Gurren Lagann

Le genre mécha tourné en dérision

 
Ce qui fait le succès de Gurren Lagann est l'ensemble de ses particularités, si abondantes qu'on ne pourrait établir un paragraphe pour chacune d'entre elles. Cependant, l'une d'entre-elles attire particulièrement l'attention, notamment dans les premiers épisodes de la série, il s'agit du côté dérisoire et parodique du genre mécha, en particulier des séries type « Super Robot » comme Goldorak. Rappelons d'abord le concept de ce genre de séries: Le héros est aux commandes d'un robot hyper performant, n'étant généralement pas un simple engin de guerre grâce à ses capacités incroyables, et affronte une horde d'ennemis aussi aux commandes de robots, généralement des extra-terrestres. Il s'agit d'un genre opposé au « Real Robot » comme Gundam où les machines ne sont que des armes pilotables, sans âme, dans lesquelles les héros se livrent un conflit pour des raisons politiques et non juste par simple désir de conquête mondiale ou de se mettre sur la tronche. Ceci étant rappelé, nous allons pouvoir voir en quoi Gurren Lagann est une parodie du premier genre décrit.

Tous les ingrédients du « Super Robot » se retrouvent dans Gurren Lagann. La robot principal est d'une puissance démesurée, et nos héros affrontent une horde d'ovnis, ici nommés « hommes-bêtes ». Pourtant, ces derniers sont pour le moins... ridicules ! Si dans d'autres séries les ennemis sont clairement caractérisés par les traits physiques d'extra-terrestres, dans Gurren-Lagann, on a souvent affaire à des créatures qui ne ressemblent à rien, tantôt à l'apparence de singes, tantôt boules poilues sans véritable tête, sans passer par la vieille tortue fumant sa pipe !

Les réalisateurs se sont clairement fait plaisir sur l'esthétisme de certains personnages, procurant au spectateur de bon fous rires par moment. Mais revenons sur l'aspect du robot en général, du Gurren Lagann donc. Dans d'anciennes séries, notamment les Power Rangers qui correspondent au genre Sentai, on se souvient des machines des combattants, fusionnant de manière classe pour former un engin plus puissant. Ici, la fusion est nettement moins imposante. Lagann, la petite tête de l'engin, se contente de perforer sauvagement Gurren, représentant le corps de la bête, et la fusion est effectuée ! Du côté des capacités de la machine, c'est la surenchère la plus totale, et elle se constate notamment lors des dernières batailles où Gurren Lagann prend une taille démesurée et sort des armes de part et d'autre de son corps pour des raisons inconnues. Ou plutôt, certaines explications sont données mais là aussi, il s'agit d'un délire des réalisateurs cherchant à gentiment se moquer des méthodes du genre (qu'il s'agisse de Mécha ou Shônen) où les nouveaux sont dû à des flots d'énergie parfois improbables.

Expliquée de pareille manière, on pourrait croire que Gurren Lagann est une série qui frôle le ridicule, ce qui est vrai à condition de la prendre au premier degré. Seulement, c'est une série à prendre au 36ème degré au minimum. Inutile de chercher une quelconque explication sur certains aspects de la série, l'absurde est ici totalement assumé, pour le plus grand bonheur des spectateurs ! Gageons toutefois que les moments de sérieux sont quand même de la partie et que dans Gurren Lagann, tout n'est pas rose ou délirant mais nous ne dirons rien à ce sujet pour ne pas gâcher le plaisir de visionnage de la série. Pour en revenir à l'aspect parodique de l'oeuvre, son côté assumé est totalement mis en évidence par le graphisme, et c'est ce qui fait l'objet de la partie suivante.