Jujutsu Kaisen 0

Jujutsu Kaisen 0, le film !

Lorsque s’achève la diffusion de la première saison de l’adaptation animée de Jujutsu Kaisen, l’annonce fait grand bruit : La suite du projet sera un film cinéma, adaptant le préquel qu’est Jujutsu Kaisen 0 ! Si ce choix fait sens pour le lectorat français qu’il n’a découvert l’École d’Exorcisme de Tokyo qu’après avoir fait connaissance avec les aventures de Yuji Itadori, ce n’était pas le cas pour le réalisateur de la saison 1 et du film, Sunghoo Park. Pour lui qui a été captivé par le récit de Yuta, dans un pays où celui-ci faisait figure de manga de base, la sélection du point de départ n’était pas une évidence. Selon ses dires, il a même été question de commencer l’adaptation animée par Jujutsu Kaisen 0 !

Mais c’est finalement le choix d’un film qui s’est fait, un moyen d’adapter cette histoire avec les honneurs des conditions de visionnage des salles obscures pour les spectateurs. La production commence dans la foulée de celle de la première saison, le réalisateur conservant l’équipe principale. Ainsi, Hiroshi Seko reste à l’écriture de l’histoire et du script (en se basant sur le one shot de Gege Akutami), tandis que le character design reste composé par Tadashi Hiramitsu et que quatre des directeurs d’animation en chef du format TV reprennent leurs postes : Terumi Nishii, Yumi Kobayashi, Sayaka Koiso et Takako Shimizu. Pourtant, Jujutsu Kaisen 0 est un film aux atmosphères différentes de celles de la série animée…

Après une courte introduction macabre, l’histoire s’ouvre sur la piste Greatest Strenght composée par Hiroaki Tsutsumi, sur laquelle les vocalistes Chez, Jessica Gelinas et Toft Willingham posent leurs timbres. Une mise en bouche pleine de mélancolie, à l’image d’un Yuta marqué par la peur de blesser son entourage, à cause du Fléau qui le hante. Suivant l’évolution de la psychologie de ce protagoniste, le métrage adapte ses tons, mais gardant globalement des airs doux quand il s’agit de s’intéresser au héros et aux liens qu’il tissera au fil de l’histoire. Et peut-être est-ce pour ce parti-pris d’ambiance que des spectateurs n’ayant que moyennement adhéré à la première saison de l’anime ont davantage trouvé chaussure à leur pied avec le film. Il faut dire que le one shot lui-même présente des singularités, faisant de JJK0 un chapitre à part, qui peut trouver ses fans même chez les réfractaires au récit principal. Et c’est dans cette volonté, assumée, de rester fidèle à l’œuvre de Gege Akutami que Sunghoo Park et les artistes qui l’accompagnent ont pu donner vie à cette adaptation aux ingrédients différents de la série télévisée.

Et pour rendre ces spécificités, le réalisateur a cherché à profiter de l’élément central octroyé par un cinéma : La taille de l’écran. Son mot d’ordre était de proposer des environnements détaillés, capables de véhiculer un maximum d’informations, de manière à permettre au spectateur de s’imprégner de l’atmosphère de l’école d’exorcisme de Tokyo. Teppei Ito, déjà directeur de la photographie sur la saison première, a bien cerné ces enjeux pour donner des reliefs différents, aux couleurs chaudes. Et, bien entendu, il y a aussi le sens du spectacle que doit rendre un film cinéma. Ainsi, Sunghoo Park admet que l’excitation était à son comble quand il s’agissait de travailler sur la bataille finale. Un combat spectaculaire, évoluant sur deux fronts distincts. Ceux de Kyoto et de Shinjuku n’a pas manqué d’ébahir par son déchainement de combats, et son zeste de fan-service marqué par l’intervention de personnages issues des premières arcs de l’histoire principale, mais qui n’apparaissent pas dans le manga. Voilà même une bonne incarnation du cadeau aux fans, le spectateur non initié n’étant pas dérouté par ces personnages qu’il ne connait pas, là où le passionné apprécie leur inclusion dans ce morceau de l’intrigue de Jujutsu Kaisen.

Le film Jujutsu Kaisen 0 fut un véritable cadeau de Noël de l’année 2021 pour les fans nippons, celui-ci étant sorti dans les salles obscures le 24 décembre. Chez nous, il s’agira d’une sortie en deux temps, organisée par Crunchyroll. Le 13 mars 2022, des avant-premières sont proposées dans tous le pays, avec distribution pour certains chanceux d’un livret exclusif, le même que celui qui fut distribué au Japon… mais traduit dans la langue de Molière. Les plus patients n’ont eu qu’à attendre trois petits jours supplémentaires, la sortie nationale ayant eu lieu le 16 mars 2022. Côté box-office français, 529 828 entrées ont été notées, du 13 mars au 25 mai, selon Allociné. A titre de comparaison, Demon Slayer : Le train de l’infini a enregistré 727 889 spectateurs, Dragon Ball Super : Broly 561 924, et One Piece Red 972 972 entrées.

Une sortie physique sous la bannière Crunchyroll a eu lieu chez nous le 18 avril, soit il y a à peine quelques jours à l’heure où ce dossier est publié, même si certaines enseignes les commercialisaient une dizaine de jours auparavant. Outre une version DVD simple et un Blu-ray unitaire, une édition steelbook regroupe les deux formats, sans vrais contenus supplémentaires. A réserver aux collectionneurs, donc.