Ichthyophobia - Actualité manga
Dossier manga - Ichthyophobia

L'impact visuel de l'oeuvre


Et puisque l'on parlait de représentations dans la partie précédente, il convient de souligner les qualités visuelles et les partis pris artistiques de Li Lung-Chieh, ceux-ci participant totalement à la réussite d'Ichthyophobia.


Le choix malin d'une oeuvre muette


Il y a, en premier lieu, son parti pris le plus ambitieux, à savoir offrir une mini-série entièrement muette, sans le moindre texte ni la moindre onomatopée.

Il s'agit d'un choix qui n'est pas forcément nouveau dans les bandes dessinées asiatiques parues en France: on se rappelle notamment de l'excellente série Gon, où l'auteur Masashi Tanaka comptait les aventures tantôt drôles tantôt cruelles du plus terrible des petits dinosaures.





Se passer de textes demande forcément de maîtriser parfaitement le reste du langage d'une bande dessinée, à savoir son dessin, son découpage, ses choix d'angles... Et de ce côté-là, Li Lung-Chieh assure, tant tout est toujours clair et chaque situation se comprend impeccablement sans jamais nous perdre.


Un vrai travail de mise en scène


L'artiste effectue des choix judicieux et intelligents afin de faire comprendre les choses immédiatement.

Par exemple, il a une manière ingénieuse de représenter les pensées respectives du personnage principal et du chat des rues vers le début de la série.

Autre exemple parlant quand il utilise un symbole de poisson barré pour signifier la lutte anti-poissons de l'homme.





Des exagérations intelligentes


A cela s'ajoutent des exagérations bien dosées, que ce soit, entre autres, dans les expressions de panique du héros devant les poissons, ou encore dans la dégaine énervée de l'ours, pour ne citer que quelques exemples.





Ces exagérations, elles se voient fort bien appuyées par une réelle densité graphique, notamment lors de certains gros plans, mais aussi via des doubles-pages assez riches.


Des poissons, des poissons, des poissons


Enfin, bien évidemment, il ne faut pas oublier les représentations des poissons en eux-mêmes, qui ont parfois de quoi susciter l'angoisse, que ce soit en insistant simplement sur leurs yeux vitreux et globuleux, ou en les mettant en scène comme d'agressifs mutants dans la dernière partie.

Sur ce point aussi, Li Lung-Chieh utilise alors une part d'exagération réussie afin de mieux signifier ce qui peut faire peur chez les poissons pour un ichthyophobe.



  
  


© by LI Lung-chieh /

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation