H3 School

Graphismes et édition

  
Rie Takada fait partie de ces mangakas dont le trait artistique est immédiatement reconnaissable, et c’est d’autant plus vrai dans H3 School où elle le développe à son summum. Elle nous fait ainsi intégrer l’univers de la série par la simple représentation de ses personnages. Hanabi est en effet dessinée d’une façon qui lui est toute particulière : petite, un peu enrobée et aux réactions agressives très bien représentées sur son visage, elle développe une multitude de sentiments qui se lisent immédiatement et la définissent à merveille. Si notre héroïne est une exception, avec sa coupe de cheveux anarchique et ses expressions très tranchées, les autres filles arborent yeux de biche, bouches en cœur et coquetterie, malgré leurs transformations peu avantageuses par les yeux de Yasuaki. Peu avantageuses, mais incroyablement réalistes ! L’idée des poussins est alors une brillante découverte, d’autant que ceux-ci sont constamment dessinés en mode « kawai », pour attendrir le lecteur et le faire rire encore un peu plus. A l’opposé, les personnages masculins sont tous des bishonens aux traits sculptés avec attention, au physique longiligne et aux corps attirants et esthétiques. Leurs beaux regards langoureux auront d’effet sur plus d’une lectrice, et c’est le trio du conseil des élèves qui remporte sans nul doute la palme de l’élégance et du charme. Le thème principal de la série étant l’humour, cet aspect est tout particulièrement bien abordé dans le style graphique de l’auteur : les SD fréquents et nombreux sont tous très réussis, ne lassent pas une seconde et rendent tous les personnages beaucoup plus attendrissants et mignons que leur avatar naturel. Cela nous fait d’autant plus monter le rire aux lèvres, surtout devant les mimiques et autres grimaces aussi bien retranscrites. Dommage que les décors ne pêchent un peu, en n’étant pas vraiment travaillés, et les traits de Hanabi auraient pu être un tout petit peu plus fins dans les moments de sérieux et d’émotion ...
   
L’édition de Kurokawa est pourtant un peu en deçà de ce que l’on aurait pu attendre. Si les pages ne sont pas trop transparentes et les couvertures agréables à prendre en main, la traduction est un océan de déceptions. Entre bulles inopinées, problèmes de grammaire et même d’orthographe, on désespère au fur et à mesure de la lecture. On sent bien que la relecture et le soin accordé à l’écriture n’auront pas été soigneux, et c’est vraiment dommage pour une aussi bonne série. De plus, le langage adopté est un peu déroutant. Certes, Hanabi et ses amis sont « jeunes » et elle est de plus particulièrement décontractée et je m’en foutiste. Pour autant, il aurait été possible de rendre cette impression par d’autres moyens que celui de massacrer la traduction. Après, on ne peut pas comparer à la version originale, ne lisant pas le japonais, mais on peut affirmer sans crainte qu’un peu plus de retenue et de nuances n’auraient pas fait de mal à la série. La langue française est bien plus riche que les quelques expressions employées pour rendre le dynamisme des personnages et mettre en avant leur langage « parlé ».


  
 
 

Conclusion

 
H3 School, c’est l’alchimie de trois composantes indispensables : des personnages hauts en couleur, par leurs personnalités, une histoire d’amour qui tient la route dans son développement progressif et réaliste et enfin son humour débordant et complètement désopilant. On ne s’ennuie que le temps de comprendre la portée du manga, et c’est un vrai plaisir que d’y plonger après quelques pages, suivre les situations cocasses se présentant aux protagonistes et imaginer leur manière de les résoudre. En plus de cela, n’oublions pas l’aspect graphique soutenu par l’auteur, plein de vérités sur ses personnages, et toujours rempli d’émotion. H3 School, c’est la série à lire tranquillement où à dévorer le temps d’un été, mais qui permet de garder toujours sa bonne humeur !
 
 

Dossier réalisé par NiDNiM