Healer - Actualité manga
Dossier manga - Healer

"Liberté, liberté, où es-tu ? Démocratie, démocratie, où es-tu ?"


La profession de journaliste est au cœur de l'intrigue, que ce soit dans le passé ou le présent. Si dans le passé, c'est un véritable enjeu politique et un acte de résistance, dans le présent... Et bien c'est à peu près la même chose. Alors qu'on pourrait penser qu'une vingtaine d'années aurait permis d'avoir une presse plus libre, on se rend finalement compte que celle-ci n'a fait que « changer de maître ».
  
Pour nos personnages principaux, le journalisme sera une porte pour accéder à la vérité.
  
La liberté de la presse est une question fondamentale dans ce drama, surtout dans un pays comme la Corée, gangrenée par la corruption. Ce n'est pas très étonnant de retrouver ce thème, récurrent, dans les dramas. Quelques exemples notoires : Stranger (disponible sur Netflix), Police Unit 38 (disponible sur Dramapassion) ou encore Signal (disponible sur Dramapassion).
  
  
  
  
Que ce soit celle des politiques, de la police,des entreprises, des médias, de la justice, la corruption est souvent un élément central des dramas d'enquêtes ou des drames. Ici, cela ne fait pas exception. Le problème démarre en 1992, lors d'une sombre affaire qui entraînera la mort de Oh Gil Han et Seo Jun Seok, l'un journaliste et l'autre photographe. La Corée du Sud a connu de nombreuses tensions politiques dans son histoire récentes. On ressent parfaitement les tensions vécus par nos protagonistes dans le passé. Le groupe d'amis qui avait monté une radio clandestine, Oh Gil Han, Seo Jun Seok, Kim Mun Shik, Chae Myeong Hee et Ki Young Jae, se battait à l'époque pour la liberté. Une liberté d'expression en lien avec leurs études et leurs convictions. Si l'arrestation de Ki Young Jae mettra un terme à la radio clandestine, Seo Jun Seok et Oh Gil Han de se battre pour cette liberté, de manière plus légale, mais ils subiront un jour les conséquences de leurs actes.
  
Leurs morts auront d'énormes répercussions sur le présent, mais pas que. Alors que l'on découvre le présent en même temps que nos héros, on peut se demander une chose : les choses ont-elles vraiment changées depuis cette époque ? Avec le personnage de l'Ancien, sorte d'entité suprême au dessus de tout le monde et de toutes les lois, entité présente depuis le drame de 1992, on a du mal à se dire que la situation a évolué. Et puis, même si l'Ancien n'était plus là, cela changerait-il vraiment les choses ?
  
De ce point de vue, le drama n'aura pas vraiment de happy ending. L'histoire des personnages se conclue bien, chacun ayant plus ou moins atteint ses objectifs, Seo Jeong Hu et Chae Yeong Shin ont gagné une certaine paix et peuvent vivre « normalement ». Malgré tout, si un ennemi est tombé dans ces histoires de corruption, on est bien conscient que la plupart des personnes sont des pions dans un échiquier qui les dépasse. Bien que l'on ait l'impression d'être au commandes, on se retrouve rapidement être le pantin d'autres. Kim Mun Shik en ait la preuve vivante, sa fin étant particulièrement pathétique. Pour protéger ceux qu'il aimait, il a menti jusqu'à croire lui-même à ses mensonges et à ne plus réussir à distinguer le vrai du faux, ni le bien du mal... à vouloir protéger sa famille, il n'a fait que les blesser d'autant plus... Est-on jamais maître de son destin ?


Alors, Healer, un drama intemporel ?


Et c'est là que l'on va parler des choses qui fâchent... Healer a d'innombrables qualités, ses personnages, son scénario, son rythme... Mais il a un gros défaut. Enfin... Subjectivement parlant, je vous dirais que ce n'est pas un défaut  mais objectivement parlant, il faut reconnaître que sa réalisation est bien ancrée dans son époque et pour ceux qui ont récemment commencé les dramas ou les commencent tout juste, et bien cela leur paraîtrait déjà daté à certains moments. Je vous rappelle que la série n'a que quatre ans, et c'est là qu'on se rend compte de l'évolution parcourue par les dramas en très peu de temps. On sent que les chaînes ont mis de plus en plus de moyens pour donner toutes les chances à leurs séries (notamment les chaînes du câble comme tvN) et qu'ils tentent de se rapprocher de la qualité visuel d'un film.
  
Deuxième défaut : l'OST qui manque un peu de personnalité et n'est, du coup, pas forcément très mémorable. Je précise que je parle ici des morceaux chantés de l'OST.
  
Troisième et dernier défaut : la fin. Assez précipitée, on a l'impression que l'intrigue aurait mérité un épisode ou deux de plus pour pouvoir développer correctement l'arc final. Certains personnages n'ont même pas le droit à de dénouements digne de ce nom, c'est vraiment dommage.
  
  
  
  
Tout cela mis à part, Healer a d'innombrables qualités. Ce n'est pas un drama parfait, mais il a suffisamment de charme pour plaire et il se révèle rapidement très addictif.
  
Cela en fait-il un drama intemporel ?
  
Et bien, s'il est encore un peu tôt pour pouvoir le dire, il est en très bonne voie de le devenir. Healer a eu des audiences assez modestes en Corée lors de sa diffusion. Pourtant, le drama a été particulièrement bien reçu à l'étranger et  la popularité de Ji Chang Wook hors des frontières de la Corée a grimpé en flèche. Une vraie fanbase s'est constituée autour de ce drama qui le mérite totalement. Il est probable de se dire que ce drama continuera de vivre au travers de ces bons avis dont il bénéficie sur la toile et d'ici cinq ou dix ans, il deviendra assurément un classique à regarder pour tous les fans et un drama à découvrir pour tous les néophytes. Pas étonnant que Netflix ait décidé de l'inclure dans son catalogue !
  
  

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