Du haut de mon monde - Actualité manga
Dossier manga - Du haut de mon monde

Le style de Masako Yoshi


La patte de Masako Yoshi est typique de son époque : d'apparence un peu désuète et simple, elle allie chaleur, légèreté, humour, intemporalité.

Son coup de crayon tout en rondeur et en simplicité s'avère très expressif et renforce beaucoup l'ambiance légère et insouciante. A l'image de Mitsuru Adachi ou Rumiko Takahashi, ces dessins, ni à la pointe de la mode ni ringards, semblent simplement capables de plaire à toutes les époques, de traverser les décennies sans devenir vieillots, tant ils paraissent naturels. L'atmosphère emballante est portée par une narration pleine de vie et sans artifices.


Une ambiance d'époque


Nous en avions déjà parlé dans notre dossier sur Comment ne pas t'aimer : à l'instar de cette dernière œuvre, Du haut de mon monde est un titre qui apparaît bien ancré dans son époque, celle de la première moitié des années 1980, juste avant la bulle économique qu'a connue le Japon.

Période faste, cette époque était nourrie par une certaine insouciance qui se ressent pleinement à la lecture de Du haut de mon monde, de par l'abord de thématiques somme toute assez délicates (comme le manque de confiance, la difficulté d'exprimer ses sentiments...) sur un ton léger et plutôt propice à l'humour. Aoi et ses camarades, collégiens, sont plus jeunes que les héros de Comment ne pas t'aimer, mais on ressent chez eux la même vie plutôt paisible dans le fond, loin de toute véritable misère. Une ambiance un peu insouciante malgré les difficultés, que l'on retrouve dans nombre de séries bien connues de cette époque, comme Maison Ikkoku de Rumiko Takahashi côté seinen, Kimagure Orange Road d'Izumi Matsumoto côté shônen, ou de nombreux passages d'oeuvres de Mitsuru Adachi comme Hiatari Ryôko/Une vie nouvelle (shôjo).

Il y a aussi des scènes de Du haut de mon monde qui ne trompent pas quant à son ancrage dans les années 80. On pense essentiellement à l'importance dans l'oeuvre des bains publics, une tradition nippone qui aujourd'hui tend à paraître un peu dépassée tout en conservant un charme. Il y a aussi le principal repaire d'Aoi, ce petit café qui est un passage récurrent pour elle, un peu comme peut l'être ABCB pour les héros de Kimagure Orange Road, et qui est le genre de lieu qui peut paraître un brin désuet aujourd'hui. Il faut bien avouer que les mangas d'aujourd'hui offrent rarement des scènes de bains publics en dehors d'une volonté de fan-service, et qu'il est tout aussi rare de voir encore de nos jours des héros de manga élire leur « QG » dans de petits cafés.

Du haut de mon monde reste ainsi un certain témoin de son époque, et selon ses dires, Masako Yoshi porte aujourd'hui dessus un regard plutôt nostalgique, en conserve un souvenir précieux. Après tout, elle s'est en partie inspirée de sa propre jeunesse alors toute fraîche pour concevoir ce récit.





Mot de la fin


Courte œuvre bien ancrée dans son époque mais ayant très bien vieilli grâce à son style simple et indémodable, à sa légèreté de ton et à son humour qui fonctionne toujours, Du haut de mon monde est un titre qui sait aussi soulever quelques thématiques intéressantes, tout en pouvant compter sur le charme de son héroïne, petite boule de caractère réellement agréable à suivre. Si l'histoire n'a rien de très original, on la suit avec un plaisir non dissimulé tant cette jeune fille franche et capricieuse porte l'oeuvre jusqu'à la fin. Et les shôjo 80s restant malheureusement plutôt rares en France, on aurait tort de ne pas se laisser aller à la découverte de celui-ci.
  
  
Fiche de la série
Fiche vo de la série
Fiche de la mangaka
  
  
Mise en ligne le 07/10/2016.
  
  

Dossier réalisé par Koiwai


© Masako Yoshi. All right reserved

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