Hayao Miyazaki - Actualité manga
Dossier manga - Hayao Miyazaki
Lecteurs
18.50/20

Une ode à l’enfance

         
Les films de Miyazaki se veulent détachés de toute tentative de définition, pour ne pas être limités à quelques lignes réductrices. Pourtant, son œuvre est guidée par quelques idéaux personnels, souvent éprouvés par l’auteur. On retrouve des personnages voisins, aux mêmes buts et souvent soumis aux mêmes contraintes. Pareillement, la nature a eu une place de choix dans les films du maître, tout comme la technologie, la guerre et les défauts de l’Homme. Les personnages centraux de ses films sont majoritairement des jeunes filles, en quête d’identité ou confrontées très tôt à la vie dans toute sa complexité. Mis à part Lupin dans Le Château de Cagliostro et Marco dans Porco Rosso, les héros sont avant tout des adolescents, voire des enfants. En plus de la facilité avec laquelle il identifie une histoire avec un jeune personnage, Miyazaki fait passer un message d’une manière plus naïve, et en même temps subtile. Cela permet au spectateur de réfléchir inconsciemment aux idées présentes dans chacun des films du maître. En effet, le conte a toujours su faire passer la critique ou la satyre, et Miyazaki ne fait que reprendre le vieil argument de la narration décalée pour toucher, déstabiliser et amener des questions dans les esprits curieux, les jeunes comme les moins jeunes. De plus, la malléabilité de l’esprit d’un enfant amène un développement beaucoup plus conséquent, et une évolution dans ses attitudes. Comme la métaphore du passage de l’enfance au monde adulte, Miyazaki porte ses personnages vers l’avenir, et se sert de leur courage et de leur enthousiasme pour justifier des héros combattants et fidèles à leurs idéaux, aussi décalés soient ils. Le manque d’autorité, par des parents souvent absents, exige une prise de conscience de la part de ces enfants, qui doivent assumer des choix, parfois sans issue, pour grandir face à la réalité. Très naturels, de tels personnages permettent aux jeunes spectateurs de s’y identifier, comme ils obligent les plus âgés à retourner en enfance afin d’entamer une introspection. Mais un enfant n’est pas forcément démuni, laissé dans son plus simple appareil. Pour justifier de tels destins et charmer le public, les personnages de Miyazaki sont souvent exceptionnels, mais dans les limites que cela amène. Ainsi, on peut y voir des descendants d’une famille royale ou ayant de l’influence (Nausicaä, Ashitaka, Sheeta), des sorciers (Kiki, Hauru, Ponyo), mais également des images plus « banales », comme Chihiro, Satsuki, Pazu, Sosuke, qui participent d’autant plus à la réalisation d’une dimension mystique dans laquelle ils sont entraînés, à la manière d’un enfant qui plonge dans le monde réel des adultes: un univers inconnu, effrayant, mais où certains alliés expérimentés peuvent les aider.


                          
Selon Suzuki, un ami d’Hayao Miyazaki, celui-ci serait un féministe déclaré, convaincu que les sociétés valorisant les femmes réussissent mieux. C’est pourquoi on trouve souvent dans ses œuvres une image féminine à l’importance conséquente, même lorsqu’elle n’occupe pas le rôle principal. En effet, de tels personnages mélangent habilement tout un assortiment de personnalités passionnantes, pouvant se révéler tantôt fières et courageuses, tantôt fragiles et craintives, comme seule une femme peut être. De plus, il est sensiblement plus rare de voir un homme changeant, et il est plus difficile, au vu des à priori du public, d’en représenter dans une situation tragique, alors que le mystère est naturellement incarné par une jeune fille (Mononoké en est la preuve vivante). Miyazaki se fait un plaisir d’explorer des psychologies féminines passionnantes et primordiales, réservant aux hommes des rôles plus définis, souvent héroïques. Il base la plupart des rassemblements de personnes sous le commandement d’une femme, ou bien construits par elles (Yubaba qui dirige dans Chihiro, les femmes qui y travaillent en majorité, si on exclut les grenouilles-guides, la forge de Dame Eboshi dans Princesse Mononoké, la transmission de tout un patrimoine mère-fille dans Kiki, et même les femmes qui assistent Marco pour les réparations de son avion dans Porco Rosso). D’ailleurs, Miyazaki lui-même reconnaît que « quand je réfléchis à un homme pour le rôle principal, cela devient ardu ». Il avoue qu’un film un peu aventureux mené par un homme ne peut que tomber dans le surplus d’énergie masculine, qui convient mieux à un film plus linéaire dans l’action la plus simple. En plus de cela, il confie avoir une préférence pour l’élégance dont une femme -et même une petite fille- fait preuve en n’importe quelle occasion. Face à la question de « Pourquoi des filles ? », il se justifie tout d’abord en énonçant que « ce n’est plus l’époque des hommes » puis, avec beaucoup d’humour, il ajoute « parce que j’aime les femmes ».
                    
Un autre point, souvent abordé dans les films de Miyazaki, est le voyage que tout un chacun effectue à un moment où un autre. N’aimant pas le terme voyage initiatique, le maître n’hésite pourtant pas à le mettre en pratique. La plupart de ses héros, notamment de par leur statut d’enfant, sont loin de leurs origines, et confrontés à une situation nouvelle. Cela permet d’enlever la menace qui pèse lorsque on utilise trop l’image d’un enfant sans parents. La plupart de ses œuvres commencent ainsi par un brusque changement dans le quotidien (déménagement pour Chihiro et Satsuki, exil d’Ashitaka, voyages de Kiki et de Sophie, isolement de Nausicaä par rapport au reste du monde...), qui permet une évolution du personnage afin de le mener à un nouvel état de stabilité et de confiance. C’est dans Le voyage de Chihiro que ce but est le plus clairement mis en avant, avec pour dessein de faire grandir la petite fille, plongée dans un univers inconnu et effrayant. Chihiro mûrit, apprend à s’intégrer dans cet univers qui n’est pas le sien, allant jusqu’à s’y plaire. Dans Le château ambulant, également, Sophie part de chez elle pour finir chez Hauru, suite à une malédiction qui va la faire changer de comportement, de vision sur elle-même. On voit à quel point son apparence est liée à sa personnalité, et c’est cet apriori qu’elle va combattre en se retrouvant face à elle-même pour se forcer à réagir. En définitive, même si le héros n’est pas un(e) enfant, Miyazaki accorde une place toute particulière à cet état de fait, cette période particulière. Il le fait également ressortir par de nombreuses allusions aux souvenirs. C’est ce qui confère aux films de l’auteur ce doux amalgame entre passé et présent, mettant en valeur le lien qui les unit, faisant ressortir les conséquences d’un vécu pas si lointain que ça, comme si l’adulte ne se séparait jamais vraiment de ce qui a fait de lui un enfant. Miyazaki lui-même expérimente ceci à chaque fois: « Je ne fais jamais un film avec mon cerveau ni avec mon ventre. […] Je descends encore plus profondément dans mes souvenirs et mes émotions d'enfant. » Cette ode à l’enfance, en toute circonstance, est un des éléments majeurs de ses films, ce qui explique le public diversifié de Miyazaki.
     
               

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Commentaires

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StrawberryFruit

De StrawberryFruit [629 Pts], le 07 Décembre 2013 à 20h34

18/20

L'univers d'Hayao Miyazaki est passionnant !

Personnellement j'ai adoré Nausicäa de la Vallée du Vent et Princesse Mononoké mais à l'opposé, les films tels que Mon Voisin Totoro sont très paisibles, c'est agréable ^^

Meloon

De Meloon [49 Pts], le 02 Février 2013 à 14h23

20/20

J'adore les films d'Hayao Miyazaki!!!!!

deub58

De deub58 [87 Pts], le 23 Novembre 2011 à 18h40

18/20

Merci pour ce dossier bien riche et détaillé. J'ai pu découvrir pas mal de chose.

Je n'ai pas regardé tout l'unviers de Miyazaki, mais mes préférés sont Princesse Mononoké, Le château dans le ciel, Nausicaä et Le voyage de Chihiro.

Par contre d'autres films comme Mon voisin Totoro ou Le tombeau des lucioles, je n'ai pas du tout accroché (au point de regarder quand est ce que le film allait enfin finir)

Et je rejoins l'avis de Yoyo1 sur Le château ambulant.

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 29 Mai 2009 à 21h19

Chouette encore un commentaire intéressant !

Je suis ravie que ce dossier t’ai de nouveau donné l’envie de te replonger dans l’œuvre de Miyazaki, j’ai atteint le but que je m’étais fixé. Il FAUT voir Mon voisin Totoro (bon, il faut voir tout son travail, mais plus particulièrement ce bijou qu’est ce film. Si tu as aimé renouer avec l’enfance, c’est un très beau voyage qui t’attend. Car en se concentrant uniquement sur une ode aux joies simples et à l’émerveillement enfantin, Miyazaki est bien plus direct, et le message d’autant plus percutant). Et chaque personnage mérite d’être largement étudié, Dame Eboshi est très travaillée, je trouve. Même à la fin où elle paraît cruelle envers le Dieu cerf, elle tente d’agir pour le bien de son village, au risque de tout perdre. Elle ne regarde pas en arrière, n’éprouve pas de regrets et avance vers un objectif sans jamais douter. Une vraie guerrière, un vrai guide. Et tous les personnages du maître ont quelques choses à cacher …

Oui, Porco Rosso se démarque (c’est d’ailleurs pour ça que je n’en ai pas longuement parlé, alors que j’ai une petite tendresse pour ce film), rien que par le choix des voix … Jean Reno. Il n’est pas connu pour sa douceur et son ton enfantin. Et puis tout l’univers est plus réaliste, rien n’est vraiment rêvé, à part dans certaines scènes du film (tout de même !). Comme tu le dis si bien, l’univers des aviateurs est plus technique, mais plus cruel, aussi. C’est la guerre, et le héros, s’il n’y prend part que dans son passé, y est confronté directement. Voler n’est pas un gage de sécurité, et il est souvent confronté à la violence, la réalité … Pour la tête de cochon de Porco, c’est clairement une malédiction qu’il s’est plus ou moins imposée, du moins je le vois ainsi. La seule part de magie du film est dédiée à la fuite de Marco, qui ne peut plus endosser les ressentis humains. Ses espoirs brisés, la vision du monde noircie, il décide inconsciemment de se détacher de l’humain pour vivre selon ses règles, ignorant les autres et leurs préoccupations. Je pensais donc que Marco était tiraillé, incapable de résoudre ses conflits et d’assumer la mort de ses convictions et de ses valeurs … Mais Porco Rosso est un film assez personnel, et on peut voir ça autrement … Marco était naïf, voulait changer le monde dans lequel il voyait tomber la société qui l’entourait, et échoue en tombant peu à peu dans un aspect qui, paradoxalement, le fait rentrer dans le moule tout en lui permettant d’en être physiquement exclu. Comme une solution de repli … Comme pour se dire que, finalement, quelque part, on a changé quelque chose dans sa vie, sans s’abandonner à la société, alors qu'on s'y conforme ?

Pour l’image globale des cochons, les japonais ont de l’affection pour cet animal, mais ne le respectent pas. Miyazaki voit les cochons comme étant avares, capricieux et marginaux … Est-ce que cela ne convient pas très bien à Marco ? Et même aux parents de Chihiro, qui deviennent avares et égoïstes, se souciant uniquement de leurs envies … Idem pour les sangliers, qui sont fiers, au caractère impulsif et changeant … Le cochon reprend beaucoup de caractéristiques humaines, surtout les défauts. Ils sont donc proches de nous, et c’est pour cela, je pense, que Marco devient cochon.

J’espère avoir participé au débat assez activement, mais tout ceci n’est qu’un avis subjectif vis-à-vis d’un personnage pour qui j’ai beaucoup d’estime …

oefremine

De oefremine, le 27 Mai 2009 à 02h14

19/20

J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire ce dossier, les trois films de miyazaki que j'ai préféré ont été "Le voyage de Chihiro", "Princesse mononoké" et "Nausicaa de la vallée du vent"

En parlant de ce dernier, j'ai d'ailleurs craqué sur un bouquin illustré racontant toutes les étapes de création du manga et du film, les esquisses, et les différentes apparences progressives de nausicaa (car il y en a eu pas mal! ) et de l'intégration petit à petit des personnages clés de l'histoire (car comme tu le dis si bien Miyazaki est un perfectionniste et un bourreau de travail, d'ailleurs lorsqu'il se penchait sur les illustrations et les planches de nausicaa, il devait aussi assurer une collaboration pour une série animée (Sherlock Holmes), quel homme, mais quel homme! ^_^

Enfin bref,les messages que fait passer Miyazaki correspondent parfaitement à mes valeurs, j'adore retourner à mes rêves d'enfant,et la façon dont il nous fait partager ses paysages grandioses, des univers réalistico-fantasmagoriques... 

Ton dossier m'a inspirée, il m'a insufflée l'envie à nouveau de revoir certaines oeuvres du maître, découvrir également d'autres oeuvres (Le château dans le ciel, Mon voisin Totoro que je n'ai pas encore vue, quelle honte! >_<) mais également prêter davantage d'attention à la psychologie des personnages (comme Dame Eboshi dans Mononoke Hime)

Je pense que dans ce qui tranche le plus dans Porco Rosso, c'est l'introduction d'un vocabulaire plus famillier, un peu plus "grossier", le public visé est clairement plus adulte, même si aucune scène n'est réellement "choquante", l'univers est celui des aviateurs, donc plus technique, plus ciblé peut être? La chanteuse du bar (J'ai oublié son nom, mais je crois que c'est Bijou?) qui attends inlassablement son aviateur, sur fond de guerres et de combats aériens..

Et surtout, surtout le héros ayant une tête de cochon, c'est assez original, mais j'ai remarqué que souvent, les personnes ayant mal agi sont transformés en cochons dans les films de Miyazaki, dans chihiro, ses parents sont transformés en cochon par Yuu Baba, et dans celui ci il s'est retrouvé avec une tête de cochon suite à une malédiction (il me semble?)

Dans Mononoké, le prince se fait empoisonner apres avoir tué un sanglier (cousin du cochon)...

Que peut bien vouloir signifier l'image du cochon pour Miyazaki? Je lance le débat! :)

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 13 Mai 2009 à 15h12

Bon, me voilà avec une commande de dossier XD Je m’y pencherai quand j’aurai le temps de tous les (re)voir. En tout cas c’est sûr, Le tombeau des Lucioles est un film cultissime. D’ailleurs ça me donne envie de filer le regarder de nouveau.

En résumé, et parce que un débat sur Miyazaki via les commentaires ce n’est pas forcément pratique, contente que mon dossier t’ait plus malgré ses failles. J’essaierai de faire mieux dans les prochains. A la revoyure !

Yoyo1

De Yoyo1 [0 Pts], le 13 Mai 2009 à 09h13

En ce qui concerne Laputa, ça dépend si on parle purement et simplement de qualité graphique ou de qualité esthétique. Et comme tu as beaucoup utilisé le terme "esthétique", finalement on ne savait plus trop si tu parlais de l'un ou de l'autre.

 

En parlant de ça, le style dans Le Château Ambulant est finalement assez différent du style habituel de Miyazaki dans les dessins. On se rapproche plus du film d'animation moderne, et finalement, je sais pas toi, mais on perd avec ça une partie du charme qu'apportait le style de Miyazaki aux oeuvres précédentes. D'ailleurs, c'est pour ça que je suis très content que dans Ponyo, il soit un peu revenu à son style. D'ailleurs, même si ce n'est pas le sujet, quand on voit les productions récentes du studio Pixar, ben c'est vraiment très beau, on sent que c'est vraiment presque entièrement fait à l'ordinateur... mais je trouve aussi que finalement ça manque de personnalité. Je ne sais pas toi, mais je n'aimerais vraiment pas que les films de Miyazaki ressemblent à ça !

 

Sinon pour Takahata... ben il va aussi falloir faire un dossier sur lui ! Je crois qu'on pourrait toi comme moi parler du Tombeau des Lucioles pendant des heures, tant ce film a marqué nos esprits.

 

Sinon, la construction de ton dossier me semble tout de même plus judicieuse qu'un développement liénaire film par film. Mais à ce moment-là, le plus compliqué est en effet de parvenir à parler de tous les films autant qu'ils le méritent. Peut-être que pour Princesse Mononoké ou pour Kiki la petite Sorcière, tu aurais pu en dire un petit peu plus. Mais bon, de toute manière, l'objectif de ce dossier n'était pas à mon avis de présenter à ses destinataires tous les films et de les analyser en profondeur... il y a déjà bon nombre de critiques des films disponibles sur internet. Ton dossier a le mérite de vraimetn se démarquer de la masse en proposant une étude globale de l'oeuvre, dont les différents films ne sont que des exemples. J'aime beaucoup cette initiative là, et tu as eue (désolé d'ailleurs de ne pas avoir remarqué que tu étais une fille ^^) tout à fait raison de le faire comme tu l'as fais.

 

J'espère vraiment te voir faire un dossier pour Takahata dans le futur, on aura encore certainement de nombreuses choses à se dire !

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 12 Mai 2009 à 18h12

Quel beau commentaire que voilà ! Merci d'avoir pris le temps de le taper, c’est très agréable de lire un tel effort. Une connaisseuse, certes, mais apparemment pas la seule :)

Le Chateâu ambulant reste un beau film, surtout au niveau de l’animation, seule la fin est un peu légère, surtout par rapport au film. Dans l’ensemble je maintiens que le traitement des thématiques est superbe, et que Miyazaki a insufflé de son génie à l’œuvre originale, ce qui aurait pu être lourd et redondant, et qui au final ne l’est pas. Mais oui la magie est moins présente, sans doute parce qu’il a tenu à respecter d’avantage l’histoire qui l’avait inspiré, à la différence des autres œuvres sur lesquelles il a pu se baser en se les appropriant complètement. Je rejoins ta vision des choses à propos de Porco Rosso, qui m’a, moi aussi, nettement moins enchantée. Ce film est comme la preuve que Miyazaki sait faire autre chose –et, soyons honnête, c’est dans l’absolu réussi-, pourtant son image lui colle trop à la peau. C’est à la fois dommage et satisfaisant, si l’on prend du recul par rapport à son œuvre.

 

En tout cas, comment parler de Miyazaki sans parler de Takahata ? J’aurais aimé m'étendre plus amplement sur lui, mais ce n’en était pas l’objet -_-' Ils sont à la fois complémentaires et très proches dans leurs créations, l’œuvre de l’un étant stimulée par celle de l’autre et vice versa.

 

Ah, l’argumentation … Je suis à la fois gênée et satisfaite qu’on y trouve des failles. Il y a effectivement des passages où j’avoue avoir peiné, surtout lorsque je tentais de me souvenir de chaque film pour lui trouver une place. Vu le temps passé à l’écriture, je me rends bien compte que certaines choses ne conviennent pas à la masse de travail à abattre pour parler de Miyazaki. En tout cas ton commentaire est, là encore, très intéressant. Tu développes quelques points auxquels je n’avais pas prêté attention, et je t’en remercie. Par contre, s’il est effectivement agréable à regarder, avec des scènes bluffantes, on ne peut compar comparer ce film à la constance qualité graphique du Voyage de Chihiro ou du Château ambulant. Mais de manière générale, en me relisant, je me rends compte que je n’ai pas suffisamment parlé de certains films, dont Laputa. Sans doute par souci de temps, ou celui de traiter des thématiques plutôt que des films en eux même, et par peur de livrer trop de détails au point de faire un catalogue, ou même un dossier film par film, ce qui serait pourtant largement légitime.

 

Encore merci, je suis ravie que cela plaise, et très satisfaite de partager mon admiration envers Miyazaki ^^’

Yoyo1

De Yoyo1 [0 Pts], le 12 Mai 2009 à 15h10

17/20

Un dossier vraiment magnifique, fait par un connaisseur, et ça se voit. Je te trouve un peu trop généreux peut-être pour Le Château Ambulant, qui est à mon avis un peu inconstant, avec quelques scènes assez décevantes. Par contre je rejoins ton avis sur Ponyo et sur le traitement de Fujimoto. Ces deux films restent excellents, mais qu'on sent quand même un peu moins magiques.

Par contre, celui qui m'a le plus déçu fut sans aucun doute Porco Rosso. Et c'est probablement l'univers trop réaliste qui m'a empêché de ressentir la même chose qu'avec tous les autres. Les avions aussi, c'est un peu moins magique que les machines volantes du Château dans le Ciel par exemple. La place de l'argent aussi, qui est un souci constant de la vie de Marco, est quelque chose qui m'a beaucoup gêné pour un film du maître...

Très bonne chose aussi que tu évoques le magistral Tombeau des Lucioles, qui possède lui aussi cette magie qu'on ressent à la vue d'un film Miyazaki, tout en proposant un caractère historique et sombre de par son réalisme. Ce film est un superbe complémentaire de l'oeuvre de Miyazaki.

Enfin, ton choix d'images est juste parfait. J'adore l'image du Totoro caché derrière l'arbre et celle de Kiki, un personnage étrangement attachant lui aussi.

Enfin, il y a quelques passages où on sent quand même que tu as eu un peu de mal quant à l'argumentation. Notamment sur l'évocation de la guerre dans l'oeuvre de Miyazaki. Un aspect que tu aurais peut-être pu développer en approfrondissant cet aspect dans Le Château dans le Ciel. Et puis ce film mériterait aussi une description et une réflexion plus poussée. La symbolique qui entoure le château flottant de Laputa est énorme, avec ce monde coupé en deux, cet héritage à deux facettes et ces deux formules qui finalement sont là pour contenir un pouvoir trop grand. Et niveau esthétique, ce film mérite vraiment des éloges. Que dire de la beauté incroyable de la partie supérieure de Laputa, du passage dans les mines, de la beauté poétique de la chute ralentie par le pendentif, et la rencontre surréaliste entre les héros.

C'est tout de même un très beau dossier, tout de même très complet, et avec une maîtrise linguistique certaine. Je te donne une petite note indicative au passage.

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 10 Mai 2009 à 19h48

Merci à tous.
Jokk >> Oui sûrement, mais le fait de jouer sur tous les plans "gâche" (terme totalement impropre au génie de Miyazaki) la profondeur de chacun d'eux, il me semble. C'est un avis critique, et je ne fais que dire que Ponyo, malgré les apparences, ne peut être vu comme un condensé, le triomphe du réalisateur.

Anoa

De Anoa [357 Pts], le 09 Mai 2009 à 15h33

20/20

kiiiiiiiiiiiiiiiiiiia! Miyazaki!!! quel bonheur de lire ce dossier si bien modelé! rien à dire! Miyazaki c'est tout mes rêves!

Badow

De Badow, le 09 Mai 2009 à 11h32

Bravo pour le dossier, j'ai eu plaisir à le lire !

Jokk

De Jokk [319 Pts], le 08 Mai 2009 à 14h11

Super dossier Nid. Mais je te trouve un peu dure avec Ponyo^^.

Les défauts que tu a cité peuvent être expliqué par le fait que ce film s'adresse clairement à un public jeune, non?

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