Une héroïne de caractère mais attachante
La première chose qui frappe à la lecture de Du haut de mon monde est évidemment la personnalité d'Aoi, jeune fille qui semble se ficher de tout et de tout le monde. Elle se fiche royalement des cours, de la musique, du sport, n'hésite pas à répondre de façon insolente à ses enseignants, ne porte aucun intérêt à ses camarades de classe avec qui elle parle peu et ne cherche pas à sympathiser. Elle a décidé de vivre dans sa bulle, quitte à paraître insensible. Mais l'avis des autres e tla façon dont on la voit, elle s'en fiche aussi.
Le risque avec une personnalité aussi désagréable au premier abord était évidemment de la rendre antipathique aux yeux du lecteur. Or ce n'est pas le cas, car on comprend très vite que le caractère très fort d'Aoi cache d'autres choses, et cela le lecteur aura toute l'occasion de bien le cerner à travers une narration qui nous fait suivre au plus près les pensées de la jeune fille.
En effet, sa personnalité peu engageante renferme surtout ce que l'on peut voir comme un manque de confiance en elle, et surtout une peur que l'on découvre son secret qu'elle vit mal et ne parvient pas à extérioriser. On le comprend à la fin, c'est essentiellement à cause de ce secret qu'elle s'est mise à détester les études et à être si distante, car finalement son caractère cache surtout sa peur de se révéler aux autres.
Plus qu'être réellement insensible à son entourage, Aoi essaie surtout de se convaincre qu'elle est insensible, afin de ne pas se confronter à ses craintes. Ses faiblesse la rendent ainsi incroyablement attachante.
Quand l'amour s'en mêle
Alors forcément, quand Aoi se découvre des sentiments pour Akira, le petit monde en hauteur qu'elle s'était fait menace de s'effondrer et fait ressortir plus que jamais ses craintes.
Face à celui qu'elle aime, elle perd complètement ses moyens plus d'une fois, s'enfuit en courant, rougit, ne sait pas trop comment lui parler, tente de lui écrire une lettre maladroitement, s'énerve encore plus...
Dans le même ordre d'idées, la jalousie et les paroles déplacées ont vite fait de poindre en elle quand elle pense trouver en Akiko une rivale amoureuse.
On peut alors tout simplement dire d'elle que même si elle est amoureuse, elle ne sait pas comment l'exprimer. La difficulté d'exprimer ses sentiments est au cœur de l'oeuvre... Comment Aoi pourra-t-elle se sortir de ce piège ?
S'ouvrir aux autres
La réponse à cette question est simple : pour avancer, Aoi devra apprendre petit à petit de ses faiblesses et oser surpasser ses craintes liées à son secret.
Et cela se fera essentiellement en se confrontant à son entourage : Akira, Akiko, et le patron du café qui, tous, lui permettront d'une manière ou d'une autre de descendre de sa bulle.
Akira est évidemment son objectif, car c'est le garçon qu'elle aime. Mais il lui faudra du chemin pour qu'elle parvienne à lui ouvrir son cœur, et pour cela elle pourra compter sur la bienveillance du patron qui est souvent de bon conseil voire n'hésite par à un peu forcer les choses vers la fin. Mais de façon plus étonnante, elle devra aussi compter sur l'impact d'Akiko sur elle, en tant que « rivale » qui va la pousser à se surpasser, et envers qui elle aura des propos blessants dont elle comprendra plus tard la méchanceté.
On pourrait même dire que l'ouverture d'Aoi aux autres est l'enjeu principal du récit, tant c'est ce qui ressort le plus. L'aspect sentimental est évidemment bien présent, mais reste plus ouvert dans son final, alors que du côté de l'évolution de notre héroïne vis-à-vis des autres, les choses sont plus abouties.
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