Final Fantasy VII - Actualité manga
Dossier manga - Final Fantasy VII
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19/20

Un remake était-il nécessaire ?


Après ce petit retour sur le jeu et son contexte, il est temps de se poser LA question : ce remake était-il vraiment utile ?

Mettons quelques petites choses au clair avant d’y répondre.

Petit un : je ne suis pas une adepte des remakes, des spin-offs, revival ou autre truc dans ce genre. Je ne vais pas dire que je les réprouve tout de suite, mais j’ai souvent un avis défavorable dès l’annonce, car dans pas mal de cas, on sent quand même que ce sont des coups marketings. Et cette tendance est extrêmement populaire en ce moment au cinéma et au niveau des séries, avec des résultats très fluctuants.  Par exemple, je suis totalement hermétique aux remakes des Disney, qui se sont contentés de refaire les mêmes films, avec les mêmes chansons, mais en live. Ce genre de démarche me laisse totalement de marbre.

Petit deux : si je suis fan de JRPG, je ne suis absolument pas fan de la série Final Fantasy. Pourquoi me direz-vous ? Et bien... Tout simplement parce que je n’ai joué qu’à un seul de ces jeux, Final Fantasy III sur la DS, quand j’étais jeune et insouciante (ou pas). Je n’en ai jamais vu le bout, et il ne m’a pas laissé un souvenir transcendant. Et si je n’ai joué qu’à un seul jeu, c’est aussi parce que je faisais partie d’une famille pro-Nintendo, et que la plupart des derniers Final Fantasy ont été sur les consoles de leur voisin japonais, Sony. Pour le moment, je n’ai pas eu le temps de rattraper ce retard, et j'ai toujours privilégier d'autres jeux,. car je ne suis pas très fan de leur direction artistique en général (les goûts et les couleurs me direz-vous).

Petit trois : j’ai toujours eu de gros doutes sur cette annonce de remake de FFVII. La première fois que j’en ai entendu parler, j’y ai vu un coup marketing pour soutirer de l’argent aux fans de cet opus. Surtout quand ils ont annoncé qu’ils le feraient en deux parties, autant dire mettre plus de 100€ pour rejouer à ce classique. Je me suis dit que ce serait une grosse arnaque, comme les derniers Disney en live.





Et là, vous vous demanderez : mais pourquoi ai-je donc accepté de faire un dossier dessus ?

Eh bien, déjà parce que je suis une grande fan de JRPG, donc j’avais eu envie de lui laisser sa chance, par principe. Les nouveaux JRPGs n’arrivent pas tout le temps par chez nous, alors autant profiter de ceux qui traversent les frontières. Ensuite, parce que j’ai vu quelques vidéos de gameplay, après que Square Enix ait invité quelques youtubeurs le tester. Par curiosité, j'y ai jeté un coup d'oeil et... j'ai été hypée. Oui oui. Déjà, car on était passer d’un JRPG au tour par tour à un Action-RPG (j’adore les Action-RPG !) Et même si le côté très réaliste de la direction artistique ne me fait pas tant que ça envie, bien qu'elle soit impeccable, ce que j’ai aperçu du gameplay a fortement attisé ma curiosité.

Mais avant de parler du remake, voyons déjà l’original. Car malgré cet enrobage attrayant du remake, l’original se suffisait peut être à lui même ?
Non.
Non non non.
Oh que non ! Ce jeu avait VRAIMENT besoin d’un remake !

Final Fantasy VII, c'est un jeu de PS1. Une console qui a apporté un sacré bon technologique à son époque, car on passait d'un support cartouche à un support CD. C'était l'époque du début de la 3D, une époque qui  a abrité de très bons jeux, comme de très mauvais, comme à toute époque d'ailleurs. En revanche, le début de la 3D a un défaut : c'est que les jeux vieillissent très, très vite. Et ce n'est pas étonnant, on retrouve cette tendance dans les films d'animations. C'était le début d'une nouvelle technologie, et celle-ci n'a cessé de faire des bonds depuis lors. Jusqu'à arriver aux résultats aussi époustouflants de réalisme qu'on a aujourd'hui sur PS4 et XBOXone (moins sur Switch, mais Nintendo ne joue pas vraiment dans la même cours que ces deux là).

Après y avoir joué, j’ai compris pourquoi ce jeu était culte. Les cinématiques sont très belles, pour l’époque et la console, je le reconnais. J’aime beaucoup aussi les décors très travaillés, notamment ceux de Midgar qui ont un côté assez steampunk. Ce côté très old school des décors reste très charmant, mais ayant joué à la version PS4 du portage du jeu, on se retrouve avec des objets et des personnages dans une meilleure définition que les décors. Et ça, c’est pas beau du tout, il faut le reconnaître. Et surtout, ces décors qui sont restés très old school sont souvent trop chargés. Par là, j’entends que trouver les endroits où passer avec son personnage est souvent une vraie sinécure. Plusieurs fois je me suis trouvée à tourner en rond sur des map  parce qu’une échelle ne ressortait pas assez, ou que je n'arrivais pas à distinguer à quelle étage se posait une barre de métal. Alors peut être que c’est un problème qui vient du remaster, mais clairement, c’est un gros défaut. Un défaut qui était peut-être moins gênant à l'époque, mais aujourd'hui ce n'est pas le cas.





Niveau gameplay, c’est du tour par tour, et là je me suis rendue compte de deux choses.

La première : FFVII a choisi une sorte de tour par tour assez dynamique, ou les ennemis attaquent en même temps que vous. Ça m’a assez surprise, m’attendant à du tour par tour plus à la Dragon Quest, ou chacun camp déploie ses attaques selon un ordre très précis, et enlève une certaine part d'enjeu. FF VII a choisi de miser sur une barre de « Temps » qui vous contraint d’attendre quelques secondes à chaque fois que votre personnage peut attaquer ou soigner, et qui empêche parfois d'agir avant l'ennemi. Cette barre est vraiment gênante dans les premiers combats, quand vous êtes seul avec Cloud notamment, mais petit à petit, les combats se dynamisent, et vous finirez presque par l'oublier. Et si ces combats sont un peu plus dynamique que du tour par tour classique, on peut déplorer que certaines animations d’ennemis, notamment les boss, cassent complètement le rythme du combat. Le premier gros boss est d'ailleurs assez ennuyeux de ce point de vue-là, et on retrouvera ce soucis avec les premiers petits monstres qui disparaissent et réapparaissent tant que vous ne les avez pas totalement vaincu. Alors je ne sais pas qui a eu cette idée, mais elle était TRES mauvaise. Parce que restez plus de 10 secondes devant votre écran vide d'ennemi à attendre qu'ils réapparaissent pour pouvoir le tuer... Non, désolé, c'est une idée à la noix.

La deuxième chose que j’ai remarqué... c’est qu’il m’aura fallu plusieurs heures pour apprécier ce gameplay. Tout simplement parce que RPG au tour par tour, je n’y ai vraiment joué que sur des consoles portables (excepté Persona 5, mais ce jeu est l'exception qui confirme la règle), et je ne cherche clairement pas les mêmes sensations de jeu sur une console de salon et portable. Je n'imagine même pas le choc que ce doit être pour des gens qui le redécouvrent aujourd'hui et qui n'ont quasiment jamais fait de RPG au tour par tour.

Et malgré tout ça, malgré le fait que je n’y ait joué qu’une petite dizaine d’heures en vue de faire ce test... J’ai déjà des scènes qui m’ont marquée et j’ai été happée dans le jeu assez rapidement. L’histoire est vraiment prenante, sans casser trois pattes à un canard, mais quel importance ? Pour ma part, je n’ai jamais joué à un JRPG pour avoir un scénario original, mais plutôt un scénario bien écrit. Ok, on a souvent la même recette, mais l’exécution est souvent différente. On aura le droit à des sauces parfaites, d’autres moyennes et d’autres médiocres. Et ici, on sent que l’exécution de ce scénario est aux petits oignons. J’aime beaucoup les personnages, très rapidement attachants. Et j’aime surtout la réalisation, qui arrive à nous faire des scènes très impactantes... avec des polygones ! Oui, je ne le pensais pas mais c’est possible !

L'histoire est également bien plus sombre que ce que j'aurais pu penser. Bon, on est pas face à un scénario qui va vous retourner le cerveau, mais clairement, on ne s'adresse pas à des enfants, mais plus à un public d'ado-adultes je pense. On a de l'expérience scientifique monstrueuse, de la compagnie tentaculaire prête à détruire le monde pour un rêve, des bidonvilles crasseux... Quant à nos personnages, malgré les polygones très charismatiques et rapidement attachants. Et malgré cette noirceur, on a des éléments dans l'histoire qui sont... Complètement loufoque. Notamment ce passage dans les premières heures de jeu, à Midgar, où vous devez... Vous habillez en fille. À ce moment-là, vous devez pénétrer dans une sorte de bordel géré par un parrain de la pègre local, et Cloud va devoir se travestir. D'accord, pourquoi pas ? C'est un décalage assez étrange, mais très drôle. Et ne parlons pas des innombrables coup de sang de Barret dès que Cloud lâche un petit mot de travers... L'histoire de FF VII est un bon classique. On retrouve des éléments récurrents dans les JRPG : une fille avec des pouvoirs extraordinaires qui est pourchassée par les ennemis à cause de ça, un groupe hétéroclite qui se forme autour d'un héros charismatique, mais un peu boulet, qui si bat avec une épée, sauver le monde... Je ne sais pas si ce sera un défaut pour certains, pour moi ça ne l'est pas. Mieux vaut un bon classique qu'un truc original insipide ou sans aucun sens.





En bref, le jeu original a de nombreuses qualités, mais son problème, c’est qu’il a pris un sacré coup de vieux. Les personnages surtout, qui ont cette forme de playmobil... C’est vraiment rédhibitoire pour les nouveaux joueurs, dont moi. Et pourtant, j'ai joué à beaucoup de vieux jeux, et je fais rarement ma difficile sur l'aspect esthétique, préférant toujours privilégier le gameplay dans un jeu vidéo. Mais ces personnages très géométriques ne servent plus la narration de FF VII aujourd'hui, ils vont mettre un sacré frein à de nombreuses personnages quand il s'agira de se sentir impliqué, de s'attacher aux personnages. Surtout quand ils n'ont pas de bouche... (coucou Sephiroth!)  Et pourtant, après quelques efforts, on finit par voir la magie opérer. Autre soucis, qui est pour moi assez rédhibitoire mais qui ne le sera peut être pas pour tout le monde : le doublage. Il n’y en avait pas, simplement du texte et de la musique. Je ne sais pas trop si c'est du à l'époque ou à un choix des créateurs du jeu (et ça se défend), mais... Ça joue en sa défaveur. Déjà, en jouant à un autre vieux jeu, Star Ocean 3 (époque PS2), j’étais gênée par certaines scènes cinématiques sans doublage. Avec FF VII, il n'y en a aucun, et niveau immersion, c’est moins bon. Pour ma part, je m’attache d’autant plus à des personnages si j’aime les voix qu’ils vont avoir. Que ce soit des voix japonaises, anglaises ou françaises (même si ces dernières sont assez rares pour des JRPGs). Alors ne pas en avoir du tout, c’est encore un détail qui va vous laisser en dehors. Et quand on voit aujourd’hui l’importance du doublage dans les jeux vidéos, il est plus difficile de s’y faire pour de nouveaux joueurs. Pour ma part, jouer à des vieux jeux me demandent plus d’investissement, mais le gameplay finira toujours par m’attraper, s’il est bon.

D'ailleurs, en parlant de textes... Après avoir fait quelques recherches sur l'impact de ce jeu dans l'histoire, j'ai découvert que ce jeu était connu pour sa traduction et ses textes assez approximatifs. Je ne sais pas si cette traduction a été revu pour les remasters, mais je ne la trouve pas si étrange que ça. Il y a quelques mots/phrases qui ont vieilli, qui sont un peu bizarre mais rien de bien choquant. Ce n'est pas la traduction de l'année, mais ça passe.

Tout ce que je viens de dire n'est pas là pour décrédibiliser l'original. Voyez plutôt ça comme la vision d'une personne qui découvre ce titre en 2020, qui arrive à en voir les qualités mais qui ne peut s'empêcher de voir les défauts. Ces défauts qui sont nés d'une avancée spectaculaire dans le monde du jeu vidéos, et qui a sans doute laissé sur le carreau les pionniers de cette technologie. Il est toujours agréable de découvrir FF VII aujourd'hui, mais il est difficile de prendre ce jeu vraiment au sérieux aujourd'hui. Et je suis sûr que des tas de nouveaux joueurs, bien qu'il ait aujourd'hui la possibilité de le découvrir sur toutes les plateformes, ne voudront pas faire cet effort de replonger dans un vieux jeu, juste parce qu'il est culte. Et comment leur en vouloir quand on voit le nombre de nouveautés qui sort tous les mois, parfois toutes les semaines, et qui leur offre des expériences à la pointe de la technologie actuelle ? (enfin sur le papier, parce qu'on est jamais à l'abri de mauvaises surprises...)





Ce remake était donc vraiment nécessaire. Il n’est pas là pour supplanter l’ancien, mais plus pour amener un nouveau public sur cette licence, et surtout sur ce titre emblématique de la saga Final Fantasy. L'idée de départ était donc bonne de la part de Square Enix, je leur reconnais au moins ça, et sachez que j'aime me tromper dans ces conditions-là. En revanche, maintenant il est temps de ce poser LA question essentielle : ce remake est-il réussi ?
  
  


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Voq

De Voq [677 Pts], le 04 Juin 2020 à 09h54

Voilà, j'ai enfin joué à FFVII Remake, et... bon, ce n'est pas un mauvais jeu, loin de là, mais je l'ai trouvé décevant sur pas mal de points.
Gros atouts effectivement, ses graphismes, sa réalisation et sa fluidité. Pour le reste, je vais essayer de faire ça point par point sans trop m'éterniser.

* L'aspect très réaliste à double tranchant : pour ma part, je n'ai pas repéré de vrai couac dans les mouvements ou l'affichage, en revanche certains éléments typiquement « jeu vidéo » font effectivement tache, à commencer par les matérias qu'on trouve n'importe où (mais surtout pas conservées soigneusement dans les locaux de la Shinra... sérieusement, que fait une matéria d'invocation dans le système d'aération ?) ; si Jessie avait donné les siennes un peu plus tard, on n'aurait eu qu'à lui répondre « non merci, ça fait déjà la quinzième que je ramasse par terre depuis ce matin ». C'est aussi le cas de certains mécanismes nécessaires à la progression, comme les leviers à actionner simultanément pour entrer dans la chambre forte, la manipulation des grues...

* Le « monde » :
Pour être honnête, quand ce remake a été annoncé, redécouvrir ce monde me faisait rêver : la cité des Anciens, Cosmo Canyon, Nibelheim, le village Fusée, et j'en passe. Et oui, Midgar aussi. Sauf que je ne rêvais clairement pas de passer 30h, soit l'intégralité du jeu (je reviendrai plus tard sur la durée de vie), dans cette seule ville. Mais admettons, j'étais prévenu, et avec une telle mégalopole, il doit y avoir de quoi faire... ou pas. En gros, on se contente de reprendre les mêmes lieux que dans l'original, mais on les fait plus grands. En tout et pour tout, on a l'équivalent de trois villes (bidonville du secteur 7, bidonville du secteur 5, et Wall Market ; ah, et les boutiques ne servent à rien, donc à moins de vouloir faire du tourisme dans les bidonvilles, on ne s'y balade que pour suivre l'histoire ou les quêtes annexes), et oui, côté donjons on a bien droit à deux-trois ajouts, mais rien de dépaysant. Ça manque cruellement de variété, et pour un jeu qui mise autant sur l'aspect visuel, c'est dommage.

* Les personnages :
- Les membres de l'équipe : ils sont fidèles à l'esprit de leurs versions originales, avec les avantages et les inconvénients que cela comporte. Je n'étais déjà pas fan de Barret à l'origine, là il est insupportable à beugler à tout bout de champ. Il y a bien un ou deux moments où il sait se montrer touchant, mais dans l'ensemble moins je le vois, mieux je me porte (si ce n'est que je suis bien content de pouvoir le contrôler contre les ennemis volants ou perchés). Tifa, c'est un peu le problème inverse : quand je jouais à l'original, elle était complètement éclipsée par Aerith durant tout le disque 1 (elle devenait plus intéressante ensuite), et là c'est pareil, entre les très pétillantes Jessie et Aerith, elle fait un peu fade. Ce n'est que mon avis purement subjectif, évidemment !
- Les PNJ : concernant le développement de Biggs, Wedge et Jessie, c'est un grand OUI, c'en est presque dommage de ne pas les côtoyer davantage. Je trouve notamment Wedge et Jessie particulièrement attachants. Pour les autres habitants des bidonvilles, rien de bien mémorable en revanche, même ceux qui sont un peu plus mis en avant, ils sont là parce qu'il faut bien peupler les lieux et justifier les quêtes annexes mais ça ne va pas plus loin. (Ah si, y a la maman d'Aerith. Et les chats de Wedge.)
Côté Shinra, le président, Heidegger et les TURKs sont bien retranscrits. Heidegger parvient même à respecter l'original sans paraître complètement ridicule, ce qui relève de l'exploit ; on ne peut malheureusement pas en dire autant de Scarlet : on ne la voit pas beaucoup, mais elle en fait beaucoup trop pour rester crédible (à quel moment une représentante d'une société qui veut donner une image respectable se comporte comme ça devant les caméras ?). Hojo, de son côté, devient assez lourd au bout d'un moment, mais c'est sans doute dû à la visite de son terrain de jeu qui traîne en longueur. Reeve, lui, est mieux posé que dans l'original, et vu le rôle qu'il doit avoir dans la suite c'est tant mieux. Quant aux nouveaux venus, pas grand-chose à signaler, à une exception près qui se trouve en dehors du siège de l'entreprise : le motard débile (je n'ai pas retenu son nom) du chapitre de Jessie, je m'en serais bien passé.
Et enfin, côté Wall Market, le personnage de Don Corneo fonctionne très bien. Pour le reste, Leslie est plutôt sympathique, les autres je ne suis pas du tout fan.

* L'histoire :
La trame originale se voit étoffée, de ce côté ça marche généralement pas mal du tout. C'est un vrai plaisir d'assister aux scènes d'origine ainsi refaites, avec des compléments qui rendent le scénario plus solide (comme le point de vue de la Shinra sur les attaques des réacteurs).
C'est plus du côté des nouveautés qu'il y a du bon et du moins bon. Je pense par exemple au chapitre où Jessie demande l'aide de Cloud : dans l'idée, c'est très bien vu, mais c'est en partie gâché par l'apparition du motard débile mentionné plus haut. Le passage du Wall Market est complètement chamboulé, avant c'était une petite quête amusante pour déguiser Cloud en fille afin d'entrer chez Don Corneo, là on en a pour des plombes avant d'arriver au même résultat, c'est lourd. D'ailleurs, même quand c'est globalement fidèle, tout est rallongé à outrance (je ne parle pas des cinématiques, mais des phases de jeu : la route pour revenir au secteur 7, les égouts (surtout la deuxième fois), l'ascension vers la tour Shinra, les labos, les passages à moto... tout paraît souvent trop long, comme pour rajouter artificiellement du temps de jeu).
On a aussi les détraqueurs sortis tout droit d'Harry Potter (effectivement, difficile de ne pas y penser), dont l'apparition est intrigante au début mais qui paraissent très vite surexploités ; tout comme les visions de Sephiroth (ça fait beeeaaauuuucoup trop de Sephiroth, surtout pour cette partie du jeu).
Et en parlant des détraqueurs / serpillères, ça amène forcément à la fin du jeu... et là, j'attends de voir ce que ça donnera dans la suite, mais pour le moment je ne suis pas du tout convaincu. Ce qui me pose problème, c'est surtout qu'au final, on ne nous donne aucune raison valide pour que ça apparaisse ainsi ; si encore ils construisaient une vraie histoire autour... En l'état, j'y vois plus un message déguisé des développeurs : « on n'a pas envie de suivre le scénario original pour la suite, vous voilà prévenus ». Dans ce cas, qu'ils l'annoncent clairement au public, plutôt que de balancer des trucs sortis de nulle part dans le jeu.
(Les détraqueurs représentent en réalité les vieux fans qui refusent le changement... c'est méta, en fait, FFVII Remake. De mon côté, je m'étais imaginé qu'on en était au moment où Cloud est perdu dans la rivière de la vie, et qu'il y revivait ses souvenirs avec des interférences d'esprits et autres visions de Sephiroth ; perdu.)

* Les quêtes annexes :
Alors là, pour le coup, je les trouve sans intérêt. Je ne les ai même pas toutes faites, alors qu'habituellement j'ai plutôt tendance à essayer de tout faire à fond dans un RPG. J'en ai quand même fait environ les trois quarts, et je me suis forcé. Les seules que j'étais content de faire étaient celles de Wall Market parce qu'elles correspondaient au déroulement de l'original pour obtenir le déguisement de Cloud... sauf que là, elles ne servent à rien.

* Les combats :
Aimant beaucoup le système du jeu d'origine, j'ai été inquiet quand un gameplay plus orienté action a été annoncé, puis heureux quand il a été question d'un « mode classique » plus proche de l'original. Après, je n'ai pas cherché à en savoir plus, donc peut-être que je suis passé à côté de certains éléments communiqués avant la sortie. Mais bon, en ce qui me concernait, la question ne se posait même pas, ce serait le mode classique, et l'autre j'essaierais juste pour voir (croyais-je). Sauf qu'en lançant le jeu... aïe, la petite description n'est pas du tout vendeuse, donc vu qu'on peut changer en cours de route, je vais attaquer avec le mode normal pour profiter du didacticiel et je changerai plus tard. Un peu plus tard, donc... Bon, je vais faire simple : le soi-disant « mode classique » est un foutage de gueule MONUMENTAL. Loin du système au tour par tour de l'original, c'est juste une version apauvrie du mode normal.
Et donc, retour au mode normal. Qui est plutôt sympa à prendre en main, je dois l'avouer, mais qui souffre de divers défauts. Déjà, les zones de combats non délimitées... de temps en temps, un combat se déclenche, mais on ne sait pas où est l'ennemi (ou de temps en temps, un combat n'est pas terminé, mais on ne sait pas où est l'ennemi) ; la fluidité, c'est bien, mais voilà. Assez souvent aussi, les affrontements sont bordéliques (tout particulièrement dans les locaux de Shinra). Mentionnons également le système de verrouillage des ennemis qui est complètement à la ramasse, surtout quand il s'agit d'ennemis volants. Mais le plus gros problème, c'est les équipiers, incapables de se débrouiller seuls. Certes, ils envoient des attaques basiques (mais sans trop se fouler vu leur vitesse de remplissage de la jauge ATB)... et c'est tout. Ils ne se soignent pas, ils n'utilisent pas leurs magies et compétences, ils attendent bêtement qu'on leur donne des ordres (ou qu'on en prenne le contrôle, mais ça ne fait que reporter le problème sur le perso qu'on contrôlait avant). Alors moi je veux bien, mais si c'est pour devoir interrompre le combat pour passer par le menu toutes les dix secondes, donnez moi plutôt du tour par tour avec une vision d'ensemble sur le terrain. Dans les combats contre des ennemis multiples, à la limite, ils servent à les distraire et on ne s'occupe pas d'eux, mais contre les boss c'est un peu plus gênant. Ça ne doit pourtant pas être si compliqué à mettre en place, même dans Tales Of Phantasia (qui date de 1995) les équipiers sont plus efficaces que ça.
Un autre élément des combats qui a été revu, c'est les invocations. Des attaques surpuissantes, en principe... Eh bien là, elles ne servent pas à grand-chose. Déjà, le jeu n'autorise à s'en servir que contre certains boss, après qu'une barre de chargement se soit remplie (barre qui n'apparaît, en général, qu'une fois le boss déjà bien amoché). Et là, soit l'invocation glande là le temps que la barre se vide, soit on utilise nos jauges ATB pour la faire attaquer, tout ça jusqu'à ce qu'enfin, quand la barre revient à zéro, elle lance sa grosse attaque avant de disparaître... autant dire qu'une fois sur deux, le boss est déjà mort avant. Comme si ça ne suffisait pas, des fois on peut les invoquer mais elles ne servent à rien parce que le boss vole et qu'elles ne peuvent pas l'atteindre. Avec ça, je n'ai trouvé que deux pauvres invocations dans tout le jeu (une qu'on m'a donnée et une dont la matéria était égarée dans le système de ventilation), mais ça ne m'a pas traumatisé de ne pas dégoter les autres. Du moins, je suppose qu'il y en a des autres, puisqu'elles apparaissent parmi les astuces des temps de chargement. J'espère quand même qu'elles ne sont pas en DLC... Mais c'est bizarre, dans n'importe quel Final Fantasy il y a des invocations cachées, certes, mais pour les autres on ne peut pas passer à côté. Je crois pourtant avoir exploré tout ce que je pouvais (ce n'est pas comme si on avait un monde ouvert bourré de recoins à fouiller), et les quêtes annexes zappées n'avaient pas l'air d'avoir de rapport (sinon je ne les aurais pas zappées !). Enfin bref.

* Pour rester sur du gameplay, mais un petit détail qui n'a rien à voir avec les combats : les moments, par chance assez rares, où les persos se livrent à quelques acrobaties... c'est d'un rigide ! Heureusement qu'il s'agit d'un RPG et que ce n'est pas ça qu'on en attend, parce qu'à peu près n'importe quel jeu d'action-aventure fait ça mieux.

* L'OST :
Là, je suis plutôt d'accord avec le dossier pour dire que la musique est bien mais pas spécialement mémorable. Plusieurs musiques du FFVII original m'ont marqué, mais on en retrouve peu dans cette partie du jeu. Enfin, si : la musique de l'écran-titre, qui reprend celle qui accompagnait les crédits quand on lançait l'original (j'aurais râlé si elle était absente !). À part ça, il y a bien le thème d'Aerith mais il se fait très discret, à la limite une musique de combat qui me fait tendre l'oreille et quelques bricoles vers la fin du jeu.
Cela dit, j'ai un problème avec la musique dans ce remake : régulièrement, elle se fait parasiter par des remixes douteux qui surgissent dès qu'on passe à proximité d'un jukebox, d'un marchand ou d'un distributeur qui veulent nous fourguer un disque. Parce que FFVII Remake essaie de nous faire collectionner les disques. Jeu, si tu veux que je dépense mes gils pour acheter des musiques, fais-moi acheter les vraies, pas des versions moisies.

* Et pour terminer, la durée de vie :
En prenant mon temps mais sans faire toutes les quêtes annexes parce qu'elles me gonflaient (comme dit plus haut, j'en ai quand même fait environ les 3/4, alors disons qu'avec deux ou trois heures de plus j'en aurais fait le tour), après le générique de fin j'arrive à un total de 30 heures et 36 minutes... Alors concernant la durée de vie, mes attentes varient selon le jeu et le genre du jeu, mais disons que pour du RPG moderne, ça paraît peu. À titre de comparaison, je ne me rappelle plus précisément combien de temps a duré ma partie de Final Fantasy XV, mais c'était au moins le double, et probablement plus proche du triple. Mais admettons, si les trente heures sont bien remplies, intenses, et qu'elles ont suffi à me faire vivre une grande aventure, ça me va. Là, ce n'est pas le cas. C'est bourré de longueurs, et le virage opéré à la fin laisse pour le moment un goût amer. Mais même sans tenir compte de sa relative qualité : quand on nous dit que le jeu est beaucoup trop vaste pour le faire d'un seul tenant, qu'on ne sait pas combien de parties il va y avoir, et que quand le premier segment arrive, il ne dure que trente heures alors qu'on le paye plein pot, là je trouve un peu dur de ne pas me sentir arnaqué.
(Histoire de faire un parallèle : dans un genre différent, The Order: 1886 en mettait lui aussi plein la vue, et a lui aussi été très critiqué concernant sa durée de vie : seulement 7-8h pour en venir à bout, dont pas mal de cinématiques... sauf que The Order m'a happé de bout en bout, et même si sa fin appelle à une suite (qui n'arrivera probablement pas, malheureusement), je trouve sa faible durée de vie nettement moins frustrante que celle de ce FFVII Remake.)

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@ Gutsberserker :
Je ne suis évidemment pas dans la tête de la personne qui a réalisé le dossier, donc je ne peux pas dire pourquoi ne pas avoir attendu la fin avant de l'écrire, mais pour ma part je ne vois pas ça comme un vrai test (d'ailleurs il n'y a pas de note), plutôt comme un « dossier découverte » de la part de quelqu'un qui n'avait jamais touché à FFVII et qui découvre les deux versions aujourd'hui, en ce sens la réaction à chaud colle plutôt bien. (D'ailleurs c'est expliqué au début de la partie « Conclusion » !)

Gutsberserker

De Gutsberserker [639 Pts], le 09 Mai 2020 à 20h23

18/20

Réaliser un test à même pas la moitié d'un jeu, désolé mais je trouve ça limite. Il y a un manque flagrant de recul. 

 

La BO est probablement le plus gros point fort du jeu, certainement plus encore pour les fans de la première heure qui voient des musiques déjà cultissimes être sublimées. 

Tendo

De Tendo, le 16 Avril 2020 à 15h31

20/20

Le jeu est excellent, aucune crainte a avoir. L'ost est sublime, les musique se change sans qu'on s'en compte.
J'avais peur aussi mais maintenant je peux plus m'en passer, j'en suis a 38 heures et il me reste 2 chapitres a faire.
Je vais surement me refaire le jeu direct apres.


J'aime autant le tpt comme P5 que les ARPG.
Mais je t'avou que ce systeme de combat dans FF7remake est super bien foutu, on a toujours quelque chose a faire.
On est jamais passif.

Et les boss... Ils sont TOP.

Voq

De Voq [677 Pts], le 11 Avril 2020 à 10h34

Moi qui attendais de mettre les mains dessus à la sortie et qui maintenant attends la fin du confinement et la réouverture des boutiques pour aller chercher mon exemplaire, j'ai un peu l'impression de me faire narguer ;-)
Cela dit, autant j'ai hâte de l'admirer avec les graphismes modernes, autant je nourris des craintes quant à la modernisation du jeu et surtout le rallongement de cette première portion : étoffer les personnages, notamment secondaires, oui, mais passer tout le jeu dans Midgar ? je ne suis clairement pas convaincu, mais j'espère me tromper. Au moins, la possibilité de jouer à l'ancienne me rassure ; tant qu'à choisir, pour ma part je préfère le tour par tour (ce qui ne m'empêche pas d'apprécier aussi un gameplay plus orienté action, d'ailleurs depuis quelques jours je me suis lancé dans Tales Of Berseria).

Sinon, j'ai rejoué à l'original il n'y a pas très longtemps après pas mal d'années sans y avoir touché, et quand je dis l'original, j'entends les trois disques de PS1, d'où quelques remarques par rapport à ce qui est dit dans le dossier :
- tourner en rond parce qu'une échelle ne ressort pas assez ou autre souci dû aux décors : je n'ai rencontré aucun problème de ce genre (et vu que ça a tendance à me gonfler très vite quand ça m'arrive, ça m'aurait marqué), donc je suppose que ça vient du remaster.
- les doublages absents : je n'ai pas souvenir d'avoir joué à beaucoup de jeux de cette génération qui bénéficiaient de vrais doublages, pour des vieux jeux ça ne me choque pas d'avoir uniquement du texte à lire, mais effectivement ça peut participer au côté rebutant pour quelqu'un qui le découvre aujourd'hui. Et associer graphismes à l'ancienne à pas de doublage peut aussi jouer des tours, quand j'ai joué à Octopath Traveler sur Switch, avoir des voix pour les personnages m'a pas mal dérouté.
- la traduction : pour ne rien y trouver de choquant, elle a effectivement dû être revue pour le remaster. Dans la version PS1, on tombe régulièrement sur des phrases sans queue ni tête, rendant certains dialogues difficilement compréhensibles, et merci la traduction approximative depuis une version anglaise, il y a même deux-trois fois où il reste un bout de phrase en anglais. Même les noms des personnages y passent : pour moi, à l'époque, le héros s'appelait Clad et on écrivait Aeris (bon, dans ce deuxième cas, ça se comprend, si j'avais lu Aerith quand j'étais gamin j'aurais cru que ça se prononçait Aerite).
- la musique : je ne sais pas ce qu'il en est de cette version remake, mais concernant l'original, les musiques les plus marquantes interviennent bien après avoir quitté Midgar.

Et à part ça, la réflexion sur les classiques dans la conclusion est très juste. Que ce soit en jeux vidéos, livres, films, musique, ça me fait envie donne bien souvent une meilleure expérience que on m'a dit qu'il fallait absolument y jouer / le voir / le lire / l'écouter.

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