Hayao Miyazaki - Actualité manga
Dossier manga - Hayao Miyazaki
Lecteurs
18.50/20

Une constance mouvementée

                     
On retrouve, dans toutes les œuvres majeures de Miyazaki, un même schéma moralisateur, une même base pour se construire une réflexion. Pourtant, la mise en scène de ces thématiques varie sans conteste d’un film à l’autre. A chaque fois, les mondes qu’il modèle, tant au cinéma que sur papier, sont remplis d’une cohérence surprenante, où chaque détail a son importance. C’est parce que Miyazaki établit des règles à ses univers libres de toute entrave que le public ne peut qu’être admiratif et convaincu. S’il fallait « ranger » le travail de Miyazaki, ce qui bien sûr n’est possible que théoriquement tant ses travaux sont uniques, trois genres se distingueraient, chaque film se caractérisant par les premières scènes que le spectateur peut admirer: calme et insouciant dans Totoro, violent dans Princesse Mononoké, aérien dans Laputa, voyage sur soi même dans Chihiro …
    
Tout d’abord, les anciens films du maître décrivent une épopée, un combat contre une idée, un soulèvement pour défendre ce qui importe. On pense évidemment à Nausicaä de la vallée du vent et Princesse Mononoké. On y trouve de l’aventure et de l’action, ainsi qu’un message commun clairement identifiable : le respect de l’environnement et la hantise de la guerre. Dans Nausicaä, le réalisateur nous offre la vision d’un futur possible : la technologie a été ravagée par une guerre, et la puissance écrasante de l’Homme s’en trouve détruite. La Terre se rebelle alors, saisissant l’opportunité de soumettre l’humanité aux sévices qu’elle-même a du subir. La bêtise humaine est alors ici tournée à l’excès, et leur impuissance face aux grandes lois de la Nature est très réaliste. Cependant, Miyazaki ne fait que dénoncer, sans juger. Et cela, il le prouve par l’absence totale de manichéisme chez chacun des « camps ». L’hostilité de chacune des parties est justifiée, et c’est à Nausicaä de concilier les deux. C’est bien elle qui se fait ici porte parole de Miyazaki, dénonçant la violence et ses conséquences, posant le problème d’un choix à faire entre la survie de la planète ou celle de l’Homme, sous les airs d’une princesse rebelle. Princesse Mononoké n’est pas bien différent. En effet, on y dénonce également la bêtise de l’Homme, l’importance de respecter la Nature, à travers une héroïne courageuse et marginale, tout comme Nausicaä, sans tomber un seul instant dans le cliché Bien / Mal, puisque ici encore, on peut trouver des personnages bien plus complexes que ces notions abstraites (Dame Eboshi). Ici, le point de vue de l’auteur est également extérieur, puisque Ashitaka est relativement neutre dans ce combat acharné, et ne fait que rechercher une paix utopique. Pourtant, le lien entre la Nature et l’Homme est bien plus développé, notamment à travers la folie des animaux, qui s’humanisent pour devenir violents, destructeurs et meurtriers. Au final, on a ici deux films très semblables sur le fond, qui gardent néanmoins leur caractère unique et enchanteur, tout en étant globalement sombre et stimulant la réflexion.
                        
Ensuite, le studio Ghibli nous offre un éventail assez large de poèmes allégoriques, fables insouciantes ou morceaux de rêve à l’état pur. Le plus représentatif est évidemment Mon voisin Totoro, dans lequel on assiste aux scènes de la vie quotidienne, sans actions ni drames, sans conviction autre que la Vie. Malgré la lenteur de la narration, la joie et la nostalgie présentes dans ce film plairont autant que la double série Aqua / Aria (Kozue Amano) l’a fait. Plus qu’une description de la vie japonaise et des paysages nippons, c’est le rêve qui domine, ne s’adressant pas qu’aux enfants mais également à ceux qui souhaiteraient le redevenir. Ce film n’est pas là pour fournir une réponse à la violence de la vie, mais juste pour bluffer complètement un public occidental qui ne s’y attendait pas … D’une manière assez semblable, Kiki la petite sorcière fait de la vie quotidienne une aventure. Miyazaki dépeint les joies, les peines, les angoisses et les aspirations d’une jeune fille un peu désorientée. C’est ici, un peu à la manière de Chihiro, une héroïne qui cherche à s’intégrer et à prendre une certaine forme d’indépendance. Pourtant Kiki est plus posée, son histoire est moins magistrale, ce qui en fait un film globalement ordinaire, lui conférant une originalité indéniable et une qualité méconnue. La difficulté de grandir intervient aussi dans Le royaume des chats, sous le ton de l’enfance et du rêve, d’une fantaisie très simple et enfantine, qui apporte sa dose d’humour. Enfin arrive le film de Miyazaki le plus délicat à définir. Le château dans le ciel arrive en effet à concilier l’aventure avec toute la dimension posée et enchanteresse de Totoro ou Kiki. On y trouve ainsi les thèmes aventureux tels que la montée en puissance de la Nature sur l’humanité, la déchéance de la technologie, mais également beaucoup d’émotion, simple et presque enfantine, ainsi qu’une dose d’humour qui rapproche le film des plus jeunes spectateurs. Ce dernier chef d’œuvre est la preuve vivante du mélange incessant qui s’opère entre les différentes œuvres du maître, et du caractère mouvementé de la constance qu’on lui attribue.
                            
Enfin, on peut voir dans la carrière de Miyazaki un goût pour les voyages, ceux que l’on fait à l’intérieur de soi. La découverte d’un futur, d’un destin, la découverte que l’on peut faire sur soi même. Véritables voyages initiatiques, Le voyage de Chihiro et Le château ambulant en sont la représentation la plus évidente. Chihiro invite le public à retourner vers son enfance, vers le moment de sa prise d’autonomie, lors du passage à l’âge adulte. La petite fille, si égoïste et gâtée au début du film, devient peu à peu plus souple, apprend à ressentir l’humilité, la peur, l’amour, la pitié et la compassion. C’est comme cela qu’elle prend peu à peu en compte l’ampleur de ses responsabilités, de ce qui dépend directement de son attitude. Après beaucoup d’efforts, notamment au début, Chihiro arrive à s’intégrer dans un système pourtant hostile, afin d’y plonger pour le maîtriser totalement. Imposant peu à peu sa personnalité, Chihiro n’entreprend pas qu’un banal voyage physique, mais bien spirituel, qui donnera naissance à une héroïne plus mature, détachée et sensible du monde. Le château ambulant, quant à lui, sublime le lien entre l’apparence et la personnalité. C’est une Sophie terne, naïve et timide que l’on voit en cette jeune adolescente un peu perdue, et on trouve peu à peu un véritable caractère dans sa peau ridée et ses cheveux blancs, caractère qui va grandir peu à peu jusqu’à s’affirmer totalement, lui rendant sa forme première. Alors oui, les Miyazaki sont plus ou moins semblables. Mais en même temps, ils se trouvent être totalement différents. De nombreux détails et souci de style chamboulent ce manque apparent d’originalité. Cela ne s’explique pas, c’est simplement le génie du réalisateur et auteur que de fasciner à chaque fois.
                                  
                         
             
            
            

Ponyo, l’apogée d’un genre?

                         
Ponyo sur la falaise est au premier abord une simple histoire d’amour entre deux jeunes enfants, inspirée d’un conte bien connu, La petite sirène d’Andersen, où la jolie Ariel se transforme en humaine par amour, pour finir écume suite à la déception d’un sentiment non partagé … Cependant, Hayao Miyazaki s’éloigne des sentiers battus de Walt Disney pour adapter cette magnifique histoire à sa manière, y rajoutant un peu d’humour, beaucoup de plaisir, un grain de réflexion et une abondance d’esthétisme. Ce passionné d’avions et de nuages se lance cette fois ci dans un monde aquatique, qui rassemble de nombreuses caractéristiques de son style, mais qui, au final, n’est pas si représentatif que ça de son œuvre.
                            
Tout d’abord, il y a bien entendu le rapport de l’Homme à la Nature. Ici, la mer est vue comme un esprit à part entière, une divinité mystique et inatteignable, se mêlant parfois aux humains dans de rares occasions. Tout l’univers fantastique est représenté mais au-delà de ça, la fragilité de cette Nature n’est que précaire, tout comme sa soumission à l’humanité. Celle ci va se rebeller, portant Ponyo comme cause du dysfonctionnement de la relation dominant / dominé. La pollution est clairement sous entendue, même si le sujet est traité de façon plus légère, afin de coller à l’idée de conte agréable et, par bien des aspects, insouciant. Miyazaki montre ici que l’équilibre entre la Nature et l’Homme est mince, qu’il peut se briser en un rien de temps, phénomène notamment sublimé par la présence des substances sombres que l’on retrouve dans nombre des œuvres du maître. Cependant, leur rôle n’est plus d’effrayer mais de porter l’histoire. Leurs ridicules tentatives pour happer Sosuke en deviennent comiques, tout ça pour permettre au film de paraître si anodin. D’ailleurs, encore une fois, il n’y a pas de méchant ici, Ponyo reste dans une optique positive et authentique, ne tombant jamais dans le cliché d’une opposition évidente et superficielle. On retrouve également des sentiments déjà présents dans la plupart de ses films, entre autre la fidélité, l’amitié, le courage, l’amour et la pureté. Avec plaisir, on découvre quelques scènes pleines d’innocence, d’humour et de fraîcheur, notamment lors de la cohabitation de Ponyo, Lisa et Sosuke. Sans parler de l’enfance et de l’utilisation d’une héroïne féminine, Miyazaki inclus ici de nombreuses scènes en rappelant d’autres : l’image du tunnel, par exemple qui, comme dans Le voyage de Chihiro, symbolise une étape, un obstacle à franchir. Enfin et surtout, certains se poseront la question de l’absence de scènes de vol. Pourtant, dans un contexte maritime, le réalisateur a su tirer un avantage d’une scène, qui symbolise plus qu’un avion la notion de liberté totale, de confiance et de joie à l’état pur : la scène dans laquelle Ponyo court après la voiture de Lisa et Sosuke parle d’elle-même …

Malgré une apparente apogée, Ponyo ne constitue en aucun cas un catalogue de tous les Miyazaki. C'est une œuvre parmi les œuvres. Les personnages secondaires sont bâclés et presque transparents : Fujimoto, à l’origine prometteur, n’est absolument pas exploité. Un mystère insondable règne en effet autour de ses motivations, sa manière d’agir, sa psychologie … Il paraît juste incarner le stéréotype (chez Miyazaki, quel paradoxe !) du personnage belliqueux au début puis raisonnable, ne désirant qu’une fin prévisible. Lisa est également oubliée, et ne prend qu’un rôle très modeste, puisque son propre fils l’appelle par son prénom, ce qui met une distance entre elle et le spectateur. Dans la même lignée, la vieille dame Toki passe du statut d’acariâtre à celui de protectrice, sans que l’on comprenne quelle place elle occupe pour le héros. Ce dernier n’est d’ailleurs pas franchement plus travaillé, comme si on savait tout de lui avant de visionner le film … Sosuke est le parfait modèle du petit garçon de 5 ans, dévoué, fidèle et attentionné. On est loin de la charismatique Chihiro, que l’on prenait plaisir à découvrir au fur et à mesure. Ici, point de personnalité pour un personnage principal plat et sans intérêt notoire. Seule Ponyo est une réussite, puisque, elle, suit la voie de Chihiro, évoluant à travers l’histoire, ce qui est la preuve qu’un personnage féminin est bien plus profitable au travail de Miyazaki … Pas de surprise, Sosuke n’évolue pas et nous offre une fin prévisible, sans aucun rebondissement. Il ne faut pas se leurrer, Ponyo sur la falaise reste un excellent film d’animation, doté d’une qualité artistique impressionnante grâce à l’utilisation bluffante de l’aquarelle, mais peu profond pour un Miyazaki. Il ne peut en effet pas prétendre égaler les autres œuvres du maître, même si les thématiques qui lui sont chères sont bel et bien présentes.
                         
                   
               
                

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Commentaires

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StrawberryFruit

De StrawberryFruit [629 Pts], le 07 Décembre 2013 à 20h34

18/20

L'univers d'Hayao Miyazaki est passionnant !

Personnellement j'ai adoré Nausicäa de la Vallée du Vent et Princesse Mononoké mais à l'opposé, les films tels que Mon Voisin Totoro sont très paisibles, c'est agréable ^^

Meloon

De Meloon [49 Pts], le 02 Février 2013 à 14h23

20/20

J'adore les films d'Hayao Miyazaki!!!!!

deub58

De deub58 [87 Pts], le 23 Novembre 2011 à 18h40

18/20

Merci pour ce dossier bien riche et détaillé. J'ai pu découvrir pas mal de chose.

Je n'ai pas regardé tout l'unviers de Miyazaki, mais mes préférés sont Princesse Mononoké, Le château dans le ciel, Nausicaä et Le voyage de Chihiro.

Par contre d'autres films comme Mon voisin Totoro ou Le tombeau des lucioles, je n'ai pas du tout accroché (au point de regarder quand est ce que le film allait enfin finir)

Et je rejoins l'avis de Yoyo1 sur Le château ambulant.

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 29 Mai 2009 à 21h19

Chouette encore un commentaire intéressant !

Je suis ravie que ce dossier t’ai de nouveau donné l’envie de te replonger dans l’œuvre de Miyazaki, j’ai atteint le but que je m’étais fixé. Il FAUT voir Mon voisin Totoro (bon, il faut voir tout son travail, mais plus particulièrement ce bijou qu’est ce film. Si tu as aimé renouer avec l’enfance, c’est un très beau voyage qui t’attend. Car en se concentrant uniquement sur une ode aux joies simples et à l’émerveillement enfantin, Miyazaki est bien plus direct, et le message d’autant plus percutant). Et chaque personnage mérite d’être largement étudié, Dame Eboshi est très travaillée, je trouve. Même à la fin où elle paraît cruelle envers le Dieu cerf, elle tente d’agir pour le bien de son village, au risque de tout perdre. Elle ne regarde pas en arrière, n’éprouve pas de regrets et avance vers un objectif sans jamais douter. Une vraie guerrière, un vrai guide. Et tous les personnages du maître ont quelques choses à cacher …

Oui, Porco Rosso se démarque (c’est d’ailleurs pour ça que je n’en ai pas longuement parlé, alors que j’ai une petite tendresse pour ce film), rien que par le choix des voix … Jean Reno. Il n’est pas connu pour sa douceur et son ton enfantin. Et puis tout l’univers est plus réaliste, rien n’est vraiment rêvé, à part dans certaines scènes du film (tout de même !). Comme tu le dis si bien, l’univers des aviateurs est plus technique, mais plus cruel, aussi. C’est la guerre, et le héros, s’il n’y prend part que dans son passé, y est confronté directement. Voler n’est pas un gage de sécurité, et il est souvent confronté à la violence, la réalité … Pour la tête de cochon de Porco, c’est clairement une malédiction qu’il s’est plus ou moins imposée, du moins je le vois ainsi. La seule part de magie du film est dédiée à la fuite de Marco, qui ne peut plus endosser les ressentis humains. Ses espoirs brisés, la vision du monde noircie, il décide inconsciemment de se détacher de l’humain pour vivre selon ses règles, ignorant les autres et leurs préoccupations. Je pensais donc que Marco était tiraillé, incapable de résoudre ses conflits et d’assumer la mort de ses convictions et de ses valeurs … Mais Porco Rosso est un film assez personnel, et on peut voir ça autrement … Marco était naïf, voulait changer le monde dans lequel il voyait tomber la société qui l’entourait, et échoue en tombant peu à peu dans un aspect qui, paradoxalement, le fait rentrer dans le moule tout en lui permettant d’en être physiquement exclu. Comme une solution de repli … Comme pour se dire que, finalement, quelque part, on a changé quelque chose dans sa vie, sans s’abandonner à la société, alors qu'on s'y conforme ?

Pour l’image globale des cochons, les japonais ont de l’affection pour cet animal, mais ne le respectent pas. Miyazaki voit les cochons comme étant avares, capricieux et marginaux … Est-ce que cela ne convient pas très bien à Marco ? Et même aux parents de Chihiro, qui deviennent avares et égoïstes, se souciant uniquement de leurs envies … Idem pour les sangliers, qui sont fiers, au caractère impulsif et changeant … Le cochon reprend beaucoup de caractéristiques humaines, surtout les défauts. Ils sont donc proches de nous, et c’est pour cela, je pense, que Marco devient cochon.

J’espère avoir participé au débat assez activement, mais tout ceci n’est qu’un avis subjectif vis-à-vis d’un personnage pour qui j’ai beaucoup d’estime …

oefremine

De oefremine, le 27 Mai 2009 à 02h14

19/20

J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire ce dossier, les trois films de miyazaki que j'ai préféré ont été "Le voyage de Chihiro", "Princesse mononoké" et "Nausicaa de la vallée du vent"

En parlant de ce dernier, j'ai d'ailleurs craqué sur un bouquin illustré racontant toutes les étapes de création du manga et du film, les esquisses, et les différentes apparences progressives de nausicaa (car il y en a eu pas mal! ) et de l'intégration petit à petit des personnages clés de l'histoire (car comme tu le dis si bien Miyazaki est un perfectionniste et un bourreau de travail, d'ailleurs lorsqu'il se penchait sur les illustrations et les planches de nausicaa, il devait aussi assurer une collaboration pour une série animée (Sherlock Holmes), quel homme, mais quel homme! ^_^

Enfin bref,les messages que fait passer Miyazaki correspondent parfaitement à mes valeurs, j'adore retourner à mes rêves d'enfant,et la façon dont il nous fait partager ses paysages grandioses, des univers réalistico-fantasmagoriques... 

Ton dossier m'a inspirée, il m'a insufflée l'envie à nouveau de revoir certaines oeuvres du maître, découvrir également d'autres oeuvres (Le château dans le ciel, Mon voisin Totoro que je n'ai pas encore vue, quelle honte! >_<) mais également prêter davantage d'attention à la psychologie des personnages (comme Dame Eboshi dans Mononoke Hime)

Je pense que dans ce qui tranche le plus dans Porco Rosso, c'est l'introduction d'un vocabulaire plus famillier, un peu plus "grossier", le public visé est clairement plus adulte, même si aucune scène n'est réellement "choquante", l'univers est celui des aviateurs, donc plus technique, plus ciblé peut être? La chanteuse du bar (J'ai oublié son nom, mais je crois que c'est Bijou?) qui attends inlassablement son aviateur, sur fond de guerres et de combats aériens..

Et surtout, surtout le héros ayant une tête de cochon, c'est assez original, mais j'ai remarqué que souvent, les personnes ayant mal agi sont transformés en cochons dans les films de Miyazaki, dans chihiro, ses parents sont transformés en cochon par Yuu Baba, et dans celui ci il s'est retrouvé avec une tête de cochon suite à une malédiction (il me semble?)

Dans Mononoké, le prince se fait empoisonner apres avoir tué un sanglier (cousin du cochon)...

Que peut bien vouloir signifier l'image du cochon pour Miyazaki? Je lance le débat! :)

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 13 Mai 2009 à 15h12

Bon, me voilà avec une commande de dossier XD Je m’y pencherai quand j’aurai le temps de tous les (re)voir. En tout cas c’est sûr, Le tombeau des Lucioles est un film cultissime. D’ailleurs ça me donne envie de filer le regarder de nouveau.

En résumé, et parce que un débat sur Miyazaki via les commentaires ce n’est pas forcément pratique, contente que mon dossier t’ait plus malgré ses failles. J’essaierai de faire mieux dans les prochains. A la revoyure !

Yoyo1

De Yoyo1 [0 Pts], le 13 Mai 2009 à 09h13

En ce qui concerne Laputa, ça dépend si on parle purement et simplement de qualité graphique ou de qualité esthétique. Et comme tu as beaucoup utilisé le terme "esthétique", finalement on ne savait plus trop si tu parlais de l'un ou de l'autre.

 

En parlant de ça, le style dans Le Château Ambulant est finalement assez différent du style habituel de Miyazaki dans les dessins. On se rapproche plus du film d'animation moderne, et finalement, je sais pas toi, mais on perd avec ça une partie du charme qu'apportait le style de Miyazaki aux oeuvres précédentes. D'ailleurs, c'est pour ça que je suis très content que dans Ponyo, il soit un peu revenu à son style. D'ailleurs, même si ce n'est pas le sujet, quand on voit les productions récentes du studio Pixar, ben c'est vraiment très beau, on sent que c'est vraiment presque entièrement fait à l'ordinateur... mais je trouve aussi que finalement ça manque de personnalité. Je ne sais pas toi, mais je n'aimerais vraiment pas que les films de Miyazaki ressemblent à ça !

 

Sinon pour Takahata... ben il va aussi falloir faire un dossier sur lui ! Je crois qu'on pourrait toi comme moi parler du Tombeau des Lucioles pendant des heures, tant ce film a marqué nos esprits.

 

Sinon, la construction de ton dossier me semble tout de même plus judicieuse qu'un développement liénaire film par film. Mais à ce moment-là, le plus compliqué est en effet de parvenir à parler de tous les films autant qu'ils le méritent. Peut-être que pour Princesse Mononoké ou pour Kiki la petite Sorcière, tu aurais pu en dire un petit peu plus. Mais bon, de toute manière, l'objectif de ce dossier n'était pas à mon avis de présenter à ses destinataires tous les films et de les analyser en profondeur... il y a déjà bon nombre de critiques des films disponibles sur internet. Ton dossier a le mérite de vraimetn se démarquer de la masse en proposant une étude globale de l'oeuvre, dont les différents films ne sont que des exemples. J'aime beaucoup cette initiative là, et tu as eue (désolé d'ailleurs de ne pas avoir remarqué que tu étais une fille ^^) tout à fait raison de le faire comme tu l'as fais.

 

J'espère vraiment te voir faire un dossier pour Takahata dans le futur, on aura encore certainement de nombreuses choses à se dire !

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 12 Mai 2009 à 18h12

Quel beau commentaire que voilà ! Merci d'avoir pris le temps de le taper, c’est très agréable de lire un tel effort. Une connaisseuse, certes, mais apparemment pas la seule :)

Le Chateâu ambulant reste un beau film, surtout au niveau de l’animation, seule la fin est un peu légère, surtout par rapport au film. Dans l’ensemble je maintiens que le traitement des thématiques est superbe, et que Miyazaki a insufflé de son génie à l’œuvre originale, ce qui aurait pu être lourd et redondant, et qui au final ne l’est pas. Mais oui la magie est moins présente, sans doute parce qu’il a tenu à respecter d’avantage l’histoire qui l’avait inspiré, à la différence des autres œuvres sur lesquelles il a pu se baser en se les appropriant complètement. Je rejoins ta vision des choses à propos de Porco Rosso, qui m’a, moi aussi, nettement moins enchantée. Ce film est comme la preuve que Miyazaki sait faire autre chose –et, soyons honnête, c’est dans l’absolu réussi-, pourtant son image lui colle trop à la peau. C’est à la fois dommage et satisfaisant, si l’on prend du recul par rapport à son œuvre.

 

En tout cas, comment parler de Miyazaki sans parler de Takahata ? J’aurais aimé m'étendre plus amplement sur lui, mais ce n’en était pas l’objet -_-' Ils sont à la fois complémentaires et très proches dans leurs créations, l’œuvre de l’un étant stimulée par celle de l’autre et vice versa.

 

Ah, l’argumentation … Je suis à la fois gênée et satisfaite qu’on y trouve des failles. Il y a effectivement des passages où j’avoue avoir peiné, surtout lorsque je tentais de me souvenir de chaque film pour lui trouver une place. Vu le temps passé à l’écriture, je me rends bien compte que certaines choses ne conviennent pas à la masse de travail à abattre pour parler de Miyazaki. En tout cas ton commentaire est, là encore, très intéressant. Tu développes quelques points auxquels je n’avais pas prêté attention, et je t’en remercie. Par contre, s’il est effectivement agréable à regarder, avec des scènes bluffantes, on ne peut compar comparer ce film à la constance qualité graphique du Voyage de Chihiro ou du Château ambulant. Mais de manière générale, en me relisant, je me rends compte que je n’ai pas suffisamment parlé de certains films, dont Laputa. Sans doute par souci de temps, ou celui de traiter des thématiques plutôt que des films en eux même, et par peur de livrer trop de détails au point de faire un catalogue, ou même un dossier film par film, ce qui serait pourtant largement légitime.

 

Encore merci, je suis ravie que cela plaise, et très satisfaite de partager mon admiration envers Miyazaki ^^’

Yoyo1

De Yoyo1 [0 Pts], le 12 Mai 2009 à 15h10

17/20

Un dossier vraiment magnifique, fait par un connaisseur, et ça se voit. Je te trouve un peu trop généreux peut-être pour Le Château Ambulant, qui est à mon avis un peu inconstant, avec quelques scènes assez décevantes. Par contre je rejoins ton avis sur Ponyo et sur le traitement de Fujimoto. Ces deux films restent excellents, mais qu'on sent quand même un peu moins magiques.

Par contre, celui qui m'a le plus déçu fut sans aucun doute Porco Rosso. Et c'est probablement l'univers trop réaliste qui m'a empêché de ressentir la même chose qu'avec tous les autres. Les avions aussi, c'est un peu moins magique que les machines volantes du Château dans le Ciel par exemple. La place de l'argent aussi, qui est un souci constant de la vie de Marco, est quelque chose qui m'a beaucoup gêné pour un film du maître...

Très bonne chose aussi que tu évoques le magistral Tombeau des Lucioles, qui possède lui aussi cette magie qu'on ressent à la vue d'un film Miyazaki, tout en proposant un caractère historique et sombre de par son réalisme. Ce film est un superbe complémentaire de l'oeuvre de Miyazaki.

Enfin, ton choix d'images est juste parfait. J'adore l'image du Totoro caché derrière l'arbre et celle de Kiki, un personnage étrangement attachant lui aussi.

Enfin, il y a quelques passages où on sent quand même que tu as eu un peu de mal quant à l'argumentation. Notamment sur l'évocation de la guerre dans l'oeuvre de Miyazaki. Un aspect que tu aurais peut-être pu développer en approfrondissant cet aspect dans Le Château dans le Ciel. Et puis ce film mériterait aussi une description et une réflexion plus poussée. La symbolique qui entoure le château flottant de Laputa est énorme, avec ce monde coupé en deux, cet héritage à deux facettes et ces deux formules qui finalement sont là pour contenir un pouvoir trop grand. Et niveau esthétique, ce film mérite vraiment des éloges. Que dire de la beauté incroyable de la partie supérieure de Laputa, du passage dans les mines, de la beauté poétique de la chute ralentie par le pendentif, et la rencontre surréaliste entre les héros.

C'est tout de même un très beau dossier, tout de même très complet, et avec une maîtrise linguistique certaine. Je te donne une petite note indicative au passage.

NiDNiM

De NiDNiM [912 Pts], le 10 Mai 2009 à 19h48

Merci à tous.
Jokk >> Oui sûrement, mais le fait de jouer sur tous les plans "gâche" (terme totalement impropre au génie de Miyazaki) la profondeur de chacun d'eux, il me semble. C'est un avis critique, et je ne fais que dire que Ponyo, malgré les apparences, ne peut être vu comme un condensé, le triomphe du réalisateur.

Anoa

De Anoa [357 Pts], le 09 Mai 2009 à 15h33

20/20

kiiiiiiiiiiiiiiiiiiia! Miyazaki!!! quel bonheur de lire ce dossier si bien modelé! rien à dire! Miyazaki c'est tout mes rêves!

Badow

De Badow, le 09 Mai 2009 à 11h32

Bravo pour le dossier, j'ai eu plaisir à le lire !

Jokk

De Jokk [319 Pts], le 08 Mai 2009 à 14h11

Super dossier Nid. Mais je te trouve un peu dure avec Ponyo^^.

Les défauts que tu a cité peuvent être expliqué par le fait que ce film s'adresse clairement à un public jeune, non?

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