pour se contenir, en exigeant certaines choses et en paraissait soumise sur d’autres points, en ne sachant jamais quoi faire ... C’est cette naïveté qui la rend si redoutable au contact des autres, parce que l’on a envie de la contenter et de la rassurer, cette « brave bête ». Enfin, nommons tout de même Erika qui dirige la vie de Maki par son absence et exerce une forte influence sur ses émotions et ses réactions, malgré sa disparition. L’accent est mis sur lui puisqu’il est le narrateur principal et récurrent, bien que l’auteur n’hésite pas en changer régulièrement pour nous permettre de nous rapprocher de chacun de ces garçons que la vie soutient, dans leurs peines et leurs joies. Et même le professeur dont Nogami est amoureux : par sa bêtise et sa simplicité elle mène ce pervers un peu douteux par le bout du nez, jouant avec ses sentiments au moins autant qu’il joue avec les siens. C’est donc bien un monde d’hommes que nous propose de découvrir la série -bien que gardant un ton shojo très romancé-, mais celui d’hommes dirigés et influencés par les filles qui les séduisent. Juste morale en vérité, puisque sinon ils seraient encore perdus dans leur internat, à se demander quoi faire avec une fille dans un lit alors même qu’ils n’accordent qu’une fois tous les 6 mois la parole à une fille autre que leur sœur.

On a ici la chance d’avoir une image assez juste des relations adolescentes, malgré l’humour que l’auteur ne manque pas de distiller à chaque page ou presque. Parce que les pensées de ces garçons sont focalisées sur une seule chose : trouver quelqu’un. Avoir une copine, devenir enfin « en couple », la voir, l’appeler, lui envoyer des mails et montrer sa photo aux copains jaloux. Tous les avantages, donc, d’une relation qu’ils idéalisent totalement et sans hésiter. Parce que c’est le propre d’être jeune et de penser qu’une fois une copine sous le bras, tout va bien. Seuls ceux qui ont la chance d’en avoir une à la fin du manga se seront rendu compte qu’il n’en est rien ... En tout cas, après cette volonté inébranlable de se trouver quelqu’un, ce qui vaut aussi pour ces demoiselles, viennent les vraies questions. Une fois trouvée la bonne personne, que faire, comment agir, que dire, quand ? Autant d’interrogations qui sont le véritable centre des problèmes de cette époque. Finalement, le plus dur n’est pas d’avoir quelqu’un dans sa vie mais c’est de le garder et de le comprendre, pour avancer de concert vers une même direction. Rien de plus difficile. Un autre standard de l’adolescence est abordé ici : la volonté de ne pas grandir trop vite. Se cachent derrière des apparences, des préjugés qu’on leur donne, ceux qui ne veulent pas avancer et préfèrent qu’on les imagine plutôt que l’on puisse les voir réellement. Kamiki et son air impassible qui peut en fait se révéler être un grand impulsif colérique, Takano qui parait inaccessible alors qu’elle est extrêmement sensible et susceptible, Maki qui se protège du fantôme d’Erika en fuyant les autres par son attitude impulsive ou au contraire très raisonnée en présence de sa nouvelle petite amie ... Autant de comportement qui trahissent les faiblesses des uns et des autres, qui préfèrent se rendre différents pour qu’on oublie qu’ils sont aussi faibles et fragiles que les autres. Ils ouvrent cependant peu à peu leurs cœurs, révélant leur véritable apparence au public qui apprécie beaucoup de voir qu’il n’y a pas qu’une dimension à ces personnages, comme c’est parfois un peu le cas dans 100% Doubt ...
  
 

© KANEYOSHI IZUMI / SHOGAKUKAN Inc. Ltd.

Commentaires

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Museumanga

De Museumanga [5963 Pts], le 26 Novembre 2011 à 14h24

16/20

OMG ça me donne envie de commencer 100%Doubt moi .<

mangashojo

De mangashojo [2563 Pts], le 26 Novembre 2011 à 11h47

18/20

j'ai lu ton dossier et j'ai appris  kaneyoshi izumi . je noté 18/20

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