Dragon's Crown - Actualité manga
Dossier manga - Dragon's Crown

Graphismes et adaptation

 
 
Lorsqu'on a joué au jeu-vidéo dont est tiré le manga, on constatera que ce dernier respecte à la lettre le chara-design des personnages du jeu, qui a été créé par George Kamitani. Et plus généralement, toute l’œuvre en générale reste très fidèle au jeu, comme les différents lieux et les monstres. Après tout, la création du manga a été supervisée par l'éditeur du jeu Atlus, c'est donc relativement logique qu'elle reste proche du concept original. On ne peut donc pas blâmer directement pour Yuztan pour la morphologie des personnages, mais si rien ne nous empêche de nous y attarder...

Ainsi, dans le manga lorsqu'on s'intéresse au design des personnages, on remarque très rapidement que leur physionomie n'est pas crédible. Si l'elfe et le magicien s'en tirent très bien, les choses commencent à se gâter avec le nain dont la stature est parfois beaucoup trop large, surtout lors des scènes de combat où un focus est fait sur lui. Mais le pire reste à venir avec la sorcière, l'amazone et le guerrier. Pour la première, on ne peut pas ne pas remarquer l'imposante poitrine très souvent mise en valeur au fil des planches. Cela tranche complètement avec la silhouette gracile du personnage, mais peu importe tout ça est fait pour plaire à un public masculin sans doute très friand de ce genre de choses. Du côté de l'amazone, là encore il ne faudra pas être très regardant : sa musculature est d'emblée impressionnante mais d'une planche à l'autre ses cuisses peuvent doubler de volume, et ses muscles devenir beaucoup plus saillants jusqu'à atteindre des formes surréalistes. Le guerrier n'est également pas épargné, son armure lui donne une silhouette totalement invraisemblable, avec une largeur d'épaule qui fait presque le triple de la largeur du bassin, un entrejambe particulièrement grand, des jambes trop petites...

Bref, il ne faut pas être très regardant sur le chara-design, même si ce dernier est totalement assumé par George Kamitani et par Yuztan.

Ci-dessous un exemple de la poitrine généreuse de la sorcière, des muscles trop saillants de l'amazone (ses fesses ont une forme très anguleuse), et la silhouette du guerrier qui se passe de commentaires...
  
© yuztan 2014 © ATLUS © SEGA All rights reserved. / KADOKAWA CORPORATION, Tokyo.
 
 
Concernant le style de Yuztan, force est de reconnaître que sa manière de dessiner est agréable à regarder. L'auteur a en effet un coup de crayon dynamique qui met bien en valeur les personnages. Le trait est peut-être parfois un peu froid, et les arrière-plans un peu négligés, mais on remarque vite que Yuztan aime centrer son dessin sur le personnage lui-même, et notamment ses expressions, ce qui rend la présence du background optionnelle. D'ailleurs, au sujet des expressions le mangaka utilise une palette plutôt large qui permet de renforcer les caractéristiques de chaque personnage : l'elfe peut compter sur l'auteur pour mettre en valeur son faciès très "choupi", l'amazone lorsqu'elle combat fait presque peur, tandis que la sorcière est toujours séduisante. On sent vraiment que Yuztan a joué et étudié le jeu, et qu'il prend beaucoup de plaisir à croquer ses personnages.

Au niveau des scènes de combat cependant, le style a tendance a devenir un peu brouillon : les planches sont parfois trop surchargées et in extenso difficilement lisibles, tant et si bien qu'il faut s'y reprendre à deux fois pour bien assimiler tous les détails de l'action qui sont représentés.


Au niveau de l'adaptation, Kurokawa a fait du bon travail. Le papier est de qualité standard, ni trop épais ni trop fin. L'encre ne bave pas. Au niveau de la traduction, on ne remarque rien de particulier, tout est fluide et il n'y a pas de grosses coquilles. Le choix d'avoir réuni les deux tomes japonais en un seul pavé pour l'édition française rend parfois la lecture un peu hasardeuse : on a peur que l'ouvrage s'abîme si on l'ouvre trop du coup on fait attention, ce qui peut provoquer des difficultés pour lire les dialogues situés au centre.

Le seul gros bémol est le choix de la police de caractère pour les textes qu'on retrouve dans les parchemins, dans les débuts de chapitre. La police est vraiment trop petite, et on doit parfois ouvrir les yeux bien en grand pour déchiffrer certains mots.

A noter enfin la présence de quelques pages en couleur pour agrémenter la lecture.
 
 
  
 
 

Conclusion

 
En définitive, on peut retenir que cette adaptation manga de Dragon's Crown est une lecture plaisante, qui pourra charmer les amateurs d'Heroic Fantasy dont elle respecte les codes principaux. L’œuvre devient par contre un must-have indispensable à tous ceux qui ont pris du plaisir à jouer au jeu d'Atlus et des studios Vanillaware, qui est un beat'em all d'une très grande qualité.

Reste malgré tout quelques défauts qu'on ne peut pas négliger, comme un fan-service beaucoup trop présent et un peu pénible à la longue, mais aussi et surtout des personnages un peu creux, qui sont réduits à leur simple fonction. L'histoire aurait mérité un ou deux volumes de plus pour proposer un scénario plus abouti, avec moins d’ellipses, et qui aurait pris le temps de développer ses protagonistes.
 
 
Fiche de la série
Fiche vo de la série
Fiche du jeu-vidéo
Fiche de l'auteur


Mise en ligne le 05/08/2016.
 
   
  

Dossier réalisé par


© yuztan 2014 © ATLUS © SEGA All rights reserved. / KADOKAWA CORPORATION, Tokyo.

Commentaires

DONNER VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation