Japan Touch 2010

A l'affiche...

 

Naoyuki Ochiai, Invité d'honneur

Pour la première fois de son existence, Asiexpo a réussi l'entreprise de faire venir un véritable mangaka au sein de sa convention. Il s'agit de Naoyuki Ochiai, auteur qui fêtera l'année prochaine ses vingt ans de carrière. Nous le connaissons en France depuis mars 2010, par le biais de Syndrome 1866, série (fortement recommandée par la rédaction!) qui se veut la libre adaptation du célèbre Crime et Chatiment de Fédor Dostoïevski dans un Japon contemporain. Pour l'auteur, la Japan Touch fut l'occasion de faire connaitre son manga à un public jeune, et peu curieux en temps normal de ce genre d'œuvres, en se prêtant bien volontiers au jeu des dédicaces. Espérons que l'initiative ait fait mouche !
   
 
 
Accompagné de son directeur éditorial ainsi que de Dominique Véret, directeur de collection manga de Akata/Delcourt, le mangaka a également présenté son travail au travers d'une conférence très intéressante. Plutôt que de présenter son manga et d'y offrir des digressions, l'auteur a opté pour la description de la préparation de ses planches, étape par étape. Le public a pu ainsi découvrir ou redécouvrir le processus de création d'un manga, des idées directives au rendu final en passant par le "name", l'encrage et le tramage.

Pour illustrer son propos, l'auteur n'est pas venu les mains vides ! Nous avons ainsi pu nous délecter de planches originales, tandis que le mangaka dévoilait aussi ses outils de travail et ses plumes favorites. Enfin, M. Ochiai a donné quelques conseils sur la manière d'être publié. Cette conférence très didactique (pour laquelle l'auteur a avoué y passer une nuit blanche de préparation) n'a pas donné lieu à beaucoup de questions du fait de sa clarté et de sa richesse, et fut saluée par une longue ovation du public lyonnais ! Au final, tout le monde y aura trouvé son bonheur et aura pu en ressortir de manière satisfaite.
 
  
  
  

Auteurs français

La convention n'a pas failli à son habituelle représentation du milieu encore modeste, mais en plein essor, des auteurs de global manga ou de bandes dessinées au style graphique proche. Leur lieu de rendez-vous avec les visiteurs étaient sans conteste le point de dédicaces. Les longues plages horaires dédiées, associées à une affluence très modeste (aux antipodes de celles de la Japan Expo) permirent pour les fans d'avoir des discussions privilégiées avec leurs auteurs, et des dessins personnalisés, allant au delà de la simple signature. Les lecteurs plus curieux purent également se procurer les différents ouvrages des artistes via le stand voisin de la librairie Gibert Joseph.

Nous pouvions y retrouver certaines habituées, notamment Nauriel, auteur de la série Nanami publiée chez Dargaud, et qui a signé l'illustration de l'affiche de l'évènement, disponible à la vente pour obtenir un précieux souvenir. Autre coutumière de la convention, Miya venait offrir quelques dédicaces de Vis à Vis, pétillante comédie romantique éditée chez Pika, dont le troisième tome est sorti il y a quelque mois. Bien que moins expansive que ce que ses postfaces peuvent laisser croire, la dessinatrice a répondu avec sympathie et bonne humeur aux demandes de ses lectrices.
 


Prestation inédite en revanche pour Manboou, venue présenter ses œuvres: Le Journal d'une Baleine, guide au quotidien de la grossesse édité chez Aqua Lumina, ou l'histoire romantique de Comme ton Ombre parue chez Soleil. Pour l'auteur, qui en juillet était déjà présente à la Japan Expo, la convention lyonnaise était l'occasion d'aller à la rencontre de son public en visitant plus tranquillement les lieux qu'au sein du parc des Expositions. En ce qui concerne ces messieurs, Régis Torres venait faire découvrir ses séries parodiques sur le thème de l'héroïc fantasy: Paladin et Les Chroniques de Waow, toutes deux éditées chez Kantik.
 
 
 
Enfin, signalons la présence de Chiaki Miyamoto, illustratrice d'histoires destinées aux plus petits, comme Le petit monde de Miki, Le jour d'Eden ou Le petit grand samourai. Née au Japon, mais vivant en France, à Lyon, elle s'est produite dans de nombreuses expositions. A la frontière entre les deux cultures, ses œuvres se devaient de figurer dans un tel rendez-vous !
  
 
 
Si l'on pouvait retrouver certains de ces artistes sur d'autres stands que celui des dédicaces, il est néanmoins un peu regrettable que leur prestation soit restée un peu en retrait par rapport à l'invité d'honneur de cette douzième représentation du festival. Une masterclass commune au sein d'une table ronde n'aurait pas été de refus. Néanmoins, ce genre de rendez-vous reste plaisant tant pour les auteurs que pour le public, et permet de découvrir quelques talents trop souvent méconnus.
 
 

Scène musicale

Forte de son expérience avec l'organisation du J-Music Festival, l'association Asiexpo a su offrir un espace dédié aux artistes musicaux durant la Japan Touch. En tête d'affiche, nous retrouvons un visage bien connu, Yuuki. Ayant déjà arpenté les festivals de France avec son acolyte Sakura Asakura au sein du duo Jelly Beans, la jeune chanteuse a troqué la tunique bleue et le mini-short pour des tenues plus traditionnelles, en revenant à sa carrière de soliste. Les rythmes acidulés ont laissé place à des harmonies pop-rock plus propices à l'émotion. L'absence d'un véritable orchestre live ne lui a pas empêché d'emporter le public lyonnais !

Pour prolonger l'expérience, l'idol a pu s'exprimer lors d'une conférence, sans compter sa participation au sein de son stand. S'agissait-il d'une sincère envie de proximité avec ses fans, ou d'un effort promotionnel pour continuer sa percée européenne ? Quoiqu'il en soit, le sourire de Yuuki et sa musique entrainante ont apporté un peu de chaleur dans cette période pré-hivernale.
 


La J-pop, c'est bien, mais pour remuer les foules, quelque chose de plus dynamique ne serait pas de refus. Soudain, un rythme électro se fait entendre, et le sol tremble au rythme des basses alors que l'on s'approche de la scène. Mais qui peut donc faire sautiller les visiteurs, dont les jambes sont pourtant déjà bien usées, en cette fin d'après-midi de samedi ? La réponse tient en quatre lettres : AMWE. Jeune compositrice dont le talent ne demande qu'à s'exprimer, l'artiste est venu mettre le feu à la Japan Touch, quitte à la transformer en discothèque en l'espace d'une heure de show.

Loin des musiciens électro cachés derrière leurs platines, AMWE s'est donnée à son public en remuant dans tous les sens pour l'entrainer dans son beat effréné. Cette invitée de dernière minute aura offert l'un des moments forts au festival !
 

 
Mais la Japan Touch offre aussi un espace pour la découverte d'artistes locaux, comme Sabi Ryuuji. Jeune chanteuse lyonnaise arborant un parfait look de lolita, Sabi s'était déjà faite remarquer lors de l'édition précédente et nous est revenue cette année.

Prenant le contrepied des bandes musicales originales, elle fut simplement accompagnée de son guitariste pour sa prestation, gâchée par quelques problèmes de retour sonore... Mais ce qui ne lui fit pas perdre son aplomb pour autant. La voie est ouverte pour d'autres artistes pour venir se présenter, comme l'intrigante Himitsu Gensô, arrivée dans une tenue des plus impressionnantes, et se produisant bientôt en showcase dans l'Isère... avant de la retrouver dans la prochaine édition de l'évènement ?