Fête de l'animation de Lille 2010

Les projections et conférences

Le contenu des projections dans les autres lieux était lui aussi très varié.

La soirée d'ouverture se déroulait à l'auditorium du Palais des Beaux Arts, avec la projection de Metropia, premier long métrage du suédois Tarih Salek, sur un scénario du célèbre Stieg Larsson, auteur de la saga à succès Millénium. Un thriller psychologique intéressant.

Ci-dessous, l'affiche de Metropia.
 

Les jours suivants, l'auditorium accueillait le programme "C'est animé près de chez vous", et entamait son focus sur Les Armateurs avec une conférence, le samedi après-midi, de Didier Brunner,  fondateur de cette maison de production française qui a notamment vu passer le Kirikou de Michel Ocelot ou les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet. Par la suite les diffusions de La Vieille Dame et la Mer, court-métrage et premier vrai succès de la maison, puis des excellentes Triplettes de Belleville étaient proposées se samedi soir, tandis que le dimanche soir nous retrouvions le court-métrage en marionnettes animées L'inventaire fantôme, qui précédait la diffusion du film Brendan et le secret de Kells.
    
Ci-dessous, les affiches des films Les triplettes de Belleville et Brendan et le secret de Kells.
 

Était également proposé, un petit focus sur les Films de l'Arlequin, maison visant à produire des films au graphisme original et aux thématiques singulières. Ainsi, plusieurs court-métrages de la maison étaient diffusés le dimanche à 17h en présence de Dora Benousilio, dont L'oeil du loup, inspiré du livre de Daniel Pennac.
Le vendredi soir était consacré à la projection d'une sélection de court-métrages de maisons de production différentes défendant un cinéma d'animation d'auteur.
Le dimanche à 15h, des séries d'animation récentes étaient mises à l'honneur, comme Wakfu et Léonard.
Le samedi à 17h30 était projetée une sélection dédiée à la maison Normaal Animation, en présence de son producteur Alexis Lavillat.
Pour finir avec les projections de l'auditorium, le samedi matin était dédié aux dix ans des Fous d'Anim. Pour cette occasion, une sélection de créations des Fous d'Anim était diffusée, en présence de leur président, Bernard Gabillon.
La fin du programme "C'est animé près de chez vous" se situait au cinéma L'Hybride, avec une exposition dans laquelle Bastien Dubois, un réalisateur de la région, proposait une sélection de peintures, des vidéos et de photographies centrées sur l'île de Madagascar.

En dehors de cette exposition, L'Hybride était entièrement consacré au thema Royaume-Uni, qui se consacrait au jeune studio Trunk Animation (projection en présence du producteur Richard Barnett et de la réalisatrice Layla Atkinson), à la société Animate Projects (séance en présence de la co-présidente Jacqui Davies), à CBeebies, chaîne créée par la BBC et consacrée aux tout-petits (séance en présence du producteur Stephen Cannon), au réalisateur Barry Purves, nommé aux Oscars et vainqueur de nombreux prix internationaux (séance en présence de Barry Purves), au studio AKA faisant dans l'animation 3D, à la maison The World of Arthur Cow (en présence de la co-fondatrice et réalisatrice Sarah Cox), et à la société de production Picasso Pictures (en présence du réalisateur Damian Gascoigne et de la productrice Melissa Venet). Là aussi, beaucoup de beau monde était donc présent.

La Gare Saint-Sauveur accueillait deux zooms importants.
Le premier, consacré au célèbre studio Aardman, vit se dérouler sous les projecteurs les œuvres les plus emblématiques du studio: les trois courts-métrages de Wallace et Gromit, Souris City, Chicken Run, et une sélection de courts-métrages. Notons que pour les projections de Souris City et des courts-métrages, Peter Peake, directeur de l'animation chez Aardman, était présent.
L'autre zoom était bien évidemment consacré à l'invité d'honneur, Mike Reiss, ayant travaillé sur onze saisons des Simpson, travail pour lequel il remporta quatre Grammy Awards, et ayant également signé le scénario de L'Âge de glace 3. Pour cette occasion, L'âge de glace 3 fut diffusé le samedi matin, et le film Queer Duck le dimanche soir.
  
   
Mais le principal évènement au niveau des projections restait la nuit Simpson, le samedi de 22h à 3h, sélection de dix épisodes de la série, au beau milieu de laquelle était également diffusé Les Simpson: le film. Malgré quelques problèmes d'organisation, la nuit semble avoir connu un très grand succès, même si la salle se vida petit à petit au fil des heures.
Le dimanche après-midi, Mike Reiss donnait une conférence de deux heures (je n'ai malheureusement pas pu y assister), et le samedi après-midi voyait l'homme tenir une séance de dédicaces au Furet du Nord, en plein centre de Lille.

Enfin, les projections au cinéma L'Univers étaient consacrées à ce qui nous intéresse le plus: la japanimation.
Les séries étaient beaucoup moins représentées que l'année dernière, mais néanmoins intéressantes. Le samedi à 17h, carte blanche était laissée à l'éditeur Dybex, qui se fit un plaisir de programmer deux épisodes de deux séries récentes: Durarara, nouvelle série très prometteuse des réalisateurs de l'excellent Baccano et en cours de diffusion gratuite sur la plateforme Dailymotion de Dybex, et Dance in the Vampire Bund, également en cours de diffusion sur la plateforme de l'éditeur. L'occasion de découvrir sur grand écran deux des séries faisant le plus parler d'elles actuellement!
   

Du côté des édition Kana, qui avaient carte blanche le dimanche à 17h, ce sont les séries Black Butler, dont le premier coffret DVD est sorti ce mois-ci, et Paradise Kiss, qui est ressortie dans une édition intégrale collector il y a quelques mois, qui étaient mises à l'honneur.
Du côté des films, quatre productions récentes étaient programmées.
Ainsi, les projections de japanimation s'ouvrirent le vendredi soir avec l'avant-première Mai Mai Miracle, véritable bijou de fantaisie de Sunao Katabuchi et vainqueur de nombreux prix. Rappelons que le film avait déjà fait l'actualité en France il y a peu avec la visite de Sunao Katabuchi à Paris pour une carte blanche, et que le DVD de cet excellent long métrage sera disponible dans tous les bacs dès juin prochain. Il faut également signaler le véritable engouement du public pour cette projection: en effet, la salle de 94 places de L'Univers sera comble avant le début du film, à tel point que plusieurs spectateurs malheureux ne pourront pas y assister!
Puis le même soir, juste après Mai Mai Miracle, était diffusé un long métrage d'un tout autre genre: le très intéressant Sword of the Stranger, sorti il y a peu en DVD chez Beez, et ayant été choisi il y a quelques semaines pour figurer dans notre top de la rédaction.
   
   
A gauche, les visiteurs commençant à entrer dans la salle avant la projection de Mai Mai Miracle. A droite, les spectateurs confortablement installés avant le début de Sword of the Stranger.

Le samedi à 20h, c'est une exclusivité européenne qui était proposée! L'amusant Chocolate Underground, diffusé uniquement au Japon et aux États-Unis auparavant, l'une des dernières œuvres en date des studios Production I.G et Trans Arts Co., doté d'un character design de Takayuki Goto (Ghost in the Shell Stand Alone Complex), inspiré du célèbre roman de Andrew Shearer "Liberté, Egalité, Chocolat", et racontant l'histoire de deux enfants se rebellant contre la tyrannie du pouvoir en place ayant interdit... les sucreries !
Enfin, le dimanche soir était diffusé The Sky Crawlers, une histoire visionnaire pour une réussite visuelle sur grand écran réalisée par le célèbre Mamoru Oshii.
   

Dernière diffusion sans laquelle ce compte-rendu ne serait pas complet, le samedi à 22h: une sélection de 14 courts métrages conçus par différents réalisateurs japonais indépendants, et offrant des styles extrêmement variés, aussi bien dans le fond (comédie, clip musical, conte, essai, horreur...) que dans la forme (pâte à modeler, différentes formes d'animation numérique...). Mention spéciale aux deux très courts mais amusants épisodes de Kotatsu Neko, dans lesquels un chat paresseux en pâte à modeler ne veut pas quitter son kotatsu pour attraper la télécommande de la télévision ou pour tuer une souris, à Amazoness: scènes d'entraînement ascétique, clip musical irrévérencieux et délirant qui reçut des applaudissements chaleureux de toute la salle, et au tout dernier court-métrage, le très gore Chainsaw Maid, dans lequel une femme de chambre découpe du zombie à la tronçonneuse, le tout en pâte à modeler: de quoi s'endormir paisiblement !
En bref, les projections de ces courts-métrages étaient à l'image des différentes séances de japanimation: de genres très différents, toutes les projections avaient un intérêt certain.